ב״ה
Les
Lois du Yihoudh
La
raison profonde
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De
ce que nous pouvons lire dans le Talmoudh sur les lois du Yihoudh,
il ressort clairement que le soucis principal pour lequel ces lois
furent données n'est pas tant les activités sexuelles immorales en
elles-mêmes, mais le viol. Ces lois sont dirigées vers ceux qui
sont structurellement et physiquement puissants, les hommes, pour les
empêcher de se retrouver dans des situations où ils pourraient
abuser de ce pouvoir, c'est-à-dire violer des femmes. Et dans son
essence, cette muraille de protection ou de restriction n'existe que
là où le pouvoir des hommes est le plus à l'abri du bras
interventionniste de l’État, à savoir, les cadres privés et
familiaux, comme les relations incestueuses et les agressions
sexuelles, où il est difficile qu'il y ait des témoins et où les
victimes sont le plus profondément effrayées et dans un danger à
long terme en raison du peu d'estime d'elles-mêmes qu'elles
éprouvent à la suite de ces actes et du manque de soutien du
système, ainsi que comme les adultères, où les familles peuvent
être brisées et les enfants stigmatisés. La Halokhoh fut ensuite
développée pour inclure l'interdiction du Yihoudh avec toute femme,
et pas seulement celles qui sont mariées ou qui font partie de notre
famille, parce que le pouvoir des hommes pénètre toute la société,
et le viol est une réalité quotidienne sordide. Ainsi, la Halokhoh
interdit à un homme et une femme de s'isoler en ce qu'elle craint
qu'il la violera, Hos Washolôm !
À
présent que cela a été dit, en parcourant les différents passages
talmudiques relatifs aux lois du Yihoudh, dans la plupart
d'entre eux nous pouvons voir la raison réelle pour laquelle ces
lois furent données.
Nous
avions cité la Mishnoh de Qiddoushin 4:10 qui enseigne qu'un
homme ne peut pas s'isoler avec deux femmes, mais qu'une femme peut
s'isoler avec deux hommes. Pourquoi ce « deux poids deux
mesures » ? La Gamoro`1
explique de la façon suivante pourquoi un homme ne peut pas s'isoler
même avec deux femmes :
Quelle
en est la raison ? Il a été enseigné par l’École de
`éliyohou : c'est parce que les femmes sont hébétées
|
מאי
טעמא תנא דבי אליהו הואיל ונשים דעתן
קלות עליהן
|
La
phrase נשים
דעתן קלות « Noshim
Da´athan Qalôth », que j'ai traduite plus haut par « les
femmes sont hébétées », est souvent employée par des
religieux ignorants pour affirmer que les femmes ont très peu de
capacités intellectuelles. Mais les capacités intellectuelles n'ont
rien à voir avec ce passage, dont le sujet concerne le fait de
résister aux avances sexuelles. Dans l'immense océan que représente
le Talmoudh, cette phrase n'apparaît qu'une seule autre fois, dans
l'histoire de Rébbi Shim´ôn ban Yôho`y, qui décida de se
cacher complètement afin d'échapper aux Romains, qui cherchaient à
l'exécuter. Il est rapporté qu'il se dissimula même de son épouse
parce que נשים
דעתן קלות « Noshim
Da´athan Qalôth ». « Hébétées » signifie ici
manquer d'une volonté suffisamment forte que pour pouvoir supporter
quelque chose qui leur est imposé. Si Rébbi Shim´ôn avait dévoilé
à sa femme le lieu de sa cachette, il craignait qu'à cause de la
pression qui lui serait imposée par les Romains, elle finisse par
cracher le morceau. Idem pour le sujet qui nous concerne : la
Halokhoh a interdit à un homme de s'isoler avec deux femmes, et
encore plus forte raison avec une femme, car à cause de la pression
qui pèsera sur leurs épaules, une grande partie des femmes ne sont
pas capables de résister aux menaces et avances inconvenantes des
hommes. Cela n'a donc rien à voir avec leurs capacités
intellectuelles, ni encore avec leur « légèreté ». Le
nombre de femmes qui consentent à des rapports sexuels contre, par
exemple, une rémunération, une promotion professionnelle, pour
avoir de la tranquillité, etc., est vertigineux, et c'est de cette
incapacité-là à pouvoir résister que nous parlent nos Sages.
C'est pour cela que l'on parle d’hébétement. Ce n'est pas
qu'elles sont stupides, légères, etc., mais simplement parce que
beaucoup d'entre elles manquent tout simplement de la capacité ferme
à ne pas céder face à ce genre de pression que les hommes
pourraient placer sur elles.
Qu'en
est-il dans l'autre sens ? La Mishnoh nous dit qu'une femme peut
s'isoler avec deux hommes.2
Et la Gamoro` précise que c'est à la condition que ces deux hommes
soient des gens moraux. Là encore, nous pouvons clairement
comprendre que c'est pour protéger la femme d'un quelconque abus
qu'il a été interdit à une femme de s'isoler avec des hommes
immoraux, peu importe leur nombre, mais qu'il lui a été permis de
s'isoler avec deux hommes moraux. Les Israélites sont censés faire
preuve d'une grande moralité, et les gens immoraux sont donc
considérés comme appartenant à un univers différent du nôtre.
L'histoire de l'humanité a démontré trop douloureusement comment
des gens peuvent se comporter avec civisme envers les membres de leur
propre culture, tout en faisant preuve d'une grande brutalité envers
des individus n'étant pas membres de leur propre culture, et que les
autorités légales et la police ne font pas appliquer leurs lois de
protection pour les étrangers de la manière dont ils le feraient
envers les gens appartenant à leur culture. De même, les gens
immoraux et les idolâtres font souvent preuve de plus de cynisme, de
cruauté et de brutalité envers les gens moraux ou sans histoire,
tout en étant capable de faire preuve d'empathie et de compassion
envers d'autres débauchés et pervers. Les Israélites n'ont rien à
faire avec ces gens-là et ne doivent pas se mettre inutilement en
danger. C'est pourquoi les femmes Israélites ne doivent pas s'isoler
avec des gens immoraux. Elles n'appartiennent pas à leur monde et
doivent savoir qu'en leur présence elles sont en grand danger que
des choses inappropriées leur arrivent. Ainsi, une fois de plus, ces
lois ont été données pour la protection des femmes.
Pour
ceux qui se moquent des lois du Yihoudh, qu'ils regardent
simplement autour d'eux et jettent un coup d’œil sur les
statistiques des agressions sexuelles, incestes, viols, etc., pour se
rendre compte à quel point la promiscuité, mixité excessive, et
liberté libertaire dont jouissent les gens justifient de prendre ces
lois au sérieux. En fait, au vue de la décadence de notre société,
nous devons même être plus stricts que ne l'étaient nos Sages sur
ces sujets. Par exemple, nos Sages n'interdisent pas à un homme
Israélite de s'isoler avec un autre homme, parce que les hommes
Israélites ne peuvent être soupçonnés de relations homosexuelles.
De même, ils n'ont pas interdit à un enseignant de s'isoler avec un
jeune élève, car les Israélites ne peuvent être soupçonnés de
pédérastie.3
Mais comme nous l'avions déjà expliqué dans les articles
antérieurs, ce temps-là est révolu ! Le nombre d'homosexuels
dans les communautés juives ne cessent d'augmenter, même dans les
milieux froum. Des hommes Harédhim passent même très
régulièrement des annonces sur un site libertin (dont je ne
donnerai pas le nom) pour proposer des relations homosexuelles à des
hommes Gôyim en toute discrétion. Les très nombreux cas de
pédophilie dans les milieux Harédhim et la protection et
impunité dont jouissent les pédophiles religieux donnent le
tournis. Nous ne sommes plus en mesure de dire, comme du temps de nos
Sages, que les Israélites ne peuvent être soupçonnés
d'homosexualité ou de pédérastie ! Pour la protection de nos
enfants, il faudrait interdire, notamment dans les camps d'été (la
période la plus propice aux abus sexuels sur enfants), tout
isolement entre un éducateur ou un enseignant et l'un de ses élèves
ou enfants dont il a la charge.
Si
les lois du Yihoudh ont été données pour protéger les
faibles et ceux qui pourraient ne pas avoir la force de résister à
la pression, nous ne pouvons nous permettre d'être laxistes. Nous
devons reconnaître qu'il y a de graves problèmes au milieu de nous,
nous interroger sur les raisons profondes des lois du Yihoudh
et les appliquer ainsi avec sagesse. Il n'est pas logique, d'un côté,
de toujours insister sur le Yihoudh entre un homme et une
femme même dans des situations où il n'y a rien à craindre ou qui
ne sont pas du tout considérées « Yihoudh » par
la Halokhoh, tout en fermant, de l'autre côté, les yeux sur des
situations et cas réellement problématiques comme les incestes, la
pédophilie et l'homosexualité.
1Qiddoushin
80b
2Qiddoushin
4:12
3Qiddoushin
82a