dimanche 22 mai 2016

Quand mettre et retirer les Tafillin ? - Deuxième Partie

ב״ה

Quand mettre et retirer les Tafillin ?

Deuxième Partie


Cet article peut être téléchargé ici.

Pour (re)lire la première partie, voir ici.

Le Ramba''m ז״ל explique les moments où l'on peut mettre les Tafillin et où l'on doit les retirer au Chapitre 4 des Hilkôth Tafillin Oumazouzoh Waséfar Tôroh dans son Mishnéh Tôroh. Nous avions mentionné quelques-unes de ces Halokhôth dans la première partie. Poursuivons notre analyse.

12. Si quelqu'un était en chemin avec les Tafillin sur sa tête et le soleil s'est couché, il doit placer sa main sur elles jusqu'à ce qu'il arrive chez lui et les retire. S'il était assis au Béth Hammidhrosh avec les Tafillin sur sa tête et que le jour s'est sanctifié, il doit placer sa main sur elles jusqu'à ce qu'il arrive chez lui et les retire. S'il y a une maison située près du mur [d'une ville] où elles pourront être en sécurité, il doit les y déposer. Et s'il n'a pas retiré ses Tafillin à partir du coucher du soleil parce qu'il n'avait pas d'endroit pour les garder et qu'il les a laissées sur lui afin de les garder, c'est permis.
יב  הָיָה בָּא בַּדֶּרֶךְ וּתְפִלִּין בְּרֹאשׁוֹ, וְשָׁקְעָה עָלָיו הַחַמָּה--מַנִּיחַ יָדוֹ עֲלֵיהֶן עַד שְׁהוּא מַגִּיעַ לְבֵיתוֹ, וְחוֹלֵץ. הָיָה יוֹשֵׁב בְּבֵית הַמִּדְרָשׁ וּתְפִלִּין בְּרֹאשׁוֹ, וְקָדַשׁ עָלָיו הַיּוֹם--מַנִּיחַ יָדוֹ עֲלֵיהֶן עַד שֶׁמַּגִּיעַ לְבֵיתוֹ, וְחוֹלֵץ; וְאִם יֵשׁ בַּיִת סָמוּךְ לַחוֹמָה שְׁהֶן מִשְׁתַּמְּרִין בּוֹ, מַנִּיחָן שָׁם. וְאִם לֹא חָלַץ תְּפִלָּיו מִשֶּׁשָּׁקְעָה הַחַמָּה, מִפְּנֵי שֶׁלֹּא הָיָה לוֹ מָקוֹם לְשָׁמְרָן, וְנִמְצְאוּ עָלָיו, כְּדֵי לְשָׁמְרָן--מֻתָּר
Si quelqu'un était en chemin avec les Tafillin sur sa tête et le soleil s'est couché : On parle ici d'un soir de semaine.

il doit placer sa main sur elles : Afin que les autres ne le voient pas et n'en arrivent à penser par erreur qu'il convient de porter les Tafillin après le coucher du soleil.

jusqu'à ce qu'il arrive chez lui et les retire : On ne doit pas retirer les Tafillin en chemin après le coucher du soleil par crainte qu'elles ne tombent. Par conséquent, il faut attendre d'arriver chez soi pour le faire.

Il est évident du contexte de toutes les Halokhôth mentionnées ici que l'on parle de très petites Tafillin et non pas des grosses Tafillin standards portées par la plupart des Juifs d'aujourd'hui. En effet, il n'est pas possible de cacher de sa main les grosses boîtes des Tafillin standards d'aujourd'hui, chose qui est, au contraire, très facile avec des Tafillin ayant de très petites boîtes.

Voici ci-dessous de petites Tafillin de la tête fabriquées conformément aux instructions du Ramba''m et communément portées par les Témonim et Talmidhé HaRamba''m (remarquez que sur l'illustration ci-dessous elles sont portées exactement comme il faut, à savoir sur le crâne et non sur le front, contrairement à ce que font beaucoup de Juifs) :


S'il était assis au Béth Hammidhrosh avec les Tafillin sur sa tête : Dans les temps talmudiques, les Bathé Midhroshim étaient situés dans les champs et il n'était donc pas sûr d'y laisser des objets.

et que le jour s'est sanctifié : On parle ici d'un soir de Shabboth (vendredi). C'est-à-dire que le soleil s'est couché le vendredi soir, initiant ainsi automatiquement l'entrée du Shabboth.

Il est évident que le Ramba''m parle ici du coucher du soleil et non de la tombée de la nuit, puisque c'est à partir du moment où le soleil est descendu sous la ligne d'horizon qu'il devient interdit d'accomplir la moindre Malo`khoh, y compris celle de porter dans le domaine public.

il doit placer sa main sur elles jusqu'à ce qu'il arrive chez lui et les retire : Puisqu'à ce moment-ci la personne porte les Tafillin comme un vêtement et non pour accomplir la Miswoh des Tafillin, les avoir sur soi le vendredi soir en rentrant à la maison ne constitue pas une transgression de l'interdiction de porter dans le domaine public à Shabboth, étant donné qu'il est permis d'avoir sur soi des vêtements à Shabboth.

S'il y a une maison située près du mur [d'une ville] où elles pourront être en sécurité, il doit les y déposer : Cela s'applique aussi bien en semaine qu'à Shabboth. Puisque la personne a un lieu sûr où placer ses Tafillin, il ne lui est pas permis de continuer à les porter le soir.

Et s'il n'a pas retiré ses Tafillin à partir du coucher du soleil parce qu'il n'avait pas d'endroit pour les garder et qu'il les a laissées sur lui afin de les garder, c'est permis : Bien que dans la Halokhoh précédente (voir la Halokhoh 11 dans la première partie) le Ramba''m avait également écrit qu'il était permis d'après le Din de continuer à porter les Tafillin la nuit si on les avait déjà sur soi avant le coucher du soleil, les gens ne devaient pas être mis au courant de cette permission. À l'inverse, lorsqu'on a l'intention de protéger les Tafillin, on peut les garder sur soi sans aucun problème.

13. Quiconque est exempt de la récitation du Shama´ est exempt de la [Miswoh des] Tafillin. Un mineur qui sait garder les Tafillin, son père doit acquérir pour lui des Tafillin afin de l'éduquer dans les Miswôth. Un malade de l'estomac et quiconque ne peut contenir ses fonctions excrétrices qu'avec difficulté est exempt de la [Miswoh des] Tafillin. Par contre, tous ceux qui sont rituellement impurs sont astreints à la [Miswoh des] Tafillin au même titre que ceux qui sont rituellement purs. Celui qui n'est pas à l'aise ou dont l'esprit n'est pas apaisée et qui ne peut concentrer ses pensées est exempt de la [Miswoh des] Tafillin, car celui qui met les Tafillin il lui est interdit d'en détourner son esprit.
יג  כָּל הַפָּטוּר מִקִּרְיַת שְׁמַע, פָּטוּר מִן הַתְּפִלִּין. קָטָן שֶׁיּוֹדֵעַ לִשְׁמֹר תְּפִלָּיו--אָבִיו לוֹקֵחַ לוֹ תְּפִלִּין, כְּדֵי לְחַנְּכוֹ בַּמִּצְווֹת. חוֹלֵי מֵעַיִם, וְכָל שְׁאֵינוּ יָכוֹל לִשְׁמֹר אֶת נְקָבָיו אֵלָא בְּצַעַר--פָּטוּר מִן הַתְּפִלִּין; וְכָל הַטְּמֵאִין, כֻּלָּן חַיָּבִין בַּתְּפִלִּין כַּטְּהוֹרִין. מִצְטַעֵר, וּמִי שְׁאֵין דַּעְתּוֹ נְכוֹנָה וּמְיֻשֶּׁבֶת עָלָיו--פָּטוּר מִן הַתְּפִלִּין: שֶׁהַמַּנִּיחַ תְּפִלִּין, אָסוּר לוֹ לְהַסִּיחַ דַּעְתּוֹ מֵהֶן
Quiconque est exempt de la récitation du Shama´ : La liste inclut :
  • Les femmes et les esclaves
  • Les mineurs
  • Les hommes dont l'esprit est préoccupé ou qui sont occupés par l'accomplissement d'autres Miswôth.

Pour la liste complète, voir le Chapitre 4 des Hilkôth Qiryath Shama´.

est exempt de la [Miswoh des] Tafillin : Il convient de signaler qu'être exempt d'une Miswoh ne signifie pas qu'il soit interdit de l'accomplir. En effet, une personne exemptée d'une Miswoh qui désire néanmoins l'accomplir peut tout à fait le faire, sans aucun problème. C'est ainsi qu'aux Hilkôth Sisith 3:10 le Ramba''m écrit que les femmes et les esclaves peuvent porter des Sisith ou accomplir n'importe laquelle des autres Miswôth dont ils sont normalement exemptés, y compris celle des Tafillin.


Un mineur qui sait garder les Tafillin : C'est-à-dire qui sait qu'il ne faut pas dormir avec les Tafillin, ni aller aux toilettes avec les Tafillin, ni prendre de repas entier avec les Tafillin, etc.

Nous reviendrons dans la troisième partie sur les règles à respecter lorsqu'on a sur soi les Tafillin.

son père doit acquérir pour lui des Tafillin afin de l'éduquer dans les Miswôth : À plusieurs reprises dans son Mishnéh Tôroh le Ramba''m mentionne l'obligation du père d'éduquer ses enfants concernant l'accomplissement des Miswôth.

Il convient de signaler que contrairement au mythe très répandu aujourd'hui, un enfant n'a pas à attendre de devenir religieusement majeur pour mettre les Tafillin ou accomplir d'autres Miswôth (porter un Tallith, lire la Tôroh en public, etc.). Dès lors qu'il sait les accomplir il en a l'obligation comme un adulte. Voir à cet égard l'article intitulé « La vérité sur la Bar Miswoh ». D'ailleurs, dans certaines communautés séfarades, il est de coutume que les enfants portent les Tafillin à partir de l'âge de 9 ans.

Un malade de l'estomac et quiconque ne peut contenir ses fonctions excrétrices qu'avec difficulté : Parce qu'il pourrait libérer des flatulences et parce qu'il ne pourra se concentrer sur les Tafillin.

est exempt de la [Miswoh des] Tafillin : Mais s'il sent qu'il sera capable de contrôler son corps et ses pensées pour une période de temps limité, il devra alors les porter durant cet intervalle de temps.

Par contre, tous ceux qui sont rituellement impurs sont astreints à la [Miswoh des] Tafillin au même titre que ceux qui sont rituellement purs : Car tout ce qui a trait à la Tôroh ne peut contracter d'impureté. La Tôroh est pure et le restera toujours. Par conséquent, même une personne rituellement impure peut accomplir les préceptes de la Tôroh.

Celui qui n'est pas à l'aise ou dont l'esprit n'est pas apaisée et qui ne peut concentrer ses pensées est exempt de la [Miswoh des] Tafillin : Le Talmoudh Yarousholmi1 cite comme exemple Rébbi Yanna`y, qui ne mettait ses Tafillin que trois jours après s'être remis d'une maladie.

car celui qui met les Tafillin il lui est interdit d'en détourner son esprit : Comme nous l'avions vu à la Halokhoh 14 mentionnée dans la première partie.

À suivre...


1Barokhôth 2:3
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