בס״ד
Mishnéh
Tôroh VS Shoulhon ´Oroukh
Cet
article peut être téléchargé ici.
La
récitation du Shama´ VII
Le
Ramba''m זצ״ל
écrit
ceci :
Hilkhôth
Qiryath Shama´ 3:16
|
De
même qu'il est interdit de réciter [le Shama´] en présence
d'excréments ou d'urine tant que l'on ne s'en sera pas éloignés,
ainsi, il est interdit de réciter [le Shama´] en face de la
nudité [d'une personne] tant que l'on n'aura pas détourné le
visage. On ne doit même pas réciter [le Shama´] en face de la
nudité d'un Gôy ou d'un enfant. Même s'il y a une séparation
en verre, étant donné que l'on voit celle-ci, il est défendu de
réciter [le Shama´] tant que l'on n'aura pas détourné le
visage. Tout le corps de la femme est une nudité. C'est pourquoi,
on ne doit pas regarder le corps d'une femme en récitant [le
Shama´], même sa propre femme. Si [même] un téfah1
de son corps est découvert, on ne doit pas réciter [le Shama´]
en face d'elle.
|
כשם
שאסור לקרות כנגד צואה ומימי רגליים,
עד
שירחיק--כך
אסור לקרות כנגד הערווה,
עד
שיחזיר פניו:
אפילו
גוי או קטן,
לא
יקרא כנגד ערוותן.
ואפילו
הייתה מחיצה של זכוכית מפסקת,
הואיל
והוא רואה את הערווה,
אסור
לקרות,
עד
שיחזיר פניו.
וכל
גוף האישה,
ערווה;
לפיכך
לא יסתכל בגוף האישה,
כשהוא
קורא:
ואפילו
אשתו--אם
היה מגולה טפח מגופה,
לא
יקרא כנגדה
|
De
même qu'il est interdit de réciter [le Shama´] en présence
d'excréments ou d'urine tant que l'on ne s'en sera pas éloignés :
Le Ramba''m a traité de l'interdiction de réciter le Shama´ en
présence d'excréments et d'urine dans les Halokhôth 6 à 15 de
ce Chapitre 3 des Hilkhôth Qiryath Shama´. Cette interdiction
est d'origine biblique et la Tôroh donne la raison pour laquelle
il est interdit de prononcer des paroles de sainteté en présence
d'excréments ou d'urine2 :
והיה
מחניך
קדוש
« Et
ton camp sera saint ».
ainsi,
il est interdit de réciter [le Shama´] en face de la nudité
[d'une personne] :
Cette interdiction est basée sur la suite du verset
susmentionné : ולא־יראה
בך ערות דבר
ושב
מאחריך
« Et
Il ne verra point en toi une chose ayant trait à la nudité, car
Il se détournerait alors de derrière toi ».
Tout comme on ne prononce pas de paroles de sainteté en présence
d'excréments ou d'urine, on ne prononce pas de paroles de
sainteté en présence d'une nudité.
tant
que l'on n'aura pas détourné le visage :
Puisque le verset susmentionné ne parle que d'une nudité qui se
voit. C'est le fait de voir la nudité qui est le critère, et non
pas le fait de savoir qu'il y a une nudité dans ses environs.
On
ne doit même pas réciter [le Shama´] en face de la nudité d'un
Gôy :
Comme cela est indiqué dans Barokhôth
25b,
la source de cette Halokhoh.
Le
Tôroh Tamimoh explique que cette interdiction s'applique même
dans le cas de la nudité des peuples primitifs en Afrique, Asie
et Océanie, qui sont nus au quotidien.
ou
d'un enfant :
Le Ramo''`3
זצ״ל
tranche
que jusqu'à trois ans pour une fille et neuf ans pour un garçon,
le Shama´ peut être récité en leur présence s'ils sont nus.
Mais d'autres Pôsqim ne le permettent pas, car le Talmoudh ne
fait pas une telle distinction. Par conséquent, peu importe l'âge
d'un enfant, même un bébé nouveau-né, il est interdit de
réciter le Shama´ en présence de sa nudité.4
Le Méhabbér
זצ״ל
ne
fait pas non plus de différences au niveau de l'âge.5
Même
s'il y a une séparation en verre, étant donné que l'on voit
celle-ci, il est défendu de réciter [le Shama´] tant que l'on
n'aura pas détourné le visage :
Le Talmoudh6
fait la distinction entre des excréments se trouvant derrière
une séparation en verre, situation dans laquelle il est permis de
réciter le Shama´7,
et une nudité derrière une séparation en verre, situation dans
laquelle il est interdit de réciter le Shama´. D'où provient
cette distinction ? Concernant les excréments, la Tôroh
déclare8 :
וכסית
את־צאתך
« Et
tu couvriras tes excréments »,
et une séparation en verre est considérée comme une couverture.
En outre, comme le Ramba''m l'a précisé dans les Halokhôth
précédentes, une séparation physique (c(est-à-dire, s'éloigner
à une certaine distance) suffit pour avoir « couvert »
l'excrément, même s'il est encore visible. Par contre,
concernant la nudité, la Tôroh déclare que l'interdiction se
situe au niveau de la vue : ולא־יראה
בך ערות דבר
ושב
מאחריך
« Et
Il ne verra point en toi une chose ayant trait à la nudité, car
Il se détournerait alors de derrière toi ».
or, la nudité est clairement visible même derrière une
séparation en verre.
Cette
distinction est également faite par le Méhabbér.9
Tout
le corps de la femme est une nudité :
On parle ici de toutes les parties du corps de la femme qui sont
censées être couvertes, et sont donc considérées être une
nudité.
C'est
pourquoi, on ne doit pas regarder le corps d'une femme en récitant
[le Shama´], même sa propre femme :
Si cela est interdit concernant la nudité de sa femme, avec
laquelle il est familier, à combien plus forte raison concernant
la nudité d'une étrangère.
Si
[même] un téfah
de son corps est découvert, on ne doit pas réciter [le Shama´]
en face d'elle :
Le Talmoudh rapporte10 :
« Rov
Yishoq
dit : ''Un téfah
d'une femme est une nudité''. Par rapport à quoi ? Par
rapport au fait de regarder11.
Voici, Rov Shéshath dit que quiconque regarde même le petit
doigt d'une femme, c'est comme s'il avait jeté les regards sur
ses parties les plus intimes. Cela fait plutôt référence à sa
femme et à la récitation du Shama´ ».
Rash''i
זצ״ל
explique
que ce que cette Gamoro` veut nous dire est que lorsque Rov Yishoq
a dit qu'un téfah
d'une femme est une nudité, ce n'était pas pour nous dire qu'il
était interdit de regarder ne serait-ce qu'un téfah
d'une partie du corps d'une femme qui est censée être couverte,
car cela est évident, mais plutôt pour nous enseigner que quand
bien même un homme se retrouverait en présence de sa femme, si
elle a découvert ne serait-ce qu'un téfah
d'une partie de son corps qu'elle est censée couvrir, il lui est
interdit de réciter le Shama´. Il était important de préciser
cette règle, car l'homme pourrait se dire que puisqu'il a
l'habitude de voir sa femme nue ou de la voir les cheveux
découverts à la maison et que c'est sa femme et non une
étrangère, l'interdiction ne s'appliquerait qu'aux autres
femmes, et pas à la sienne. Le Laham Mishnéh explique donc que
si c'est le cas pour sa propre femme, c'est certainement le cas
pour la nudité de toute femme qui ne serait pas son épouse.
|
Le
Méhabbér mentionne aussi dans son Shoulhon ´Oroukh12
tous ces Halokhôth talmudiques rapportées par le Ramba''m. Mais il
ajoute ensuite une règle qui fut très mal interprétée. Il écrit
ceci :
`Ôrah
Hayyim 75:2
|
Il
est interdit de réciter [le Shama´] en face des cheveux d'une
femme qu'elle a l'habitude de couvrir. Mais [en présence de] ceux
des vierges, dont l'habitude est d'avoir la tête sauvage, c'est
permis.
|
שער
של אשה שדרכה לכסותו אסור לקרות כנגדו.
אבל
בתולות שדרכן לילך פרועות הראש מותר
|
Le
terme « vierges » désigne, dans le contexte, les femmes
célibataires. Et beaucoup ont faussement interprété ce passage
comme voulant dire que réciter le Shama´ en présence d'une femme
célibataire n'ayant pas les cheveux couverts était permis. Mais ce
n'est pas du tout ce que dit le Méhabbér. (Voir l'article
suivant où nous avions expliqué ce Pasaq du Shoulhon
´Oroukh.)
Le
Ramba''m poursuit :
Hilkhôth
Qiryath Shama´ 3:17
|
De
même qu'il est interdit de réciter [le Shama´] en face de la
nudité des autres, ainsi, il est interdit de réciter [le Shama´]
en face de sa propre nudité. On ne doit pas réciter [le Shama´]
nu, tant que l'on n'aura pas couvert sa nudité. Si l'on est ceint
d'un vêtement, de peau, ou de toile à sac au niveau des reins13,
bien que le reste du corps14
soit dénudé, il est permis de réciter le Shama´, et c'est à
la condition que son talon ne touche pas sa nudité. Si l'on est
étendu nu sous un drap, on fait une séparation avec le drap en
dessous du cœur, et l'on récite [le Shama´]. Mais il ne faut
pas faire une séparation au niveau du cou et réciter [le
Shama´], car le cœur « voit » alors la nudité, et
cela est considéré comme si l'on récitait [le Shama´] sans
être couvert15.
|
וכשם
שהוא אסור לקרות,
כנגד
ערוות אחרים--כך
הוא אסור לקרות,
כנגד
ערוותו:
לא
יקרא כשהוא ערום,
עד
שיכסה ערוותו.
הייתה
חגורה של בגד או עור או שק על מותניו--אף
על פי ששאר גופו ערום,
מותר
לו לקרות:
והוא,
שלא
יהיה עקבו נוגע בערוותו.
היה
ישן בטליתו,
והוא
ערום--חוצץ
בטליתו מתחת ליבו,
וקורא;
אבל
לא יחוץ מצווארו ויקרא,
מפני
שליבו רואה את הערווה,
ונמצא
כמי שקרא בלא חגור
|
De
même qu'il est interdit de réciter [le Shama´] en face de la
nudité des autres, ainsi, il est interdit de réciter [le Shama´]
en face de sa propre nudité :
C'est basé sur le concept selon lequel son cœur ne doit pas voir
sa nudité. Ce même principe est mentionné au Chapitre 2,
Halokhoh 7, dans le cas de celui qui est allé s'immerger au
Miqwah mais l'heure de la récitation du Shama´ est arrivée
tandis qu'il se trouvait dans les eaux du Miqwah. Le Méhabbér
applique également toutes ces Halokhôth mentionnées ici à la
récitation de n'importe quelle Barokhoh, comme par exemple
lorsque quelqu'un prend son bain tout nu dans une eau transparente
et désire boire quelque chose.16
On
ne doit pas réciter [le Shama´] nu, tant que l'on n'aura pas
couvert sa nudité :
Pour un homme, cela signifie couvrir ses parties génitales.
Si
l'on est ceint d'un vêtement, de peau, ou de toile à sac au
niveau des reins, bien que le reste du corps soit dénudé :
Bien que certaines des parties supérieures du corps doivent
normalement être couvertes, elles ne sont pas considérées au
niveau biblique comme étant une « nudité ». C'est
notamment le cas, par exemple, de la poitrine d'une femme. Bien
qu'elle doive normalement la couvrir en public, la poitrine d'une
femme n'entre pas dans la catégorie d'une « nudité »
en tant que tel, car sa fonction première est de nourrir un
enfant.
Cette
Halokhoh est également mentionnée par le Méhabbér.17
il
est permis de réciter le Shama´, et c'est à la condition que
son talon ne touche pas sa nudité :
C'est-à-dire, lorsqu'il est à genou par terre avec ses pieds
repliés sous lui pour réciter le Shama´. Il est inutile de
préciser que cette permission de réciter le Shama´ avec le haut
du corps dénudé ne s'applique que lorsque qu'il n'est pas
possible de se couvrir le haut du corps convenablement.
Le
Talmoudh18
rapporte une divergence d'opinion quant à savoir si le talon peut
« voir » ou toucher les parties intimes, et fini par
trancher que le talon peut « voir » les parties
intimes, mais pas les toucher. C'est ce que rapporte ici le
Ramba''m. Le Talmoudh conclut en disant que la raison de cette
distinction est que la Tôroh ne fut pas donnée aux anges.
Rash''i l'explique en disant que cela signifie qu'en tant qu'êtres
humains, nous ne pouvons pas maintenir constamment un tel niveau
d'attention élevé, parce que nous avons été créés avec une
nudité physique contre notre gré. Il y a aura toujours un moment
ou un autre où une partie de notre corps sera découvert contre
notre gré. Par conséquent, si au moment de la récitation du
Shama´ nous ne pouvions pas nous couvrir correctement, à partir
du moment où l'on aura couvert au moins le bas du corps et que le
talon ne touche pas les parties génitales lorsqu'on récite le
Shama´ assis par terre, avec les pieds repliés sous nous, il
sera permis de réciter le Shama´.
Rabbénou
`Ashér זצ״ל
(le
Rô`''sh) et Rabbénou Yônoh זצ״ל
expliquent
tous deux qu'en réalité, aucune partie du corps ne peut toucher
les parties génitales durant la récitation du Shama´, et que le
talon ne fut donné par le Talmoudh qu'en guise d'exemple. C'est
également la position adoptée par le Méhabbér,
dans son Shoulhon
´Oroukh19.
Si
l'on est étendu nu sous un drap, on fait une séparation :
Entre le cœur et les parties génitales.
avec
le drap en dessous du cœur, et l'on récite [le Shama´]. Mais il
ne faut pas faire une séparation au niveau du cou et réciter [le
Shama´], car le cœur « voit » alors la nudité, et
cela est considéré comme si l'on récitait [le Shama´] sans
être couvert :
Le Talmoudh rapporte20 :
« Nos
Rabbins ont dit : Si un homme dormait dans son drap et ne
peut sortir sa tête à cause du froid, il enveloppe son drap
autour de son cou pour faire une séparation21
et récite le Shama´. Certains disent autour de son cœur ».
Le
Ramba''m et l'écrasante majorité des Ri`shônim suivent la
deuxième opinion, parce que la première ne prend pas en compte
la règle qui stipule « Son cœur ne doit pas voir sa
nudité ». Ainsi, si quelqu'un dort nu et qu'est arrivée
l'heure de réciter le Shama´, il peut séparer la moitié
supérieure de son corps de la moitié inférieure, et réciter le
Shama´.
|
Qu'en
est-il lorsque deux personnes dorment nues dans le même lit et que
l'heure de la récitation du Shama´ est arrivée ? Le Ramba''m
rapporte ceci :
Hilkhôth
Qiryath Shama´ 3:18
|
Quand
deux personnes sont étendues sous le même drap, chacune d'elles
a l'interdiction de réciter [le Shama´], même si elle se couvre
en dessous du cœur, tant que le drap n'aura pas fait séparation
entre elles de manière à ce que la peau de l'une ne puisse pas
être en contact avec la peau de l'autre au niveau des reins et en
dessous. S'il dort avec son épouse ou avec ses enfants ou des
membres mineurs de sa maisonnée, leur corps est considéré comme
le sien, et il n'en est pas affecté. C'est pourquoi, même si sa
peau est en contact avec eux, il détourne son visage, fait une
séparation en dessous de son cœur, et récite [le Shama´].
|
שניים
שהיו ישנים בטלית אחת--כל
אחד מהן אסור לקרות,
אף
על פי שכיסה מתחת ליבו,
עד
שתהא טלית מפסקת ביניהן,
כדי
שלא ייגע בשר זה בבשר זה ממותניו ולמטה.
ואם
היה ישן עם אשתו,
או
בניו ובני ביתו הקטנים--הרי
גופן כגופו,
ואינו
מרגיש מהן;
לפיכך
אף על פי שבשרו נוגע בהן,
מחזיר
פניו וחוצץ מתחת ליבו,
וקורא
|
Quand
deux personnes sont étendues sous le même drap :
Sans vêtement.
chacune
d'elles a l'interdiction de réciter [le Shama´], même si elle
se couvre en dessous du cœur :
Empêchant ainsi son propre cœur de voir sa propre nudité.
tant
que le drap n'aura pas fait séparation entre elles de manière à
ce que la peau de l'une ne puisse pas être en contact avec la
peau de l'autre :
Le Talmoudh22
rapporte une divergence d'opinion entre Rov Yôséf ז״ל
et
Rov Shamou`él ז״ל
à
ce sujet. Les deux sont d'accord (tout comme le Ramba''m le dira
dans la suite de cette Halokhoh) sur le fait que lorsqu'on dort
dans le même lit avec sa femme, tout ce qu'il suffira de faire
consistera à détourner le visage d'elle afin de pouvoir réciter
le Shama´, quand bien même leurs corps se toucheraient. Mais Rov
Shamou`él est d'avis que cette même Halokhoh s'applique
également lorsqu'on dort avec quelqu'un d'autre que sa femme,
tandis que Rov Yôséf est d'avis que cette permission ne fut
accordée que lorsqu'il s'agit de son épouse uniquement.
Rash''i
explique le raisonnement de Rov Yôséf de la manière suivante :
étant donné que l'homme est habitué à être avec sa femme,
être couché avec elle ne l'empêchera pas d'avoir une Kawwonoh
(concentration) appropriée tout en récitant le Shama´. Par
contre, lorsqu'il est couché avec une personne autre que sa
femme, il doit procéder à une séparation entre son corps et
celui de l'autre personne, par crainte que le contact entre les
deux corps ne le perturbe.
Il
est intéressant de signaler qu'il existe une dispute claire et
évidente entre, d'un côté, les éminents rabbins d'Espagne et
d'Afrique du Nord (le Ri''f זצ״ל,
le Ramba''m et leurs disciples) et, de l'autre côté, les
éminents rabbins d'Allemagne et de France (les Tôsofôth זצ״ל,
le Rô`''sh et leurs disciples), sur cette Halokhoh.
Les
rabbins d'Allemagne et de France tranchent que même lorsqu'on
dort dans le même lit que sa femme, on doit procéder à une
séparation entre les deux corps au moyen du drap avant de réciter
le Shama´. À l'inverse, les rabbins d'Espagne suivent l'opinion
du Ramba''m, et tranchent qu'il n'est nécessaire de procéder à
une séparation des corps que lorsqu'on dort avec quelqu'un
d'autre que son épouse.
Lorsqu'il
y a une divergence entre, d'un côté, les rabbins de France et
d'Allemagne, et de l'autre côté, les rabbins d'Espagne, le
Méhabbér
suit généralement ceux d'Espagne, tandis que le Ramo''` suit
ceux d'Allemagne et de France. Mais dans ce cas-ci, étrangement,
le Méhabbér
préconise de suivre les rabbins de France et d'Allemagne, en
écrivant23 :
אם
היה ישן עם אשתו קורא בחזרת פנים לצד
אחר ואפילו בלא הפסקת טלית משום דחשיבא
כגופו ויש מי שאוסר ונכון לחוש לדבריו
« S'il
dormait avec sa femme, il peut réciter [le Shama´] en détournant
son corps d'elle même sans un tissu faisant séparation entre
leurs peaux, étant donné qu'elle est considérée comme son
propre corps. Il y en qui l'interdisent, et il est approprié de
prendre en compte leurs paroles ».
Ainsi, bien qu'il soit d'avis que la Halokhoh est comme le
Ramba''m, il conseille néanmoins de suivre l'autre opinion.
au
niveau des reins et en dessous :
Parce qu'un contact physique au-dessus de cette partie-là du
corps n'entraînerait pas de mauvaises pensées.
Le
Hofés
Hayyim24
זצ״ל
fait
remarquer, concernant cette Halokhoh, qu'une fois que l'on a
procédé à une séparation entre son corps et celui de l'autre
au moyen du drap, il n'est pas nécessaire d'également détourner
sa tête.
S'il
dort avec son épouse ou avec ses enfants ou des membres mineurs
de sa maisonnée :
L'âge limite de cette permission sera défini dans la Halokhoh
suivante.
leur
corps est considéré comme le sien, et il n'en est pas affecté :
C'est-à-dire, il est familier avec eux et de mauvaises pensées
sont improbables.
C'est
pourquoi, même si sa peau est en contact avec eux, il détourne
son visage :
Le Moghén `Avrohom25
זצ״ל
exige
que l'intégralité du corps soit détournée, et pas uniquement
le visage, de façon à ce que seul l'arrière de son corps les
touche, par crainte qu'il ne soit dérangé par des pensées
sexuelles si l'avant de son corps les touche. Mais une telle
distinction entre l'avant et l'arrière n'est pas faite dans le
Talmoudh ou le Ramba''m.
fait
une séparation en dessous de son cœur :
De façon à ce que son cœur ne voit pas sa propre nudité.
|
Le
Ramba''m a expliqué qu'il était permis de réciter le Shama´ en
détournant le visage, même si le corps de cet homme touchait celui
de sa femme, de ses enfants, et d'autres jeunes membres de sa
maisonnée, car ils sont considérés comme son propre corps. Mais
jusqu'à quel âge considère-t-on ces autres membres de sa maisonnée
comme étant « mineurs » au niveau de cette Halokhoh ?
Il l'explique ainsi :
Hilkhôth
Qiryath Shama´ 3:19
|
Jusqu'à
quel âge sont-ils considérés comme mineurs dans ce contexte ?
Le garçon, jusqu'à ce qu'il ait douze ans, et la fille, onze
ans, et c'est à la condition que leur corps ressemble à celui
des adultes [comme dit le verset26 :]
« tes
seins se sont affermis, tes poils [pubiens] ont poussé ».
À partir de ce moment-là, il ne peut plus réciter [le Shama´]
tant qu'il n'aura pas fait une séparation entre eux avec le drap.
Mais s'il n'y a pas encore : « tes
seins se sont affermis et tes poils ont poussé »,
il peut réciter [le Shama´] en contact avec eux, et n'a pas
besoin de faire une séparation jusqu'à ce que le garçon ait
treize ans et un jour et la fille douze ans et un jour.
|
עד
אימתיי הן קטנים לעניין זה--עד
שיהיה הזכר בן שתים עשרה שנה ויום אחד,
והנקבה
בת אחת עשרה שנה ויום אחד:
והוא
שיהיה תבניתם כתבנית גדולים,
"שדיים
נכונו ושיערך צימח",
ואחר
כך לא יקרא,
עד
שתפסיק טלית ביניהן.
אבל
אם עדיין לא היו "שדיים
נכונו ושיערך צימח",
קורא
עימהן בקירוב בשר ואינו צריך הפסק--עד
שיהיה הזכר בן שלוש עשרה שנה ויום אחד,
והנקבה
בת שתים עשרה שנה ויום אחד
|
Jusqu'à
quel âge sont-ils considérés comme mineurs dans ce contexte :
Le Talmoudh27
pose cette même question et offre trois opinions, dont les deux
premières sont citées au nom de Rov Hisdo`
ז״ל.
La première opinion est qu'une fille est considérée être une
enfant jusqu'à trois ans et un jour, et un garçon jusqu'à neuf
ans et un jour, au niveau de cette Halokhoh. Rash''i explique que
ces âges correspondent au moment où ces enfants sont
théoriquement capables de physqiuement avoir un rapport intime..
Le
garçon, jusqu'à ce qu'il ait douze ans, et la fille, onze ans :
C'est la seconde opinion citée dans le Talmoudh au nom de Rov
Hisdo`.
Rash''i explique que ce sont les âges où commence la puberté,
et à partir desquels les jeunes deviennent physiquement
attirants. Cependant, étant donné que cette seconde opinion ne
se base uniquement que sur l'âge, le Ramba''m poursuit et dit...
et
c'est à la condition que leur corps ressemble à celui des
adultes :
Ceci représente la troisième opinion mentionnée dans le
Talmoudh, qui déclare que la question ne se tranche pas
uniquement sur base de l'âge, mais aussi sur celle de la maturité
physique. Ainsi, le Ramba''m a construit son Pasaq Halokhoh en
combinant les deux dernières opinions mentionnées dans le
Talmoudh. C'est parce que au niveau de la majorité religieuse,
tout ne dépend pas là non plus que de l'âge, mais aussi et
surtout du fait que le jeune affiche des signes de maturité
physique dans le haut et le bas de son corps. Il ne suffit pas
seulement d'avoir treize ou deux ans pour être pleinement adulte
au niveau religieux, contrairement à ce qui est enseigné de nos
jours. (Voir l'article intitulée « La
vérité sur la Bar Miswoh ».)
[comme
dit le verset :] « tes seins se sont affermis, tes
poils [pubiens] ont poussé » :
La Mishnoh28
cite ces deux signes comme étant la preuve de la maturité
physique d'une jeune fille. Le Ramba''m en parle en longueur dans
le Chapitre 2 des Hilkhôth `Ishouth.
À
partir de ce moment-là :
Lorsque les enfants ont au minimum douze ans, si ce sont des
garçons, et onze, si ce sont des filles, et qu'ils ont les signes
de maturité physique.
il
ne peut plus réciter [le Shama´] tant qu'il n'aura pas fait une
séparation entre eux avec le drap :
Comme cela a été expliqué dans la première partie de la
Halokhoh précédente.
Mais
s'il n'y a pas encore : « tes seins se sont affermis et
tes poils ont poussé », il peut réciter [le Shama´] en
contact avec eux, et n'a pas besoin de faire une séparation :
Comme expliqué dans la deuxième partie de la Halokhoh
précédente.
jusqu'à
ce que le garçon ait treize ans et un jour et la fille douze ans
et un jour :
Car à ce moment-là, ils sont considérés comme étant encore
mineurs. Le Rô`''sh cite et soutient la position du Ramba''m. Le
Méhabbér
rapporte également la même position.29
|
1Un
téfah équivaut entre 8 et 9,6 cm.
2Davorim
23:15
3`Ôrah
Hayyim 75:4
4Voir
le Qisour Shoulhon ´Oroukh 5:15
5`Ôrah
Hayyim 75:4
6Barokhôth
25b
7Hilkhôth
Qiryath Shama´ 3:10
8Davorim
23:14
9`Ôrah
Hayyim 75:5 et 76:1-2
10Barokhôth
24b
11C'est-à-dire,
chaque fois qu'une femme expose un téfah de nudité, les
hommes doivent détourner le visage et ne pas regarder
12`Ôrah
Hayyim 75:1-6, et 76:1-2
13Qui
recouvre la partie inférieure du corps
14Au-dessus
15Au
niveau des reins et en dessous
16`Ôrah
Hayyim 74:2
17Ibid.,
74:6
18Barokhôth
25b
19`Ôrah
Hayyim 74:5
20Ibid.,
24b
21Entre
son visage et la partie inférieure de son corps, si il est nu.
22Barokhôth
24a
23`Ôrah
Hayyim 73:2
24Mishnoh
Barouroh 73:2
2573:1
26Yahazq`él
16:7
27Barokhôth
24a
28Niddoh
6:1
29`Ôrah
Hayyim 73:4