vendredi 13 mai 2016

La Paroshoh avec le Ramba''m : Qadhôshim

ב״ה

La Paroshoh avec le Ramba''m

Qadhôshim


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Notre Paroshoh de la semaine suivant le cycle annuel de lecture de la Tôroh, à savoir la Parashath Qadhôshim, contient la très célèbre exhortation biblique suivante : וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ « et tu aimeras ton semblable comme toi-même ».1

De nombreux penseurs et rabbins de tous milieux ont traité de la difficulté à expliquer le sens simple et direct de cette Miswoh. Comment, demandent-ils, la Tôroh pourrait attendre d'un individu qu'il aime et se soucie de son semblable dans une mesure égale à l'amour qu'il ressent pour lui-même ?

Dans sa description de cette Miswoh le Ramba''m ז״ל offre une réponse très claire. Voici ce qu'il écrit dans son Mishnéh Tôroh2 :

Il est une Miswoh qui incombe à tout homme d'aimer chacun des Israélites comme son [propre] corps, car il est dit : « aime ton semblable comme toi-même ». C'est pourquoi, il doit faire son éloge, être soucieux de son argent comme il serait soucieux de son propre argent, et désirer l'honorer.
ד  מִצְוָה עַל כָּל אָדָם לֶאֱהֹב אֶת כָּל אֶחָד וְאֶחָד מִיִּשְׂרָאֵל כְּגוּפוֹ, שֶׁנֶּאֱמָר "וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ". לְפִיכָּךְ צָרִיךְ שֶׁיְּסַפַּר בִּשְׁבָחוֹ וְלָחוּס עַל מְמוֹנוֹ, כְּמוֹ שְׁהוּא חָס עַל מְמוֹן עַצְמוֹ וְרוֹצֶה בִּכְבוֹד עַצְמוֹ

Le Ramba''m résout le problème en définissant cette Miswoh comme étant la nécessité spécifique et concrète de parler respectueusement des autres et traiter leurs affaires avec soin. La Tôroh n'exige en réalité pas du tout de chacun d'entre nous de ressentir un amour pour un coreligionnaire Israélite avec le même degré que nous nous « aimons » nous-mêmes. La Tôroh ne nous instruit pas non plus d'être prêt abandonner nos vies ou à les sacrifier pour les autres comme on le ferait pour soi-même. Plutôt, elle nous exhorte à traiter les autres de la façon que nous aimerions être traités par les autres. D'après le Ramba''m, nous devrions peut-être lire ce verset de la façon suivante : « Aime ton semblable comme tu voudrais que lui t'aime » plutôt que « Aime ton semblable comme tu t'aimes toi-même ».

La compréhension que le Ramba''m a de cette Miswoh découle évidemment du fameux incident rapporté dans le Talmoudh3 concernant un Gôy qui s'est présenté devant Hillél Hazzoqon ז״ל en déclarant qu'il désirait se converti au Judaïsme à la condition qu'Hillél soit capable de lui enseigner l'intégralité de la Tôroh le temps qu'il pourrait se tenir sur un seul pied. Hillél répondit : « Ce qui t'est détestable ne le fais pas à ton semblable ! C'est là toute la Tôroh ; le reste n'en est que le commentaire. Va et étudie le reste ! ». Il se référait à la notion selon laquelle on doit traiter les autres comme on souhaiterait être traité, et il résuma l'intégralité du Judaïsme par cette seule phrase. Le Ramba''m considère qu'elle se rapporte à la Miswoh de « Aime ton semblable comme toi-même », et il conclut donc que cette Miswoh ne demande pas de littéralement aimer les autres comme on s'aime soi-même, mais plutôt d'accorder aux autres le même traitement qu'on souhaiterait pour soi-même.

1Wayyiqro` 19:18
2Hilkôth Dé´ôth 6:4

3Shabboth 31a