בס״ד
La Sidhroh avec
Rabbénou
Sidhrath
Baré`shith – La Création
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Dans notre
communauté « Masôrath Môshah » nous avons fait le choix de dorénavant
suivre le cycle triennal de lecture de la Tôroh, plutôt que le cycle annuel.
Le cycle triennal
possède de très nombreux avantages sur le cycle annuel. Dans les prochains
numéros de « Tôrath Rabbénou », nous aurons l'occasion de publier de
nombreux articles détaillés sur ce cycle. Mais pour l'heure, nous mentionnerons
brièvement quelques-uns des avantages majeurs de ce cycle :
·
Chaque Sidhroh (section) est plus
courte que dans le cycle annuel, approximativement un chapitre par
Shabboth ;
·
Avoir des Sidhrôth plus courtes
permet d'accomplir l'exigence requise par la Halokhoh de lire le Targoum de
chaque verset. En effet, les Poroshiyôth du cycle annuel étant assez longues,
les communautés n'ont pas le temps de lire après chaque verset le Targoum,
c'est-à-dire la traduction et interprétation traditionnelle de la Tôroh rédigée
par `ouqalôs ;
·
Un autre avantage certain de lire
le Targoum de chaque verset est que cela ajoute à la compréhension du texte
hébreu. En effet, la majorité des gens qui assistent aux offices du Shabboth et
à la lecture publique de la Tôroh ne comprennent pas l'hébreu, et de ce fait ne
comprennent pas non plus ce qui est lue. Le Targoum étant non seulement une
traduction mais également une interprétation, cela rend compréhensible et
accessible le texte biblique. Les communautés « Masôrath Môshah » ont
fait le choix de procéder à la lecture du Targoum dans la langue vernaculaire
du pays, à savoir le malgache, exactement comme les communautés juives
antiques, qui faisaient la lecture de la Tôroh en hébreu suivie d'une
traduction dans la langue vernaculaire de la communauté (par exemple en grec,
pour la communauté juive d'Alexandrie, ou en arabe, pour la communauté juive du
Yémen, etc.) ;
·
Le cycle triennal nous reconnecte
aux traditions ancestrales oubliées qui étaient pourtant normatives en `aras
Yisro`él et approuvées par le Sanhédhrin, qui est la seule autorité devant être
suivie par le peuple juif ;
·
Le cycle interrompu lorsqu'un Yôm
Tôv ou Rô`sh Hôdhash tombe un Shabboth. Il n'y a donc pas deux lectures ces
jours-là, contrairement à ce qui est fait dans la majorité des communautés, ce
qui permet de ne pas alourdir l'office et retire un fardeau sur les épaules de
la communauté.
Dorénavant, je
publierai ici quelques-unes des Daroshôth sur la Sidhroh que j’enseigne chaque
Shabboth après la lecture de la Tôroh, d’après les enseignements de Rabbénou
(et d’autres sages et rabbins de l’école rationaliste du judaïsme). Voici donc
une de mes Daroshôth du Shabboth dernier.
Les premiers Pasouqim
et Paroqim de la Tôroh racontent l'histoire de la Création,
établissant très clairement HaShem ית׳ comme Créateur de l'univers. Le sujet de la création,
et plus particulièrement le rôle exclusif d'HaShem dans la genèse de la terre
et de l'humanité, constitue un thème majeur dans les écrits de Rabbénou ז״ל, principalement dans son Môréh Navoukhim, qui consacre
de très nombreux chapitres à ce sujet (voir plus spécifiquement le Volume 2,
Chapitres 13-31). Notre discussion pour cette semaine présentera un bref
aperçu de certains des points majeurs de Rabbénou concernant la création et le
concept d'HaShem en tant que Créateur.
Ø Les
Trois Théories
Rabbénou commence
sa discussion sur la création dans son Môréh Navoukhim (2:13) en
détaillant trois positions philosophiques de base au sujet de l'origine de
l'univers. Il présente en premier l'opinion soutenue par « ceux qui
suivent la Tôroh de Môshah Rabbénou », qui stipule que « l'univers
entier, c'est-à-dire toute chose excepté HaShem, a été amené par Lui à
l'existence à partir d'une non existence. Au commencement HaShem seul existait,
et rien d'autre... » Rabbénou décrit plus tard cette position, que
l'on appelle communément la doctrine de la creatio ex nihilo, ou יֵשׁ מֵאַיִן « Yésh Mé`ayin » en hébreu, comme
étant « sans le moindre doute un principe fondamental de la Tôroh de
Môshah Rabbénou », ajoutant que « il est deuxième en
importance après le principe de l'unité d'HaShem ». En effet, dans son
commentaire sur la Masakhath Sanhédhrin, où il énonce ses célèbres
« Treize Principes de Foi », Rabbénou cite comme quatrième
principe la croyance que « cet Être Singulier [HaShem] est absolument
le premier, et toute autre chose que Lui qui existe n'est pas premier ».
Ainsi, après les trois premiers principes, qui affirment l'existence d'HaShem,
Son unicité et Son incorporalité, Rabbénou établit le principe de la précédence
d'HaShem par rapport à l'univers, ce qui signifie que l'univers est venu à
l'existence à partir d'une non existence. De même, dans son Mishnéh Tôroh (Hilkôth
Tashouvôth 3:15), Rabbénou inclut parmi ceux qui n'auront aucune part dans
le ´ôlom Habbo` : הָאוֹמֵר שְׁאֵינוּ לְבַדּוֹ
רִאשׁוֹן וְצוּר לַכֹּל « celui
qui dit que Lui seul n'est pas le premier et rocher de tout ». La
croyance dans le fait qu'HaShem a précédé et créé toute existence constitue
donc un précepte fondamental de la foi juive.
La deuxième
théorie présentée par Rabbénou est celle de Platon, qui soutenait, pour
reprendre les mots de Rabbénou, que « il est impossible qu'un objet
constitué d'une matière et d'une forme puisse être produit lorsque cette
matière est absolument absente, ou qu'il puisse être détruit d'une manière où
cette matière n'existe absolument plus ». D'après cette théorie, il
serait scientifiquement et philosophiquement impossible pour une matière
d'émerger à partir d'une non existence ou de devenir non existante. Bien qu'ils
conservent le rôle d'HaShem en tant que Créateur, ceux qui souscrivaient à
cette deuxième théorie croyaient « qu'une certaine substance a coexisté
avec HaShem depuis l'éternité de telle sorte que ni HaShem n'a existé sans
cette substance ni cette dernière sans HaShem ». HaShem a donc bien
créé le monde, mais Il ne l'aurait pas créé, d'après cette position, ex
nihilo, à partir de rien. Plutôt, Il aurait façonné la terre telle que nous
la connaissons à partir d'une substance originelle, qui, comme HaShem, aurait
toujours existé et ne fut pas créée.
Enfin, Rabbénou
présente la célèbre théorie d'Aristote appelée « l'éternité de
l'univers », c'est-à-dire que l'univers sous sa forme actuelle aurait
toujours existé. Comme l'explique Rabbénou, Aristote soutenait que l'Univers
dans sa totalité n'a jamais été différent, et qu'il ne changera également
jamais ; les cieux, qui forment l'élément permanent dans l'univers, et ne
sont pas sujet à la genèse et à la destruction, ont toujours été ainsi ;
le temps et le mouvement sont éternels, permanents, et n'ont ni début ni
fin ; le monde sublunaire, qui inclut les éléments transitoires, a
toujours été le même, etc. Par conséquent, toute cette organisation, aussi bien
en haut qu'ici bas, n'est jamais perturbée ou interrompue. Aristote croyait non
seulement que l'existence ne pouvait pas émerger de la non existence, mais également
que les propriétés essentielles de l'univers sont intrinsèquement inaltérables.
Ainsi, il se sentit contraint d'affirmer l'éternité de l'univers et nier le
rôle d'HaShem en tant que créateur ; l'univers, d'après Aristote, avait
toujours coexisté avec HaShem.
Plus loin dans
son Môréh Navoukhim, Rabbénou fait clairement la différence entre
l'approche du judaïsme et la théorie de Platon et son attitude à l'égard de
l'approche aristotélicienne. Bien que Rabbénou ne souscrit pas au concept
platonicien d'une espèce de matière originelle et amorphe à partir de laquelle
HaShem aurait créé l'univers, il ne considère pas une telle notion comme allant
à l'encontre de la foi juive. À l'inverse, l'univers éternel d'Aristote va
nécessairement à l'encontre des principes fondamentaux de la foi juive,
puisqu'il annule complètement la possibilité des miracles. En effet, la
doctrine d'un ordre naturel inaltérable ne laisse aucune place aux événements
surnaturels, dont la Tôroh parle pourtant abondamment. De nombreux
récits bibliques devraient donc être rejetés si on souscrit à la théorie
d'Aristote, tout comme de nombreuses Halokhôth et Miswôth
ayant été instituées justement pour commémorer les miracles décrits dans le TaNa''Kh
comme ayant été accomplis par HaShem. La foi juive ne peut donc pas coexister
avec la notion aristotélicienne de l'éternité de l'univers.
En outre,
Rabbénou soulève un certain nombre de questions concernant le judaïsme
auxquelles on serait incapable de répondre si on embrassait l'approche
aristotélicienne :
·
Pourquoi HaShem
inspira-t-il une certaine personne et non une autre ?
·
Pourquoi a-t-Il
révélé la Tôroh à une nation en particulier, et à un moment spécifique ?
·
Pourquoi a-t-Il
ordonné ceci et interdit cela ?
·
Pourquoi a-t-Il
montré à travers un prophète certains miracles spécifiques ?
·
Quel est l'objet
de ces lois ?
·
Et pourquoi
n'a-t-Il pas fait des commandements et des interdictions une partie de notre
nature, s'Il désirait que nous vivions en accord avec eux ?
Rabbénou affirme
qu'il n'y a qu'une seule réponse à ces questions : Il l'a voulu
ainsi ; ou, Sa sagesse en a décidé ainsi. Tout comme Il créa le monde
selon Sa volonté, à un moment particulier, sous une forme particulière, et que
nous ne savons pas pourquoi Sa volonté ou sagesse décida de cette forme
particulière, et de ce moment particulier, de même, nous ne savons pas pourquoi
Sa volonté ou sagesse détermina les choses mentionnées dans les questions
précédentes.
Le fait qu'HaShem
créa le monde nous absout de la nécessité de sonder Son esprit, pour ainsi
dire, de déterminer les raisons derrière Ses choix et politiques en matière de
gouvernance de l'humanité. Il créa le monde avec un certain but inconnu de
nous, et de ce fait toutes les décisions qu'Il prend par rapport au monde et
ses habitants servent cet objectif mystérieux. Étant donné que nous n'étions
pas dans le secret de ce but ultime, nous ne pourrons pas pleinement comprendre
les raisons derrière Ses décisions dans Sa gouvernance de la terre. La réponse
à ces questions est donc qu'HaShem prit de telles décisions dans le but
d'atteindre cet objectif inconnu pour lequel Il créa l'univers.
Cela présume
évidemment qu'HaShem ait créé le monde. D'après l'opinion aristotélicienne, le
monde a toujours existé indépendamment d'HaShem, et de ce fait le but de son
existence n'a rien à voir avec la volonté divine. De ce fait, les questions
soulevées sur la domination d'HaShem sur la terre restent sans réponse. Étant
donné qu'Il n'a pas créé la terre et ses habitants, il doit y avoir une raison
expliquant pourquoi est-ce qu'alors Il intervient comme Il le fait dans leur
existence.
Ø
« Baré`shith » :
Au commencement ?
Parmi les sujets
qui dérivent tout droit de ce débat, on retrouve celui de la définition et
classification du temps. Au cours de sa présentation du concept de creatio
ex nihilo (2:13), Rabbénou affirme que le temps est quelque chose de
créé ; le temps en tant qu'entité n'existait pas avant la création du
monde par HaShem. Il décrit le temps comme étant « un accident du
mouvement », c'est-à-dire un résultat du mouvement des sphères
célestes, et il ne peut donc pas exister indépendamment de ces sphères. Ainsi,
une croyance en la creatio ex nihilo inclut nécessairement la croyance
qu'aucun concept de temps n'existait avant la création de l'univers.
Cette théorie
poussa Rabbénou à réinterpréter le fameux tout premier Posouq de la Tôroh :
בְּרֵאשִׁ֖ית בָּרָ֣א אֱלֹהִ֑ים אֵ֥ת הַשָּׁמַ֖יִם
וְאֵ֥ת הָאָֽרֶץ׃ « Baré`shith
Boro` `alôhim `éth Hashshomayim Wa`éth Ho`oras ». La traduction
la plus répandue de ce Posouq est « Au commencement, D.ieu créa
les cieux et la terre ». D'après cette lecture, la Tôroh parle de la
création comme s'étant produite « au commencement », ou avant
le reste de l'histoire du monde. S'il en est ainsi, c'est que l'acte de la
création est vu comme existant à l'intérieur du même temps continu que tout ce
qui fut créé parla suite, ce qui démontrerait que le temps existait avant la
création. Mais si nous souscrivons à la position de Rabbénou, selon quoi le
temps ne vint à l'existence qu'avec la création des sphères célestes, alors la
création ne peut pas être décrite comme ayant eu lieu « avant »
un quelconque autre événement, puisque la notion de « avant »
et « après » dépend clairement du concept de temps, qui
n'existait pas au moment de la création.
Rabbénou (2:30)
avance donc une lecture nouvelle du verset d'introduction de la Tôroh,
en suggérant une distinction basique entre les mots bibliques רֵאשִׁית « Réshith » et תְּחִילָה « Tahiloh », qui sont tous
deux généralement traduits par « commencement ». Rabbénou
explique que « Tahiloh » est employé pour désigner une
précédence dans le sens du temps, en référence à ce qui s'est produit avant
d'autres événements. Par contre, « Ré`shith », qui tire sa
racine étymologique dans le mot hébreu רֹאשׁ « Rô`sh », se réfère au rôle d'un
objet en tant que source ou origine. Rabbénou apporte comme exemple la notion
selon laquelle le cœur constitue « le commencement de l'être humain »,
dans le sens où c'est la force vitale de l'organisme humain. Ainsi, Rabbénou
argue que בְּרֵאשִׁ֖ית בָּרָ֣א אֱלֹהִ֑ים ne doit pas être lu comme voulant dire qu'HaShem a
créé la terre « au commencement » dans le sens du temps.
Après avoir
expliqué la distinction entre « Ré`shith » et « Tahiloh »,
Rabbénou déclare ceci : « C'est la raison pour laquelle l’Écriture
emploie le terme ''Baré`shith'' (dans une origine), dans lequel le Béth est une
préposition qui a la connotation de ''dans''. La vraie explication du premier
Posouq de Baré`shith est la suivante : ''Dans une origine l'Autorité créa
les êtres au dessus des choses en bas'' ». Que veut dire le fait
qu'HaShem aurait créé les cieux et la terre « dans une origine » ?
Nous pourrons comprendre
cela en examinant d'abord les commentaires de Rabbénou, un paragraphe plus
loin, lorsqu'il se penche sur les derniers mots du Posouq : אֵ֥ת הַשָּׁמַ֖יִם וְאֵ֥ת הָאָֽרֶץ « `éth Hashshomayim Wa`éth Ho`oras ».
Sur base d'une ancienne tradition, Rabbénou affirme que le mot hébreu אֵ֥ת, qui généralement ne se traduit pas, signifie « ensemble
avec », et se réfère donc à ce qui accompagne ou à ce qui est
secondaire à la chose mentionnée par la suite. Par conséquent, אֵ֥ת הַשָּׁמַ֖יִם וְאֵ֥ת הָאָֽרֶץ signifie, comme l'écrit Rabbénou, « qu'HaShem
créa avec les cieux tout ce que les
cieux contiennent, et avec la terre tout ce que la terre contient ».
La Tôroh commence donc par nous informer que la création a commencé avec
la genèse de tous les créatures et êtres, chacun étant contenu dans les cieux
et la terre. Pour reprendre les mots de Rabbénou, cela signifie que « toutes
les choses furent créées ensembles, mais furent successivement séparées l'une
de l'autre ». Rabbénou rapporte en guise d'analogie le cas d'un
agriculteur qui sème divers types de semences simultanément, mais elles germent
à des moments différents. De même, HaShem fit exister l'univers entier en un
seul instant, mais les objets spécifiques prirent forme durant les six jours de
la création dans la séquence décrite dans le premier chapitre de Baré`shith.
Cette théorie est davantage développée par le Rambo''n (Rabbénou Môshah ban Nahmon,
dit Nahmanide), dans son commentaire sur le Posouq d'ouverture de la Tôroh,
où il écrit que la création commença par la formation instantanée d'une
substance abstraite à partir de laquelle toutes les choses émergèrent. Cette
compréhension de la création ressemble à la théorie platonicienne, à la seule
différence majeure que Platon croyait que la substance abstraite coexistait
avec HaShem même avant la création, alors que le Rambo''n affirme qu'HaShem
Lui-même créa cette substance et façonna ensuite le reste de l'univers à partir
d'elle. Ainsi, d'après nos Sages, HaShem créa toute chose ensemble,
simultanément, et le processus de création en six jours n'était en réalité que
la séparation et désignation des éléments spécifiques de la terre, plutôt que
leur genèse, qui, elle, avait déjà eu lieu le premier jour.
Rabbénou utilise
cette théorie pour contrer une possible réfutation de sa compréhension du
temps. Si, en effet, le temps résulte uniquement du mouvement des sphères et ne
peut pas exister sans elles, comment la Tôroh pourrait donc parler de trois
« jours » de création avant la création même des sphères célestes le
quatrième jour ? Quel est donc le sens du terme « jour »
avant l'émergence du système solaire ? Existait-il donc un concept de
temps indépendant de ce système ? Rabbénou répond que les sphères, tout
comme le reste de l'univers, sont en fait venues à l'existence au début même de
la création. Il cite un passage explicite du Midhrosh Baré`shith Rabboh
qui stipule : « Ces luminaires [mentionnées le quatrième jour]
sont les mêmes que celles qui furent créées le premier jour, mais elles ne
furent fixées à leurs places que le quatrième jour ». Ainsi, le temps
également existait depuis même le moment initial de la création, moment où les
sphères célestes vinrent à l'existence.
Avec tout cela à
l'esprit, retournons à la discussion de Rabbénou sur le mot « Baré`shith ».
Comme nous l'avions vu, Rabbénou interprète « Ré`shith » comme
voulant dire « origine » et le préfixe Béth comme
voulant dire « dans ». Il comprend donc le mot « Baré`shith »
comme signifiant « dans la forme d'une origine ». Le premier Posouq
de la Tôroh nous informe en fait qu'HaShem créa toutes les choses dans
les cieux et sur la terre sous la forme d'une « Ré`shith »,
comme une substance contenant l'univers entier, à partir de laquelle Il sépara
par la suite chaque élément individuel. Le mot « Baré`shith »
ne décrit donc pas le temps de la création, mais plutôt la manière de la
création. Les divers éléments de l'univers ne furent pas créés successivement,
mais plutôt « Baré`shith », comme une substance à partir de
laquelle ils furent par la suite séparés et organisés.
Après avoir
présenté la théorie de la creatio ex nihilo, Rabbénou nous lance
explicitement l'avertissement suivant : « Ne suis aucune autre
théorie ! ».