בס״ד
Le
coronavirus a marqué la fin de la Da´ath Tôroh
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Ce
qui va suivre n'est pas la chose la plus facile à dire et à écrire,
car je sais déjà à l'avance les critiques que cet article va
susciter. Mais les choses se doivent d'être dites.
La
pandémie de coronavirus (COVID-19) est riche en enseignements d'un
point de vue religieux. Mais l'une des leçons les plus fondamentales
et choquantes est que ceux qui étaient censés être les guides et
protecteurs du ´am Yisro`él se sont, en réalité, avérés être
le bourreau du ´am Yisro`él ! Avec effroi, nous assistons à
une hécatombe au sein de la communauté juive à travers le monde,
parce que bon nombre de rabbins n'ont pas été à la hauteur.
Confiant que les religieux ne seraient pas touchés « parce que
la Tôroh protège », les rabbins n'ont pas fait fermer les
synagogues, les maisons d'étude, ni annuler ou reporter les mariages
et d'autres types de rassemblements communautaires, alors que les
autorités avaient déjà lancé des appels au confinement partiel ou
total. Résultat ? Partout le taux de contamination des Juifs
religieux est extrêmement élevé.
C'est
seulement la semaine dernière (largement en retard, alors que les
Harédhim étaient déjà largement contaminés par le
COVID-19) que le Rov Haïm Kanievsky et le Rov Gershon
Edelstein ont tranché qu'il était interdit de prier dans un Minyon
de rue ou de tenir des études dans une Yashivoh,
et de plus que toute personne qui déclare avoir du Bitohôn
et prenait à la légère les directives médicales était un Rôdhéph
et qu'il fallait le signaler aux autorités. Or, ce n'était pas ce
qu'ils soutenaient encore quelques jours avant cette décision, bien
au contraire !
Le
revirement était inévitable. Le coronavirus balaie les communautés
Harédhim comme la peste. Bien que les Harédhim ne
représentent que 10% de la population en Israël, ils représentent
50% des cas de coronavirus. Bnei Brak a le taux d'infection par
habitant le plus élevé de tout Israël. Que dire des quartiers
Harédhim aux États-Unis, comme Boro Park, Crown Heights,
Williamsburg, etc., où les taux de contamination sont incroyablement
élevés, avec des ambulances faisant des allers-retours quotidiens ?
Même le Satmar Rebbe, Ahron Teitelbaum, qui prenait, comme ces
autres collègues pseudos « Gadhôlim »,
le coronavirus à la légère, a fini par être contaminé !
Tout
cela à cause du soi-disant leadership rabbinique dans le monde
Harédhi mené par Rov Haïm Kanievsky, le Rov Gershon
Edelstein et d'autres (même en France). Lorsque tout le monde criait
aux Harédhim de fermer les synagogues et les Yashivôth,
le Rov Haïm Kanievsky a été cité avec enthousiasme par des
Ro`shé Yashivôth comme ayant dit que la
fermeture des Yashivôth était plus dangereuse
que le coronavirus, car les Yashivôth protègent
réellement contre cela.
Sans
le savoir, rien que par ses propos, le Rov Haïm Kanievsky
s'est lui-même donné le statut de Rôdhéph, puisque ses propos
irresponsables en amenant des milliers de religieux à tomber dans la
gueule du loup ! C'est peut-être la première fois dans
l'histoire que quelqu'un largement considéré comme un Godhôl
Battôroh (Grand dans la Tôroh) se décrit effectivement comme un
Rôdhéph.
Maintenant,
il y aura immédiatement des gens qui protesteront que l'on ne peut
pas blâmer le Rov Haïm Kanievsky - il n'était tout
simplement pas au courant de la gravité récente de la situation.
Mais tout le monde l'était ! Et les avertissements furent
amplement reliés. En outre, le Rov Haïm Kanievsky et
d'autres ont toujours été adulés comme étant doté soi-disant de
Rouah Haqqôdhash, avoir des pouvoirs extraordinaires, et tout
le blabla qui entoure les personnalités charismatiques. Le problème
n'est pas le Rov Haïm Kanievsky, en lui-même; il se situe
plutôt sur l'intégralité de la société Harédhi, aveuglée par
le fanatisme et la foi inconditionnelle dans leurs guides, qu'ils
considèrent comme des « leaders » et les promeuvent en
tant que tels.
Nous
savons tous comment, avant la Shoah, divers dirigeants rabbiniques
exhortaient leurs partisans à rester en Europe, et leur assurant par
« Rouah Haqqôdhash » que rien ne leur arriverait,
qu'Hitler serait rapidement déraciné sans pouvoir faire le moindre
mal aux Juifs, et que le Moshiah viendrait. Et nous savons que non
seulement rien de tout cela ne s'est produit, mais pire encore, ce
fut tout l'inverse. Or, c'est quelque chose qui se passe en ce
moment, que tout le monde peut voir de ses propres yeux. Tous les
autres avertissaient que l'approche Harédhi mènerait à la
mort, mais les autres ne furent pas écoutés parce qu'ils n'avaient
pas de « Da´ath Tôroh », donc leur opinion ne comptait
pas. Jusqu'à ce que la Da´ath Tôroh, avec le Rov Haïm
Kanievsky en tête, en vienne soudainement à la réalisation
choquante que les autres avaient réellement raison.
Comme
le Rov Aharon Lichtenstein l'avait dit : « S'il n'y a
pas de Da´ath, il n'y a pas de Da´ath Tôroh ! ». Et
comme le Rov Eliezer Melamed l'a dit : « Je ne
considère pas [les Gedolim Harédhim] comme
étant Gedolé Torah ... la Gadlout BeTorah nécessite une gestion
globale et pleinement responsable des problèmes graves auxquels la
génération est confrontée, notamment : l'attitude envers Am
Yisrael dans toute sa diversité et à différents niveaux -
religieux et non religieux; ... l'attitude envers la science et le
travail, et les questions sociales et économiques contemporaines. »
Que
vaut la « Da´ath Tôroh », quand des
non-Harédhim, des non Bané Tôroh,
avaient raison, et que la Da´ath Tôroh avait tort, dans une affaire
de vie ou de mort ?! Le coronavirus a tué la notion Harédhi
de « Da´ath Tôroh » et de « Gadhôlim » !
Il
est enseigné dans le Talmoudh : « Si quelqu'un le
mérite, la Tôroh sera un élixir de vie ; s'il ne le mérite
pas, la Tôroh deviendra une potion de mort » (Yômo
72b). Nous l'avons vu de nos propres yeux !