lundi 3 novembre 2014

Que dit le Judaïsme sur l'homosexualité ?

בס״ד

Que dit le Judaïsme sur l'homosexualité ?


Dans la Paroshoh de cette semaine, Parashath Wayéro`, la Tôroh nous parle, entre autres choses, de la destruction de la ville mauvaise et débauchée de Sédôm (Sodome). C'est une bonne opportunité qui nous est offerte de traiter du sujet de l'homosexualité.

Il y a quelques mois, l'un de mes amis, à travers un e-mail, me faisait remarquer qu'il y avait malheureusement de plus en plus de Juifs prétendument « orthodoxes » qui toléraient l'homosexualité. Pour le citer précisément, il écrivait ceci : « Le rejet de l'homosexualité est de moins en moins marqué. Les liens entre le consistoire et les groupes juifs homosexuels sont avérés (je pense notamment au "Beit aveirim"). Les exemples sont légions et tout cela se fait sous couvert du judaïsme orthodoxe ». Effectivement, au sein même du Judaïsme orthodoxe (principalement dans la mouvance appelée « Modern Orthodox »), nous voyons des « rabbins » aller jusqu'à réinterpréter la position juive sur le sujet. Il convient donc de rappeler ce qui est écrit dans la Tôroh et ce que nous ont enseigné nos Sages à propos de l'homosexualité.

La Tôroh déclare sans équivoque ce qu'elle pense de l'acte de l'homosexualité. L'acte de l'homosexualité, à savoir, deux hommes ayant ensemble une relation sexuelle, est strictement interdite.

Source 1 : Wayyiqro` 18:21-23
Tu n'offriras pas de ta progéniture en sacrifice à Môlèkh, et tu ne profaneras pas [ainsi] le Nom de ton D.ieu. Je suis HaShem ! Avec un mâle tu ne coucheras point comme on couche avec une femme ; c'est une abomination ! Avec quelque animal que ce soit tu ne coucheras pas pour te souiller par-là. Et une femme ne se tiendra pas devant un animal pour s'accoupler ; c'est une abomination !
וּמִזַּרְעֲךָ לֹא-תִתֵּן, לְהַעֲבִיר לַמֹּלֶךְ; וְלֹא תְחַלֵּל אֶת-שֵׁם אֱלֹהֶיךָ, אֲנִי ה׳. וְאֶת-זָכָר--לֹא תִשְׁכַּב, מִשְׁכְּבֵי אִשָּׁה: תּוֹעֵבָה, הִוא. וּבְכָל-בְּהֵמָה לֹא-תִתֵּן שְׁכָבְתְּךָ, לְטָמְאָה-בָהּ; וְאִשָּׁה, לֹא-תַעֲמֹד לִפְנֵי בְהֵמָה לְרִבְעָהּ--תֶּבֶל הוּא

L'acte est décrit comme étant une תועבה « Tô'évoh – abomination », et c'est un péché si grave qu'il mérite la peine de mort devant un tribunal juif.

Source 2 : Wayyiqro` 20:13
Un homme qui couche avec un mâle comme on couche avec une femme, c'est une abomination qu'ils ont commise ; les deux seront punis de mort. Leur sang se trouve en eux-mêmes.
וְאִישׁ, אֲשֶׁר יִשְׁכַּב אֶת-זָכָר מִשְׁכְּבֵי אִשָּׁה--תּוֹעֵבָה עָשׂוּ, שְׁנֵיהֶם; מוֹת יוּמָתוּ, דְּמֵיהֶם בָּם

L'expression דְּמֵיהֶם בָּם « Déméihèm Bom – leur sang se trouve en eux-mêmes » signifie qu'ils sont eux-mêmes responsables de leur exécution ; ils se sont attirés eux-mêmes cette condamnation à mort en s'adonnant à l'acte de l'homosexualité.

Si l'homosexualité n'était pas si répandue dans la société occidentale d'aujourd'hui, il n'y aurait pratiquement aucune controverse sur ces versets de la Tôroh, et pratiquement tout le monde aurait été d'accord pour dire que c'est un péché. La Tôroh l'interdit clairement et ne le tolère nulle part.

Le contexte même de cette interdiction telle qu'elle est mentionnée dans la Source 1 nous permet de comprendre davantage l'opinion de la Tôroh. Elle est citée entre l'interdiction d'offrir ses enfants en sacrifice à une idole et l'interdiction de la zoophilie (avoir des relations sexuelles avec des animaux). Dans la majorité des pays d'aujourd'hui, ces deux actes sont considérés ignobles, dégoûtants et contraires aux valeurs modernes. Ce n'est que parce que l'homosexualité s'est relativement bien répandue et est acceptée par de nombreuses personnes qu'il semble que la Tôroh ne soit pas « en phase » avec le monde réel dans sa condamnation de cet acte.

Comme nous l'avons vu plus haut, l'acte de l'homosexualité est décrit comme étant une « abomination ». Mais en quoi est-ce une abomination ? Nous le comprendrons mieux en comparant ce péché à d'autres qui sont également décrits comme étant « une abomination » dans la Tôroh. En les examinant un à un, nous pourrons comprendre ce qu'ils ont tous en commun.

Désirer et adopter les idoles des nations que les Israélites ont conquises est considéré comme une abomination.

Source 3 : Dévorîm 7:25-26
Les images gravées de leur dieux tu les brûleras par le feu. Tu ne convoiteras pas l'argent et l'or qui sont sur elles, et ne les acquièreras pas pour toi, par crainte que tu ne sois pris au piège par cela, car c'est une abomination d'HaShem, ton D.ieu. Tu n'amèneras pas une abomination vers ta maison, sinon tu seras anathème comme elle ; tu la détesteras certainement, et tu l'abhorreras certainement, car elle est anathème.
פְּסִילֵי אֱלֹהֵיהֶם, תִּשְׂרְפוּן בָּאֵשׁ; לֹא-תַחְמֹד כֶּסֶף וְזָהָב עֲלֵיהֶם, וְלָקַחְתָּ לָךְ--פֶּן תִּוָּקֵשׁ בּוֹ, כִּי תוֹעֲבַת ה׳ אֱלֹהֶיךָ הוּא. וְלֹא-תָבִיא תוֹעֵבָה אֶל-בֵּיתֶךָ, וְהָיִיתָ חֵרֶם כָּמֹהוּ; שַׁקֵּץ תְּשַׁקְּצֶנּוּ וְתַעֵב תְּתַעֲבֶנּוּ, כִּי-חֵרֶם הוּא

Consommer des aliments non Késhérîm (comme par exemple, du porc) est également appelé une « abomination ».

Source 4 : Dévorîm 14:3
Tu ne mangeras rien de ce qui est une abomination.1
לֹא תֹאכַל, כָּל-תּוֹעֵבָה

Toutes les pratiques et coutumes des nations cananéennes sont considérées être une « abomination ».

Source 5 : Wayyiqro` 18:27
Car toutes ces abominations les habitants du pays qui vous ont précédés les ont commises et le pays est devenu impur.
כִּי אֶת-כָּל-הַתּוֹעֵבֹת הָאֵל, עָשׂוּ אַנְשֵׁי-הָאָרֶץ אֲשֶׁר לִפְנֵיכֶם; וַתִּטְמָא, הָאָרֶץ

Il y a enfin une exhortation générale à ne pas apprendre ou imiter les abominations de n'importe laquelle des nations cananéennes. Cette exhortation est suivie par quelques exemples, comme sacrifier ses enfants à une idole, avoir recourt à un voyant ou un magicien pour entrer en contact avec les morts ou prédire l'avenir. Puis, HaShem déclare que c'est parce que ces nations ont accompli tous ces actes d'abomination qu'Il les a chassées et a accordé le pays aux Israélites.

Source 6 : Dévorîm 18:9-12
Car tu te rends vers le pays qu'HaShem, ton D.ieu, t'accorde : tu n'apprendras pas à agir d'après les abominations de ces nations. On ne trouvera pas en ton sein quelqu'un qui fait passer son fils et sa fille par le feu, qui a recourt à la divination, qui pratique les augures, qui fait de l'enchantement, qui s'adonne à la magie, qui emploie des charmes, qui ait recourt aux évocations et aux sortilèges, et qui interroge les morts, car quiconque les accomplit est une abomination d'HaShem. C'est à cause de ces abominations qu'HaShem, ton D.ieu, les chasse de devant toi.
כִּי אַתָּה בָּא אֶל-הָאָרֶץ, אֲשֶׁר-ה׳ אֱלֹהֶיךָ נֹתֵן לָךְ--לֹא-תִלְמַד לַעֲשׂוֹת, כְּתוֹעֲבֹת הַגּוֹיִם הָהֵם. לֹא-יִמָּצֵא בְךָ, מַעֲבִיר בְּנוֹ-וּבִתּוֹ בָּאֵשׁ, קֹסֵם קְסָמִים, מְעוֹנֵן וּמְנַחֵשׁ וּמְכַשֵּׁף. וְחֹבֵר, חָבֶר; וְשֹׁאֵל אוֹב וְיִדְּעֹנִי, וְדֹרֵשׁ אֶל-הַמֵּתִים. כִּי-תוֹעֲבַת ה׳, כָּל-עֹשֵׂה אֵלֶּה; וּבִגְלַל, הַתּוֹעֵבֹת הָאֵלֶּה, ה׳ אֱלֹהֶיךָ, מוֹרִישׁ אוֹתָם מִפָּנֶיךָ

Qu'ont tous ces actes en commun ?

Ce sont des pratiques et coutumes païennes des sociétés dont les valeurs sont antithétiques au Judaïsme. HaShem insiste pour avertir les Israélites qu'ils ne doivent pas apprendre de leurs coutumes, ni adopter de telles valeurs. Nous basant sur cela, l'acte homosexuel, qui est également une abomination, peut être compris comme étant une valeur sociétale qui est étrangère au Judaïsme et aux valeurs juives, et ne doit pas être « apprise » des sociétés dans lesquelles les Juifs ont vécu ou qu'ils ont conquises.

Le Talmoud nous permet également de comprendre une autre facette négative de l'acte homosexuel, qui est contraire au Judaïsme et ses valeurs.

Source 7 : Nédorîm 51a
Voici ce qu'a dit le Miséricordieux : Tô'évoh [est une contraction de] Tô'éh `Attoh Boh
הכי אמר רחמנא תועבה תועה אתה בה

La phrase תועה אתה בה « Tô'éh `Attoh Boh » signifie « tu t'égares par-là ». Faisant un jeu de mots en Hébreu, le Talmoud enseigne que par l'acte de l'homosexualité, l'individu s'égare. Qu'est-ce que cela peut-il bien vouloir dire ?

Les commentateurs sur le Talmoud disent qu'en abandonnant les relations sexuelles entre un homme et une femme pour s'adonner à des relations sexuelles avec un être du même sexe, l'individu s'écarte d'un des principaux buts pour lesquelles il a été placé dans ce monde : procréer et peupler la terre.2 Lorsqu'un homme a des relations sexuelles avec un autre homme, cela empêche la procréation et le peuplement de la terre, qui est l'un des tous premiers commandements que l'homme a reçus3, et qui est exprimé de la façon suivante par le prophète :

Source 8 : Yésha'yohou 45:18
Car voici ce qu'a dit HaShem, créateur des cieux. Il est le D.ieu qui a formé la terre et l'a faite. Il l'a établie : Il ne l'a pas créée pour être vide ; c'est pour être peuplé qu'Il l'a formée. Je suis HaShem, et il n'y a rien d'autre.
כִּי כֹה אָמַר-ה׳ בּוֹרֵא הַשָּׁמַיִם הוּא הָאֱלֹהִים, יֹצֵר הָאָרֶץ וְעֹשָׂהּ הוּא כוֹנְנָהּ--לֹא-תֹהוּ בְרָאָהּ, לָשֶׁבֶת יְצָרָהּ; אֲנִי ה׳, וְאֵין עוֹד

D'autres références toraniques, talmudiques et midrashiques sur l'acte homosexuel nous permettent de creuser davantage l'opinion du Judaïsme sur le sujet.

Voici ce que nous lisons dans le Talmoud :

Source 9 : Sôtoh 13b
« Et Pôtîfar, un officier de Pharaon, l'acheta ».4 Rov a dit : « Il l'a acheté pour lui-même (mais Gavrî`él vint et le castra). Mais Gavrî`él vint et le mutila ».
ויקנהו פוטיפר סריס פרעה אמר רב שקנאו לעצמו (בא גבריאל וסירסו) בא גבריאל ופירעו

Bien que cela ne soit pas dit explicitement dans le texte de la Tôroh, les Rabbins avaient une tradition, rapportée par Rov, selon quoi Pôtîfar acheta Yôséf l'Hébreu particulièrement à des fins homosexuelles. Mais l'ange Gavrî`él intervint et mutila Pôtîfar (ce qui explique pourquoi sa femme chercha à avoir des relations adultères avec Yôséf, son mari n'étant plus capable d'en avoir). C'est significatif, car cela sous-entend que l'homosexualité prévalait en Égypte à cette époque-là. Nous pouvons alors comprendre le passage suivant de la Tôroh :

Source 10 : Wayyiqro` 18:3
[Des choses] semblables aux pratiques du pays d’Égypte, dans lequel vous avez demeuré, vous ne ferez point, et [des choses] semblables aux pratiques du pays de Kén'an, où Je vous amène, vous ne ferez point. Et dans leurs ordonnances vous ne marcherez point5.
כְּמַעֲשֵׂה אֶרֶץ-מִצְרַיִם אֲשֶׁר יְשַׁבְתֶּם-בָּהּ, לֹא תַעֲשׂוּ; וּכְמַעֲשֵׂה אֶרֶץ-כְּנַעַן אֲשֶׁר אֲנִי מֵבִיא אֶתְכֶם שָׁמָּה, לֹא תַעֲשׂוּ, וּבְחֻקֹּתֵיהֶם, לֹא תֵלֵכוּ

Lorsque la Tôroh, plusieurs années après l'époque de Yôséf, nous ordonne de ne pas imiter les voies des Égyptiens (et des Cananéens), cela incluait également la pratique courante de l'homosexualité que l'on trouvait dans ces sociétés.

L'une des causes du Déluge et du mécontentement d'HaShem envers les hommes de ce temps-là était l'activité homosexuelle répandue à cette époque-là. La Tôroh nous dit en effet ceci :

Source 11 : Béré`shîth 6:12-13
Et D.ieu observa la terre, et voici, elle était corrompue, car toute chair avait corrompu sa voie sur la terre. Et D.ieu dit à Nôah : « La fin de toute chair est arrivée devant Moi, car la terre est remplie d'iniquité à cause d'eux. Je vais les détruire avec la terre ».
וַיַּרְא אֱלֹהִים אֶת-הָאָרֶץ, וְהִנֵּה נִשְׁחָתָה: כִּי-הִשְׁחִית כָּל-בָּשָׂר אֶת-דַּרְכּוֹ, עַל-הָאָרֶץ וַיֹּאמֶר אֱלֹהִים לְנֹחַ, קֵץ כָּל-בָּשָׂר בָּא לְפָנַי--כִּי-מָלְאָה הָאָרֶץ חָמָס, מִפְּנֵיהֶם; וְהִנְנִי מַשְׁחִיתָם, אֶת-הָאָרֶץ

La phrase כִּי-הִשְׁחִית כָּל-בָּשָׂר אֶת-דַּרְכּוֹ, עַל-הָאָרֶץ « car toute chair avait corrompu sa voie sur la terre » signifie qu'aussi bien les êtres humains que les animaux s'adonnaient à des relations sexuelles inappropriées. Au lieu d'avoir des relations avec les femmes, les hommes corrompaient leurs voies et en avaient avec d'autres hommes. De même, les femmes allaient avec des femmes, plutôt que des hommes. Et d'autres êtres humains avaient également des relations avec des animaux. C'est pourquoi, aussi bien les hommes que les animaux furent exterminés par HaShem (à l'exception de Nôah, sa famille, les pairs d'animaux qu'HaShem lui demanda de faire entrer dans l'arche, ainsi que les créatures marines, qui survécurent toutes au Déluge, l'eau étant leur élément).

Concernant la société de Sédôm, la Tôroh nous dit clairement ceci :

Source 12 : Béré`shîth 19:5
Ils appelèrent Lôt et lui dirent : « Où sont les hommes qui sont venus chez toi cette nuit ? Fais-les sortir vers nous afin que nous les connaissions ! »
וַיִּקְרְאוּ אֶל-לוֹט וַיֹּאמְרוּ לוֹ, אַיֵּה הָאֲנָשִׁים אֲשֶׁר-בָּאוּ אֵלֶיךָ הַלָּיְלָה; הוֹצִיאֵם אֵלֵינוּ, וְנֵדְעָה אֹתָם

Les habitants de la ville demandaient que les étrangers leurs soient livrés afin qu'ils aient avec eux des relations homosexuelles (le verbe « connaître » est fréquemment employé dans la Tôroh comme un euphémisme désignant l'acte sexuel6. En outre, la suite de l'histoire démontre sans l'ombre du moindre doute que c'est bien dans ce sens-là qu'ils employèrent le verbe « connaître »). C'était à l'évidence une pratique très répandue dans cette société-là, ce qui leur valut à leurs habitants d'être appelés « Sodomites », d'où provient le terme « sodomie ». C'est l'une des principales raisons pour lesquelles cette ville fut détruite intégralement avec tous ses habitants (à l'exception de Lôt, sa femme, et leurs deux filles).

Tous ces exemples tirés de la Tôroh ont une chose en commun : l'activité homosexuelle est quelque chose de répandue dans ces sociétés étrangères et est détestable aux yeux d'HaShem. Toutes ces sociétés furent éventuellement détruites. Tout cela montre à nouveau que des Juifs n'ont pas le droit de s'adonner à une telle activité, ni d'imiter les valeurs immondes et immorales des sociétés étrangères au sein desquelles ils vivent.

Il existe beaucoup de controverses sur la nature de l'homosexualité : est-ce quelque chose de totalement inné et génétique ? Est-ce plutôt un comportement que l'on développe ? Ou est-ce même une combinaison des deux ? De nombreux médecins et scientifiques affirment que l'homosexualité est innée et n'est pas un comportement que l'on apprend à développer. Mais contrairement à ce que l'on croit communément, ce n'est pas l'avis de tous les professionnels du sujet ! En effet, sur la base de récentes études, ainsi que le fait que bon nombre d'homosexuels le sont devenus plus tard dans leurs vies à la suite de causes bien précises (certains le sont devenus parce qu'ils furent violés par des hommes durant leur enfance, d'autres à la suite de déceptions amoureuses répétées ou traumatisantes avec des femmes, etc.), et le fait que plusieurs homosexuels ont abandonné ce comportement dévient, certains experts arguent que l'homosexualité est un comportement qui s'apprend et dépend de son environnement. Le fait que le taux d'activité homosexuelle atteint des niveaux très élevés dans les populations ou sociétés intégralement constituées d'hommes (comme par exemple, les prisons, ou encore les dortoirs dans lesquels on ne trouve que des hommes) indique également que l'homosexualité est, du moins en partie, un comportement sociétal ou qui s'apprend.

Nous basant sur les sources toraniques susmentionnées et la Halokhoh normative, la Tôroh semble considérer l'homosexualité comme un phénomène ou comportement sociétal, et non quelque chose d'inné. Par conséquent, la Tôroh ordonne aux Juifs de rester loin des pratiques de ces sociétés où l'homosexualité est une pratique courante. Tous les aspects « étrangers » de ces sociétés sont une abomination pour HaShem et le Judaïsme.

Le Judaïsme fait néanmoins une distinction entre le désir de pécher et le péché lui-même. C'est pourquoi nous avons insisté sur les termes « acte » ou « activité » homosexuelle. Dans de nombreux domaines, le Judaïsme reconnaît que les Juifs, en tant qu'êtres humains normaux, ont eux aussi des désirs de commettre des péchés. D'ailleurs, tout le concept du libre-arbitre est basé sur le fait que l'homme a un désir normal de pécher. C'est uniquement à cause de ce désir profond, qui est normal, que la Tôroh interdit à tout homme Juif de se retrouver seul avec une femme.

Mais bien que la Tôroh reconnaisse ce désir inné dans l'homme de commettre des péchés, elle insiste à de très nombreuses reprises sur le fait qu'il ne faut pas AGIR et ne pas suivre ces désirs, comme cela est dit, par exemple, dans le passage suivant (qui fait partie du troisième paragraphe du Shéma', que nous récitons quotidiennement) :

Source 13 : Bémidbor 15:39
Et vous ne vous égarerez pas derrière votre cœur et derrière vos yeux, qui vous entraînent à la débauche.
וְלֹא-תָתוּרוּ אַחֲרֵי לְבַבְכֶם, וְאַחֲרֵי עֵינֵיכֶם, אֲשֶׁר-אַתֶּם זֹנִים, אַחֲרֵיהֶם

Sur ce verset, Rashî זצ״ל, en citant le Midrosh Tanhoumoh, émet l'un de ses plus illustres commentaires : « Le cœur et les yeux sont les explorateurs du corps et ils se font ses courtiers pour les péchés : l’œil voit, le cœur désire et le corps les commet ».

Bien qu'avoir des désirs soit normal et n'est pas interdit (jusqu'à un certain point) CONCRÉTISER CES DÉSIRS (passer à l'acte) transgresse les principes du Judaïsme et la loi juive. Ainsi, bien que la Tôroh puisse comprendre l'attirance qu'un homme marié pourrait avoir à l'égard d'une femme qui n'est pas la sienne, passer à l'acte à la suite de ce désir transgresse le septième des Dix Commandements, à savoir, l'interdiction de l'adultère ! De même, il peut arriver qu'un homme ait un désir à l'égard d'un enfant. Mais cela ne signifie pas qu'il en arrivera à violer cet enfant. Il y a beaucoup d'hommes ayant une forte attraction envers les petites filles (ou petits garçons) qui ne sont pas pour autant des prédateurs pédophiles et n'ont même jamais touché le moindre enfant de façon inappropriée, car bien que leur désir soit là ils savent et comprennent que ce serait horrible de transformer ce désir en acte. De même, bien que la Tôroh puisse comprendre l'attirance qu'un homme pourrait avoir à l'égard d'un autre homme, passer à l'acte à la suite de ce désir est interdit. C'est pourquoi, le Midrosh nous dit précisément ceci :

Source 14 : Yalqout Shim'onî, Wayyiqro` 20
Un homme ne doit jamais dire : « Je n'ai pas de désir pour la viande de porc ! Je n'ai pas de désir pour cette chose [qui est interdite] ». [Il doit] plutôt [dire] : « Je [la] désire, mais puis-je le faire ? Mon Père qui est dans les cieux a décrété [que je ne devais pas en manger] ! »

Un Juif ne doit jamais se dire « Je n'ai aucun désir pour ce qui est interdit (que ce soit du porc ou un autre homme) ». Mais il DOIT plutôt se dire « Mais ai-je le droit d'agir à la suite de ce désir, alors que mon D.ieu m'a ordonné de ne pas le faire ? » CHAQUE société, même laïque, exige que les désirs sexuels soient contrôlés et ne permet pas à l'homme de réaliser n'importe lequel de ses désirs, aussi fort soit-il. Il en est de même du Judaïsme, et c'est pourquoi elle interdit à l'homme de passer à l'acte à la suite d'un éventuel désir homosexuel.

En espérant que cela aura rendu les choses plus claires pour vous.
1Le passage se poursuit en dressant la liste de tout ce que l'on peut manger et ce que l'on ne peut pas manger.
2Béré`shîth 1:28
3Séfèr HaHînoukh, Mitswoh 209
4Béré`shîth 39:1
5C'est-à-dire, vous ne suivrez point leurs lois.
6Voir, par exemple, Béré`shîth 4:1.