lundi 22 juin 2015

Le fils d'une Israélite et d'un non Israélite est un Mamzér

בס״ד

Le fils d'une Israélite et d'un non Israélite est un Mamzér


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Nous avions vu dans l'article suivant qu'établir la judéité de quelqu'un simplement sur la base du fait que sa mère était Israélite/Juive (même si son père est un non Israélite) n'était pas si évident. Et cela le sera encore moins à la lecture de la Mishnoh suivante :

Yavomôth 7:5
Un Mamzér [peut à la fois] disqualifier et [permettre] de consommer [de la Taroumoh1]. Comment ça ? [Si] la fille d'un Israélite [s'est mariée] à un Kôhén, ou [que] la fille d'un Kôhén [s'est mariée] à un Israélite, et qu'elle enfante de lui une fille, et la fille s'en va se marier à un esclave ou qu'elle s'est mariée à un Nôkhri2 et a enfanté de lui un fils, celui-ci est un Mamzér. Et si la mère de sa mère était la fille d'un Israélite [mariée] à un Kôhén, elle peut manger la Taroumoh, [mais si elle était] la fille d'un Kôhén mariée[ à un Israélite elle ne peut pas manger la Taroumoh.
ממזר פוסל ומאכיל. כיצד: בת ישראל לכוהן, ובת כוהן לישראל, וילדה ממנו בת, והלכה הבת ונישאת לעבד, או שנישאת לנוכרי, וילדה ממנו בן--הרי זה ממזר. הייתה אם אימו בת ישראל לכוהן, תאכל בתרומה; בת כוהן לישראל, לא תאכל בתרומה

Nous voyons clairement que le fils d'une femme Israélite et d'un homme non Israélite a le statut de Mamzér (« bâtard »), c'est-à-dire, un enfant né d'une relation strictement interdite par la Tôroh, au même titre que l'enfant né de la relation entre un frère et une sœur, ou encore d'un enfant né à la suite d'une relation adultère. C'est parce que la Tôroh a catégoriquement interdit à un Israélite d'épouser une Gôyoh, tout comme elle a interdit à une Israélite d'épouser un Gôy. Par conséquent, tout enfant né de telles relations a le statut de « bâtard », comme cela avait déjà été établi dans la Mishnoh analysée dans l'article suivant.

Il convient de préciser que lorsqu'un enfant a le statut de « bâtard », cela a notamment pour conséquence qu'il aura l'interdiction plus tard d'épouser un Israélite n'étant pas un « bâtard ». En d'autres mots, un enfant « bâtard » désirant se marier à un/une Israélite ne pourra se marier qu'à un/une Israélite soit lui-même un/une « bâtard(e) ». Voilà pourquoi les généalogies étaient scrupuleusement analysées et conservées aux époques du Béth Hammiqdhosh, afin d'éviter toute souillure du peuple d'Israël pouvant naître d'unions illégales.

Notre Mishnoh mentionne une conséquence supplémentaire : si la grand-mère de « bâtard » était une Israélite mariée à un Kôhén, le statut de « bâtard » de son petit-fils ne la disqualifie pas pour consommer la Taroumoh après que son mari Kôhén soit décédé. Mais si la grand-mère était une fille de Kôhén mariée à un Israélite, à cause du statut de Mamzér de son petit-fils (le fils que sa fille a eu avec un Nôkhri ou un esclave), elle est privée du droit de consommer de la Taroumoh.

Nous voyons donc que l'union d'une Israélite à un non Israélite n'est pas une chose tolérée par nos Sages de la Mishnoh et que de telles relations pouvaient porter à conséquence. Même si à présent l'enfant d'une Israélite et d'un non Israélite est automatiquement reconnu comme Israélite/Juif, nous ne pouvons pas affirmer qu'il en fut toujours ainsi. Bien au contraire, il ressort clairement des deux Mishnoyôth (celle mentionnée ici et celle mentionnée dans l'article suivant) que dans les relations autorisées par la Tôroh, c'est-à-dire, lorsque les deux parents sont Israélites (de naissance ou convertis) et que leur union ne va à l'encontre d’aucune interdiction de la Tôroh (par exemple, un Kôhén ne peut pas épouser une divorcée, un Israélite légitime ne peut pas épouser une Israélite bâtarde, ils ne sont pas frère et sœur, il n'y a pas eu d'adultère, etc.), le statut de l'enfant suit le père (il n'est donc pas Israélite parce que sa mère l'est, mais parce que son père l'est). Par contre, lorsque la relation est strictement interdite par la Tôroh mais que le couple se marie quand même et a des enfants, le statut des enfants suit celui de la personne défaillante dans le couple (c'est-à-dire, celui avec lequel l'Israélite avait pourtant l'interdiction de se marier). Un Israélite libre qui se marie avec une esclave, alors que la Tôroh interdit une telle union, ses enfants seront esclaves. Une Israélite qui a une relation avec un Gôy, alors que la Tôroh interdit une telle union, ses enfants seront des « bâtards » et ont ainsi l'interdiction d'épouser des Israélites légitimes, même s'ils sont reconnus comme Israélites).

Il est vrai que de nos jours, de tels enfants ne sont plus traités comme des « bâtards »... Mais la Tôroh de nos Sages dit que ce sont des « bâtards » !

1Les produits (céréales, raisins et olives) revenant aux Kôhanim
2Un terme qui désigne un non Israélite, un étranger