mercredi 4 janvier 2017

Trois des quatre jeûnes publics ne sont plus obligatoires

ב״ה

Trois des quatre jeûnes publics ne sont plus obligatoires


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Comme vous le savez, en-dehors de Yôm Hakkippourim qui est le seule jeûne obligatoire d'origine biblique, nous avons quatre autres jeûnes publics mentionnés par Zakharyoh Hannovi`. À leur sujet, voici ce que nous pouvons lire dans le Talmoudh1, dans un passage dont les rabbins « Orthodoxes » ne vous parleront jamais :

Rov Hanno` bar Bizno` a dit au nom de Ribbi Shim´ôn le Pieux : « Quelle est la signification de ce qui est écrit [dans le verset suivant2 :] ''Ainsi a parlé HaShem Savo`ôth : le jeûne du quatrième [mois], le jeûne du cinquième [mois], le jeûne du septième [mois] et le jeûne du dixième [mois] deviendront pour la Maison de Yahoudhoh une allégresse et une réjouissance'' ? [Le Prophète] appelle ces jours à la fois des jours de jeûne et des jours d'allégresse et de réjouissance, ce qui signifie qu'à une époque où y a la paix ils serviront à l'allégresse et à la réjouissance, mais [à une époque où] il n'y a pas de paix [ils serviront de jours de] jeûne. » Rov Pappo` a dit : « Il veut dire qu'à une époque où il y a la paix ils serviront à l'allégresse et à la réjouissance, s'il y a un décret gouvernemental [ils serviront] au jeûne, s'il n'y ni décret gouvernemental ni paix, ceux qui le désirent [jeûner] jeûnent et ceux qui désirent [ne pas jeûner] ne jeûnent pas. » S'il en est ainsi, Tish´oh Ba`ov aussi [devrait être optionnelle] ! Rov Pappo` a dit : « Tish´oh Ba`ov est dans une catégorie différente, parce que plusieurs malheurs s'y sont produits, car l'a dit un Maître3 : ''À Tish´oh Ba`ov le Sanctuaire fut détruit aussi bien la première fois que la deuxième foi, Béthor fut capturé et la ville [de Yarousholayim] fut labourée.'' »
אמר רב חנא בר ביזנא אמר רבי שמעון חסידא מאי דכתיב כה אמר ה' צבאות צום הרביעי וצום החמישי וצום השביעי וצום העשירי יהיה לבית יהודה לששון ולשמחה קרי להו צום וקרי להו ששון ושמחה בזמן שיש שלום יהיו לששון ולשמחה אין שלום צום אמר רב פפא הכי קאמר בזמן שיש שלום יהיו לששון ולשמחה יש גזרת המלכות צום אין גזרת המלכות ואין שלום רצו מתענין רצו אין מתענין אי הכי תשעה באב נמי אמר רב פפא שאני תשעה באב הואיל והוכפלו בו צרות דאמר מר בתשעה באב חרב הבית בראשונה ובשניה ונלכדה ביתר ונחרשה העיר

Cette même page du Talmoudh rapporte une divergence d'opinion entre Ribbi ´aqivoh ז״ל et Ribbi Shim´ôn ban Yôho`y ז״ל concernant la date exacte du jeûne du dixième mois. Pour rappel, voici la liste :

  1. Le jeûne du quatrième mois : 9 Tammouz4
  2. Le jeûne du cinquième mois : 9 `ov
  3. Le jeûne du septième mois : 3 Tishri
  4. Le jeûne du dixième mois : 10 Tévéth d'après Ribbi ´aqivoh, 5 Tévéth d'après Ribbi Shim´ôn.

Pour revenir au passage rapporté plus haut, nous voyons clairement que le Talmoudh parle de trois situations différentes nécessitant trois approches distinctes :

  1. si nous nous trouvons à une époque de paix pour les Israélites, tous ces jeûnes, excepté celui de Tish´oh Ba`ov (le neuf `ov), sont abolies ;
  2. si nous nous trouvons à une époque où l’État impose un mauvais décret aux Israélites et les persécute pour leur foi, tous ces jeûnes sont obligatoires ;
  3. si nous nous trouvons à une époque où il n'y a ni persécutions de la part de l’État ni la paix non plus pour les Israélites, jeûner ces jours-là devient optionnel (excepté à Tish´oh Ba`ov, qui reste obligatoire) : ainsi, ceux qui désirent jeûner peuvent le faire, tandis que ceux qui ne le désirent pas peuvent s'en abstenir.

L'écrasante majorité des Israélites dans le monde d'aujourd'hui vivent soit dans des pays où ils vivent en paix, soit dans des pays où il n'y a ni persécution d’État ni paix non plus pour les Israélites (ou du moins, une paix relative). Mais il y a très peu de pays dans lesquels les Israélites peuvent dire subir des persécutions d’État. Par conséquent, à notre époque, dans certains pays il sera défendu de jeûner ces jours-là (excepté à Tish´oh Ba`ov), tandis que dans d'autres cela sera laissé à l'appréciation de chacun.

Tish´oh Ba`ov est une exception, car les conséquences des événements ayant eu lieu ce jour-là se font ressentir (jusqu'à aujourd'hui, nous sommes en exil et n'avons toujours plus de Béth Hammiqdosh, ce qui fait que notre pratique religieuse n'est plus complète, car plusieurs préceptes de la Tôroh sont inapplicables). En outre, contrairement aux trois autres jours de jeûne qui commémorent des événements s'étant produits uniquement à l'époque du premier Béth Hammiqdosh, Tish´oh Ba`ov concerne à la fois l'époque du premier Béth Hammiqdosh et celle du deuxième.

Puissions-nous mériter de voir le jour où même Tish´oh Ba`ov sera changé en un jour d'allégresse et de réjouissance, avec la venue de Moshiah Sidhqénou, qui nous sortira de cet exil pour la rédemption complète et véritable et construira le troisième Béth Hammiqdosh final et éternel. `omén, Kén Yahi Rosôn !

1Rô`sh Hashonoh 18b
2Zakharyoh 8:19
3Ta´anith 20b
4De nos jours, ce jeûne est commémoré le 17 Tammouz. Le 9 Tammouz est le jour où les murailles de Yarousholayim furent ébréchées à l'époque du premier Béth Hammiqdosh, tandis qu'à l'époque du deuxième Béth Hammiqdosh ce même événement se reproduisit, mais cette fois-ci le 17 du même mois. Afin de ne pas avoir deux jeûnes le même mois à des dates différentes commémorant le même événement, ce fut la date du 17 Tammouz qui s'imposa pour commémorer les deux événements