mardi 30 décembre 2014

Le Jeûne du Dix Tévéth

בס״ד

Le Jeûne du Dix Tévéth


Ce Jeudi 1er Janvier 2015 aura lieu le jeûne du Dix Tévéth, qui commémore le siège babylonien de Jérusalem qui entraînera la destruction du Premier Temple. C'est le premier des quatre jeûnes liés à cette destruction et/ou ses conséquences.1 Cet événement tragique aurait pu être évité si nous nous étions tenus fidèlement aux paroles des vrais prophètes et accomplis une repentance sincère. Que s'est-il donc passé ?

Vers la fin du règne du Roi Yô`shîyohou ע״ה, qui fut un roi intègre, les Babyloniens devinrent la plus grande puissance de l'époque. Dans le même temps, au Sud de la Judée, on voyait émerger la vingt-sixième dynastie égyptienne comme une super puissance. Avant cela, les Assyriens avaient conclu un pacte avec l’Égypte dans l'espoir de renforcer leur position contre les armées babyloniennes qui menaçaient d'envahir l'Assyrie. En l'an 445 avant l’Ère Courante, le Pharaon Nékao II fit passer sa puissante armée à travers le Royaume de Judée afin qu'elle arrive jusqu'en Assyrie et assiste leurs alliés au combat contre Babylone. Le Roi Yô`shîyohou tenta de stopper les Égyptiens et fut tué au combat.

Quelques temps après que son armée fut de retour en Égypte, Nékao II renvoya ses troupes en Judée et installa sur le trône de Judée sa marionnette, le Roi Yéhôyoqîm, qui fut toute sa vie loyal envers l’Égypte. Nékao II imposa ensuite une très lourde taxe à la Judée, que le roi vassal ordonna au peuple de payer.

En 442 avant l'E.C., le roi babylonien, Névouhadssar, lança une campagne militaire dans toute la Philistie et la Judée, détruisant chaque ville sur son passage. Yéhôyoqîm se soumit à Babylone l'année suivante, épargnant pour quelques temps Jérualem.

Mais cette soumission ne dura pas bien longtemps. Deux ans plus tard, Névouhadssar attaqua directement l’Égypte. Durant cette campagne, les deux camps essuyèrent des pertes colossales. Névouhadssar finit par battre en retraite. Encouragé » par cette défaite babylonienne, Yéhôyoqîm se rebella contre Babylone et s'allia à nouveau aux Égyptiens. Il supprima l'impôt qui était dû aux Babyloniens. En réponse, Névouhadssar marcha sur Jérusalem durant la troisième année du règne de Yéhôyoqîm, comme cela est rapporté dans le texte biblique2 :

Dans la troisième année du règne de Yéhôyoqîm, roi de Judée, Névouhadssar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem et l'assiégea. Le Seigneur livra en son pouvoir Yéhôyoqîm, roi de Judée, et une partie des vases de la maison de D.ieu, qu'il transporta au pays de Shiné'or, dans le temple de sa divinité; c'est dans le trésor de son dieu qu'il déposa ces vases. Le roi ordonna à `Ashpénaz, chef de ses eunuques, d'amener, d'entre les enfants d'Israël, issus de la lignée royale et des familles nobles, des jeunes gens, exempts de tout défaut corporel, beaux de figure, initiés à toute sagesse, doués d'intelligence, versés dans les connaissances et qui pourraient être admis dans le palais du roi, et de leur enseigner l'écriture et la langue des Chaldéens.
בִּשְׁנַת שָׁלוֹשׁ, לְמַלְכוּת יְהוֹיָקִים מֶלֶךְ-יְהוּדָה--בָּא נְבוּכַדְנֶאצַּר מֶלֶךְ-בָּבֶל יְרוּשָׁלִַם, וַיָּצַר עָלֶיהָ. וַיִּתֵּן אֲדֹנָי בְּיָדוֹ אֶת-יְהוֹיָקִים מֶלֶךְ-יְהוּדָה, וּמִקְצָת כְּלֵי בֵית-הָאֱלֹהִים, וַיְבִיאֵם אֶרֶץ-שִׁנְעָר, בֵּית אֱלֹהָיו; וְאֶת-הַכֵּלִים הֵבִיא, בֵּית אוֹצַר אֱלֹהָיו. וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ, לְאַשְׁפְּנַז רַב סָרִיסָיו: לְהָבִיא מִבְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וּמִזֶּרַע הַמְּלוּכָה--וּמִן-הַפַּרְתְּמִים. יְלָדִים אֲשֶׁר אֵין-בָּהֶם כָּל-מאוּם וְטוֹבֵי מַרְאֶה וּמַשְׂכִּלִים בְּכָל-חָכְמָה, וְיֹדְעֵי דַעַת וּמְבִינֵי מַדָּע, וַאֲשֶׁר כֹּחַ בָּהֶם, לַעֲמֹד בְּהֵיכַל הַמֶּלֶךְ; וּלְלַמְּדָם סֵפֶר, וּלְשׁוֹן כַּשְׂדִּים

Ces jeunes gens devinrent plus tard les plus éminents conseillers des rois babyloniens et des dirigeants Juifs babyloniens. Les plus connus d'entre eux furent Donîyé`l, Hananyoh, Mîsho`él et 'Azaryoh ע״ה. Cet événement fut appelé גלות יהויקים « Golouth Yéhôyoqîm – l'exil de Yéhôyoqîm ».

Sept ans plus tard, les babyloniens revinrent dans la région et marchèrent à nouveau sur Jérusalem. Peu de temps après, Yéhôyoqîm mourut. Son fils âgé d'à peine dix-huit ans, Yéhôyokhîn, fut placé sur le trône à sa place. Trois mois plus tard, Yéhôyokhîn se soumit sagement à Névouhadnèssar, sauvant ainsi momentanément Jérusalem de la destruction. Il fut envoyé en exil à Babylone, ainsi que les membres de la famille royale, ses ministres, les soldats judéens, et de nombreux artisans. Au total, sur une population de plus d'un million d'habitants, approximativement 10 000 personnes (sans compter les artisans) furent exilés. Cet événement est appelé גלות יהויכין « Golouth Yéhôyokhîn ».

Bien que la crème des Judéens se trouvait en exil, la majorité des Judéens restèrent en Judée même après la soumission de Yéhôyokhîn. La majorité des Judéens étaient des 'Améi Ho`orès, c'est-à-dire, des gens peu éduqués, et n'avaient pas d'expérience dans les affaires militaires. Ils n'avaient pas les qualités et compétences requises pour guider le peuple et le conseiller convenablement.

Le dernier roi de Judée avant l'exil total des Judéens fut Sîdqîyohou. Il débuta sa parodie de règne en tant que vassal de Babylone lorsqu'il n'avait que vingt-et-un ans. Sîdqîyohou était un roi faible, avec peu d'expérience et des conseillers d'une pauvre qualité. Des princes zélés de Judée, ainsi que d'autres dirigeants judéens, le persuadèrent de fomenter une rébellion contre Névouhadnèssar.

Les conseillers avancèrent deux arguments pour le convaincre. Ils affirmèrent tout d'abord que les Babyloniens ne se préoccuperaient pas de leur petit soulèvement. En outre, ajoutèrent-ils, quand bien même les Babyloniens décideraient de marcher sur Jérusalem, les puissants Égyptiens feraient le maximum pour garder les Babyloniens hors de cette région. Aucun des deux arguments ne s'avéra exact. En acceptant le plan de ses conseillers, Sîdqîyohou était en opposition totale au conseil qui lui avait été donné par le prophète de la génération, à savoir Yirméyohou ע״ה. Le prophète avait dit que seule la repentance pourrait sauver les Judéens de la destruction. Lorsqu'il vit que son message était ignoré, il réalisa immédiatement que la destruction de la Judée était inévitable. Il conseilla alors à Sîdqîyohou de se soumettre à Babylone, s'opposant à tout acte de révolte.

Mais Sîdqîyohou refusa d'écouter, et son choix s'avéra catastrophique. Peu de temps après, Névouhadnèssar arriva en Judée et assiégea Jérusalem. Pendant un temps, il sembla que le plan de ses conseillers fonctionnait, puisque l'armée égyptienne vint à la rescousse de la Ville Sainte et mit temporairement fin au siège. Cependant, une fois que l'armée égyptienne se retira, les babyloniens revinrent à Jérusalem le 10 Tévéth pour reprendre le siège de la Ville Sainte, siège qui dura cette fois-ci deux ans, jusqu'à ce que toutes les réserves alimentaires de la ville furent épuisées. Le 9 Tammouz de l'an 423 avant l'E.C., les murailles de la ville furent ébréchées. Un mois plus tard, le 9 `Ov, la destruction du Temple commença.

Pour avoir violé son sermon d'allégeance, Sîdqîyohou fut contraint d'assister à l'exécution de ses propres enfants avant qu'on ne lui crève les yeux et qu'on ne l'exile à Babylone. D'autres dirigeants judéens furent également mis à mort. Tous, à l'exception des plus pauvres, furent envoyés en exil. C'en était fini du Royaume de Judée.

Il pourrait sembler incroyable qu'un dirigeant refuse d'écouter la parole d'HaShem venant de la bouche d'un prophète authentique. Pourquoi donc Sîdqîyohou et d'autres n'écoutèrent pas ? Diverses réponses ont été apportées.

  1. C'est dur d'écouter – Ce n'est jamais facile, ni agréable pour des gens d'entendre es paroles qui vont à l'encontre de la volonté de certains individus ou de toute uen communauté. C'est pourquoi les prophètes authentiques étaient catalogués d'oiseaux de malheur. Leurs prédictions concernant l'exil et la destruction tombèrent largement dans des oreilles de sourds.
  2. Comment HaShem pourrait-Il faire une chose pareille ? - Durant toute cette période de temps, le monde était divisé en deux camps théologiques. L'écrasante majorité de l'humanité était composée d’idolâtres. Seuls les Juifs étaient monothéistes. Tout le monde savait que les Juifs étaient différents. Les Juifs se demandaient donc comment HaShem pourrait-Il permettre que le Temple de Jérusalem soit détruit et faire disparaître ainsi le seul lieu de culte faisant la promotion du monothéiste et de la croyance en Lui ?
  3. HaShem a besoin de nous – Cet argument est similaire au précédent. Dans la relation entre HaShem et le peuple Juif, il existe un paradoxe intéressant. D'un côté, HaShem est omnipotent et totalement souverain. Il a émis les commandements positifs et négatifs que nous avons l'obligation de respecter. Il récompense ceux qui adhèrent à Ses lois, et punit ceux qui ne le font pas. Et pourtant, nous savons qu'un roi ne peut exercer sa fonction sans un peuple prêt à accepter son règne. Comment HaShem pourrait-Il donc exiler et abandonner le peuple Juif ? Sans un peuple pour reconnaître Sa domination et Son règne, comment pourrait-il être Roi ?
  4. Ce n'est pas pour tout de suite, il y a le temps – Aussi effrayantes et vraies que peuvent paraître les paroles prophétiques concernant l'exil et la destruction, il ne fut jamais précisé quand elles se réaliseraient. Plus de 90 ans étaient passés depuis la première prophétie annonçant la destruction de Jérusalem, et le Temple était encore debout. Le fait que les prophètes avaient annoncé sa destruction ne fut pas suffisant pour les convaincre d'écouter, car ils se disaient que ce ne serait pas pour maintenant.
  5. Ça ne peut pas être si dramatique que cela en a l'air – Les optimistes parmi les Judéens pensaient que les prophètes exagéraient les punitions Divines qui les attendaient pour leurs méfaits. Ils furent par conséquent incapables de voir qu'HaShem allait effectivement leur imposer une lourde punition.
  6. Qui a dit qu'ils ont raisons ? - Il y avait de nombreux faux prophètes en Judée durant toutes ces années, dont beaucoup proposaient des solutions alléchantes aux problèmes des Judéens et leur prédisaient une délivrance et une victoire sur leurs ennemis. Par conséquent, il existait une confusion quant à savoir quelle parole provenait réellement d'HaShem : celle de la majorité des prophètes qui annonçaient la délivrance, ou celle de la minorité des prophètes qui prédisaient la destruction.

Malheureusement, avec les Sionistes et leur révolte contre HaShem et Sa Tôroh, l'histoire se reproduit, ce qui fait du jeûne du 10 Tévéth un jeûne tout à fait pertinent à notre époque ! L'attitude des Sionistes démontre qu'en dépit des menaces tangibles d'exil et de mort (le Talmoud avait annoncé à l'avance qu'en se révoltant contre le décret de l'exil, tout ce que nous voyons aujourd'hui allait se produire), l'être humain est toujours prêt à prendre des risques pour accomplir sa volonté, au dépend de celle d'HaShem !

Les Sionistes utilisent exactement les mêmes six arguments susmentionnés pour justifier leur révolte contre HaShem et le décret de l'exil. Mais comme les Judéens de ces temps-là, ils seront grandement surpris de voir la destruction de leur état maudit. Comme les Judéens de ces temps-là, où plus de 90 ans étaient passés avant la réalisation de la prophétie de destruction, les Sionistes pensent que puisque leur état existe depuis 67 ans, il est là pour durer éternellement et il ne sera plus possible de faire marche arrière. Mais ils oublient le verset suivant du prophète3 :

Telle est Ma parole: une fois sortie de Ma bouche, elle ne me revient pas à vide, sans avoir accompli Mon vouloir et mené à bonne fin la mission que Je lui ai confiée.
כֵּן יִהְיֶה דְבָרִי אֲשֶׁר יֵצֵא מִפִּי, לֹא-יָשׁוּב אֵלַי רֵיקָם: כִּי אִם-עָשָׂה אֶת-אֲשֶׁר חָפַצְתִּי, וְהִצְלִיחַ אֲשֶׁר שְׁלַחְתִּיו

Ainsi, puisque HaShem a prédit dans de nombreux passages la destruction d'un quelconque état Juif en période d'exil, et que nos Sages et rabbins véritables ont répété ces prédictions à maintes reprises, au point que le Talmoud annonce que le Messie ne viendra pas tant que les Juifs garderont la moindre souveraineté en Terre Sainte, nous pouvons être certains, et il n'y a pas la place pour le moindre doute, que l'Entité Sioniste va disparaître (peu importe que ce soit après 70 ans d'existence ou plus, le compte à rebours a déjà commencé) et que les Sionistes qui rient aujourd'hui pleureront demain quand leur Veau d'Or sera réduit en pièces !

Terminons donc par les belles paroles suivantes, prononcées par le Hozzôn `Îsh זצ״ל au sujet de l'Entité Sioniste : « Un jour clair, ils ouvriront les fenêtres et se rendront compte qu'il n'y a plus d'État ! ».4 Puisse ce jour arriver prochainement et de nos jours !

1Les trois autres sont le 17 Tammouz, le 9 `Ov et le 3 Tishrî.
2Donîyé`l 1:1-4
3Yésha'yohou 55:1
4ספה העברית, page 20