בס״ד
L’âme après la mort
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Introduction
C'est ce qu'on appelle « le dernier voyage »,
et ce qui s'y passe est une question que beaucoup se posent. Les philosophes,
les scientifiques et les grands hommes ont exploré cette question depuis la
nuit des temps. Qu'arrive-t-il à l'âme après la mort ? Nous ne ferons
aucune spéculation mais n’allons rapporter ici que les choses que nous savons
avec certitude de par nos sources traditionnelles. Cela ne répondra donc pas à
toutes les questions que vous pourriez vous poser sur ce sujet, mais fournira
déjà suffisamment d’indications et de bases.
Les sources de la Ṭôroh nous apprennent que l'âme est
immortelle. C'est un fondement du judaïsme. Cela peut être vu à partir de
l'accent mis sur le respect du Shabboth. Bien que nous respections le Shabboth
principalement parce que la Ṭôroh nous ordonne de le faire, c'est aussi le
fleuron de la croyance juive. Nous arrêtons toutes les formes d'actes créatifs
parce que Hashshém ית׳
a cessé et renoncé aux actes créatifs et S'est délecté le septième jour. Avec
notre repos aussi, nous déclarons au monde que nous croyons au Créateur, qu'Il
est l'essence de tout ce qui est bon et qu'Il récompense le bien et punit le
mal. Afin de recevoir cette récompense et cette punition, l'âme doit être
immortelle.
La Nashomoh, ou âme, s'attache au Gouph, le
corps, alors qu'elle est encore dans l'utérus. Le Ṭalmoudh[1]
déduit cela du Posouq suivant :[2]
בְּהִלּוֹ נֵרוֹ, עֲלֵי רֹאשִׁי;
לְאוֹרוֹ, אֵלֶךְ חֹשֶׁךְ « Quand Il a allumé Sa lampe au-dessus de ma tête ;
par Sa lumière je traverserais l’obscurité ». Le Ṭalmoudh explique
en outre que l'âme apprend toute la Ṭôroh pendant les neuf mois dans l'utérus
et que ces jours sont remplis d'une bonté remarquable. (Pour une explication de
cet enseignement midhrashique, voir l’article intitulé « Un
ange dans le ventre ? ».)
L’âme est comparée à une lampe, comme cela est décrit
dans le Posouq :[3]
נֵר יְהוָה, נִשְׁמַת אָדָם
« La lampe de `adhônoy est l’âme de l’humain »
et :[4]
כִּי-אַתָּה, תָּאִיר נֵרִי; יְהוָה
אֱלֹהַי, יַגִּיהַּ חָשְׁכִּי « Car tu fais luire ma lampe ; ô `adhônoy,
mon `alôhim, illumine mon obscurité ! »
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Le départ de l’âme
Il est expliqué que peu avant la mort de la personne,
la Nashomoh commence à s’éteindre. Cependant, elle reste avec le
corps jusqu'au moment de la mort, que l’on appelle יְצִיאַת הַנְּשָׁמָה « Yaṣi`ath Hannashomoh » (sortie
/ départ de l’âme). Quand l'âme s'en va, cela est comparé à l'extinction d'une
lampe.[5]
La connexion qui lie l'âme au corps est assez forte. Le
Ṭalmoudh[6]
nous dit que pour rompre cette connexion, le Mal`akh Hammowath (l'Ange de la
Mort) effraie à mort la personne, provoquant le détachement de l'âme du corps.
Si la personne avait développé un lien étroit avec Hashshém au cours de sa vie,
alors אֵין מַחְרִיד « `én Maḥridh » ;
il n'y a rien du tout d’effrayant de la part du Mal`akh Hammowath. Au
contraire, dans ce cas le départ de l'âme se produit à cause de son désir de
s'attacher à la Shakhinoh, qui arrive également.
Parfois, la séparation du corps et de l’âme est
douloureuse et parfois non, selon le niveau spirituel du défunt.[7]
Le moment où l'âme s'en va n'est pas insignifiant.
Dans les Pirqé Dharibbi `ali´azar[8]
il est dit que le son de la séparation est l’un des six sons qui résonne autour
de l’univers mais n’est pas entendu.
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Les cinq facettes de la Nashomoh
Le Midhrosh[9]
se réfère à la Nashomoh générale par cinq noms ou forces : Naphash,
âme ; Rouaḥ, esprit ; Nashomoh, souffle ; Ḥayyoh,
force vitale ; et Yaḥidhoh, singularité unique. Les Maqoubbolim
expliquent que les cinq noms de l’âme décrivent cinq dimensions de l’âme. Naphash
est la force qui est le moteur de la vie physique. Rouaḥ est le soi émotionnel,
imprégnant l'individu de personnalité. Nashomoh est le soi
intellectuel. La Ḥayyoh est la force vitale qui imprègne la personne de
volonté, d'engagement et de foi. La Yaḥidhoh se rapporte à l'essence
de l'âme - son unité avec sa source, l'essence singulière de Hashshém.
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Période de confusion
Immédiatement après la mort, la Nashomoh
peut se trouver dans un état de confusion totale. C’est donc considéré comme un
acte d’immense Ḥasadh (bonté) de rester avec une personne mourante, afin
qu'elle ne meure pas seule et confuse.
Pendant ce temps, l'âme oublie souvent, par confusion
et effroi, qui elle était. Le Shela’’h Haqqodhôsh ז״ל recommande donc de se familiariser avec un Posouq de la Ṭôroh qui fait
allusion à son propre nom afin que l'âme puisse se calmer pendant cette
période. Le Posouq fait allusion à son propre nom si la première et la dernière
lettre du Posouq correspondent aux première et dernière lettres de son propre
nom. Ces Pasouqim se retrouvent généralement dans les Siddourim soit
après la ´amidhoh de Shaḥrith ou tout à la fin des Siddourim.
L'âme qui est maintenant détachée du corps est
douloureusement consciente de toutes les choses qui entourent physiquement son
corps. Cela est particulièrement vrai avant que le corps ne soit inhumé. L'âme
peut également entendre des mots qui sont prononcés par d'autres personnes
autour du corps. Le Ṭalmoudh[10]
nous dit que l'âme elle-même pleure son corps pendant sept jours complets. Cela
se voit dans le Posouq suivant :[11]
וְנַפְשׁוֹ, עָלָיו תֶּאֱבָל
« et son âme s’endeuille à son sujet ».
C'est pour cette raison que ceux qui exécutent le Tohôroh
(lavage mortuaire) et ceux qui surveillent le corps avant qu'il ne soit inhumé
devraient s'abstenir de toute conversation frivole afin que la Nashomoh
ne soit pas davantage déconcertée par ce qui se passe.
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Les douze premiers mois après
la mort
Pendant les douze premiers mois après la mort, des parties
de l'âme planent au-dessus du corps. Pour la plupart des Nashomôth,
jusqu'à ce que le corps atteigne un certain niveau de décomposition, l'âme erre
près du corps et n'a pas de lieu de repos permanent. C'est l'une des raisons de
sa douleur et de son inconfort. L'âme plane ainsi au-dessus du corps. Pendant
ce temps, l'âme est consciente et est peinée par les changements physiques qui
se produisent dans son corps.
Le Ṭalmoudh[12]
déclare donc :
Les vers sont aussi douloureux pour les morts que
les aiguilles le sont pour la chair des vivants, comme il est dit :[13] « Toutefois,
sa chair souffre le concernant ». |
קשה רימה למת כמחט בבשר החי שנאמר אך בשרו עליו
יכאב. |
C’est ce que les Maqoubbolim appellent חִבּוּט הַקֶּבֶר « Ḥibbout Haqqavar – punition de la tombe ».
Pour certaines personnes, ce qui arrive au corps dans
la tombe peut être encore plus douloureux que le Géhinnom lui-même !
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Jugement
Au cours de cette première année après la mort, l'âme
est d'abord jugée par le Béth Din céleste. En plus de ce jugement initial, les
âmes des impies sont en outre réprouvées pendant 12 mois après la mort.
D'autres sont réprimandés pour un temps moindre, selon la gravité de ce qu'ils
ont fait et s'ils ont fait Ṭashouvoh pour cela.
Si la « Ṭashouvoh Mé`ahavoh »
(repentance par amour pour Hashshém) avait été accomplie, alors les péchés qui
ont été commis au cours d’une vie sont non seulement effacés, mais comptent
comme des Miṣwôth. C'est un « cadeau » remarquable qui dépasse notre
compréhension. Cela sert également à réduire le temps que la Nashomoh
passe à se nettoyer.
Le jugement principal après la mort est au Géhinnom,
où l'âme est purifiée dans un feu spirituel et nettoyée afin qu'elle puisse
recevoir une récompense éternelle. Le feu spirituel du Géhinnom s'éteint à
chaque Shabboth, car aucune punition n’est appliquée ce jour, ni aucune
souffrance.
Les âmes des justes sont assez élevées. Ils sont, dans
un sens, encore plus grands que les Mal`okhim d'en haut. Comment ? Ils
sont capables de progresser de plus en plus haut dans leur destination céleste finale.
Hashshém a dit à Zakharyoh Hannovi ע״ה :[14]
Ainsi a dit `adhônoy Ṣavo`ôth :
Si tu marcheras dans Mes voies, et si Tu garderas Mon observance, et aussi
que tu jugeras Ma Maison, et aussi que tu garderas Mes parvis, Je te donnerai
un accès au milieu de ceux-ci qui se tiennent ici. |
כֹּה-אָמַר יְהוָה צְבָאוֹת, אִם-בִּדְרָכַי
תֵּלֵךְ וְאִם אֶת-מִשְׁמַרְתִּי תִשְׁמֹר, וְגַם-אַתָּה תָּדִין אֶת-בֵּיתִי,
וְגַם תִּשְׁמֹר אֶת-חֲצֵרָי--וְנָתַתִּי לְךָ מַהְלְכִים, בֵּין הָעֹמְדִים
הָאֵלֶּה. |
Hashshém a montré à Zakharyoh une vision de
Mal`okhim stationnaires, lui disant qu'il serait capable de se déplacer parmi
eux. Les Mal`okhim, n’ayant pas de Baḥiroh (libre-arbitre) restent à
un niveau de Gan ´édhan. Mais quelqu’un véritablement juste pourra bouger et
monter, aussi bien avant et après le départ de la Nashomoh. Il aura
l’accès libre de se mouvoir dans les mondes spirituels, où la notion de « limite
physique, spatiale et temporelle » n’existe pas.
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Allumer une bougie
Shalômôh Hammalakh ע״ה compare la Nashomoh
à une lampe, comme nous l’avions rapporté plus haut : נֵר יְהוָה, נִשְׁמַת אָדָם
« La lampe de `adhônoy est l’âme de l’humain ».
Et son père, Dowidh Hammalakh ע״ה a également déclaré,
là encore comme rapporté plus haut : כִּי-אַתָּה,
תָּאִיר נֵרִי; יְהוָה אֱלֹהַי, יַגִּיהַּ חָשְׁכִּי « Car tu fais luire
ma lampe ; ô `adhônoy, mon `alôhim, illumine mon
obscurité ! ». C’est de ces associations de l’âme avec une
lampe que vient la tradition d’allumer une lampe en l’honneur du défunt.
La Nashomoh reste dans la maison pendant la
période de Shiv´oh, et elle est réconfortée par la présence d'une lampe /
bougie allumée pour elle. La bougie est similaire à la nature de la Nashomoh
et elle est attirée vers elle dans un état de gloire et de bonheur.[15]
Idéalement, elle devrait être allumée dans la maison où vivait le défunt. Si
cela n’est pas possible, elle devrait alors être allumée là où les personnes en
deuil sont assises pour la Shiv´oh. Idéalement, elle devrait être allumée par
l'enfant du défunt.
La bougie doit continuer à être allumée pendant toute
la Shiv´oh. Si vous n'avez pas de bougie de longue durée, elle peut être chaque
fois remplacée par une neuve.
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Conclusion
Il est dit qu'à partir des Miṣwôth qu'une personne
accomplit au cours de sa vie, Hashshém confectionne des vêtements à placer
autour de la Nashomoh. Ces robes permettent à l'âme de se tenir
devant la cour du Roi. Sans eux, l'âme ne peut pas voir la grâce de Hashshém.
L'inverse est également vrai. Lorsque des ´avérôth (transgressions)
sont accomplies, une robe décrépite est placée sur la Nashomoh et
son jugement au Géhinnom est alors prononcé.
Les processus qui se produisent pour la Nashomoh
après son départ du corps sont complexes et quelque peu effrayants. Pourtant,
il est possible de se préparer correctement pour ce moment. Nous voyons
l'énorme importance de développer une Davéqouth (attachement) à Hashshém,
de faire Ṭashouvoh par véritable amour pour Hashshém (et non par
peur de la punition) et de maintenir l'étude de la Ṭôroh de notre vivant. Et
tout cela atténuera les douleurs de l’âme après son départ.
Puisse Hashshém provoquer rapidement l'élimination de
la mort pour toujours !
[1] Niddoh 30b
[2] `iyôv 29 :3
[3] Mishlé 20 :27
[4] Ṭahillim 18 :29
[5] Midhrosh Shir Hashshirim Rabboh
6 :1
[6] ´avôdhoh Zoroh 20b
[7] `ôr Haḥayyim, Poroshath Baḥouqqôthay ;
Ṭalmoudh, Barokhôth 8a
[8] Pirqé Dharibbi `ali´azar
34
[9] Baré`shith Rabboh
14 :9
[10] Shabboth 152a
[11] `iyôv 14 :22
[12] Shabboth 152a
[13] `iyôv 14 :22
[14] Zakharyoh 3 :7
[15] Voir Ribbénou Baḥayé, Shamôth
25 :31