jeudi 9 avril 2015

Que célébrons-nous au juste ?

בס״ד

Que célébrons-nous : la mort de nos ennemis ou les miracles d'HaShem ?


Le septième jour de Pésah (Shavi´i Shal Pésah) eut lieu la traversée du Yam Souf, qui se divisa pour nous laisser passer à pieds secs et se referma ensuite sur les Égyptiens pour les noyer. Mais une question se pose : que célébrons-nous au juste ?

Nous célébrons Shavi´i Shal Pésah car ce jour-là nous avons été sauvés par HaShem. En guise de remerciement, nos ancêtres entonnèrent des chants de louange et de gratitude envers Lui. Nous aussi, à cette même date, nous chantons le Hallél (une série de Psaumes de remerciement à D.ieu), comme l'ont fait nos ancêtres. Le fait d'avoir été sauvés par HaShem mérite, et exige même, de célébrer cette occasion. Par contre, nous ne pouvons et ne devons pas célébrer la mort de nos ennemis Égyptiens. Il en est de même pour Pourim, le jour où les Juifs de Perse étaient censés être exterminés. Grâce à un miracle, ils furent épargnés. Le décret du roi `Ahashwérôsh, bien qu'il ne pouvait être annulé, inclut une clause permettant aux Juifs de se défendre face à leurs agresseurs. Ainsi, le jour où ils étaient destinés à être détruits, à savoir, le 14ème jour du mois de `Ador, se transforma en un jour de célébration, car les Juifs furent sauvés. Célébrons-nous à Pourim la mort de nos ennemis ? Non ! Lorsque nous lisons à l'occasion de Pourim la Magilloh, le faisons-nous pour lire un récit de nos prouesses militaires ? Non ! Nous célébrons notre salut en racontant la tournure miraculeuse qu'ont pris les événements ayant amené à ce salut. Nous commémorons ce salut en faisant des dons aux pauvres et en offrant des cadeaux à nos amis. Nous ne célébrons pas la chute de nos ennemis. Si tel était le cas, il aurait alors été plus approprié d'organiser Pourim le jour où nos ennemis furent tués, à savoir, le 13 `Ador. Pourtant, nous célébrons le jour où nous fûmes sauvés, le jour où nous avons pu nous reposer de nos ennemis, le jour où nous étions censés mourir, c'est-à-dire, le 14 `Ador. Il en est de même pour Hanoukkoh, qui n'est pas une célébration de notre victoire militaire sur les Syro-Grecs, mais la commémoration d'un miracle : celle de la petite fiole d'huile qui, bien qu'étant suffisante uniquement pour un seul jour, brûla huit jours entiers. Nous nous remémorons ce miracle en allumant chaque nuit de Hanoukkoh des lumières. Ce n'est pas la chute de nos ennemis qui est le thème de notre célébration !

Il est vrai que notre salut à Pésah, Shavi´i Shal Pésah, Pourim et Hanoukkoh, fut rendu possible aux dépens de vies humaines ; celles de nos ennemis. Cependant, à Pésah, nous ne pouvons et ne devons pas célébrer les plaies qui causèrent la mort de nos ennemis. Nous célébrons plutôt uniquement la rédemption qui s'en suivie ! À Pourim, nous ne pouvons et ne devons pas célébrer la pendaison de Homon ימש״ו et la destruction de nos ennemis. Nous célébrons notre salut ! À Hanoukkoh, nous ne pouvons et ne devons pas célébrer une victoire militaire sur nos ennemis. Nous célébrons un miracle porteur d'un message d'espoir, un miracle qui nous oblige à éclairer le monde par la lumière de la Tôroh et des Miswôth ! À Shavi´i Shal Pésah, nous ne devons et ne pouvons pas célébrer la noyade des Égyptiens dans le Yam Souf. Par contre, nous pouvons et devons célébrer notre rédemption et salut qui furent rendus possibles grâce à ce miracle. Et c'est ce que nous faisons !


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