ב״ה
Les
trois femmes de la Maghillath `astér
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Le
mot תּוֹרָה
« Tôroh »
provient de la même racine que הוֹרָאָה
« Hôro`oh »,
qui signifie « instruction ». Lorsque nous lisons des
récits dans la Tôroh, l’essentiel se trouve dans les messages et
instructions cachés dans ce qui nous est raconté. Nous ne lisons
pas la Tôroh comme un livre de contes et d'histoires. Si on ne tire
pas des enseignements de ce qu'on a lu, on n'a pas accompli la Miswoh
de l'étude de la Tôroh, et il aurait été préférable de ne même
pas la lire. (Voir notamment l'article intitulé « Étudier
la Tôroh Lishmoh ».) Nous allons partager ici un
enseignement que nous pouvons tirer du récit rapporté dans la
Maghillath `astér, que nous lirons à Pourim.
La
Maghilloh nous parle de trois femmes, à savoir, וַשְׁתִּי
« Washti »,
זֶרֶשׁ
« Zarash »
et אֶסְתֵּר
« `astér ».
Dans le sens du Darosh (sens homilétique), ces trois femmes
symbolisent trois types de femmes, trois types de comportements
féminins.
Washti
représente l'autonomisation des femmes, le désir des femmes d'être
les égales des hommes, voire même de les surpasser. La débauche
qui régnait lors de la fête organisée par Washti pour les femmes
dépassait celle qui régnait lors de la fête organisée par
`ahashwérôsh
pour les hommes, et on peut assumer que cela était dû au besoin de
se dépraver plus que les hommes. En outre, son refus d'obéir à
l'ordre du roi était une affirmation de l'émancipation féminine
dans l'esprit du slogan selon lequel « Tout ce que les hommes
font, les femmes peuvent le faire en mieux ! ». Washti est
l'incarnation parfaite de la féministe misandre.
Zarash
représente la vieille harpie par excellence, et son mari, Homon, est
l'image de l'homme totalement dominé par sa femme. Il est contraint
de tout faire selon les exigences de sa femme, car il a
psychologiquement été émasculé par celle-ci. Elle n'est pas
heureuse de la vie qu'elle mène car elle a lié son bonheur au
succès de son mari. Elle complote constamment et passe son temps à
manigancer des plans machiavélique ; son mari est un objet, la
clef de son bonheur. En mégère accomplie, elle abandonne froidement
son mari, n'hésitant pas à tirer sur l'ambulance lorsqu'il est au
plus bas.
´astér
représente le meilleur de ce qui se fait chez la femme. Sa modestie
et simplicité lui ont valu le respect qui lui était dû. Elle est
droite et fidèle à ce qu'elle croit. Elle comprend sa haute
position et l'assume avec grâce. Elle est reine, mais remplit cette
fonction avec équilibre, dignité, charme et humilité. Elle n'est
ni semblable à une femme soumise (par opposition à Zarash), ni
semblable à une giroflée timide (par opposition à Washti) ;
`astér n'a besoin ni de pouvoir ni de reconnaissance publique pour
exister et valider son essence. Elle possède un contentement
intérieur. Faisant face à une situation qui est étrangère à son
éducation et ses valeurs morales (se marier à un roi Gôy), elle se
renforce dans la connaissance qu'elle n'y peut tout simplement rien
et qu'elle agit comme il faut, conformément aux instructions des
Sages. Lorsqu'elle découvrit ce qui se tramait contre son peuple,
elle sublima ses pensées et fit une chose qui pourrait sembler
illogique, mais qui était en réalité conforme à la Tôroh. Après
avoir obtenu le soutien moral de Mordokhay et l'unité de la
communauté israélite, `astér, après 70 heures de jeûne, offrit
l'une des requêtes les plus éloquentes et humbles à Dieu pour la
renforcer et apporter la réussite à son peuple. Sa prière ne l'a
concernait pas, et elle ne demandait pas de pouvoirs, ou
d'autorités ; elle ne se souciait que du bien des gens. Au
moment de la victoire, elle a préservé la dignité de son mari, et
transféré toute la gloire sur Mordokhay. Même lorsqu'elle demanda
aux Sages « Établissez
cette fête et la Maghilloh pour les générations »1,
ce n'était pas pour qu'on se souvienne d'elle, mais des difficultés
et de la victoire du peuple juif ! Elle est l'essence même de
la modestie et de l'humilité.
1Talmoudh,
Maghilloh 7a