vendredi 27 mai 2016

Les trente-neuf Malo`khôth : Mamahéq, Masartét & Mahattékh

ב״ה

Les trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement

Mamahéq (Lisser), Masartét (Gratter) & Mahattékh (Couper)


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  1. Mamahéq

La Malo`khoh de מְמַחֵק « Mamahéq – lisser » consiste à lisser un objet dur ou quelque peu flexible. Ce lissage était réalisé sur les peaux d'animaux après les avoir tannées. Évidemment, cette sorte d'activité n'est plus quelque chose de courant dont on devrait se soucier à Shabboth aujourd'hui. Néanmoins, les activités similaires à celle-ci sont tout autant interdites à notre époque. Par exemple poncer du bois (lisser un objet dur) ou encore lisser du cuir. Plus simplement, cette Malo`khoh s'applique à deux catégories d'objets

  1. Solides mais flexibles

La première catégorie inclut des objets qui sont solides tout en étant flexibles. C'est-à-dire qu'ils peuvent être modelés mais ils gardent généralement leur forme de base. Par exemple, la cire ou le bitume.

L'utilisation normale de ces substances consiste à les étirer ou à les rouler, de telle sorte qu'elles deviennent lissées ou amincies. C'est l'essence même de l'activité du lissage. Une autre activité entrant dans cette catégorie consiste à fabriquer quelque chose à partir de l'argile.

  1. Pas solides du tout

Lorsqu'ils s'agit de substances qui sont réellement fines ou poreuses, il n'existe aucune interdiction de lissage.

  1. Masartét

Passons à présent à deux Malo`khôth liées entre elles : la première est מְשַׂרְטֵט
« Masartét – gratter », qui consiste à préparer des lignes sur un objet avant de le couper, et la deuxième est מְּחַתֵּךְ « Mahattékh – couper », qui consiste à couper précisément sur ces lignes ayant été faites.

Il s'agit là des deux dernières Malo`khôth que l'on devait réaliser dans le processus de transformation d'une peau animale. Comme nous l'avons vu, la peau était d'abord tannée et lissée pour en faire un objet capable d'être travaillé. Ensuite elle devait être coupée dans la forme désirée. Pour se faire, l'artisan grattait la peau pour faire des lignes très précises et suivait alors ces lignes en coupant.

La définition et application de Masartét est très simple ; vous ne transgressez cette Malo`khoh que lorsque vous avez fait des lignes visibles sur un objet de façon à pouvoir le couper plus tard d'une manière très précise et non aléatoire. Par exemple, si vous pliez un bout de papier en deux afin de pouvoir le déchirer à l'endroit du pli, cela constituera un acte de Masartét.

Faire des lignes ou des marques à d'autres fins que celle-ci n'entre pas dans cette catégorie.

  1. Mahattékh

Mahattékh se définit par le fait de couper un objet dans une taille spécifique, si telle était votre intention. L'intention est effectivement un facteur essentiel dans cette Malo`khoh. Si vous avez déchiré quelque chose à Shabboth, et qu'il s'avère qu'il a été déchiré dans une forme spécifique alors que telle n'était pas votre intention, cela ne constituera pas du tout une transgression de cette Malo`khoh. Nous pouvons illustrer cela en prenant l'exemple de quelqu'un qui retire la bande de plastique d'un contenant alimentaire (par exemple du fromage blanc). Cela est permis, étant donné que votre but en retirant le plastique n'était pas de le couper d'une façon mesurée et précise.

La majorité des « Orthodoxes » interdisent de couper du papier toilette sur les lignes perforées à Shabboth, parce qu'on donnerait ainsi au papier une forme précise. Par conséquent, ils coupent déjà avant l'entrée du Shabboth des morceaux de papier toilette. Mais comme cela est rapporté dans le Talmoudh et repris par le Ramba''m ז״ל (Hilkôth Shabboth 11:7), couper pour un but destructif ou sans mesure précise ou sans y avoir totalement pensé ou pour le plaisir n'est pas une transgression de cette Malo`khoh. Or, celui qui coupe du papier toilette le fait de manière naturelle, sans penser du tout à le faire sur les lignes perforées ou pas. En outre, personne ne peut dire qu'il y a un but « constructif » à couper du papier toilette sur les lignes perforées, puisque le papier toilette aurait été utilisable même si l'on ne le coupait pas sur les lignes perforées. En outre, il n'a pas été coupé pour être transformé en quelque chose d'autre, par exemple pour un bricolage. Quant à la notion de « plaisir », le Rov Qa`ppah explique que cela signifie que la personne accomplit la Malo`khoh afin de libérer la tension qui l'anime, le soulager de quelque chose, sans forcément penser donc à commettre une transgression. Or, nous savons que nos Sages ne faisaient pas appliquer de nombreuses interdictions lorsqu'elles touchaient à la dignité humaine ou causaient un inconfort (par exemple, bien qu'il soit interdit de creuser dans la terre le Shabboth, il est parfaitement autorisé de frotter ses chaussures dans la terre si l'on a marché sur des déjections animales, car bien que cela amènera à creuser la terre cela touche au confort de l'homme. Il n'est pas agréable de passer Shabboth avec de la bouse sous ses chaussures). Il en est de même ici ! L'homme qui coupe du papier toilette le fait pour des raisons pratiques et de dignité humaine, et non par soucis de transgresser la Malo`khoh. Il existe d'autres raisons pouvant être invoquées pour l'autoriser sans problème. Nous les mentionnerons, Dieu voulant, dans un autre article.


Nous avons jusqu'à présent appris 31 des 39 Malo`khôth de Shabboth !