ב״ה
Quelles
sont les Malo`khôth interdites durant Hôl
Hammô´édh ?
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חול
המועד « Hôl
Hammô´édh » est une expression faisant référence
aux jours intermédiaires de Pésah et Soukkôth, et se
traduit littéralement par « partie profane de la fête ».
L'expression en elle-même ressemble à un oxymore : ces jours
ne sont pas des Yomim Tôvim, car ce sont des חולין
« Houllin »,
mais font néanmoins partie des מועדים
« Mô´adhim ».
Ce sont donc des jours qui sont à moitié profanes, car certaines
Malo`khôth sont permises, et à moitié saints, car d'autres
Malo`khôth sont interdites. La question naturelle qui se pose donc
est celle-ci : quelles sont les Malo`khôth permises et celles
qui sont interdites durant la période de Hôl
Hammô´édh ?
Avant
de répondre à cette question, nous devons nous pencher sur les
sources de l'interdiction d'accomplir des Malo`khôth durant Hôl
Hammô´édh. Dans Haghighoh
18a, La Gamoro` rapporte une divergence d'opinion entre Résh
Laqqish ז״ל
et
Rébbi Yôhonon ז״ל
concernant
l'accomplissement de Malo`khôth après un jour de Yôm Tôv. La
Gamoro` se poursuit de la façon suivante :
Il
s'en suit donc que les deux
sont d'avis qu'à Hôl
Hammô´édh il est interdit d'accomplir une Malo`khoh.
D'où le déduit-on ? Du fait qu'il a été enseigné par nos
Rabbins : « [Il est écrit :]
''La fête des Massôth, tu la garderas sept
jours''. Ceci enseigne concernant [les jours de] Hôl
Hammô´édh qu'il est interdit d'y accomplir une
Malo`khoh ».
[Ce sont là les] paroles de Rébbi Yo´shiyoh. Rébbi Yônothon a
dit : « Ce n'est pas nécessaire !
[Cela peut être prouvé par] un Qal Wahômar :
si le premier et le septième [jours] qui n'ont pas de sainteté
qui les précède et les suit il est interdit de faire une
Malo`khoh, à combien plus forte raison convient-il d'interdire
d'accomplir une Malo`khoh durant [les jours de] Hôl
Hammô´édh, qui sont précédés et suivis d'une
sainteté » Mais les six jours du commencement [de la
création]
ne réfutent-ils pas [cet argument], car une sainteté les précède
et les suit,
et pourtant il est permis d'y accomplir une Malo`khoh ? Non,
car bien que [cela s'applique] aux six jours du commencement [de
la création] durant lesquels on n'apporte pas de Qorban Mousof,
peux-tu en dire [de même] des [jours de] Hôl
Hammô´édh durant lesquels on apporte un Qorban Mousof ?
Mais Rô`sh Hôdhash
ne réfute-il pas [cet argument], car on y apporte un Qorban
Mousof, et pourtant il est permis d'y accomplir une Malo`khoh ?
Non, car bien que [cela s'applique] à Rô`sh Hôdhash
qui n'est pas appelé « Miqro` Qôdhash »,
peux-tu en dire [de même] des [jours de] Hôl
Hammô´édh qui sont appelés « Miqro` Qôdhash » ?
Puisqu'ils sont appelés « Miqro` Qôdhash », il
convient d'interdire d'accomplir une Malo`khoh [durant les jours
de] Hôl
Hammô´édh]. Il
a été enseigné ailleurs : « [Il est
écrit :]
''Vous n'accomplirez aucune Mala`khath ´avôdhoh''.
Ceci enseigne concernant [les jours de] Hôl
Hammô´édh qu'il est interdit d'y accomplir une
Malo`khoh ».
[Ce sont là les] paroles de Rébbi Yôsé le Galiléen. Rébbi
´aqivo` dit : « Ce n'est pas nécessaire !
Il est dit :
''Ceux-ci sont les Mô´adhim d'HaShem, etc.'' De quoi parle le
verset ? Si c'est du premier jour, voici il a déjà été
dit [que c'est] un Shabbothôn.
Si c'est du septième jour, voici il a déjà été dit [que
c'est] un Shabbothôn.
Par conséquent, le verset ne peut parler que [des jours] de Hôl
Hammô´édh, pour t'apprendre qu'il est interdit
d'y accomplir une Malo`khoh ».
Il a été enseigné ailleurs : « [Il est
écrit :]
''Six jours tu mangeras des Massôth, et le
septième jour sera une ´asarath
pour HaShem''. [Ceci enseigne que] tout comme le septième jour
est placé sous une restriction [au niveau des Malo`khôth],
de même, les six jours [qui précèdent] sont placés sous une
restriction [au niveau des Malo`khôth] ».
Si [tu penses que] tout comme le septième jour est placé sous
une restriction au niveau de toutes les sortes de Malo`khôth, de
même, les six jours [qui précèdent] sont placés sous une
restriction au niveau de toutes les sortes de Malo`khôth, [sache]
donc que l’Écriture enseigne « et le septième
jour sera une ´asarath »,
[pour te faire comprendre que] seul le septième jour est placé
sous une restriction au niveau de toutes les sortes de Malo`khôth,
mais que les six jours [qui précèdent] ne sont pas placés sous
une restriction au niveau de toutes les sortes de Malo`khôth.
C'est ainsi que l’Écriture a laissé aux Sages le soin de te
dire
quel est le jour où [les Malo`khôth] sont interdites, et quel
est le jour où elles sont permises,
quelle sorte de Malo`khoh est interdite, et laquelle est permise.
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מכלל
דתרוייהו סבירא להו דחולו של מועד אסור
בעשיית מלאכה מנהני מילי דתנו רבנן את
חג המצות תשמור שבעת ימים לימד על חולו
של מועד שאסור בעשיית מלאכה דברי רבי
יאשיה רבי יונתן אומר אינו צריך קל וחומר
ומה ראשון ושביעי שאין קדושה לפניהן
ולאחריהן אסור בעשיית מלאכה חולו של
מועד שיש קדושה לפניהן ולאחריהן אינו
דין שיהא אסור בעשיית מלאכה ששת ימי
בראשית יוכיחו שיש קדושה לפניהן ולאחריהן
ומותרין בעשיית מלאכה מה לששת ימי בראשית
שאין בהן קרבן מוסף תאמר בחולו של מועד
שיש בו קרבן מוסף ראש חדש יוכיח שיש בו
קרבן מוסף ומותר בעשיית מלאכה מה לראש
חדש שאין קרוי מקרא קדש תאמר בחולו של
מועד שקרוי מקרא קדש הואיל וקרוי מקרא
קדש דין הוא שאסור בעשיית מלאכה תניא
אידך כל מלאכת עבודה לא תעשו לימד על
חולו של מועד שאסור בעשיית מלאכה דברי
רבי יוסי הגלילי רבי עקיבא אומר אינו
צריך הרי הוא אומר אלה מועדי ה'
וגו'
במה
הכתוב מדבר אם בראשון הרי כבר נאמר שבתון
אם בשביעי הרי כבר נאמר שבתון הא אין
הכתוב מדבר אלא בחולו של מועד ללמדך
שאסור בעשיית מלאכה תניא אידך ששת ימים
תאכל מצות וביום השביעי עצרת לה'
מה
שביעי עצור אף ששת ימים עצורין אי מה
שביעי עצור בכל מלאכה אף ששת ימים עצורין
בכל מלאכה תלמוד לומר וביום השביעי עצרת
השביעי עצור בכל מלאכה ואין ששה ימים
עצורין בכל מלאכה הא לא מסרן הכתוב אלא
לחכמים לומר לך איזה יום אסור ואיזה יום
מותר איזו מלאכה אסורה ואיזו מלאכה
מותרת
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Le
but de tout ce passage talmudique est de nous faire comprendre que
l'interdiction d'accomplir une Malo`khoh durant Hôl
Hammô´édh est une tradition orale remontant au Sinaï. Les
seuls points de divergence consiste à savoir si cette interdiction
peut être soutenue par un verset de l’Écriture, et si oui,
lequel. Mais au final, tous sont d'accord pour dire que
l'interdiction remonte au Mont Sinaï.
Quant
à la dernière phrase de ce passage, cela signifie tout simplement
que bien que le statut de cette interdiction provienne de la
tradition orale, les paramètres de cette interdiction ont été
déterminés par les Sages eux-mêmes. Ainsi, étant donné que les
jours intermédiaires d'un Yôm Tôv font partie de la fête,
certaines Malo`khôth sont interdites ces jours-là. Mais comme ces
jours ne sont pas des Yomim Tôvim en eux-mêmes, certaines
Malo`khôth ont été permises ces jours-là. Et la Tôroh a laissé
au Sages le soin de déterminer eux-mêmes quelles Malo`khôth
devaient être interdites et lesquelles devaient être autorisées.
Et le critère utilisé par les Sages pour déterminer cela était la
préservation de la sainteté de ces jours-là. En d'autres mots,
toutes les Malo`khôth qui nuisent à la sainteté de ces jours-là
furent interdites, tandis que celles qui ne nuisent pas à la
sainteté de ces jours-là furent autorisées.
Si
nous ne considérons pas ces jours-là comme ayant un certain degré
de sainteté, alors qu'ils font partie de la période de fête, nous
allons les traiter avec légèreté et les traiter comme des jours
ordinaires, ce qui nous fera oublier que nous sommes en période de
fête. C'est pour cela que certaines restrictions au niveau des
Malo`khôth que l'on peut ou que l'on ne peut pas accomplir furent
instituées. C'est là le sens de Hôl
Hammô´édh. Voilà pourquoi le Talmoudh Yarousholmi
rapporte que Rov `abbo` bar Mammél ז״ל
a
déclaré : « Si j'avais un groupe de Sages pour se
joindre à moi, j'annulerai Hôl
Hammô´édh... Pourquoi Hôl
Hammô´édh fut-il donné à la base ? N'était-ce pas pour que
les gens soient capables de manger, boire, et s'occuper dans la
Tôroh ? Au lieu de cela, ils mangent, boivent, et
s'amusent ! ». La période de Hôl
Hammô´édh revêt une certaine sainteté, et limiter les
Malo`khôth et activités que l'on pourrait y accomplir sert à
préserver ce degré de sainteté et passer ces jours à des choses
nécessaires et spirituelles, plutôt qu'à des futilités.
Ces
restrictions et permissions au niveau des Malo`khôth sont énoncées
et expliquées en détail dans le traité Mô´édh Qoton du
Talmoudh. Se basant sur ce traité, le Hofés Hayim
ז״ל
a
indiqué dans son Mishnoh Barouroh
qu'il n'y avait que cinq sortes de Malo`khôth permises durant Hôl
Hammô´édh. Les voici :
דבר
האבד « Dovor
Ho`avédh » : un travail qui sera perdu s'il n'est
pas réalisé maintenant. Par exemple, si les produits d'un champ
seront abîmés s'ils ne sont pas irrigués durant Hôl
Hammô´édh, il sera permis de les irriguer.
צרכי
המועד « Sorakhé
Hammô´édh » : des travaux qui sont nécessaires
pour la fête en elle-même. Par exemple, si cela est nécessaire,
une Soukkoh pourra être complètement reconstruite durant Hôl
Hammô´édh. De même, on pourra cuire ses propres Massôth
durant Hôl Hammô´édh Pésah.
בשביל
פּועל שאין לו מה לאכול « Bishvil
Pô´él Sha`én Lô Mah La`akhôl » : une activité
qui a été permise afin de permettre à un travailleur d'avoir
suffisamment d'argent que pour se nourrir.
צרכי
רבים « Sorakhé
Rabbim » : les travaux qui sont une nécessité
publique, c'est-à-dire, pour le bien des citoyens ou des autres
personnes. Par exemple, réparer la citerne d'eau de la ville, ou
déboucher les toilettes de la maison, est permis durant Hôl
Hammô´édh.
מעשה
הדיוט « Ma´aséh
Hédhiyôth » : les actes simples, qui ne nécessitent
pas d'efforts ou de compétences professionnelles particulières.
HaZa''l
ont interdit de s'adonner à des activités financières
(c'est-à-dire, acheter ou vendre quelque chose) durant Hôl
Hammô´édh, à moins que cela serve pour la fête ou pour
empêcher une perte d'argent.
Et même les activités financières qui sont permises doivent être
réalisées d'une manière discrète et sobre, afin de ne pas
perturber la sainteté de la période de fête.
Ainsi, HaZa''l ont
tranché qu'un magasin de vêtements tenu par un Israélite peut
vendre des vêtements qui seront portés durant la fête, mais que la
porte principale donnant sur la rue doit être fermée. Si le magasin
est doté de deux portes donnant sur la rue, l'une pourra être
ouverte, tandis que l'autre sera fermée, afin de montrer par-là
qu'aujourd'hui c'est Hôl
Hammô´édh.
Ainsi,
d'après le Talmoudh, un Israélite ne peut pas ouvrir son magasin
pour conduire ses affaires d'une manière ordinaire durant Hôl
Hammô´édh. Il ne pourra le faire qu'avec un שינוי
« Shinouy »
(changement, modification),
si ce qu'il vend sert aux besoins de la fête, et seulement si le
fait de garder son magasin fermé risque de lui faire perdre beaucoup
d'argent.
Rabbi
Yôséf Qa`rô ז״ל
ajoute
à cela qu'un magasin tenu par un Israélite qui vend des aliments
périssables peut rester ouvert durant Hôl Hammô´édh d'une
façon ordinaire, étant donné que tout ce qui sera acheté servira
soit à Hôl Hammô´édh, soit à Yôm Tôv.
Bien
qu'il puisse théoriquement être possible de changer d'endroits sans
accomplir de Malo`khoh, le déplacement pour se rendre en-dehors de
sa ville ou de son quartier durant Hôl
Hammô´édh peut être fatiguant et une distraction. C'est
pourquoi, HaZa''l
ont interdit de se déplacer hors de sa ville ou de son quartier
durant Hôl Hammô´édh.
Dans le même temps, aller dormir ailleurs ou se rendre dans une
autre ville peut contribuer à améliorer l'atmosphère de Yôm Tôv,
et c'est pourquoi HaZa''l
l'ont permis si c'est dans ce but-là, et non pour s'occuper de ses
affaires ou de futilités.
De
l'autre côté, comme cela a été dit plus haut, toute Malo`khoh qui
ne détourne pas de l'atmosphère de sainteté de Hôl
Hammô´édh est permise. Par conséquent, HaZa''l
ont permis de déplacer des objets Mouqsah durant Hôl
Hammô´édh, car cela ne perturbe pas la sainteté et le but
du jour.
(Concernant les objets Mouqsah, voir l'article intitulé
« Qu'est-ce
que réellement la notion de Mouqsah ? ».)
Certains
Pôsqim permettent d'accomplir toute Malo`khoh qui ne nécessite que
très peu d'effort, même si elle n'est pas en soi nécessaire aux
besoins de la fête.
D'après ceux qui soutiennent cette opinion, il est donc permis, par
exemple, de craquer une allumette ou de prendre des photographies,
même si ce n'est pas pour les nécessités de la fête. Mais
d'autres Pôsqim s'opposent à cette opinion, et ne permettent ces
activités que lorsqu'elles sont réalisées pour les besoins de la
fête,
comme par exemple, prendre des photographies de sa Soukkoh durant Hôl
Hammô´édh afin d'immortaliser l'occasion, ou craquer une
allumette afin de préparer à manger.
HaZa''l
ont également permis des activités qui contribuent à améliorer
l'atmosphère de Hol Hammô´édh ou que l'on prévoit pour
Yôm Tôv, comme cuisiner, faire des achats pour Yôm Tôv, ou encore
voyager à des fins festives (quitter sa ville durant Hôl
Hammô´édh parce qu'on est invité par des amis pour passer du
temps avec eux sous leur Soukkoh, ou manger avec eux pour Pésah,
par exemple). Il est donc permis de moudre, de trier, de cuire du
pain et d'accomplir d'autres activités culinaires ordinaires
destinées aux repas de Yôm Tôv ou Hôl
Hammô´édh. Mais on ne doit pas préparer durant Hôl
Hammô´édh des repas que l'on compte consommer après Yôm
Tôv, tout comme il est interdit de cuisiner à Yôm Tôv pour un
jour profane.
Expliquons
à présent le point 5 mentionné par le Hofés Hayim,
dans son Mishnoh Barouroh. HaZa''l
ont permis de fabriquer ou réparer des objets dont on a besoin à
Hol Hammô´édh, mais à la condition de ne pas avoir recourt
à une méthode professionnelle pour réaliser ce travail. C'est ce
que l'on appelle des מעשה
הדיוט « Ma´aséh
Hédhiyôth », des travaux qui ne nécessitent pas des méthodes
ou compétences professionnelles pour être réalisés. Ainsi, par
exemple, on peut accorder un instrument si cela ne nécessite pas de
compétences particulières.
Rabbi Yôséf Qa`rô tranche qu'il est permis de fabriquer un bac
d'eau pour animaux d'une manière non professionnelle, afin que les
animaux aient à boire durant Hôl
Hammô´édh.
De même, il est permis de faire quelques réparations dans sa maison
qui servent un but festif d'une manière non professionnelle,
comme par exemple placer une grande planche en bois pour remplacer
une fenêtre cassée et empêcher ainsi le froid d'entrer dans la
maison. Mais réaliser ces travaux ou réparations de façon
professionnelle (par exemple, en montant une toute nouvelle vitre
pour remplacer celle qui est cassée) est interdit, à moins de
s'exposer à des pertes financières si on ne le faisait pas.
En
règle générale, donc, tout travail « professionnel »
est interdit à Hôl
Hammô´édh. De ce fait, il n'est pas permis de développer
une pellicule photographique, même à des fins festives, étant
donné que c'est un travail professionnel. Par contre, il est permis
d'utiliser un appareil photographique digital, même si la
photographie est « développée » à Hôl
Hammô´édh, étant donné qu'aucune compétence n'est
nécessaire (c'est l'appareil qui fait pratiquement tout dès
l'instant où l'on appuie sur le bouton).
Il
est permis de recoudre un vêtement déchiré si on compte le porter
à Yôm Tôv ou durant Hôl
Hammô´édh, mais uniquement si on le recoud avec un Shinouy
(d'une manière fortement différente que d'ordinaire)
ou qu'on le fait recoudre par une personne non professionnelle
(c'est-à-dire, dont ce n'est pas le métier).
Ainsi, si on le recoud soi-même, il faudra un Shinouy significatif
et que l'on ait l'intention de le porter durant Hôl
Hammô´édh ou Yôm Tôv. Et si on le fait recoudre par
quelqu'un d'autre, cette personne ne devra pas être une
professionnelle. La raison pour laquelle HaZa''l
ont émis ces conditions, c'est afin qu'on se rappelle par ces
changements que c'est Hôl
Hammô´édh, même lorsqu'on accomplit une Malo`khoh pour les
besoins de la fête. Cela contribue donc à préserver l'atmosphère
de Yôm Tôv qui devrait imprégner tous les jours de Hôl
Hammô´édh.
Comme
cela a été mentionné au point 3 par le Hofés Hayim,
HaZa''l ont permis
à un travailleur qui ne peut pas pourvoir de la nourriture à sa
famille (ou pour lui-même) pour Yôm Tôv de travailler durant Hôl
Hammô´édh.
Comme
cela fut mentionné par le Hofés Hayim au point
1, HaZa''l ont
permis de travailler durant Hôl
Hammô´édh si une perte financière résultera du fait
d'avoir repoussé le travail jusqu'à après Yôm Tôv.
Cela fut permis, car autrement, trop préoccupée par l'argent
qu'elle perd, la personne se détournera de la joie de Yôm Tôv.
Une
autre application de ce principe est qu'il est permis de réparer un
verrou cassé ou une alarme cassée durant Hôl
Hammô´édh, pour empêcher de se faire voler.
De même, il est permis de retirer immédiatement une tache d'un
vêtement avant qu'il ne soit trop tard (certaines taches sont
presque impossibles à retirer une fois qu'elles ont séchées).
En
vertu de cette règle, un employé peut aller au travail durant Hôl
Hammô´édh si prendre congé pourrait lui faire perdre son
emploi. Néanmoins, s'il peut prendre même des congés non payés à
Hôl Hammô´édh
sans que cela ne menace sa place, il ne doit pas aller travailler.
Il
est permis d'acheter un article dont on n'aura besoin qu'après Yôm
Tôv s'il ne sera disponible que durant Hôl
Hammô´édh ou si après Hôl
Hammô´édh son prix augmentera (par exemple, si les soldes
se concluent durant Hôl
Hammô´édh). Les Pôsqim concluent qu'une telle situation
entre dans la catégorie d'une דבר
האבד « Dovor
Ho`avédh ».
En
raison de ce principe, la Mishnoh
permet d'irriguer un champ durant Hôl
Hammô´édh, si une semaine sans eau nuira aux productions
agricoles. Cependant, il n'est pas permis d'irriguer un champ qui a
reçu une quantité de pluie adéquate, même si le champ profitera
considérablement d'un ajout d'eau. Cela est interdit, car ce serait
créer un profit, chose qu'il est interdite de faire à Hôl
Hammô´édh, car on ne peut accomplir que des Malo`khôth
servant à éviter une perte, et non pas à préserver un profit.
Ainsi, bien que l'on ne puisse pas s'adonner à des activités
commerciales pour conquérir de nouveaux marchés, on peut servir des
clients déjà existants (si les conditions dont nous avons
précédemment parlées sont remplies).
La
raison pour laquelle on fait une distinction entre une perte et un
profit potentiel est que les gens sont généralement déçus
lorsqu'ils perdent quelque chose qu'ils possédaient déjà, et cela
les détournera de la joie de la Yôm Tôv, alors qu'ils sont
généralement moins ennuyés lorsqu'ils perdent un profit potentiel,
qui n'existait pas encore concrètement.
HaZa''l
ont interdit de faire la lessive, de se raser et de se couper les
cheveux durant Hôl
Hammô´édh, précisément afin de préserver l'atmosphère
de sainteté de Hôl
Hammô´édh. Dans les temps talmudiques, les gens avaient
l'habitude de faire leur lessive, de se tailler la barbe et se faire
couper les cheveux très régulièrement (les Israélites ont
toujours eu l'habitude de garder une coupe de cheveux très courte).
Pour préserver l'atmosphère de sainteté de Hôl
Hammô´édh, ces activités furent interdites durant Hôl
Hammô´édh afin de s'assurer que les gens accompliraient ces choses
avant le commencement de Yôm Tôv.
Par
contre, HaZa''l ont
permis de laver des serviettes et des vêtements d'enfants durant Hôl
Hammô´édh, étant donné que même s'ils sont lavés avant le
début de Yôm Tôv, ils ont tendance à être rapidement salis.
Repasser
un vêtement durant Hôl
Hammô´édh n'entre pas dans cette interdiction de faire la
lessive.
Toute
Malo`khoh qu'un Israélite a l'interdiction d'accomplir lui-même
durant Hôl
Hammô´édh, il n'a pas le droit de demander à un Gôy de
l'accomplir pour lui.
Mais si le Gôy est un entrepreneur qui est payé pour le travail
effectué et qu'il peut lui-même choisir les jours où il
travaillera, il existe des cas d'exceptions pouvant permettre de
confier le travail à ce Gôy. En ce sens, c'est exactement la même
chose que pour les lois de Shabboth, où il est permis de demander
avant Shabboth à un entrepreneur Gôy d'accomplir un travail pour
nous s'il y a théoriquement suffisamment de temps pour que le
travail soit réalisé avant Shabboth, même si, au final, il fait
lui-même le choix de travailler à Shabboth.
Lorsqu'on
paie quelqu'un en fonction du travail réalisé, cette personne est
halakhiquement considérée comme travaillant pour elle-même et non
pour nous. Par conséquent, lorsqu'un Israélite engage un
entrepreneur Gôy et que ce dernier fait lui-même
le choix de travailler à Shabboth ou Hôl
Hammô´édh, il n'est pas considéré comme quelqu'un qui travaille
pour l'Israélite ces jours-là. Nous pouvons donc lui permettre de
travailler durant Hôl
Hammô´édh, mais à la condition de ne pas lui demander d'accomplir
ce travail durant Hôl
Hammô´édh. La décision doit être le fait de ce Gôy uniquement.
En résumé, si les quatre conditions suivantes sont remplies, il
sera permis de tirer profit du travail effectué par ce Gôy :
l'Israélite le
paie pour le travail qu'il lui demande, et non sur une base
journalière, ni en fonction du nombre d'heures passé sur le
travail ;
l'Israélite a
fait appel à ce Gôy avant le début de Yôm Tôv ;
l'Israélite
n'a pas donné pour instruction à ce Gôy de travailler durant Hôl
Hammô´édh ;
le Gôy réalise
son travail d'une manière discrète, de façon à ce que des
Israélites ne sachent pas qu'il travaille pour un Israélite.
Ainsi, le Gôy
doit travailler pour son propre compte, selon ses propres conditions,
et d'une façon et dans un lieu où aucun Israélite ne peut savoir
qu'il réalise ce travail pour un Israélite.
Lorsqu'on
respecte Hôl
Hammô´édh de la façon appropriée, on accomplit un Qiddoush
HaShem et démontre l'alliance existante entre nous et HaShem. Par
contre, lorsque ce n'est pas le cas, nous accomplissons un Hilloul
HaShem et dénaturons la sainteté qu'ont ces jours, ainsi que l'a
dénoncé Rov `abbo` bar Mammél dans le Talmoudh Yarousholmi.
Puissions-nous
toujours mériter de démontrer la présence d'HaShem et le lien qui
nous unit à Lui au sein du peuple d’Israël, mais aussi dans le
monde entier, par notre respect de Ses lois et des fêtes qu'Il nous
a données pour la réjouissance et l'exaltation (comme nous le
disons dans les prières des périodes de fête), et non pour les
passer dans des futilités.