mercredi 1 juillet 2015

Élever l'âme des défunts ? - Deuxième Partie

בס״ד

Élever l'âme des défunts ?

Deuxième Partie


Pour (re)lire la première partie, voir ici.

Cet article peut être téléchargé ici.

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Môshah Rabbénou ע״ה dit ceci au peuple1 :

Je prends à témoin aujourd'hui contre vous les cieux et la terre : j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction ; choisis la vie afin que tu vives, toi et ta postérité.
העדתי בכם היום, את-השמים ואת-הארץ--החיים והמות נתתי לפניך, הברכה והקללה; ובחרת, בחיים--למען תחיה, אתה וזרעך

À la fin de sa vie, Môshah Rabbénou demanda aux Israélites de faire un choix définitif. Si la possibilité existait qu'une âme puisse être positivement affectée post mortem, Môshah Rabbénou n'aurait pas enseigné que l'homme pouvait choisir la vie ou la mort. « Choisir la mort » signifie faire le choix d'une issue négative définitive. Comment peut-il y avoir une issue négative si quelqu'un d'encore vivant peut changer le destin de l'âme de quelqu'un d'autre après sa mort ?

De l'autre côté, Môshah Rabbénou dit aux Israélites que les décisions terrestres ont de réelles conséquences. C'était l'enseignement transmis par les deux boucs de Yôm Hakkippourim, ainsi que les deux sommets des monts Garizim et ´Évol. Dans tous les trois cas, Môshah Rabbénou enseignait qu'il n'y a que deux voies possibles :

  1. celle qui mène à la dévastation, qui est personnifiée par le bouc-émissaire démambré, ainsi que la nature stérile du Mont ´Évol, et
  2. celle qui mène à la vraie vie, qui est personnifiée par le deuxième bouc de Yôm Hakkippourim appartenant à HaShem, ainsi que la topographie luxuriante du Mont Garizim.

Les décisions prises par l'homme sur terre ont des conséquences permanentes, c'est-à-dire, pour le Monde-à-Venir. Môshah Rabbénou le déclare ouvertement. N'adhérons pas aux notions populaires que nous entendons souvent, comme le fait de pouvoir « élever l'âme de quelqu'un ». Cette pratique est si étrange qu'elle a lieu lorsque des gens boivent du whisky et mangent un morceau de cake, pensant qu'un « Qiddoush » cérémoniel expie le mal commis par le défunt quand il était en vie. Certains vont jusqu'à dédicacer des cours de Tôroh ou des livres « pour l'élévation de l'âme d'Untel ou d'Untel ». Bien que ces choses soient populaires, et même approuvées par des rabbins contemporains, notre baromètre pour déterminer la vérité est la Tôroh de Môshah Rabbénou, pas le Judaïsme tel qu'il est actuellement pratiqué ou prêché. Une fois qu'une adhérence stricte à la Tôroh est perdue, le Judaïsme perd son authenticité et toute valeur, et n'est du Judaïsme uniquement que de nom !

Enseigner et croire que les vivants peuvent provoquer le moindre bienfait à l'âme du défunt enseigne la notion hérétique que l'homme n'est pas responsable pour les décisions qu'il a prises. En effet, cela enseigne que l'homme pourrait avoir commis les pires des péchés et mourir, et que son fils intègre encore en vie pourra amender et effacer les méfaits qu'il a commis. Les descendants d'Hitler qui se sont convertis au Judaïsme peuvent-ils faire d'Hitler un Saddiq ? Et si on dit que le statut du défunt peut être modifié par les vivants, un homme qui est mort intègre pourrait-il devenir un pécheur à cause de l'impiété de son fils encore en vie ? Nous voyons l'absurdité d'une telle doctrine !

Ce qui cause la popularité de cette croyance est l'amour véritable que quelqu'un a pour un proche décédé. Bien que ces sentiments soient nobles et tendres, nous ne devons pas compromettre la vérité pour satisfaire ou calmer nos sentiments de peine et de douleur. Une autre explication pour la popularité de cette croyance est la crainte personnel que les vivants ont de devoir assumer la responsabilité de leurs actes quand ils mourront à leur tour. Si quelqu'un sent qu'il peut modifier le sort de son père quand ce dernier mourra, ipso facto cela signifie que son propre sort pourra également être amélioré après sa propre mort. C'est une assurance que l'on se souhaite à soi-même. Par conséquent, on l'applique aux autres !

Mais tout cela ne tient pas la route !

Plus important encore : d'après quel système et quelle justice un vivant peut-il amender le mal généré par un défunt ? HaShem Lui-même déclare ceci dans Sa Tôroh2 :

Des pères ne mourront pas à cause des enfants et des enfants ne mourront pas à cause des pères ; l'homme mourra dans son péché.
לא-יומתו אבות על-בנים, ובנים לא-יומתו על-אבות: איש בחטאו, יומתו

Tout cela est très clair : le système de justice d'HaShem est parfait ! Celui qui est corrompu paiera le prix de ses crimes. Sa corruption ne peut pas être effacée à moins qu'il ne se repente de son vivant. S'il ne s'est pas repenti, il est mort dans son état de corruption, et il ne peut plus défaire son mal. Ce concept selon quoi on pourrait profiter aux morts est :

  1. dénué de toute raison, et
  2. une déviation grave des propres paroles d'HaShem.

Le principe même de repentance devient inutile lorsqu'on croit que les vivants peuvent faire expiation pour les morts. S'il en était ainsi, le concept de Tashouvoh (repentance) n'aurait plus sa place dans le Judaïsme. Les gens pourraient se dire « Je pourrais tout à fait pécher toute ma vie durant, parce que, de toute façon, mon fils m'amendera après ma mort ! ». Stupidité ! Dans son Mishnéh Tôroh, le Ramba''m זצ״ל rapporte que celui qui dit « Je vais pécher toute ma vie et me repentirai avant de mourir », celui-là ne sera pas pardonné.3 Combien plus encore pour celui qui pèche et ne se repent pas avant sa mort !

Rien qu'en posant quelques petites questions, vous remarquerez que ceux qui souscrivent à cette fausse doctrine de la possibilité d'élever l'âme d'un défunt ou lui faire gagner le Gan ´Édhan par les actes des vivants, sont confus et n'ont aucune réponse qui tienne debout. Demandez-leur comment fonctionne le fait d'affecter le sort d'un mort. Ils n'ont pas de réponse ! Pourquoi ? Parce que ce n'est pas un principe vrai, et comme c'est le cas avec tout ce qui est faux, ce principe ne peut être soutenu par la raison. La rationalité est le test infaillible pour déterminer ce qui est un principe précis de la Tôroh..

Puisque Môshah Rabbénou a mis devant nous deux options, posons-nous la question suivante de la façon la plus honnête possible : suivons-nous le Judaïsme populaire ou des concepts vraiment basés sur la Tôroh d'HaShem ?

Toujours dans son Mishnéh Tôroh, le Ramba''m rapporte ceci4 : שאם לא יקנה הנה חכמה ומעשים טובים--אין לו במה יזכה, שנאמר: כי אין מעשה וחשבון, ודעת וחכמה, בשאול « car s’il [l’homme] n’acquiert pas ici la sagesse et n’a pas de bonnes actions, il n'a rien par lequel être méritant, car Il est dit5 : ''car il n’y aura ni œuvre, ni calcul, ni connaissance, ni sagesse dans le Shé`ôl'' »

Tout cela est plus que clair !

1Davorim 30:19
2Davorim 24:16
3Hilkhôth Tashouvoh 4:1
4Ibid., 9:6

5Qôhalath 9:10