ב״ה
Qôl
Ba`ishoh ´arwoh
Deuxième
Partie
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Après
avoir cité dans la première
partie
la source qui est utilisée pour interdire d'écouter une femme
chanter et vu qu'il n'était pas évident de tirer une telle
conclusion des propos de Shamou`él ז״ל,
mais qu'ils concernaient plutôt le fait d'entendre parler une femme
ou de parler à une femme, nous allons voir dans cette deuxième
partie comment les différents Pôsqim ont compris et interprété
les propos de Shamou`él selon quoi קול
באשה ערוה « Qôl
Ba`ishoh ´arwoh – la voix d'une femme est une nudité ».
- Ceux qui ne mentionnent même pas les propos de Shamou`él
Le
Ri''f ז״ל
fut
l'un des Pôsqim les plus influents du Judaïsme, à tel point que le
Ramba''m ז״ל
déclare
qu'il s'est appuyé sur le Ri''f, dans son Mishnéh Tôroh, à plus
de trente reprises.1
Le Ri''f composa un livre qui porte le nom de הלכות
הרי״ף « Hilkôth
HaRi''f »,
mais est souvent appelé תלמוד
קטן « Talmoudh
Qoton – le Petit Talmoudh »,
parce qu'il tranche les Halokhôth en résumant chaque Soughyoh se
trouvant dans le Talmoudh. Dans ce livre, il omet tous les passages
de nature `aggadique et la majorité des débats rapportés dans
chaque Soughyoh, pour ne garder que la décision finale que l'on doit
considérer comme étant la Halokhoh.
Or,
dans la Soughyoh de Barokhôth
24a, le Ri''f omet
complètement les opinions des quatre `ammôro`im cités par le
Talmoudh, comme le soulignent Rabbi Zakharyoh Halléwi2
ז״ל
et
le Ra`ava''d3
ז״ל.
Dans
son commentaire sur la Soughyoh de Qiddoushin
70a-b, le Ri''f
rapporte quelques-unes des phrases de Shamou`él citées par Rov
Yahoudhoh ז״ל,
mais omet
la phrase קול
באשה ערוה « Qôl
Ba`ishoh ´arwoh – la voix d'une femme est une nudité ».
Tout
cela signifie qu'aux yeux du Ri''f, toutes ces déclarations faites
par les quatre `ammôro`im, dans Barokhôth
24a, ne sont pas de
nature halakhique, mais `aggadique.
- Ceux qui interdisent de parler aux femmes ou à certaines femmes
Et
l'entièreté du corps de la femme est une nudité. C'est
pourquoi, on n'observe pas le corps de la femme lorsqu'on récite
[le Shama´], et même [s'il s'agit] de son épouse. Si un Tafah
de de son corps a été dévoilé, on ne récite pas [le Shama´]
en lui faisant face.
|
וְכָל
גּוּף הָאִשָּׁה,
עֶרְוָה;
לְפִיכָּךְ
לֹא יִסְתַּכַּל בְּגוּף הָאִשָּׁה,
כִּשְׁהוּא
קוֹרֶא:
וְאַפִלּוּ
אִשְׁתּוֹ--אִם
הָיָה מְגֻלֶּה טֶפַח מִגּוּפָהּ,
לֹא
יִקְרָא כְּנֶגְדָּהּ
|
Ici,
nous voyons que le Ramba''m suit parfaitement l'opinion exprimée par
Rébbi Yishoq
ז״ל
dans
Barokhôth 24a,
et tranche que ce passage talmudique concerne l'interdiction de
regarder une femme (même sa propre épouse) lorsqu'elle expose des
parties de son corps qui doivent normalement être couvertes, tandis
qu'un homme est en train de réciter le Shama´. Il omet
complètement l'opinion de Shamou`él.
Par
contre, dans sa discussion sur les lois relatives aux relations
sexuelles illicites, où le Ramba''m parle de l'interdiction donnée
par la Tôroh d'entretenir une certaine proximité ou d'avoir des
relations avec certaines femmes avec lesquelles nous ne sommes pas
mariés, il tranche ceci5 :
Et
il est interdit à un homme de faire des gestes avec ses mains et
ses pieds, ou de cligner de ses yeux, en destination d'une [femme]
faisant partie des ´aroyôth6.
De même en est-il du fait de rire avec elle, ou se comporter avec
légèreté [avec elle]. Même respirer le parfum dont elle s'est
imprégnée ou admirer sa beauté, est interdit.celui qui
accomplit une de ces choses intentionnellement reçoit des coups
de fouet pour rébellion. Celui qui observe même le petit doigt
d'une femme et a l'intention d'en tirer un plaisir, c'est comme
s'il avait jeté des regards sur l'endroit obscène. Même
écouter la voix d'une ´arwoh7
ou regarder ses cheveux, est interdit.
|
וְאָסוּר
לְאָדָם לִקְרֹץ בְּיָדָיו וּבְרַגְלָיו
אוֹ לִרְמֹז בְּעֵינָיו,
לְאַחַת
מִן הָעֲרָיוֹת;
וְכֵן
לְשַׂחַק עִמָּהּ,
אוֹ
לְהָקֶל רֹאשׁ.
וְאַפִלּוּ
לְהָרִיחַ בְּשָׂמִים שֶׁעָלֶיהָ,
אוֹ
לְהַבִּיט בְּיָפְיָהּ--אָסוּר;
וּמַכִּין
הַמִּתְכַּוֵּן לְדָבָר זֶה,
מַכַּת
מַרְדּוּת.
וְהַמִּסְתַּכֵּל
אַפִלּוּ בְּאֶצְבָּע קְטַנָּה
שֶׁלְּאִשָּׁה,
וְנִתְכַּוַּן
לֵהָנוֹת--כְּמִי
שֶׁנִּסְתַּכַּל בִּמְקוֹם הַתֹּרֶף;
וְאַפִלּוּ
לִשְׁמֹעַ קוֹל הָעֶרְוָה,
אוֹ
לִרְאוֹת שְׂעָרָהּ--אָסוּר
|
Le
Ramba''m comprend donc complètement différemment les propos de
Shamou`él selon quoi קול
באשה ערוה « Qôl
Ba`ishoh ´arwoh – la voix d'une femme est une nudité ».
D'après lui, ce que Shamou`él voulait dire n'était pas que la voix
d'une femme était une nudité, mais que la voix d'une femme qui est
ערוה
« ´arwoh »,
c'est-à-dire, avec laquelle on n'est pas marié et qui fait partie
de la liste des femmes avec lesquelles on ne peut avoir de relations
intimes, est interdite ! Le Ramba''m fait clairement référence
à la voix parlante
d'une femme, et non à sa voix chantante.
Cela
est démontré par sa très célèbre Responsa dans laquelle il
traite d'une question qui lui fut soumise, à savoir, s'il était
permis d'écouter les poèmes érotiques Arabes qui étaient chantés
en musique.8
Après avoir donné quatre raisons pour lesquelles cela était
interdit, le Ramba''m ajoute ceci :
Et si le chanteur
est une femme, il y a une cinquième interdiction, car les Sages, de
mémoire bénie, ont dit : « Qôl Ba`ishoh ´arwoh »,
et à combien plus forte raison si elle chante.
En
d'autres, d'après le Ramba''m, Shamou`él, par cette phrase de קול
באשה ערוה « Qôl
Ba`ishoh ´arwoh- la voix d'une femme est une nudité »,
faisait référence au fait d'écouter une femme parler
avec légèreté, ou
entretenir avec elle une discussion qui cause une proximité
inappropriée. Le Ramba''m ajoute alors que s'il est déjà interdit
au niveau halakhique d'écouter parler
une femme dans de telles circonstances, cela est d'autant plus
interdit lorsqu'elle chante
des chants de ce genre !
Le
Ba´al Hattourim ז״ל
suit
le Ramba''m, et écrit dans son Tour9,
l'un des ouvrages halakhiques les plus influents et qui a inspiré la
structure du Shoulhon
´oroukh, que la phrase de Shamou`él se rapporte au fait d'écouter
parler une femme avec laquelle on ne peut avoir une relation et avec
qui l'on n'est pas marié, lorsqu'elle tient des propos légers, ou
que cela peut créer une proximité ou promiscuité (ou être perçu
comme tel) inappropriée. Le Maharsha''l ז״ל
suit
lui aussi la compréhension du Ramba''m.10
Une
opinion similaire se retrouve dans le Séfar Hasidhim,
qui est attribué à Rabbi Yahoudhoh Hahosidh
ז״ל,
un contemporain du Ramba''m. Il écrit11 :
Un jeune homme ne
doit pas enseigner à des filles la Halokhoh pratique, même si leur
père est présent, par crainte que lui ou elles soient dominés par
leur mauvais penchant et [en raison du fait qu'il a été dit :]
« Qôl Ba`ishoh ´arwoh ». Un père doit plutôt lui-même
enseigner sa fille et sa femme.
Ainsi,
Rabbi Yahoudhoh Hahosidh
pense lui aussi que Shamou`él faisait référence au fait d'écouter
parler
une femme ou une fille, lorsqu'il existe la possibilité que cela
puisse créer des liens de proximité ou de promiscuité
inappropriés.
C'est
également l'opinion du Ri`az ז״ל,
dans son `ôr Zaroua´12,
ainsi que celle du Ro`''sh ז״ל,
dans son Pisqé HaRo`''sh13.
- Ceux qui interdisent de saluer une femme ou de répondre à la salutation d'une femme.
Voici
ce que déclare le Ra`ava''d14 :
[…] Mais avec
une autre femme15,
il est sans aucun doute interdit de la regarder à quelque endroit
que ce soit, même son petit doigt, ainsi que ses cheveux. Et il est
interdit de l'écouter parler, comme cela est dit dans [le traité]
Qiddoushin : « Saluerais-tu Yaltho` ? »
Il lui dit : « Voici ce qu'a dit Shamou`él : ''La
voix d'une femme est une nudité.'' ! » , et cela a
été dit concernant une salutation. Tout doit être fait Lashém
Shomayim !
En
d'autres mots, d'après le Ra`ava''d, ce que le passage talmudique de
Qiddoushin 70a-b
vient nous apprendre, c'est qu'il est interdit de saluer une femme
´arwoh ou de répondre à sa salutation, ainsi que de demander de
ses nouvelles, car se faisant, on donnerait l'impression de créer
une relation de proximité avec cette femme.
Cette
façon de lire les propos de Shamou`él est également suivie par le
Rashba''` ז״ל,
qui écrit ceci à propos de la règle de « Qôl Ba`ishoh
´arwoh »16 :
Il semble plutôt
que seule [soit concernée] la voix de celle qui envoie des
salutations17
ou qui répond à une salutation, étant donné que dans un tel cas
il y a une relation de proximité.
- Ceux qui interdisent d'écouter chanter une femme lorsqu'on récite le Shama´
Dans
le rassemblement des commentaires faits par les Ga`ônim sur le
Talmoudh, l'explication du Rov Hay
Go`ôn ז״ל,
qui devint en 998 de l'ère courante le dirigeant spirituel des Juifs
de Babylonie (d'où le titre « Go`ôn »), sur la Gamoro`
de Barokhôth
24a
est rapportée18 :
On ne peut pas
procéder [à la récitation du Shama´] tandis qu'une femme chante,
parce que la voix d'une femme est une nudité... Cependant, si tandis
qu'elle chante, un homme peut se concentrer sur ses prières au point
de ne pas l'entendre ou de ne pas lui prêter attention, il lui est
permis [de réciter le Shama´].
En
d'autres mots, du contexte de Barokhôth
24a,
qui concerne la récitation du Shama´ dans certaines situations qui
pourraient sembler inappropriées, Horov Hay
Go`ôn est d'avis que les propos de Shamou`él, קול
באשה ערוה
« Qôl
Ba`ishoh ´arwoh – la voix d'une femme est une nudité »,
ne s'appliquent que dans le conteste de la récitation du Shama´, et
ajoute que d'après lui, Shamou`él parlait de la voix chantante
d'une femme. Néanmoins, Horov Hay
Go`ôn permet à un homme de réciter le Shama´ même lorsqu'une
femme est en train de chanter, s'il est capable de faire abstraction
de sa voix.
Cette
approche du Rov Hay
Go`ôn fut suivie par un très grand nombre de Pôsqim `ashkanazim,
comme Rabbi `ali´azar de Metz19
ז״ל,
le Ra`aviya''h20
ז״ל,
ou encore le Mordokhay21
ז״ל.
De
l'autre côté, Rabbi `ali´azar de Metz ajoute une Houmroh
au Pasaq du Rov Hay
Go`ôn, en disant que cette interdiction d'écouter chanter une femme
ne s'applique pas que pour la récitation du Shama´, mais aussi
lorsqu'on désire prononcer n'importe quelle דבר
קדושה
« Davar
Qadhoushoh – parole de sainteté ».,
comme par exemple lorsqu'on désire étudier la Tôroh ou réciter la
´amidhoh. Néanmoins, il conclut en disant qu'à cause de nos
péchés, HaShem ית׳
nous
a condamnés à vivre au milieu des nations, et par conséquent, on
ne doit pas s'abstenir d'étudier pendant que des femmes non Juives
chantent, dès lors que l'on est capable de se concentrer. Cette
approche générale est également celle suivie par des `aharônim,
comme par exemple Rabbi Yôséf Qa`rô ז״ל
qui,
dans son Shoulhon
´oroukh22,
applique l'interdiction de « Qôl Ba`ishoh ´arwoh » non
seulement au cas de la récitation du Shama´, mais aussi à
n'importe quelle autre parole de sainteté.
Quant
au Ra`aviya''h, il ajoute que l'on peut réciter le Shama´ pendant
qu'une femme chante si on est habitué à sa voix.
- Ceux qui interdisent d'écouter parler et chanter une femme
Un
certain nombre de Pôsqim importants font une combinaison de deux
approches. Ils tranchent qu'un homme ne doit pas parler
à une femme (si cela crée une légèreté, etc.), sur la base du
contexte de Qiddoushin
70a-b, et qu'un
homme ne doit pas réciter le Shama´ lorsqu'une femme est en train
de chanter,
sur la base du contexte de Barokhôth
24a.
Ces
Pôsqim incluent le Ra`ava''d (tel qu'il est cité par le
Rashba''`23),
le Mé`iri24
ז״ל,
ou encore Rabbi Yôséf Qa`rô25.
- Ceux qui interdisent d'écouter chanter toutes les femmes dans toutes les circonstances
Tous
les Pôsqim qui interdirent d'écouter chanter une femme ne
l'interdirent que dans le contexte de la récitation du Shama´ et
d'autres paroles de sainteté (prière ou étude), mais pas en
dehors. Le tout premier à avoir catégoriquement interdit d'écouter
chanter une femme dans toutes les circonstances fut le Hatho''m
Sôfér26
ז״ל.
En
plus du fait que cette approche radicale contredit toutes les sources
halakhiques que nous avons citées jusqu'à présent, nous savons que
cette approche contredit également la pratique
des femmes Juives qui étaient engagées pour chanter dans les
maisons lors d'occasions festives, ainsi que dans les synagogues,
tout au long du Moyen-Âge ! Oui, vous avez bien lu, des femmes
chantaient dans des chorales devant des hommes, aussi bien dans les
maisons que dans les synagogues, tout au long du Moyen-Âge, et cela
n'a jamais constitué le moindre problème halakhique, parce qu'avant
le Hatho''m
Sôfèr, personne n'a jamais dit qu'écouter chanter une femme en
dehors du contexte du Shama´, de la prière ou de l'étude, était
interdit ! Même le Ramba''m, lorsqu'il a écrit dans l'une de
ses Responsa susmentionnée, que « Et
si le chanteur est une femme, il y a une cinquième interdiction, car
les Sages, de mémoire bénie, ont dit : ''Qôl Ba`ishoh
´arwoh'', et à combien plus forte raison si elle chante »,
il faisait référence au fait de chanter des chants de ´arwoh, des
chants pervers (comme les poèmes érotiques Arabes), mais pas au
fait de chanter tout court. De ce fait, s'il n'y a pas de perversion
dans le contenu des paroles et l'attitude de la femme qui chante, il
n'y a pas de problème à cela, même d'après le Ramba''m. C'est
pourquoi, jusqu'à aujourd'hui, les femmes Juives yéménites
chantent devant des hommes lors d'occasions joyeuses (comme un
mariage, par exemple), comme cela se faisait partout durant le
Moyen-Âge. C'était également la pratique, jusqu'à il y a peu, des
communautés juives au Maghreb de laisser les femmes chanter avec les
hommes.
Malheureusement,
le Pasaq Halokhoh très strict du Hatho''m
Sôfèr fut adopté par de nombreux rabbins à partir du 20ème
siècle, et il est désormais une norme dans les milieux Harédhim
de bannir tout chant de femmes en présence d'hommes.
- Résumé & Conclusion
Nous
avons vu dans cette deuxième partie qu'il n'existe pas dans la
Halokhoh une interdiction générale pour un homme d'entendre une
femme chanter, aussi bien dans le Talmoudh que dans les ouvrages et
commentaires halakhiques qui suivirent. C'est à la fin du 19ème
siècle qu'est née cette interdiction.
L'interdiction
stricte de notre époque, qui est acceptée par les Harédhim
et une minorité de rabbins du courant « Orthodoxe Moderne »,
fut élevée au rang de Halokhoh par le Hatho''m
Sôfèr. Cependant, cette opinion n'est pas en accord avec le sens
simple du dicton énoncé par Shamou`él, קול
באשה ערוה « Qôl
Ba`ishoh ´arwoh – la voix d'une femme est une nudité »,
ni avec l'opinion des Ri`shônim, ni avec la pratique qui prévalait
jusqu'à la fin du Moyen-Âge, où les femmes pouvaient chanter
devant des hommes lors d'occasions joyeuses. (Ce qui ferait alors de
tous les Juifs, jusqu'à l'époque du Hatho''m
Sôfèr, des pécheurs !)
Le
Ri''f a complètement ignoré
le dicton énoncé par Shamou`él, certains autres Ri`shônim ont
tranché, en suivant la Soughyoh de Qiddoushin
70a-b, que Shamou`él
ne faisait référence qu'au fait de parler
à une femme d'une façon qui pourrait sous-entendre une proximité
avec cette femme, ou qui pourrait créer (ou donner l'impression de
créer) une situation de légèreté. Cette façon de comprendre le
principe de קול
באשה ערוה « Qôl
Ba`ishoh ´arwoh – la voix d'une femme est une nudité »
est soutenue par le Talmoudh Yarousholmi27
(que nous avions rapporté dans la première partie), qui cite un
verset biblique pour expliquer le sens des propos de Shamou`él. Le
verset biblique qui est cité est tiré de Yirmayohou
3:9, qui parle de
קול
זנותה « Qôl
Zanouthoh – la voix de sa prostitution ». En d'autres mots,
c'est uniquement dans une situation où la femme parle d'une façon
attrayante, pour séduire un homme, etc., ou que la discussion que
l'on a avec une femme (ou la façon avec laquelle on lui parle ou
qu'elle nous parle) pourrait mener à la débauche et à la légèreté,
qu'il a été interdit d'écouter la voix d'une femme !
De
l'autre côté, Horov Hay
Go`ôn et la majorité des Pôsqim `ashkanazim, ont interprété les
paroles de Shamou`él en suivant la Soughyoh de Barokhôth
24a, et ont, par
conséquent, tranché qu'il voulait dire qu'il
était interdit de réciter le Shama´ là où une femme chante, à
cause de קול
באשה ערוה « Qôl
Ba`ishoh ´arwoh – la voix d'une femme est une nudité ».
Mais dans des contextes autre que celui-là, écouter une femme
chanter n'est pas un problème.
Enfin,
certains des rabbins de Provence, ainsi que Rabbi Yôséf Qa`rô, ont
tranché en faisant une fusion de ces deux derniers avis, à savoir,
que d'un côté, il était interdit de parler à une femme (d'une
façon qui sous-entend ou crée une certaine proximité, ce qui
pourrait amener à la débauche), et que de l'autre côté, il était
également interdit de réciter le Shama´ (ainsi que d'étudier la
Tôroh et de prier) pendant qu'une femme chante. Et là encore, en
dehors du Shama´, de l'étude et de la prière, ces Pôsqim
indiquent que cette interdiction ne s'applique pas dans d'autres
domaines (sauf, évidemment, lorsque les paroles du chant sont
inappropriées ou que la femme se comporte d'une façon inappropriée
en chantant).
1Responsa
du Ramba''m n°251
2Hammé`ôr
Haqqoton, Barokhôth 15b
3Cité
par le Rashba''`, dans son commentaire sur le traité Barokhôth
4Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Qiryath Shama´ 3:16
5Mishnéh
Tôroh, Hilkôth `issouré Bi`oh 21:2
6Terme
qui désigne les femmes avec lesquelles il nous est interdit d'avoir
une relation et avec lesquelles nous ne sommes pas mariés
7Le
singulier de ´aroyôth
8Responsa
du Ramba''m n°224
9´évan
Ho´azar 21
10Il
est cité par le Parishoh, dans son commentaire sur ´évan
Ho´azar 21, sous-paragraphe 2.
11Séfar
Hasidhim 313
121:24a,
paragraphe 133
13Barokhôth,
Chapitre 3, paragraphe 37
14Hashalomoh,
Barokhôth Chapitre 3, au nom du Ra`ava''d
15C'est-à-dire,
autre que son épouse.
16Rashba''`
sur Barokhôth 24a
17C'est-à-dire,
qui crée une certaine familiarité, proximité.
18`ôsar
Hagga`ônim, Barokhôth, Piroushim 102
19Séfar
Yaré`im Hasholém, Paragraphe 392
20Aptowitzer,
Volume 1, pages 52-53, ainsi
que dans Barokhôth, Paragraphe 76
21Barokhôth,
Paragraphe 80
22`ôrah
Hayim 75:3 et
´évan Ho´azar 21:2
23Hiddoushé
HaRashba''` sur Barokhôth 24a
24Béth
Habbahiroh sur Barokhôth 24a
25`ôrah
Hayim 75:3 et ´évan Ho´azar 21:1, 6
26Responsa
Hatho''m
Sôfèr, Hôshén Mishpot n°190
27Halloh
12b