mardi 28 octobre 2014

Réciter et chanter des versets de la Tôroh

בס״ד

Réciter et chanter des versets de la Tôroh


Nous lisons ceci dans le Talmoud :

Sanhédrîn 101a
Tonnou Rabbonon : Celui qui récite un verset de Shîr Hashîrîm et en fait quelque chose de semblable à un chant [profane], et celui qui récite un verset dans une maison de beuverie1 sans que ce soit son temps2, provoque le mal sur le monde, parce que la Tôroh se ceint d'un cilice3 et se tient devant le Saint, béni soit-Il, et dit devant Lui : « Ribbônô Shèl 'Ôlom4 ! Tes enfants m'ont rendu semblable à une harpe sur laquelle ils jouent des futilités ! »5. Il lui dit : « Ma fille, quand ils mangent et boivent, par quoi devraient-ils s'occuper ? » Elle dit devant Lui : « Ribbônô Shèl 'Ôlom ! S'ils maîtrisent l’Écriture, qu'ils s'occupent dans la Tôroh, les Névî`îm et les Kéthouvîm ! S'ils maîtrisent la Mishnoh, qu'ils s'occupent dans la Mishnoh, dans la Halokhoh et dans les Haggodôth. S'ils maîtrisent le Talmoud, qu'ils s'occupent dans les Halokhôth de Pésah à Pésah, dans les Halokhôth de 'Asérèth6 à 'Asérèth, dans les Halokhôth de la Fête7 lors de la Fête ! » Rabbî Shim'on bèn `Èl'ozor a attesté au nom de Rabbî Shim'on bèn Hananyo` : « Celui qui récite un verset en son temps apporte du bien au monde, car il est dit8 : ''Et une parole en son heure, quelle est bonne !'' »
תנו רבנן הקורא פסוק של שיר השירים ועושה אותו כמין זמר והקורא פסוק בבית משתאות בלא זמנו מביא רעה לעולם מפני שהתורה חוגרת שק ועומדת לפני הקדוש ברוך הוא ואומרת לפניו רבונו של עולם עשאוני בניך ככנור שמנגנין בו לצים אמר לה בתי בשעה שאוכלין ושותין במה יתעסקו אמרה לפניו רבונו של עולם אם בעלי מקרא הן יעסקו בתורה ובנביאים ובכתובים אם בעלי משנה הן יעסקו במשנה בהלכות ובהגדות ואם בעלי תלמוד הן יעסקו בהלכות פסח בפסח בהלכות עצרת בעצרת בהלכות חג בחג העיד רבי שמעון בן אלעזר משום רבי שמעון בן חנניא כל הקורא פסוק בזמנו מביא טובה לעולם שנאמר ודבר בעתו מה טוב

La raison pour laquelle ce passage du Talmoud, qui est pourtant un « Tonnou Rabbonon », est si méconnu est que l'écrasante majorité des Juifs le transgresse de nos jours ! En dépit des interdictions répétées de tous les Pôsqîm majeurs, de nombreux Juifs religieux organisent des concerts durant lesquels des versets de la Tôroh sont chantés (certains allant jusqu'à chanter devant un public mixte, comme ce fut le cas récemment avec Avrohom Fried, qui a vu une pluie de critiques s'abattre sur lui pour avoir chanté devant un public mixte lors de son dernier concert en `Èrès Yisro`él), d'autres encore tournent des clips vidéos de divertissement dans lesquels ils chantent des Divréi Tôroh. Tout cela fut condamné depuis les temps anciens, et par les Pôsqîm de toutes les générations. Utiliser des Divréi Tôroh dans un cadre inapproprié et à des fins de divertissement (ou d'une manière qui amène les gens à faire de ce verset un sujet de plaisanterie ou de divertissement, parce que la musique sur laquelle ces Divréi Tôroh ont été chantés, ou que le clip vidéo dans lequel ils ont été chantés, sont amusants, drôles, etc.) est précisément ce qu'interdit le passage talmudique susmentionné, allant jusqu'à comparer une telle situation à celui qui prend une harpe (un instrument sacré utilisé dans le Béith Hammiqdosh pour la 'Avôdath HaShem) pour jouer avec des chants profanes ! Oui, toutes les personnes qui font cela profane les Divréi Tôroh qu'ils récitent ou chantent. Il y a des moments où il n'est pas approprié de réciter des Divréi Tôroh, et des cadres et environnements dans lesquels cela est strictement interdit, comme lorsque c'est fait avec légèreté, pour divertir les gens, etc.

Penchons-nous sur ce sujet sensible et analysons les paroles de HaZaL, les Talmîdéi Hakhomîm brillants et dévoués, qui nous ont expliqué la Tôroh en accord avec la Volonté d'HaShem. À l'image de tous les grands Pôsqîm, le Rambam, le Ramban, `Ibn 'Èzro`, et d'innombrables autres, qui citaient HaZaL avec respect, puissions-nous développer une estime profonde et véritable envers HaZaL et la Tôroh qu'ils nous ont transmise.

Quelles sont les questions suscitées par ce passage du Talmoud ?

  1. Quel est le « mal » qui est provoqué dans le monde lorsqu'on chante des versets de la Tôroh dans un cadre et un moment inapproprié ?
  2. Quel est le sens de la question qu'HaShem posa à la Tôroh ?
  3. Pourquoi la Tôroh est-elle celle qui doit répondre, et non HaShem Lui-même ?
  4. Que nous enseigne la métaphore du deuil pris par la Tôroh ?

Commençons par la première question. Quel mal peut-il y avoir dans le fait de chanter des versets de la Tôroh lorsque le cadre et le moment ne sont pas appropriés ?

Quel est le but pour lequel HaShem a donné les versets de l’Écriture ? Il les a donnés pour que l'on comprenne les concepts qu'ils renferment ; Il les a fait écrire pour imprégner l'homme de la crainte et de l'appréciation de son Créateur !

Les versets de l’Écriture servent à communiquer les idéaux de D.ieu. En outre, les versets de l’Écriture furent rédigés d'une façon quelque peu cryptée de façon à pousser l'homme à creuser dans ces concepts par une analyse profonde des textes et leurs nuances, développant ainsi davantage son esprit au fur et à mesure de ses investigations pour comprendre la Volonté Divine. Comme l'a résumé Shélômôh Hammèlèkh ע״ה :9

Si tu la creuses comme de l'argent et la recherches comme des trésors enfouis, tu comprendras alors la crainte d'HaShem et tu trouveras la connaissance de D.ieu !
אִם-תְּבַקְשֶׁנָּה כַכָּסֶף; וְכַמַּטְמוֹנִים תַּחְפְּשֶׂנָּה. אָז--תָּבִין, יִרְאַת ה׳; וְדַעַת אֱלֹהִים תִּמְצָא

Non seulement ces versets enseignent que la connaissance ne s'acquiert qu'après des efforts, mais ils font également comprendre que la connaissance et la vraie crainte d'HaShem ne peuvent s'obtenir qu'avec du Lîmoud Tôroh, un ensemble de livres écrits sous la dictée Divine et qui furent formulés de façon à ce qu'ils aiguisent et affinent l'intelligence de celui qui les étudie. Aucun autre livre ne peut prétendre à cela !

Prendre un verset et en faire un chant profane, ce qui ne sert qu'à faire appel à certaines émotions, est loin du plan de D.ieu lorsqu'Il a décidé de faire don à l'humanité du livre le plus sacré qui soit ! Les gens pourront dire que c'est du divertissement « Koshér » et que certaines personnes sont devenues religieuses grâce à ce genre de musique et ce genre de clips et chansons divertissantes, et en assistant à des concerts « religieux ». Mais abaissez la Tôroh à ce point pour la rendre « populaire » et plus « agréable », c'est profaner la Tôroh ! C'est précisément pour cela que la Tôroh se ceint d'un cilice ! Elle prend le deuil pour la perte de son vrai compagnon, qui est l'intellect de l'homme, qui a été remplacé par l'émotion et la poursuite des choses sensuelles. La Tôroh pleure la disparition de l'homme qui savait l'apprécier en l'étudiant, et qui a été remplacé par quelqu'un qui en a fait un instrument de musique sacré avec laquelle on joue des futilités qui ressemblent aux chants appréciés par les moqueurs ! Et la Tôroh devient alors une œuvre comme les autres, comme celles étudiées par les « philosophes ». C'est le mal que l'on fait pénétrer dans le monde ! L'homme suit ses instincts et ses émotions, et non son intelligence. Ce fut précisément le péché de `Odom et Hawwoh dans le Gan 'Èdèn.

Il ne faut pas prendre à la légère le fait que HaZaL aient décrit une telle situation par l'analogie du deuil, car l'homme qui se laisse aller à des gratifications émotionnelles se trouve réellement dans un état dévastateur. Ne vous laissez pas tromper en croyant que chanter des Divréi Tôroh dans les situations susmentionnées est une expérience « religieuse », simplement parce que les paroles de la chanson sont tirées de la Tôroh ! C'est une conclusion superficielle, car cela rabaisse la Tôroh ! Ne soyez pas impressionnés par le nombre de chanteurs Hassidiques de grand calibre qui organisent des concerts musicaux et les rois du divertissement Hassidiques, comme Lipa Schmeltzer (qui a récemment sorti une chanson dans laquelle il justifiait le fait de se raser la barbe en disant que la barbe n'était pas si importante à notre époque et que l'essentiel était ailleurs. Imaginez l'effet que ces rois du divertissement, qui se sont tous modernisés, certains allant carrément jusqu'à complètement renoncer à la pratique religieuse comme le chanteur de ragga ex-Hassidique Matisyahou, ont sur les jeunes générations de Hasîdîm qui les écoutent) et compagnie, car la Gémoro` fut rédigée par des Rabbins qui étaient beaucoup plus savants qu'eux. Ne vous laissez pas avoir par la vague de gens qui pourraient se moquer de cette Gémoro` susmentionnée, comme ils le font effectivement, puisque, en dépit de tous les avertissements des Pôsqîm des temps passés et présents qui interdisent ces activités, les concerts Hassidiques, la musique religieuse de divertissement, etc., ces gens se moquent de HaZaL et des Pôsqîm, et font, au final, ce que eux veulent. Pensez à votre propre voie et dîtes-vous qu'il est tout à fait possible que même la majorité peut s'égarer de la voie de la Tôroh. Cela est arrivé aux Israélites qui ont vu de leurs propres yeux les Dix Plaies d’Égypte et la division de la Mer. Cette génération-là était composée de prophètes ! Cette génération-là était la plus élevée de toutes les générations d'Israélites à avoir vécu sur terre ! Et HaShem nous dit qu'il n'y aura plus jamais de générations comparables à celle-là jusqu'à la venue du Moshîah (puisse-t-il paraître prochainement et de nos jours). Et pourtant, ils se sont égarés à de très nombreuses reprises ! Pourquoi pas nous ? C'est l'un des domaines dans lesquels nous nous sommes égarés, tandis que la Gémoro` et les Pôsqîm ont raison ! Penchez-vous sur les paroles des Sages et des Pôsqîm avant de les mépriser, et analysez objectivement la situation dans laquelle nous nous trouvons avant de conclure que vous avez raison d'agir ainsi.

Le mal provoqué dans ce monde, lorsqu'on rabaisse la Tôroh à un tel niveau ou qu'on la « popularise » de cette façon, est, par conséquent, dû au fait qu'on ne poursuit pas par-là une vie intelligente, qui est à présent remplacée par des poursuites émotionnelles destinées à rassasier les sens. Cette aspiration profane va tellement loin que certains ont le culot de traiter des Divréi Tôroh comme une mise en bouche. C'est pourquoi la Tôroh prend le deuil ! Elle se rend compte que tout ce qui faisait sa particularité en tant que texte Divin a été supprimé. Voilà qu'à présent, on traite les versets de la Tôroh comme on traiterait n'importe quel chant profane ! On les utilise pour le divertissement, pour rire, pour l'amusement, etc. Elle est devenue la harpe du divertissement ! On ne doit pas « laïciser » pour la répandre !

Quel est alors le sens de la question posée par HaShem, « Ma fille, quand ils mangent et boivent, par quoi devraient-ils s'occuper ? » Cette question nous enseigne que le dessein de D.ieu pour les hommes incluent aussi des moments de divertissement et de relaxation, des instants où l'être humain peut aussi s'adonner à ce qui touche ses émotions et ses sens. Il défend cet aspect de la nature de l'homme, qui recherche la satisfaction de ces désirs. Mais la Tôroh n'a pas pour but de servir à cela ! L'être humain a de nombreuses autres solutions pour satisfaire ses besoins émotionnels, sensuels, etc., plutôt que d'utiliser des Divréi Tôroh ! C'est pourquoi, même prendre des versets tirés du Shîr Hashîrîm pour en faire un chant d'amour, ou rédiger un poème, etc., est strictement interdit ! Ainsi, bien qu'HaShem reconnaît cet aspect de la nature de l'homme, il ne doit pas utiliser la Tôroh pour satisfaire ces désirs-là, car la Tôroh sert à satisfaire les besoins de l'intellect et de l'âme. Voilà pourquoi c'est la Tôroh elle-même qui doit répondre et expliquer que son rôle est précisément d'aider l'homme à transcender ses émotions, et non d'être rabaissée aux émotions de l'homme, de façon à élever l'homme au rang de צלם אלקים « Sèlèm `Èlôqîm » (image de D.ieu).

Si la Tôroh répond, c'est pour nous apprendre qu'elle contient toutes les réponses ! HaShem l'a créée parfaite, de sorte que celui qui recherche vraiment la sagesse la trouvera et récoltera les fruits de sa recherche de D.ieu ! Par conséquent, la Tôroh ne peut pas être utilisée pour autre chose que cela. Les mots et formulations des textes du TaNaKh, de la Mishnoh, de la Halokhoh, des Haggodôth, etc., offriront à la fois les questions et les réponses à celui qui poursuit sincèrement la sagesse de D.ieu et désire s'occuper d'une façon appropriée et sainte, et non légère et frivole. C'est pourquoi, Shélômôh Hammèlèkh poursuit le verset susmentionné et dit10 :

Car c'est HaShem qui donnera la sagesse. C'est de Sa bouche qu'émanent la connaissance et la compréhension.
כִּי-יְהוָה, יִתֵּן חָכְמָה; מִפִּיו, דַּעַת וּתְבוּנָה

C'est pour cela que la Tôroh fut donnée ; pour développer la sagesse, la connaissance et la compréhension (parler à l'intellect de l'homme), et non pour divertir les gens ! C'est pourquoi, ceux qui le peuvent, doivent s'ocuper dans la Tôroh pour croître en sagesse, plutôt que de l'utiliser comme le font les 'Améi Ho`orès, c'est-à-dire, pour le plaisir, la frivolité, la légèreté, la plaisanterie, etc.

La Gémoro` se poursuit par les mots suivants : « et celui qui récite un verset dans une maison de beuverie sans que ce soit son temps, provoque le mal sur le monde ». C'est-à-dire, même lorsque quelqu'un récite des Divréi Tôroh dans le cadre d'une Mitswoh, comme par exemple lors d'un banquet de mariage, si cela va amener les gens à rire et à prendre ses paroles à légère, car ils sont ivres, c'est un énorme péché qu'il a commis en récitant ces Divréi Tôroh, car cela rabaisse la Tôroh. Ce n'était alors pas le moment, ni le cadre approprié, pour des Divréi Tôroh. Et c'est notamment la raison pour laquelle il n'est pas permis de réprimander quelqu'un lorsqu'on sait qu'il n'écoutera pas la réprimande, car le fait de le réprimander par des Divréi Tôroh rabaisse la Tôroh, car la personne méprise les Divréi Tôroh qu'on lui a fait entendre !

Cette partie de la Gémoro` enseigne donc que même si quelqu'un récite effectivement des Divréi Tôroh pour l'étude, et pour développer la sagesse, la connaissance et la compréhension des voies d'HaShem, quand bien même ces versets auraient été discutés comme il se doit, néanmoins, étant donné que l'étude a servi de moyen pour la frivolité (ou qu'elle ne s'est pas faite dans le cadre approprié), le Talmoud classe cela dans les péchés.

À notre époque, c'est exactement comme cela que fonctionnent les clips musicaux de divertissement qui utilisent des Divréi Tôroh. Ce n'est pas parce que les paroles chantées sont saintes que cela fait de ces clips des choses saintes. La preuve en est que les gens les regardent en boucle pour rire, se divertir, et parce qu'ils trouvent le clip amusant et drôle, et non pas pour les Divréi Tôroh qui y sont chantés. Ils les regardent d'abord pour eux, pour les émotions personnelles que ces clips éveillent, et secondairement pour les paroles. Et encore.

Il y a deux erreurs grossières qui sont donc commises :

  1. ces Divréi Tôroh sont profanées par ceux qui les chantent dans un cadre et moment innaproprié ;
  2. ceux qui chantent ces Divréi Tôroh ignorent la nature réelle des versets, qui doivent servir au développement de la sagesse, de l'intelligence, de la connaissance et de la compréhension des voies d'HaShem, mais sont utilisés uniquement à des fins de gratification personnelle.

HaRov Moshèh Feinstein11 זצ״ל, par exemple, rappelle cette interdiction talmudique de chanter des versets tirés du TaNaKh dans toutes ces situations mentionnées dans notre Gémoro`, et écrit que bien que cette pratique soit répandue, et que même des Talmîdéi Hakhomîm s'y adonnent, c'est interdit. Il ajoute qu'il n'existe aucune justification sur laquelle peuvent s'appuyer ceux qui transgressent cette interdiction. Cependant, à la fin de sa lettre, il précise que l'interdiction de chanter des versets du TaNaKh ne s'appliquent que lorsque c'est fait avec frivolité, légèreté, pour s'amuser, rire, faire rire les autres, ou dans le cadre de quelque chose qui est clairement du divertissement (comme lorsqu'on fait des clips musicaux « drôles »). Mais dans les cas où chanter sert à faire ressortir la signification profonde des mots à des fins éducatives et/ou à d'autres fins constructifs, cela n'est pas problématique.

Nous pouvons corroborer cette interprétation d'un autre angle. HaRov Feinstein applique l'interdiction de chanter des Divréi Tôroh également aux enseignements de la Tôroh Orale. Ainsi, cela signifie qu'il nous est interdit des Bérokhôth, des passages de la Mishnoh, de la Gémoro`, etc. Et pourtant, le Talmoud critique ouvertement השונה בלא זמרה « Hashônèh Bélô` Zimroh – celui qui étudie sans chant », car chanter les paroles que nous étudions nous aide à les mémoriser. Il est donc clair que cette interdiction ne s'applique que dans des situations où le chant de Divréi Tôroh sert à autre chose que le but pour lequel ils ont été donnés par HaShem. Lorsque des Bérokhôth ou passages de la Mishnoh sont chantés d'une façon frivole ou utilisés à des fins personnelles, cela contrevient à l'interdiction de chanter des Divréi Tôroh dans les situations mentionnées dans la Gémoro`. De l'autre côté, lorsque le chant de ces Divréi Tôroh sert à intensifier notre concentration sur ces paroles de Tôroh, à mieux les mémoriser, pour étudier, et pour toute autre chose de constructif (par exemple, il arrive souvent que les paroles d'une bénédiction ou d'un passage de la Mishnoh reflètent notre état d'esprit actuel, et on se met alors à le chanter pour exprimer cet état. Ou encore pour se donner du cœur à l'ouvrage, etc.), cela est permis. Ainsi, il n'y a rien d'interdit à réciter le verset de אִם-אֶשְׁכָּחֵךְ יְרוּשָׁלִָם « `Im `Èshkohékh Yérousholoyim – Si je t'oublies, Jérusalem »12 lorsqu'on brise le verre sous la Houppoh, car ce verset est récité pour rappeler aux mariés leur obligation de se souvenir du Hourbon (destruction du Temple), car tant que le Béith Hammiqdosh ne sera pas rebâtit, aucune joie dans ce monde, pas même la joie des mariés, ne pourra être complète. De même, chanter des Divréi Tôroh lors d'un mariage n'est pas un problème, car cela entre dans le cadre de la Mitswoh elle-même. Et c'est à condition que ce soit fait vraiment pour la Mitswoh et dans l'esprit de la Mitswoh, car, comme cela a été dit plus haut, même dans le cadre d'une Mitswoh, si quelqu'un récite des Divréi Tôroh en se comportant avec frivolité et légèreté (comme s'il ne les prenait pas au sérieux), ou qui vont amené les gens à se comporter avec légèreté et frivolité, ou qu'il les chante dans un cadre frivole et léger (comme par exemple, lorsqu'il y a de la nudité , ou que les hommes et les femmes sont mélangés et dansent ensemble), c'est un énorme péché !

1C'est le terme par lequel on désignait l'endroit où des boissons alccolisées étaient servies, comme par exemple à l'occasion d'une fête, ou encore d'un mariage.
2Faisant donc de ce verset un sujet de plaisanterie ou de divertissement.
3Un signe de deuil.
4Souverain/Maître du Monde.
5Alors que la harpe est un instrument sacré, qui était utilisé uniquement pour l'adoration du Créateur, comme il est dit : הוֹדוּ לַה׳ בְּכִנּוֹר « Louez HaShem avec la harpe ! » (Téhîlîm 33:2).
6Terme qui désigne la fête de Shovou'ôth.
7Terme qui désigne la fête de Soukkôth.
8Mishléi 15:23
9Mishléi 2:4-5
10Mishléi 2:6
11Yôréh Dé'oh 2:142

12Téhîlîm 137:5