mercredi 11 mars 2015

Juif un jour, Juif toujours ?

בס״ד

Juif un jour, Juif toujours ?


Croyez-vous être Juif ? Si oui, pourquoi croyez-vous l'être ? Parce que vos parents (ou votre mère) étaient Juifs ? Est-ce si simple d'être Juif, ou devons-nous également obligatoirement souscrire à des idées correctes sur la Tôroh et HaShem ?

Beaucoup de gens aujourd'hui, parmi lesquels des rabbins « Orthodoxes », prétendent qu'une fois que l'on est Juif on reste Juif pour toujours. En d'autres mots, « Juif un jour, Juif toujours », ce que l'on peut comparer au slogan de certains Chrétiens, « Une fois sauvé, sauvé pour toujours ». La comparaison n'est pas anodine, car ces doctrines erronées créent les mêmes effets aussi bien chez les Chrétiens que chez les Juifs. Une fois que quelqu'un croit que parce qu'il est né Juif il ne perdra plus jamais ce statut, peu importe ce qu'il croit ou fait, la Tôroh et les Miswôth ne sont plus d'aucune utilité. Qu'il les respecte ou les transgresse ne fait aucune différence pour lui. De toute façon, il est Juif !

Sauf que cette doctrine n'a aucune base traditionnelle sur laquelle s'appuyer ! Le Judaïsme véridique a toujours enseigné que n'était Juif que celui qui se soumettait à la Tôroh et accomplissait les Miswôth. Au point que nos Sages disent qu'il suffit de nier ne serait-ce qu'une seule des 613 Miswôth de la Tôroh pour ne pas être considéré Israélite. Comme l'a dit clairement l'illustre HoRov Sa´adyoh Go`ôn זצ״ל, « Un Juif n'est Juif qu'en vertu de la Tôroh ! » Un « Juif » sans Tôroh n'est pas du tout Juif ! Peu importe qui sont ses ancêtres ou son nom de famille. Être « Juif » signifie mener sa vie d'après un ensemble de vérités toraniques de base, d'après les fondements du Judaïsme, en saisissant ces vérités dans son esprit, sans y dévier ni à gauche ni à droite. Nous ne parlons ici que des « fondements », étant donné que dévier dans un sujet qui n'est pas central n'annule pas le statut de judéité de quelqu'un. Ainsi, nous ne dirons pas de celui qui oublie de bénir avant de manger un fruit, ou de l'homme qui sort dans la rue sans couvre-chef, qu'il a renié une vérité fondamentale sur HaShem et sa volonté.

Citons les propos du Rambam זצ״ל afin d'y voir plus clair :

Hilkhôth ´Avôdoh Zoroh Wahouqôth Haggôyim 2:8-9
Un Israélite qui transgresse [l'interdiction de] l’idolâtrie est considéré comme un Gôy en tous points, et n’est pas considéré comme un Israélite ayant commis une faute passible de lapidation. Un apostat par rapport à l’idolâtrie est considéré comme un apostat par rapport à la Tôroh entière. Et de même, les hérétiques au sein [du peuple d']Israël ne sont aucunement considérés comme des Israélites. On ne les accepte jamais par le repentir, car il est dit1 : « Aucun de ceux qui vont chez elle ne revient, incapable de retrouver le chemin de la vie ». Les hérétiques sont ceux qui suivent les pensées de leur cœur concernant les absurdités précédemment évoquées2, et transgressent ainsi les fondamentaux de la Tôroh par rébellion, dédain, la main haute, disant que cela n’est pas une faute. Il est défendu de parler avec eux et de leur répondre, car il est dit3 : « n’approche pas l’entrée de sa maison ». La pensée d’un hérétique est liée à l’idolâtrie.
ישראל שעבד עבודה זרה--הרי הוא כגוי לכל דבר, ואינו כישראל שעבר על עבירה שיש בה סקילה; ומשומד לעבודה זרה, הרי הוא משומד לכל התורה כולה. וכן המינים מישראל, אינן כישראל לדבר מן הדברים. ואין מקבלין אותן בתשובה, לעולם--שנאמר "כל באיה, לא ישובון; ולא ישיגו, אורחות חיים". והמינים, הם התרים אחר מחשבות ליבם בסכלות, בדברים שאמרנו, עד שנמצאו עוברים על גופי תורה להכעיס, בשאט בנפש ביד רמה; ואומרין, שאין בזה עוון. ואסור לספר עימהן ולהשיב עליהן תשובה כלל, שנאמר "אל תקרב, אל פתח ביתה". ומחשבת מין, לעבודה זרה

Le Rambam rapporte clairement que celui qui transgresse les fondamentaux de la Tôroh « n'est aucunement considéré comme un Israélite ». Il nous incombe donc à chacun d'entre nous de nous assurer que nous comprenons les fondements et fondamentaux du Judaïsme. Dans son « Commentaire sur la Mishnoh » (traité Sanhédrin), le Rambam cite et commente chaque fondamentaux du Judaïsme, et ajoute ceci en guise de conclusion sur les Treize Principes de Foi :

Par conséquent, connais-les4 et parvins à les comprendre. Revois-les de nombreuses fois et connais-les très bien. C'est pourquoi, si après une ou dix fois tu penses que tu les as compris, D.ieu sait que tu t'adonnes là au mensonge. Par conséquent, ne les lis pas rapidement parce que je ne les ai pas rédigés comme cela me venait soudainement à l'esprit. Mais plutôt, après une étude approfondie et minutieuse de l'ensemble du sujet et par la suite j'ai vu beaucoup d'idées claires et fidèles et j'ai vu ce qui est convenable de croire à leur sujet. J'ai apporté des preuves et des démonstrations logiques pour chacun d'entre eux.

Le Rambam écrit : « C'est pourquoi, si après une ou dix fois tu penses que tu les as compris, D.ieu sait que tu t'adonnes là au mensonge ». De ce fait, nous ne devons pas prendre cette tâche à la légère, puisque nos rabbins ne l'ont pas pris non plus à la légère, et que ces questions sont de la plus grande importance, et pas facilement comprises. Nous devons connaître nos fondamentaux et ne pas les nier, si nous voulons vraiment être considérés comme « Juif ». Si quelqu'un prétend être « Juif » parce qu'il s'appelle Abramovitch et a une mère Juive, mais croit qu'HaShem est physique, ou qu'HaShem a des parties, ou qu'HaShem n'est pas juste, ou qu'HaShem n'a jamais communiqué Sa volonté aux hommes (il nie donc la prophétie de Môshah Rabbénou ע״ה), ou, comme les pseudos « Juifs » Libéraux, croit qu'HaShem n'enverra pas le Messie, il a dévié des sujets les plus centraux de la foi, démontre qu'il n'a aucune idée de qui est HaShem, et annule sa part dans le Monde-à-Venir. Cet individu n'est pas Juif ! C'est un hérétique, qui n'est aucunement considéré comme un Juif.

Nous devons tous être conscients que notre judaïsme, notre attachement à la vérité, à HaShem, et notre part dans le Monde-à-Venir, sont en jeu : si nous connaissons et comprenons pleinement nos fondamentaux, nous sommes Juifs, et non hérétiques. Il importe peu si nous sommes nés de parents Juifs alors que nous nous écartons des fondamentaux de la Tôroh. Nous avons une occasion précieuse à saisir, alors que nous sommes encore en vie et capable d'accomplir les Miswôth de la Tôroh, et nous acquitter de ce commandement de l'étude de la Tôroh en nous attelant de comprendre la liste des fondamentaux de notre foi. Ils abordent notre conception de D.ieu, et Sa relation avec l'humanité. Si nous menons nos vies sur des vérités prouvées, alors nous gagnons une grande existence terrestre imprégnée de la profondeur et du plaisir incomparable de l'étude; ainsi que la vie éternelle. Mais si nos idées sont fausses, peu importe combien d'autres « Juifs » reproduisent ces idées, nous n'avons tragiquement qu'une existence terrestre simple assaisonnée de frictions et de frustrations puisque nous nions la raison, et ne jouirons de rien après la mort. Il n'y a pas de plus grande tragédie que de renoncer à notre part dans le Monde-à-Venir, alors qu'avec relativement peu de temps dans l'étude, nous pourrions conserver ce cadeau. La meilleure chose que tout être humain peut faire pour lui-même, est conserver son âme. La pire chose que nous puissions faire, c'est la perdre.

Ceux qui prétendent qu'une fois que l'on est Juif il est impossible de perdre ce statut citent généralement un passage talmudique tiré de Sanhédrin 44a, qui déclare ceci : ישראל אף על פי שחטא ישראל הוא « Un Israélite, quand bien même il pèche, est Israélite ». Ils utilisent ce passage pour dire que même un Juif qui n'accomplit pas la Tôroh et les Miswôth est et reste Juif. (Dans un tel cas, pourquoi ne pas accepter de convertir des gens qui désireraient devenir Juifs mais sans pratiquer la religion ? Pourquoi les « Orthodoxes » rejettent-ils alors les conversions réalisées auprès des Libéraux et des Conservatives ?) Comme nous le voyons d'autres passages talmudiques, et même du Midrosh, cette maxime signifie simplement que commettre un péché n'annule pas le statut d'un Juif, dès lors que ce péché n'a rien à voir avec un reniement des principes fondamentaux de la foi. Si cette maxime voulait dire que l'on reste Juif peu importe ce que l'on fait, nos Sages n'auraient pas déclaré qu'un Juif devenu apostat ou hérétique perdait son statut de Juif ! Ce qu'ils nous disent est que commettre un péché n'est pas nécessairement lié à un reniement des fondamentaux. Prenons l'exemple de Dowid Hammalakh ע״ה. Il a commis le péché de l'adultère et a même fait tuer le mari légitime de sa maîtresse. A-t-il pour autant perdu son statut d'Israélite ? Absolument pas ! Pourquoi ? Parce que bien qu'il ait péché, jamais il ne nia un des fondements de la foi. Son péché n'a pas eu pour effet de le faire nier la Divine Providence, le concept du Messie, la véracité absolue de la Tôroh, la justice Divine, le fait qu'HaShem punit les transgresseurs (d'ailleurs, il a accepté avec soumission la punition que D.ieu lui a infligée à la suite de son péché), le fait que la Tôroh ne sera jamais abolie, etc. Ce péché n'était en rien lié à ce qu'il croyait sur HaShem, Sa Tôroh, les fondements de la foi, etc. Par conséquent, son péché n'eut aucune conséquence sur son statut d'Israélite. De ce fait, effectivement, un Juif qui pèche reste Juif ! D'ailleurs, le Midrosh déclare5 : « Même les égarés au sein du peuple d'Israël accomplissent de bonnes œuvres », c'est-à-dire, la Tôroh et les Miswôth. Le péché n'est pas un reniement de la Tôroh et ses fondements ! Un homme peut tout simplement pécher par faiblesse, par négligence, etc. Cela ne veut pas du tout dire qu'il ne croit pas en HaShem, en la Tôroh, en Môshah Rabbénou, etc. Et c'est pourquoi nos Sages disent que les pécheurs se repentent toujours.6 Comme l'a dit Shalômôh Hammalakh7 : כי שבע, יפול צדיק וקם; ורשעים, יכשלו ברעה « Car sept fois le juste tombe et se relève ; mais les impies sont culbutés par l'adversité ». C'est la différence entre le pécheur et l'impie : alors que l'impie tire plaisir de son comportement, le pécheur, parce qu'il ne renie en aucun cas les fondements de la foi, ni la Tôroh et les Miswôth, ne se complait pas dans le péché commis et se relève tout de suite pour aller de l'avant, faire amende honorable et changer ses voies. Nous commettons TOUS des péchés ! Cela fait partie de la nature humaine. Voilà pourquoi le péché n'est pas en lui-même le critère par lequel HaShem nous juge. Et voilà pourquoi même un Juif pécheur conserve son statut de Juif, car si le péché devait être le critère par lequel nous juger, aucun homme ne pourrait survivre sur cette planète, car nous sommes tous pécheurs. Mais le critère qu'HaShem prend en compte pour nous juger en tant que Juif est celui des fondamentaux de la religion et fondements de la foi. C'est ainsi que la Halokhoh permet aux pécheurs d'apporter des sacrifices au Temple pour marquer leur repentance. Par contre, les apostats (ceux qui ont tourné le dos à notre religion) n'ont plus le droit de se présenter au Temple, car on considère que les apostats n'ont pas droit à la repentance.8 (Dans le sens où il est quasiment impossible de les ramener au Judaïsme, étant donné qu'ils ont connu notre religion avant de lui tourner le dos. Puisqu'ils connaissent notre religion et ses fondements, chaque fois qu'on leur parlera, ils diront « Je sais déjà tout ça ! » Ils ne font pas partie de ceux que l'on peut raisonner, et la repentance de ces gens est difficile, presque impossible, à moins qu'HaShem Lui-même ne les touche profondément.) Voilà pourquoi le Rambam a écrit que « On ne les accepte jamais par le repentir ». Apostasier est un acte de haute trahison, la pire chose qui soit. De même, un « Juif » qui s'adonne à l’idolâtrie montre de façon flagrante son rejet des fondamentaux de notre religion, et n'est donc plus du tout Juif, et ne doit plus être traité comme un Juif, et ce à tous les niveaux. Il en est de même de celui qui rejette ne serait-ce qu'une seule Miswoh de la Tôroh, il est considéré comme ayant apostasié envers TOUTE la Tôroh. De même avec celui qui rejette l'un des treize principes de foi (par exemple, comme les Sadducéens d'antan, il nie le concept de résurrection des morts).

Il n'y a pas dans le Judaïsme une doctrine selon laquelle une fois que l'on est Juif on ne peut plus perdre ce statut. C'est une fausse doctrine née du nombre croissant de « Juifs » ayant abandonné la pratique religieuse, qui se marient à des non Juifs, voire même sont devenus athées. Afin de se donner bonne conscience et d'éviter que ces « Juifs » ne s'éloignent davantage (et pour d'autres raisons encore), des rabbins sont prêts à prétendre qu'en dépit de leur apostasie, hérésie, mécréance ou idolâtrie, ces gens sont « Juifs ». Il n'en est pas ainsi ! Ils ne sont pas Juifs, mais des Gôyim en tout point qui font partie de ceux qui n'ont pas de part dans le Monde-à-Venir (à moins qu'ils ne se repentent).

Pas de Tôroh, pas de Judaïsme ! Pas de Miswôth, pas de judéité ! Les Juifs ne sont Juifs qu'en vertu seule de la Tôroh et des Miswôth !

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1Mishléi 2:19
2Dans les Halokhôth 3 à 6
3Mishléi 5:8
4Ces treize principes
5Bamidbor Rabboh 3:1
6´Éirouvin 19a
7Mishléi 24:16
8Talmoud, Houllin 5a et ´Éirouvin 69b