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Que
signifie être « Rambamiste » ?
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Que
signifie être « Rambamiste », « Maïmonidien »,
« Dôr Dé´oh » ou « Talmidh HaRamba''m » ?
La
plupart des Juifs, lorsqu'ils entendent le mot « Rambamiste »
ou « Maïmonidien », sourient et disent : « Ah...
Ces gens qui pensent que le temps s'est arrêté après le
Ramba''m... »
Ce
n'est absolument pas ce que nous croyons ! Les Maïmonidiens ou
Rambamistes croient que la Halokhoh et la philosophie juive doivent
être en accord avec la méthode développée par le Ramba''m ז״ל,
à savoir : tout doit être déterminé en fonction, non pas de
ce qu'a dit un rabbin, mais en fonction de ce qui est dit, écrit et
tranché dans le Talmoudh ! Être « Rambamiste » ou
« Maïmonidien » ne signifie donc pas suivre uniquement
ce que dit le Ramba''m, mais reproduire sa méthode pour trancher la
Halokhoh et déterminer les croyances à accepter ou à rejeter, et
ce, uniquement sur base du Talmoudh. C'est ainsi que nous rejetons
les doctrines et pratiques qui n'y ont pas leurs sources (de ce fait,
si une pratique s'est développée après l'époque du Ramba''m, et
donc bien des siècles après la conclusion du Talmoudh, si elle ne
contredit pas une Halokhoh tranchée par nos Sages de mémoire bénie,
nous l'acceptons. De même, lorsque le Ramba''m s'écarte de ce qui
est dit, écrit ou tranché dans le Talmoudh, nous ne suivons pas son
opinion).
La
raison à cela est que nous croyons fermement dans la Tôroh Écrite
et les paroles de HaZa''l,
par qui nous est parvenue la Tôroh Orale. Puisque nous considérons
que la Tôroh a été fidèlement rapportée dans le Talmoudh, que la
Tôroh est entière et parfaite (c'est-à-dire, qu'il n'y a rien à y
ajouter, ni rien à en retrancher), et qu'elle est éternelle, il
nous est impossible d'accepter une doctrine ou pratique qui
contredirait ce qui est rapporté par nos Sages de mémoire bénie !
En réalité, il est même contradictoire de dire d'un côté que
l'on croit en la Tôroh Orale et le Talmoudh, tout en acceptant de
l'autre côté des pratiques qui contredisent ceux-ci ! Nous
croyons fermement que l'autorité finale en matière de doctrine et
de Halokhoh revient au Sanhédhrin qui siégeait à Yarousholayim,
puis Tibèriade,et aux Sages qui ont hérité de leurs enseignements
et nous les ont transmis.
Si
un « Rambamiste » ou un « Maïmonidien » est
quelqu'un qui ne suit que le Talmoudh (ou des pratiques qui ne sont
pas en contradiction avec le Talmoudh), et non le Ramba''m en
lui-même, pourquoi se réfère-t-il donc au « Ramba''m »
ou à « Maïmonide » ? C'est parce que le Ramba''m
est, de toutes les autorités religieuses, celui qui a composé, à
travers son Mishnéh Tôroh, une codification claire et concise de
toutes les doctrines et lois talmudiques. C'est pourquoi nous faisons
de lui, non pas notre autorité halakhique, mais notre référence en
matière halakhique, car ses opinions sont les plus proches du
Talmoudh et de la pratique originelle du Judaïsme. En cela, le
Ramba''m était un talmudiste, et malheureusement le dernier grand
Pôséq de ce genre.
Mais
comme nous l'avions dit dans l'article intitulé « La
source de la moralité juive et du Pésaq Halokhoh »,
cette méthode consistant à ne trancher la Halokhoh que sur l'unique
base de ce qui est dit, enseigné et tranché dans le Talmoudh,
fut utilisée par tous les Ga`ônim, l'écrasante majorité des
Ri`shônim, le Go`ôn de Wîlno` ז״ל,
le Brisqer Rov ז״ל
(et
ses successeurs), ainsi que par les Juifs du rite hispano-portugais.
C'est la seule méthode fiable et viable pour déterminer la Halokhoh
et s'éloigner des doctrines et pratiques étrangères au Judaïsme.
Les
Rambamistes ou Maïmonidiens les plus nombreux sont à trouver du
côté de la communauté juive yéménite, qui est divisée en trois
groupes principaux :
- les Rambamistes ou Dôr Da´im : ils ne suivent que les Halokhôth talmudiques, adhèrent à la lettre aux explications du Ramba''m codifiées dans son Mishnéh Tôroh, et rejettent catégoriquement la Qabboloh (basée sur le Zôhar) ;
- les Sha`amim : ils ont accepté au 17ème siècle le Zôhar et les pratiques de la Qabboloh, et ont donc modifié leur Nousoh (rite) pour y inclure des prières composée par le `ari et d'autres kabbalistes de Safath. Ils suivent généralement le Shoulhon ´oroukh de Rabbi Yôséf Qa`rô ;
- les Baladhim : ils adhèrent aux décisions légales du Ramba''m, mais ont également accepté d'intégrer dans leur Nousoh certaines prières composées par les kabbalistes de Safath. C'est en réponse à cela que les Dôr Da´im, qui rejettent catégoriquement tout ce qui tire sa source de la Qabboloh, se sont séparés des Baladhim et ont fondé leur propre groupe.
Pour
conclure, voici quelques-unes des nombreuses différences entre les
Rambamistes (ou Maïmonidiens) et le reste des Juifs pratiquants (qui
se font appeler « Orthodoxes ») :
- Les Rambamistes disent au réveil « `alôhay Nashomoh » et non « Môdhah `ani ».
- Les Rambamistes ne récitent les Birakhôth Hashohar qu'au moment où ils accomplissent les actes pour lesquels ils bénissent, contrairement aux Juifs « Orthodoxes » qui les récitent toutes dans un ordre particulier, qu'ils aient accompli ou pas les actes pour lesquels ils bénissent.
- Les Rambamistes portent le Talîth Godhôl lors de chaque prière, contrairement aux « Orthodoxes » qui ne le portent que pour la prière du matin.
- Les Rambamistes se prosternent durant les prières quotidiennes, contrairement aux « Orthodoxes » qui ne le font qu'à qu'à Rô`sh Hashonoh et Yôm Hakkippourim).
- Les Rambamistes s'habillent de la manière la plus authentique, avec turban, Qamis, etc., contrairement aux « Orthodoxes » qui ont adopté le style vestimentaire des non Juifs Germains. (Voir l'article intitulé « Des Séfardîm en vêtements Ashkénazes ».)
- Les Rambamistes soutiennent qu'utiliser l'électricité (pour, par exemple, allumer ou éteindre une lampe) est licite à Shabboth (même si certains n'en feront pas usage pour ne pas choquer ceux qui estiment que cela est illicite).
- Les Rambamistes soutiennent que toute Barokhoh (bénédiction) relative à une Miswoh ou au plaisir personnel doit être faite avant l'acte pour lequel on bénit, conformément à la loi talmudique. C'est pourquoi ils font la bénédiction de « ´al Natilath Yodhoyim » avant de se laver les mains, tandis que les « Orthodoxes » suivent effectivement cette règle talmudique voulant qu'on récite toujours la Barokhoh avant l'acte pour lequel on bénit1, sauf dans le cas du lavage des mains, où ils la récitent après s'être lavé les mains.
- Les Rambamistes ne suivent pas du tout le Shoulhon ´oroukh, et ne lui accorde aucune importance, contrairement aux « Orthodoxes » qui ont inventé une fausse doctrine selon laquelle « les Juifs ont accepté sur eux les décisions du Shoulhon ´oroukh ».2
- Les Rambamiste soutiennent qu'il faut prononcer le Loshôn Haqqôdhash (la Langue Sainte) correctement, et que la bonne prononciation n'est ni celle que l'on décrit comme étant « ashkénaze », ni celle que l'on décrit comme étant « séfarade ».
- Les Rambamistes rejettent catégoriquement la Qabboloh (et donc, le Zôhar).
- Les Rambamistes rejettent toute innovation dans la pratique religieuse et la doctrine qui ne serait pas basée sur le Talmoudh ou qui est en contradiction avec une doctrine ou une Halokhoh tranchée dans le Talmoudh.
Les
non Yéménites qui adhèrent également à cette façon de concevoir
la Halokhoh et la pratique religieuse (c'est-à-dire, qui n'acceptent
que ce qui n'a pas de sources ou de bases dans le Talmoudh et
rejettent toute pratique contraire aux Halokhôth talmudiques), et
qui font du Mishnéh Tôroh (et non du Shoulhon ´oroukh) leur
référence, sont appelés « Rambamistes » ou « Talmidhé
HaRamba''m ».
1Puisque
bénir avant un acte équivaut à demander à HaShem la permission
de jouir de ce qu'Il a créé ou Le remercier pour l'opportunité
qu'Il nous accorde d'accomplir une Miswoh.
2Voir
ce que nous avions dit à ce sujet, dans l'article « La
source de la moralité juive et du Pésaq Halokhoh ».