בס״ד
Cashériser les ustensiles dans les temps
modernes
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L'obligation de rendre des ustensiles Koshér était à
l'origine mentionnée dans la Ṭôroh concernant les ustensiles pillés à des Gôyim
en temps de guerre.[1] Elle
est basée sur la notion que le goût de la nourriture non Koshér a été absorbée
dans les ustensiles. S'ils sont utilisés sans avoir été cashérisés, le goût
sera expulsé dans la nourriture et la rendra non Koshér. Il existe une règle
simple qui régit le processus de cashérisation des ustensiles : - כבולעו כך פולטו
Il expulse de la même manière qu'il absorbe.
La signification de cette règle est que si un certain ustensile
est utilisé avec des liquides bouillants, le goût doit en être extrait en
utilisant de l'eau bouillante. S'il est utilisé directement sur le feu, il doit
être chauffé, vide, à la température la plus élevée. Il y a une discussion
approfondie dans la littérature halakhique concernant les petits détails de
cette exigence, mais ils dépendent tous de l'hypothèse que l’ustensile est
poreux et a absorbé le goût de l'aliment non Koshér. Ce facteur doit être pris
en compte afin de déterminer comment cashériser des ustensiles et s’ils
nécessitent vraiment une cashérisation.
Lorsque nous discutons de la qualité des matériaux des
ustensiles à l’époque moderne, nous devons prendre en considération les énormes
progrès réalisés dans le domaine depuis la révolution industrielle. Certains
matériaux, tels que l'argile, étaient utilisés dans l'antiquité mais ne sont
pas utilisés aujourd'hui, tandis que d'autres, tels que l'acier inoxydable, le
téflon, la bakélite (poly-oxy-benzyl-méthyl-englycol-anhydride), le plastique
et le pyrex, sont de nouvelles inventions.
La littérature halakhique reconnaît deux systèmes pour
déterminer la méthode de cahsérisation. L'un est la division poreux / non poreux,
et l'autre est la classification par matériau : bois / métal / argile et
ainsi de suite. Étant donné que les matériaux modernes diffèrent de leurs
homonymes dans l'Antiquité, il est entendu que lorsque nous voulons définir le
statut d'un certain ustensile, nous devons utiliser le critère général de
porosité halakhique et non l'étiquette du matériau de l’ustensile.
Voici quelques exemples documentés de changements
physiques dans la porosité ou absorption des ustensiles :
·
Le Ṭalmoudh parle d’ « ustensiles
transpirants »[2]
en référence à des ustensiles dans lesquels la nourriture pénètre à travers
l’ustensile et peut être vue de l'extérieur - cela ne se produit jamais avec
les ustensiles modernes.
·
La Mishnoh dit que les
liquides sont absorbés dans les ustensiles qui les contiennent, à un niveau
compris entre 1,5% et 15% du volume initial du liquide.[3]
Dans les ustensiles d’aujourd’hui, l’absorption est inférieure à 1/175 000 ou
0,00000006 %.
·
Ribbénou Nissim écrit[4]
que lors de la cashérisation de nombreux ustensiles, il faut changer l'eau
fréquemment parce que le résidu expulsé des ustensiles pourrait transformer
l'eau en sauce épaisse. Cela ne se produit pas non plus aujourd'hui.
Il y a des gens aujourd’hui qui prétendent que la
mesure du niveau d'absorption ou porosité dans les ustensiles ne devrait pas
être testée et que d’office tout ustensile nécessite une cashérisation, et que même
si on faisait des tests de porosité les résultats pourraient ne pas être
fiables. Cette approche est anti-halakhique ! En effet, nous savons que le
Ṭalmoudh dit[5]
que pour vérifier si le goût a été absorbé dans un ustensile ou un plat, on
pouvait le goûter, au cas où ce ne serait pas un goût interdit. Par exemple, si
de la Ṭaroumoh (nourriture sacrée que seuls les Kôhanim
pouvaient manger) était cuite avec de la nourriture ordinaire, un Kôhén goûtait
la nourriture. S'il avait le goût de la Ṭaroumoh, la nourriture
était donnée aux Kôhanim, et sinon, les gens ordinaires pouvaient la
manger. Dans le cas où le goût est interdit, comme dans un mélange de produits
laitiers et de viande, la Halokhoh est que nous devons demander à un
chef cuisinier Gôy de le goûter. Tout cela démontre que la règle a toujours été
de s’appuyer sur la réalité des faits !
La fameuse règle du rapport de 1/60ème
entre les ingrédients du mélange n'est utilisée que s'il n'y a pas de Gôy
disponible pour le goûter, ou si les deux ingrédients ont le même goût, par
exemple dans un mélange de graisses Koshér et de graisses non Koshér.
L’affirmation du Ṭalmoudh selon laquelle nous nous appuyons sur nos papilles
gustatives est soutenue par les décisions de grands Ṭalmidhé Ḥakhomim,
qui disent que les lois qui dépendent des sens humains sont définies par ces
mêmes sens et non par des outils scientifiques.
En suivant les directives du Ṭalmoudh et de ces grands
Ṭalmidhé Ḥakhomim, nous pouvons maintenant dire que pour vérifier si
un certain plat ou ustensile absorbe les goûts, nous sommes autorisés, voire
obligés, de nous fier à nos papilles gustatives. Voici comment procéder : Demandez
à une personne ayant un bon sens du goût de mener l'expérience suivante :
1. Dans
une casserole, faites cuire 450 grammes de piments avec de l'huile et de l'ail ;
2. Videz
la casserole et rincez-la soigneusement avec un détergent comme vous la lavez
habituellement ;
3. Dans
la casserole propre, faites cuire 450 grammes de riz fade, sans sel ni épices ;
4. Goûtez
le riz.
Si vous ressentez le goût épicé, cela signifie que la
casserole a absorbé le piment et l’a rejeté dans le riz. Sinon, cela signifie
qu'il n'y a pas d'absorption ou de porosité.
Cette expérience simple qui a déjà été menée par
beaucoup a permis de déterminer avec certitude qu’à l’exception du bois et de l’argile,
les ustensiles de la cuisine moderne n’absorbent pas le goût. Cela est vrai
pour tous les types de métaux, plastiques, verres et Pyrex.
Comme expliqué ci-dessus, la cuisine moderne utilise
de la vaisselle, des ustensiles, des couverts et des casseroles non absorbants.
À cela, nous devons ajouter que même si un certain goût a été absorbé, si
l'ustensile n'a pas été utilisé pendant 24 heures, ce goût qui est considéré
comme abimé et indésirable (נותן טעם לפגם).
L'implication de ces faits et règles halakhiques est
qu'une fois que nous savons qu'un certain plat n'est pas absorbant ou poreux,
nous pouvons l'utiliser après l'avoir nettoyé selon la méthode habituelle, sans
devoir le faire bouillir ni le brûler. Cela est vrai également en ce qui
concerne la cashérisation d'un plat pour Pasaḥ, ou encore pour la conversion d’ustensiles
carnés en ustensiles laitiers et vice versa.
L'idée de convertir des ustensiles de produits laitiers
en ustensiles de produits carnés peut sembler étrange pour certains lecteurs
pour deux raisons. La première est que bien que le Shoulḥon ´oroukh autorise la
cashérisation d’ustensiles carnés pour en faire des ustensiles laitiers,[6]
le Moghén ˋavrohom, qui est
suivi par la plupart des Juifs ashkénazes, a établi une pratique consistant à
éviter de le faire.[7] La
deuxième est qu'aujourd'hui les ustensiles de cuisine sont produits en masse et
que la plupart des gens peuvent se permettre d'avoir deux ensembles différents,
de sorte que la question d'une telle conversion se pose très rarement.
Cependant, le fait que l'on ne soit pas au courant
d'une certaine Halokhoh n'invalide pas cette Halokhoh. En
fait, les Saphoraddim suivent cette décision depuis assez longtemps.
Nous utilisons des ustensiles en verre pour les produits laitiers et les
produits carnés, avec seulement un lavage entre les deux. Il en va de même pour
la cashérisation des ustensiles en verre pour Pasaḥ. Seul le lavage est
nécessaire, ce qui signifie que la vaisselle en verre propre dans vos armoires
est prête pour Pasaḥ.
Le Rov ´ôvadhyoh Yôséph, par exemple, a énoncé cette Halokhoh
avec beaucoup de force et l'a appliquée même au fait de faire passer des
ustensiles de cuisine de « carné » à « lacté » :[8]
Nous
[les Saphoraddim] ne suivons pas la décision du Moghén ˋavrohom, et nous convertissons les ustensiles carnés
en ustensiles laitiers et vice versa en les cashérisant. Nous sommes donc
autorisés à utiliser des ustensiles en verre aussi bien pour la viande et les
produits laitiers tant que nous les lavons entre les deux. Cela fait suite à la
décision du Shoulḥon ´oroukh selon laquelle les ustensiles en verre de tous les
jours doivent être lavés uniquement pour être cashérisés pour Pasaḥ. J'ai donc
décidé que l'on pouvait utiliser un plat en Pyrex pour cuire la viande, puis le
nettoyer soigneusement et l'utiliser pour faire bouillir le lait et vice versa.
Il n'y a aucune inquiétude [comme certains l'ont suggéré] qu'il y aura
confusion ou oubli [et que les gens cuisineront de la viande et des produits
laitiers ensemble ou oublieront de nettoyer la vaisselle.]
Le Rov ´ôvadhyoh Yôséph poursuit en disant que si un Juif
ashkénaze souhaite suivre cette décision, qui est soutenue par de nombreux
grands Ṭalmidhé Ḥakhomim, personne ne peut l'empêcher de le faire (ואפילו לאשכנזים מאן דבעי למעבד ככל הני רבוותא דלעיל
מאן מרמי ליה מניה).
Comme indiqué ci-dessus, la même règle s'applique aux casseroles,
aux couverts, aux articles en plastique et à tous les ustensiles. Seul un
rinçage complet est nécessaire pour les rendre Koshér pour Pasaḥ. De même, si
vous êtes invité quelque part et doutez de la Kashrouth des ustensiles,
demander qu’ils soient lavés soigneusement suffira pour permettre d’y faire
cuire des ingrédients Koshér.
Il y a bien sûr l'élément de dégoût que beaucoup
ressentiraient en pensant qu'un ustensile fut utilisé précédemment pour des
aliments non Koshér. Ceci est parfaitement compréhensible et respectable, mais
cela n’a rien à voir avec la Halokhoh. D’ailleurs, le Ṭalmoudh
autorise un Juif à cuire sa viande Koshér dans un four public, après qu’un Gôy
ait cuit sa viande non Koshér dans le même four (beaucoup utilisaient des fours
communs ou publics dans les temps talmudiques. Il est donc courant que les
Juifs cuisent dans les mêmes fours que les Gôyim).
La Halokhoh stipulée ici n’a pas pour but de
forcer les gens à la suivre, mais à offrir des options viables et parfaitement
acceptables pour ceux qui en ont besoin.