lundi 16 novembre 2015

Les Lois du Yihoudh : La raison profonde

ב״ה

Les Lois du Yihoudh

La raison profonde


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De ce que nous pouvons lire dans le Talmoudh sur les lois du Yihoudh, il ressort clairement que le soucis principal pour lequel ces lois furent données n'est pas tant les activités sexuelles immorales en elles-mêmes, mais le viol. Ces lois sont dirigées vers ceux qui sont structurellement et physiquement puissants, les hommes, pour les empêcher de se retrouver dans des situations où ils pourraient abuser de ce pouvoir, c'est-à-dire violer des femmes. Et dans son essence, cette muraille de protection ou de restriction n'existe que là où le pouvoir des hommes est le plus à l'abri du bras interventionniste de l’État, à savoir, les cadres privés et familiaux, comme les relations incestueuses et les agressions sexuelles, où il est difficile qu'il y ait des témoins et où les victimes sont le plus profondément effrayées et dans un danger à long terme en raison du peu d'estime d'elles-mêmes qu'elles éprouvent à la suite de ces actes et du manque de soutien du système, ainsi que comme les adultères, où les familles peuvent être brisées et les enfants stigmatisés. La Halokhoh fut ensuite développée pour inclure l'interdiction du Yihoudh avec toute femme, et pas seulement celles qui sont mariées ou qui font partie de notre famille, parce que le pouvoir des hommes pénètre toute la société, et le viol est une réalité quotidienne sordide. Ainsi, la Halokhoh interdit à un homme et une femme de s'isoler en ce qu'elle craint qu'il la violera, Hos Washolôm !

À présent que cela a été dit, en parcourant les différents passages talmudiques relatifs aux lois du Yihoudh, dans la plupart d'entre eux nous pouvons voir la raison réelle pour laquelle ces lois furent données.

Nous avions cité la Mishnoh de Qiddoushin 4:10 qui enseigne qu'un homme ne peut pas s'isoler avec deux femmes, mais qu'une femme peut s'isoler avec deux hommes. Pourquoi ce « deux poids deux mesures » ? La Gamoro`1 explique de la façon suivante pourquoi un homme ne peut pas s'isoler même avec deux femmes :

Quelle en est la raison ? Il a été enseigné par l’École de `éliyohou : c'est parce que les femmes sont hébétées
מאי טעמא תנא דבי אליהו הואיל ונשים דעתן קלות עליהן

La phrase נשים דעתן קלות « Noshim Da´athan Qalôth », que j'ai traduite plus haut par « les femmes sont hébétées », est souvent employée par des religieux ignorants pour affirmer que les femmes ont très peu de capacités intellectuelles. Mais les capacités intellectuelles n'ont rien à voir avec ce passage, dont le sujet concerne le fait de résister aux avances sexuelles. Dans l'immense océan que représente le Talmoudh, cette phrase n'apparaît qu'une seule autre fois, dans l'histoire de Rébbi Shim´ôn ban Yôho`y, qui décida de se cacher complètement afin d'échapper aux Romains, qui cherchaient à l'exécuter. Il est rapporté qu'il se dissimula même de son épouse parce que נשים דעתן קלות « Noshim Da´athan Qalôth ». « Hébétées » signifie ici manquer d'une volonté suffisamment forte que pour pouvoir supporter quelque chose qui leur est imposé. Si Rébbi Shim´ôn avait dévoilé à sa femme le lieu de sa cachette, il craignait qu'à cause de la pression qui lui serait imposée par les Romains, elle finisse par cracher le morceau. Idem pour le sujet qui nous concerne : la Halokhoh a interdit à un homme de s'isoler avec deux femmes, et encore plus forte raison avec une femme, car à cause de la pression qui pèsera sur leurs épaules, une grande partie des femmes ne sont pas capables de résister aux menaces et avances inconvenantes des hommes. Cela n'a donc rien à voir avec leurs capacités intellectuelles, ni encore avec leur « légèreté ». Le nombre de femmes qui consentent à des rapports sexuels contre, par exemple, une rémunération, une promotion professionnelle, pour avoir de la tranquillité, etc., est vertigineux, et c'est de cette incapacité-là à pouvoir résister que nous parlent nos Sages. C'est pour cela que l'on parle d’hébétement. Ce n'est pas qu'elles sont stupides, légères, etc., mais simplement parce que beaucoup d'entre elles manquent tout simplement de la capacité ferme à ne pas céder face à ce genre de pression que les hommes pourraient placer sur elles.

Qu'en est-il dans l'autre sens ? La Mishnoh nous dit qu'une femme peut s'isoler avec deux hommes.2 Et la Gamoro` précise que c'est à la condition que ces deux hommes soient des gens moraux. Là encore, nous pouvons clairement comprendre que c'est pour protéger la femme d'un quelconque abus qu'il a été interdit à une femme de s'isoler avec des hommes immoraux, peu importe leur nombre, mais qu'il lui a été permis de s'isoler avec deux hommes moraux. Les Israélites sont censés faire preuve d'une grande moralité, et les gens immoraux sont donc considérés comme appartenant à un univers différent du nôtre. L'histoire de l'humanité a démontré trop douloureusement comment des gens peuvent se comporter avec civisme envers les membres de leur propre culture, tout en faisant preuve d'une grande brutalité envers des individus n'étant pas membres de leur propre culture, et que les autorités légales et la police ne font pas appliquer leurs lois de protection pour les étrangers de la manière dont ils le feraient envers les gens appartenant à leur culture. De même, les gens immoraux et les idolâtres font souvent preuve de plus de cynisme, de cruauté et de brutalité envers les gens moraux ou sans histoire, tout en étant capable de faire preuve d'empathie et de compassion envers d'autres débauchés et pervers. Les Israélites n'ont rien à faire avec ces gens-là et ne doivent pas se mettre inutilement en danger. C'est pourquoi les femmes Israélites ne doivent pas s'isoler avec des gens immoraux. Elles n'appartiennent pas à leur monde et doivent savoir qu'en leur présence elles sont en grand danger que des choses inappropriées leur arrivent. Ainsi, une fois de plus, ces lois ont été données pour la protection des femmes.

Pour ceux qui se moquent des lois du Yihoudh, qu'ils regardent simplement autour d'eux et jettent un coup d’œil sur les statistiques des agressions sexuelles, incestes, viols, etc., pour se rendre compte à quel point la promiscuité, mixité excessive, et liberté libertaire dont jouissent les gens justifient de prendre ces lois au sérieux. En fait, au vue de la décadence de notre société, nous devons même être plus stricts que ne l'étaient nos Sages sur ces sujets. Par exemple, nos Sages n'interdisent pas à un homme Israélite de s'isoler avec un autre homme, parce que les hommes Israélites ne peuvent être soupçonnés de relations homosexuelles. De même, ils n'ont pas interdit à un enseignant de s'isoler avec un jeune élève, car les Israélites ne peuvent être soupçonnés de pédérastie.3 Mais comme nous l'avions déjà expliqué dans les articles antérieurs, ce temps-là est révolu ! Le nombre d'homosexuels dans les communautés juives ne cessent d'augmenter, même dans les milieux froum. Des hommes Harédhim passent même très régulièrement des annonces sur un site libertin (dont je ne donnerai pas le nom) pour proposer des relations homosexuelles à des hommes Gôyim en toute discrétion. Les très nombreux cas de pédophilie dans les milieux Harédhim et la protection et impunité dont jouissent les pédophiles religieux donnent le tournis. Nous ne sommes plus en mesure de dire, comme du temps de nos Sages, que les Israélites ne peuvent être soupçonnés d'homosexualité ou de pédérastie ! Pour la protection de nos enfants, il faudrait interdire, notamment dans les camps d'été (la période la plus propice aux abus sexuels sur enfants), tout isolement entre un éducateur ou un enseignant et l'un de ses élèves ou enfants dont il a la charge.

Si les lois du Yihoudh ont été données pour protéger les faibles et ceux qui pourraient ne pas avoir la force de résister à la pression, nous ne pouvons nous permettre d'être laxistes. Nous devons reconnaître qu'il y a de graves problèmes au milieu de nous, nous interroger sur les raisons profondes des lois du Yihoudh et les appliquer ainsi avec sagesse. Il n'est pas logique, d'un côté, de toujours insister sur le Yihoudh entre un homme et une femme même dans des situations où il n'y a rien à craindre ou qui ne sont pas du tout considérées « Yihoudh » par la Halokhoh, tout en fermant, de l'autre côté, les yeux sur des situations et cas réellement problématiques comme les incestes, la pédophilie et l'homosexualité.

1Qiddoushin 80b
2Qiddoushin 4:12

3Qiddoushin 82a