lundi 31 août 2015

Nouvelle aberration Harédhi : la lame en argent magique

ב״ה

Nouvelle aberration Harédhi : la lame en argent magique


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Les Harédhim ont toute une collection de pseudo « Saghoulôth » (protections) toutes plus ridicules, étranges, superstitieuses et idolâtres les unes par rapport aux autres, comme les anneaux en argent dotées de pouvoirs, se coucher dans une tombe vide pour rallonger ses jours, consommer des testicules de porc en cas de problèmes de fertilité, et j'en passe. La dernière offre sur le marché de la tromperie et de la bêtise est une publicité d'une page entière sur un couteau en argent qui aurait été « immergé dans la pureté avec le sceau de la Qabboloh ». Cette lame magique aurait apporté « succès et prospérité » à « des milliers de personnes ». Alors que jusqu'à présent cette lame en argent s'était « secrètement transmise entre les Maqqoubbolim », elle est désormais mise à disposition pour le bien du grand public en échange, évidemment, d'un don conséquent à un organisme de charité qui aide les pauvres. (Rien n'est gratuit dans ce monde.) La publicité est apparue dans le dernier numéro du magazine Harédhi « Mishpachah », l'un des plus lus aux États-Unis :


Cette sorcellerie, défendue notamment par l'un des plus grands businessmen de notre génération, à savoir Shalom Aroush (à droite sur la publicité), aurait comme vertu de mériter une année de bonheur, une bonne fortune (donc, de la « chance ») et la Parnosoh.

Pourquoi cette « tradition secrète » n'a été révélée que maintenant ? Pourquoi ont-ils attendu si longtemps pour résoudre une bonne fois pour toute le problème de la pauvreté ? Et s'ils veulent résoudre ce problème, et que cette sorcellerie fonctionne vraiment, ne serait-il pas plus efficace de donner à chaque pauvre son propre couteau magique et kabbalistique en argent ? Où sont les prières, la foi en HaShem ית׳, le fait de se satisfaire de son sort, les enseignements selon lesquels avoir recourt à ces méthodes magiques est interdit, etc. ? Si vous appelez cela du Judaïsme, nous appartenons alors à deux religions différentes !

Ce qui est incroyable, c'est que le magazine « Mishpachah » est trop religieux, trop Harédhi, trop pieux, trop pur, que pour afficher une image de femme dans ses pages, mais n'a aucun problème à diffuser cette bêtise et sorcellerie ! Cette publicité, plus particulièrement à la lumière des récents brouhaha sur les images de femmes, révèle une faiblesse dérangeante dans la société Harédhi. Publier des images de femmes est considéré être si dangereux dans son potentiel d'égarer les gens que chaque image de femme est soit effacée avec des programmes comme Photoshop, soit remplacée par un cadre vide. Mais publier toute sorte de publicité plus stupide et idolâtres les unes que les autres pour prendre l'argent des gens en leur offrant de fausses promesses de salut financier ou marital n'est pas considéré dangereux et ne peut pas être questionné, car approuvé par des « kabbalistes » de premier plan comme Aroush et compagnie !

Comment les personnes qui promeuvent de telles choses et celles qui en usent peuvent-elles se présenter devant HaShem avec sérénité pour Rô`sh Hashonoh ? À Rô`sh Hashonoh, nous proclamerons que nous aspirons aux bonnes œuvres... pas aux épées en argent pour la réussite matérielle, aux bracelets rouges pour se protéger du « mauvais œil », aux testicules de porc pour avoir des enfants, etc. !


HaShem Yishmôr ! HaShem Yarahém !

Comment les rabbins et d'autres ont changé le Judaïsme

ב״ה

Comment les rabbins et d'autres ont changé le Judaïsme

Illustration : Quelques-uns des pseudos « Grands de la Génération »

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Depuis que les hommes et femmes les plus intelligents se sont rendus compte qu'ils avaient des idées qu'ils ne pouvaient partager avec d'autres, mais qu'il fallait absolument qu'ils s'expriment, ils ont appris à mentir.

Des philosophes hautement respectés le faisaient. Le païen grec Platon décrivaient ce qu'ils disaient comme des « nobles mensonges ». Le musulman Ibn Tufayl n'a pas donné de nom aux mensonges, mais a rédigé un livre entièrement consacré à la description des raisons pour lesquelles il est nécessaire de cacher la vérité. Concrètement, bien que les gens pourraient trouver cela très insultant, les philosophes reconnaissent que la vaste majorité des gens ont besoin de se voir enseigner des notions fausses et se faire traiter d'une façon paternaliste par ceux qui sont convaincus de savoir ce qui est mieux pour eux. Le romain Plutarque a caché la vérité dans sa fameuse histoire « Vies Parallèles », et a présenté une version idéalisée des héros des temps anciens « dans l'intention de transmettre des exemples moraux à miter et à éviter ». Ils savaient que les mensonges qu'ils enseignaient aux masses n'étaient pas des faits, mais des enseignements qui permettent de répandre ce qu'ils estimaient être bien et bon.

Comme de nombreux autres philosophes, les rabbins actuels ont menti et continuent de le faire pour diverses raisons. Chacune des raisons qui pourraient être avancées est subjective ; un rabbin pourrait sentir que le mensonge est approprié pour telle raison, tandis qu'un autre pourrait s'y opposer fermement. C'est comme si le rabbin disait : « Je peux mentir si j'estime qu'il convient de le faire et si j'estime qu'il est préférable que la personne croit mon mensonge plutôt qu'il connaisse la vérité ».

Nous pouvons donner une longue liste de rabbins d'antan et d'aujourd'hui qui ont menti à d'autres Juifs pour amener le Judaïsme là où ils désiraient l'amener, pour façonner le Judaïsme à leur propre image et non à celle d'HaShem ית׳ et de nos Sages. Trop de rabbins dans la communauté Orthodoxe réécrivent le passé en cachant et censurant les livres de rabbins et Talmidhé Hakhomim des générations antérieures, même très respectés, qui ne collent pas à leurs points de vue personnels. Ils insistent pour analyser le passé à travers les pratiques et doctrines religieuses du présent, effaçant systématiquement les opinions « libérales » du passé pour obliger les autres à suivre leurs notions personnelles de ce qui est bien, bon, droit et juste. Des organisations telles que Artscroll tordent les interprétations des commentateurs bibliques dans leurs commentaires Artscroll lorsque les opinions de ces commentateurs contredisent leur compréhension. Ces rabbins tournent le dos à ce qui est vrai lorsqu'ils sont convaincus que ce qui a été dit dans le passé pourrait amener des lecteurs à mettre au grand jour leurs mensonges. Ce qui est paradoxal, c'est que ces rabbins qui effectuent de tels changements se considèrent être « traditionnels », voire même « Harédhim » (ceux qui craignent Dieu, ou ceux qui tremblent devant Dieu) ou « ultra-Orthodoxes » ; ce sont des hommes qui condamnent à tout va les changements opérés par les mouvements libéraux (Réformé) et conservatives (Massorti), et pourtant eux non plus ne sont pas à l'aise avec le passé, l'histoire du Judaïsme authentique et ses pratiques, et ressentent le besoin de réécrire ce que les Juifs ont de plus sacré, à savoir ce que la Tôroh et le Judaïsme disent vraiment !

Ils dissimulent la conviction de nombreux rabbins d'antan qui étaient d'avis que certaines parties du Houmosh (cinq livres de la Tôroh) furent rédigées après le décès de Môshah Rabbénou ע״ה. Parmi les illustres rabbins qui soutenaient cette position, citons comme exemple Rabbénou `Avrohom `Ibn ´Azro` זצ״ל ou encore l'illustre piétiste Rabbi Yahoudhoh Hahosidh זצ״ל. Mais ce que ces falsificateurs de la vérité ne veulent pas vous dire, c'est que cette opinion est déjà soutenue et mentionnée dans le Talmoudh lui-même ! En effet, nous lisons ceci1 :

Rébbi Yahôshoua´ bar `Abbo` a dit au nom de Rov Giddal qui a dit au nom de Rov : « Les huit derniers versets contenus dans la Tôroh doivent être lus par une seule personne ».2 L'opinion de qui est-elle suivie ici ? Ce n'est sûrement pas celle de Rébbi Shim´ôn, car il a été enseigné3 : Il est écrit4 « Et Môshah, serviteur d'HaShem, mourut là ». Est-il possible que Môshah, tout en étant vivant, ait écrit « Et Môshah...mourut là » ? « Mais la vérité est que jusqu'à ce moment Môshah écrivit, et à partir de ce moment Yahôshoua´ bin Noun écrivit ». [Ce sont là] les paroles de Rébbi Yahoudhoh ou, d'après d'autres, celles de Rébbi Nahamyoh. Rébbi Shim´ôn lui a dit : « Est-il possible que le Séfar Tôroh soit amputée d'une lettre?N'est-il pas écrit5 : ''Prenez ce livre de la Tôroh et placez-le, etc.'' ?6 Nous devons donc dire que jusqu'à ce moment, le Saint, béni soit-Il, a dicté et Môshah l'a écrit et répété, et à partir de ce moment, le Saint, béni soit-Il, a dicté et Môshah a écrit avec des larmes [dans ses yeux]7, comme cela est dit d'une autre occasion8 : ''Boroukh leur dit : C'est de sa propre bouche qu'il m'a récité toutes ces paroles-là, et moi je les ai écrites sur ce livre avec de l'encre''.9 »
אמר רבי יהושע בר אבא אמר רב גידל אמר רב שמנה פסוקים שבתורה יחיד קורא אותן בבהכ"נ כמאן דלא כר"ש דתניא וימת שם משה עבד יי' אפשר משה חי וכתב וימת שם משה אלא עד כאן כתב משה מכאן ואילך כתב יהושע בן נון דברי רבי יהודה ואמרי לה רבי נחמיה אמר לו ר"ש אפשר ס"ת חסר אות אחת וכתיב לקוח את ספר התורה הזה ושמתם אותו וגו' אלא עד כאן הקב"ה אומר ומשה כותב ואומר מכאן ואילך הקב"ה אומר ומשה כותב בדמע כמה שנאמר להלן ויאמר להם ברוך מפיו יקרא אלי את כל הדברים האלה ואני כותב על הספר בדיו

Nous pouvons donc voir que d'après le Talmoudh, il est une idée tout à fait acceptable d'affirmer que toute la Tôroh fut rédigée par Môshah Rabbénou, à l'exception peut-être des huit derniers versets, dont il est possible de supposer qu'ils furent rédigés par Yahôshoua´ bin Noun ע״ה. En tous les cas, c'est une question qui faisait débat déjà parmi nos Sages et il n'est pas hérétique de pencher d'un côté ou de l'autre. Mais parce que soutenir qu'il est possible que certains versets n'auraient pas été écrits par Môshah Rabbénou est « hérétique » pour certains rabbins d'aujourd'hui, ils censurent totalement cette opinion et la considèrent comme non existante !

Ces rabbins cachent le fait que le Poséq Rabbi Môshah `Issarlès זצ״ל (plus connu sous l'acronyme du « Ramo''` ») a tranché que d'après lui, à notre époque, il était tout à fait permis de consommer le vin des non Juifs. Nous pouvons ne pas être d'accord avec lui, mais nous ne pouvons pas censurer une telle opinion, car comme d'autres avant et après lui, il estimait que l’idolâtrie telle que décrite dans le Talmoudh n'existe plus à nos époques. Le raisonnement est que nos Sages du Talmoudh n'ont interdit le vin des non Juifs qu'en raison du fait qu'en ces temps-là les idolâtres offraient littéralement leurs vins en libation à leurs idoles. Puisque de nos jours la plupart des non Juifs simples ne le font pas lorsqu'ils font du vin, la raison de l'interdiction ne s'applique donc plus avec la plupart des vins des non Juifs. Là encore, c'est une opinion que l'on est en droit de rejeter (ce n'est pas parce qu'on la cite qu'on la soutient), mais elle existe et est basée sur un certain raisonnement. Les Pôsqim n'ont jamais eu peur de soutenir leurs opinions, même quand elles divergeaient de celles d'autres Pôsqim, car contrairement à ce qu'on veut nous faire penser aujourd'hui, le Judaïsme n'est pas monolithique et permet à diverses opinions de coexister ensemble, dès lors qu'elles sont dans les limites de la Halokhoh, qu'elles font appel aux méthodes d'interprétation énoncées par nos Sages et ont un raisonnement sur lequel s'appuyer. Alors que même le Talmoudh ne censure pas les opinions que certains Sages défendaient contre d'autres Sages, mais que l'on acceptait la divergence Lashem Shomayim, aujourd'hui les rabbins censurent ce qui ne les arrange pas par rapport au Judaïsme monolithique qu'eux veulent créer.

Parce qu'eux aiment le rite des Kapporôth, en dépit de toutes les objections qu'il soulève, ils censurent le passage du Shoulhon ´Oroukh dans lequel Rabbi Yôséf Qa`rô זצ״ל s'oppose clairement à ce rite. En effet, voici ce qui est écrit dans le Shoulhon ´Oroukh10 :

Il y a ceux qui ont la coutume de procéder à des Kapporôth la veille de Yôm Kippour, en égorgeant un poulet pour chaque enfant de sexe masculin et en disant dessus des versets. On doit empêcher la coutume.
מה שנוהגים לעשות כפרות בערב יום כיפור, לשחוט תרנגול על כל בן זכר ולומר עליו פסוקים, יש למנוע המנהג

(Pour un article sur les Kapporôth, voir ici.)

Ce qui est ironique et hypocrite est que tous ces rabbins qui vont à l'encontre de ce qui est dit ici dans le Shoulhon ´Oroukh sont également les mêmes qui insistent sur le fait qu' « il faut obéir à tout ce qui est dit dans le Shoulhon ´Oroukh ». Or, il y a d'innombrables lois rapportées dans le Shoulhon ´Oroukh auxquelles ces mêmes rabbins demandent de ne pas se soumettre pour X, Y ou Z raisons ! En réalité, ils ne suivent pas le Shoulhon ´Oroukh, mais ce qui, peu importe la source, soutient leur conception du Judaïsme nouveau qu'ils ont créé ! Ainsi, si ce que dit le Shoulhon ´Oroukh leur convient et peut être utilisé pour soutenir leur point de vue, ils l'acceptent, tandis qu'ils rejettent tout ce qui va à l'encontre de leurs désirs et vision du Judaïsme nouveau et archaïque qu'ils ont mis en place. Puisque dans leur version du Judaïsme les Kapporôth sont une bonne chose, ils vont concevoir toutes les raisons possibles et imaginables pour justifier de ne pas suivre le Shoulhon ´Oroukh. (Cela dit en passant, en tant que talmudiste et Talmidh HaRamba''m, le Shoulhon ´Oroukh n'est pas ma référence, mais le Talmoudh et le Mishnéh Tôroh.) Plusieurs Pôsqim, dès l'origine de cette coutume, l'ont rejeté et décrite comme étant une pratique ressemblant à la sorcellerie ou à certaines pratiques païennes.

Ils ont effacé l'opinion du Rov Hayim de Volozhin זצ״ל qui, en citant nul autre que le Go`ôn de Wilno` זצ״ל, a déclaré que « dans les questions ayant trait à la Halokhoh, on ne doit pas abandonner son jugement indépendant, même si cela signifie s'opposer à une décision du Shoulhon ´Oroukh ». En effet, le Judaïsme n'a jamais été monolithique, et nous n'avons AUCUNE obligation halakhique de suivre les décisionnaires post-talmudiques si on estime, après analyse objective, que leurs décisions ne sont pas conformes au Talmoudh ! Contrairement au mensonge enseigné de nos jours selon quoi on devrait écouter tout ce que disent les rabbins et que le Shoulhon ´Oroukh serait le code halakhique de référence, personne n'a l'obligation de suivre aveuglément les rabbins et encore moins d'obéir à une décision du Shoulhon ´Oroukh que l'on estime aller à l'encontre des principes du Judaïsme authentique et des décisions de nos Sages rapportées et tranchées dans le Talmoudh !

Ils dissimulent la décision prise par l'éminent Pôséq Rabbi Yahi`él Epstein זצ״ל selon qui il est permis d'allumer des lumières électriques à Yôm Tôv, ou encore la démonstration faite par le Rov Shalômôh Zalman Auerbach qu'aucune des raisons avancées pour interdire l'usage de l'électricité à Shabboth n'est halakhique ou ne tient la route.

Ils ont expurgé l'opinion du Rov Samson Raphaël Hirsch זצ״ל selon qui tout le monde ne devait pas consacrer sa vie entière à n'étudier que la Tôroh. Cette pratique que l'on voit chez les Harédhim, consistant à ne pas travailler et passer ses journées à étudier, est une innovation qui ne s'est jamais connue dans les temps passées. Pire encore, c'est même contraire à la Halokhoh telle qu'elle a été tranchée dans le Talmoudh et le Mishnéh Tôroh. En effet, nos Sages ont tranché contre l'avis de Rébbi Shim´ôn ז״ל et disent qu'une vie entièrement consacrée à l'étude et sans profession n'est pas la voie appropriée. Des dizaines de passages talmudiques préviennent contre le fait de ne pas exercer une profession à côté du Limoudh Tôroh. Ces passages sont systématiquement censurés dans les milieux Harédhi qui nous vendent qu'il serait une obligation de passer sa vie à l'étude.

Ils ont effacé le fait que le Go`ôn de Wilno`, l'un des plus grands talmudistes qui soit, a écrit que le fait pour les hommes de couvrir leurs têtes en public n'était qu'un Minhogh et que dans les familles Orthodoxes en Allemagne, les hommes Juifs ne couvraient leurs têtes que lorsqu'ils priaient ou récitaient une bénédiction. Leur campagne d'imposition du couvre-chef pour tous est allée jusqu'à rajouter des couvre-chefs sur les photos du dernier Loubavitcher Rebbe, Ménahém Mendel Schneerson, et de nombreux autres rabbins qui ne portaient pas de couvre-chef à l'université. Là encore, cela n'équivaut pas à défendre le fait de sortir la tête découverte, mais on ne peut nier qu'imposer aux hommes religieux le port du couvre-chef est une innovation qui ne fait pas en elle-même partie du Din requis par la Tôroh. Des hommes parfaitement religieux ne se couvraient pas toujours la tête, et ce n'était pas considéré comme une faute.

Ils cachent le fait que de nombreux rabbins, dont le Ramba''m זצ״ל, demandent de faire des exercices physiques réguliers. Aujourd'hui, les Harédhim nous disent que faire du sport est interdit ! Dans quelle version du Judaïsme ? La leur, mais pas dans le Judaïsme authentique !

Les Harédhim, ainsi que les rabbins qui ont peur d'aller contre eux, ne mentionneront pas les mots « gay », « homosexuel », etc., ou n'utiliseront pas ces mots dans leurs journaux de propagande, tout comme de moins en moins de rabbins n'osent ouvertement condamner les modes de vie déviants et abominables comme l'homosexualité, les abus d'enfants dans les communautés Haredhim, etc., et retireront les photos de femmes, y compris celle d'Hillary Clinton, bien que cela ne soit pas du tout interdit dans la Tôroh et que TOUS les journaux religieux (même Harédhim) des temps passés affichaient sans problème des images de femmes !

Ils ont interdit la republication du livre du Rov Ya´aqôv Emden זצ״ל, qui démontre la supercherie que représente le Zôhar et le fait qu'il ne peut avoir été rédigé par Rébbi Shim´ôn ban Yôho`y !

Ce ne sont là que quelques exemples sur la manière dont les rabbins et d'autres ont changé et continuent à changer la Tôroh immuable ! On aurait pu, évidemment, en ajouter des centaines d'autres. Par exemple, de nombreux rabbins ne révèlent pas que les comportements et normes qu'ils défendent dans leurs sermons ne sont pas enseignés dans la Tôroh. En effet, leurs disciples moutons boivent avidement leurs paroles et ne prennent pas la peine de vérifier ou remettre en question ce qui leur est dit. En outre, lorsque ces rabbins font leurs sermons et les basent sur le « fait » que le « Midhrosh » dit ceci ou cela, les rabbins ne révèlent pas qu'il existe des sortes différentes de Midhroshim, chacun affirmant quelque chose de différent des autres, et que la position qu'ils défendent n'est pas soutenu par d'autres Midhroshim. En fait, affirmer qu' « il est enseigné ceci ou cela dans le Midhrosh » est trompeur, car dire « LE Midhrosh » donne l'impression qu'il n'y a qu'un seul Midhrosh, alors qu'il existe différents ouvrages de rassemblement de Midhroshim, dont beaucoup sont post-talmudiques ! Ce n'est donc pas parce qu'on cite un Midhrosh que cela provient des Midhroshim approuvés et enseignés par nos Sages. Et d'expérience, j'ai pu aussi constater que lorsque les gens sont incapables de produire la moindre source pour justifier ce qu'ils avancent, ils jouent la carte du « Mais c'est enseigné dans la Qabboloh ! ». Comme le Midhrosh, il n'y a pas un seul ouvrage de Qabboloh sur le marché. Donc, de quel livre kabbalistique parlent-ils ? Très souvent, même en regardant dans le Zôhar, on ne trouve pas ces passages qu'enseignerait « la Qabboloh » ! Tout ça parce qu'on fait tellement confiance à ces rabbins que l'on ne prend plus la peine de vérifier leurs propos.

Les gens doivent faire attention à cela, car au final nous avons les dirigeants que nous méritons ! Si les gens sont passifs et laissent tout passer, on continuera à les gaver de mensonges et d'autres doctrines de toute sorte n'ayant rien à voir avec le Judaïsme.

1Manohôth 30a
2Ces versets ne peuvent pas être divisés en deux portions pour être lus par deux personnes (il convient de signaler que la façon de diviser les ´Aliyôth n'était pas déterminée ou fixe dans les temps talmudiques. Chaque personne appelée à la Tôroh devait simplement lire un minimum de trois versets)
3Barokhôth 15a
4Davorim 34:5
5Ibid., 31:26
6Ce verset a été dit avant la mort de Môshah Rabbénou. Si à ce moment-là le Séfar Tôroh n'avait pas été entier et déjà entièrement rédigé, on n'en aurait pas fait référence dans ce verset. Par conséquent, c'est que l'entièreté du livre de la Tôroh a été rédigé par Môshah Rabbénou
7Mais n'a pas répété ces mots, contrairement aux autres fois, à cause de sa douleur
8Yirmayohou 36:18
9Boroukh le Scribe ע״ה, lorsqu'il mit par écrit les Lamentations tel que Yirmayohou Hannovi` ע״ה les lui avait dictées, n'a pas répété les mots à cause de la douleur qu'ils lui causaient

10`Ôrah Hayim 605:1

samedi 15 août 2015

Discussion sur la polygamie et la polyandrie

ב״ה

Discussion sur la polygamie et la polyandrie


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Ce qui suit provient d'une longue discussion que j'ai eu ce Shabboth avec deux connaissances. Certaines informations ont été modifiées pour la bonne compréhension et clarté des sujets en question.

Tout a commencé lorsque H., une de mes connaissances, a fait remarquer que la polygamie pouvait être une réponse à certains problèmes actuels, et a ajouté sur un air humoristique que le problème avec la polygamie était que « seules » quatre épouses maximum étaient autorisées et qu'il faudrait plus.

J'ai donc profité de l'occasion pour clarifier ceci : La Halokhoh n'impose pas de limites aux Israélites qui ont les moyens d'assumer plusieurs épouses. C'est ainsi que Rébbi Tarfôn ז״ל, qui était un Sage de l'ère de la Mishnoh, et qui était un Kôhén très riche, a épousé 800 femmes qui avaient perdu leurs maris à la suite d'une grave famine. En les épousant, elles devenaient, en tant qu'épouses d'un Kôhén, éligibles pour consommer avec lui les dîmes revenant à un Kôhén et sa famille, ce qui les sauva de la famine.1 Par contre, un roi est limité par la Halokhoh à 18 épouses maximum.2

Bien que pour l'Israélite qui n'est pas roi la Halokhoh ne prévoit pas de limites, nos Sages ont conseillé de ne pas en avoir plus de quatre de façon à pouvoir être équitable entre tous les femmes!3 Si un homme a dix femmes et qu'il doit passer chaque nuit avec une femme différente, une femme ne passera la nuit avec son mari que tous les 10 jours, ce qui est trop peu, trop long et peut être frustrant pour la femme, sans oublier le fait que la période de menstruation diminue son accessibilité. Par conséquent, nos Sages ont recommandé de ne pas avoir plus de quatre femmes. Ce n'est pas une loi, mais une recommandation si on ne veut pas frustrer une de ses épouses, ce qui serait alors la transgression de satisfaire les besoins sexuels de sa femme (la Miswoh de ´Ônoh) et un motif valable de divorce pour l'épouse.

Me sachant proche de la communauté Satmar, H. me demanda si ma position sur la polygamie était mon opinion personnelle ou la position officielle de la Hassidouth Satmar. Je lui ai donc répondu ceci : Je ne m'exprime jamais au nom de qui que ce soit ! Les `Ashkanazim interdisent la polygamie, les Safaradhim, les Mizrahim et les Témonim la permettent. Le décret de Rabbénou Gérshôm זצ״ל n'a jamais été accepté par d'autres Juifs que les `Ashkanazim. Ce qu'HaShem ית׳ a clairement permis dans la Tôroh, personne ne peut l'abolir. Deuxièmement, c'était un décret temporaire qui expirait en l'an 5000 (1240 du calendrier grégorien). De ce fait, cela fait 775 ans qu'il n'est plus en vigueur ! Troisièmement, ce décret était limité géographiquement et n'incluait que les Juifs d'Allemagne, ainsi que ceux qui vivaient dans la partie de la France sous contrôle germanique. Il ne concernait donc pas tous les Juifs `Ashkanazim à la base, et c'est pourquoi les autres `Ashkanazim qui n'étaient pas de pays sous contrôle germanique continuèrent à pratiquer la polygamie. Et enfin, ce décret ne liait pas les `Ashkanazim en tant que tels, mais ne s'appliquait que s'il se trouvait dans un pays sous influence germanique. C'est pourquoi les Juifs de l'Empire Germanique qui désiraient continuer à être polygames allaient s'installer en-dehors de l'influence germain.

L'Église de l'Empire Germanique avait passé un décret de mort pour tout Juif étant polygame, d'où le décret de Rabbénou Gérshôm afin d'épargner la vie de ces Juifs ! Contrairement à ce qu'affirment certains aujourd'hui, ce décret n'avait rien à voir avec la prétendue immoralité de la pratique, mais fut promulgué simplement pour sauver des vies. Mais comme il ne pouvait abolir une permission de la Tôroh, Rabbénou Gérshôm a pris soin de limiter ce décret dans le temps et l'espace. Il prévoit en outre même dans ce décret des cas d'exception où le décret ne s'applique pas, car complètement l'interdire aurait été une transgression de retirer des lois à la Tôroh. Par conséquent l'interdit n'était pas absolu. Le décret stipule clairement que dans des cas où la femme ne peut assumer ses devoirs conjugaux avec son mari il peut se prendre une autre épouse. De même, si elle est incapable de lui faire des enfants (au bout de dix ans de mariage), mais qu'il ne veut pas divorcer, il peut se prendre une deuxième épouse.

Personne n'est tenu à ce décret, qui n'a plus aucun sens et est même périmé ! Et toutes les explications données par ceux qui s'y tiennent encore aujourd'hui ne sont que de l'apologétique. En outre, le discours moralisateur qui transpire dans les arguments des opposants à la polygamie juive fait des anciens hommes polygames de la Tôroh des immoraux ne vivant pas selon l'idéal de Dieu. Ça n'a aucun sens.

Comme je l'ai dit, les Safaradhim, les Mizrahim et les Témonim n'ont jamais accepté ce décret, tout comme des `Ashkanazim d'autres pays non germaniques continuaient à pratiquer la polygamie en dépit du décret, puisqu'ils n'étaient pas concernés par lui. Il est faux de prétendre qu'il est universel. Les `Ashkanazim qui s'opposent à la polygamie ou prétendent que ce décret est encore d'application ne représentent pas tous les Juifs !

Sur ce, H. m'a répondu que tout cela faisait réfléchir et qu'il semblait qu'on ne nous servait qu'une seule version. Il était satisfait de toutes ces explications. C'est à ce moment que F., qui jusque là avait gardé le silence, a décidé de rejoindre la discussion et s'est exprimé de la manière suivante : « Est-ce que l'idéal n'est pas de faire comme HaShem à la création ? Dieu a créé un homme avec UNE femme à ses côtés. Si l'homme avait besoin de plusieurs femmes à ses côtés, Il l'aurait fait ainsi. De plus il est écrit : ''C'est pourquoi, l'homme quittera son père et sa mère, s'attachera à SA femme'' et non pas à SES femmes. Il est bien question d'une seule femme. Autres choses : pourquoi une femme qui n'est pas satisfaite des relations sexuelles avec son mari, ou que son mari est satisfait avec une relation par semaine et pas son épouse, ne pourrait avoir plusieurs maris ? Pourquoi ce serait bon dans un sens et pas dans l'autre ? ».

Concernant sa première question (si HaShem a créé l'homme avec une seule femme, ce qui est donc l'idéal de Dieu, pourquoi être polygame et aller ainsi à l'encontre de l'idéal Divin), je lui ai répondu avec une série de questions, donc les principales étaient celles-ci :

  • Pourquoi ne sommes-nous pas tous végétariens et végétaliens puisqu'à la création il était clair que l'être humain ne fut pas autorisé à consommer de la viande, mais des plantes et des légumes ?
  • Pourquoi ne vivons-nous pas tous nus comme les nudistes, puisqu'il est clair qu'à l'origine HaShem nous a créés pour vivre tout nu ?
  • Pourquoi avant le Don de la Tôroh un homme avait le droit d'épouser en même temps une femme et la sœur de celle-ci, mais que depuis que la Tôroh fut donnée cela fut interdit ? Ne pourrions-nous pas faire comme avant ?
  • Pourquoi avant le Don de la Tôroh un homme pouvait très bien épouser sa tante (´Amrom et Yôkhavadh ע״ה, les parents de Môshah Rabbénou ע״ה, étaient neveu et tante), mais que ce fut par la suite interdit avec le Don de la Tôroh ? Sans compter que puisque HaShem ne créa que deux humains au commencement, cela signifie que la race humaine s'est multipliée par des incestes. Selon cette logique de la façon dont les choses étaient au commencement, ne devrions-nous donc pas nous marier ou avoir des rapports avec nos sœurs, nos mères ou nos tantes ?

Je lui ai alors expliqué que la situation à la création ou ce qui prévalait avant le Don de la Tôroh était une chose, et que a réalité après la faute de `Odhom et Hawwoh ע״ה et les lois à observer depuis le Don de la Tôroh en étaient une autre, et qu'on ne pouvait faire comme si ces nouvelles réalités n'existaient pas. Donc, parler de comment c'était à l'origine n'est pas un argument pour prouver que la polygamie est mauvaise ou interdite, puisque HaShem l'a cautionné depuis lors, comme le fait de manger de la viande, etc. Nous devons vivre selon la réalité post-chute de l'homme et selon ce qui nous a été donné depuis le Don de la Tôroh et non pas comme c'était avant la chute ! Cela n'a aucune sens ! Je lui ai fait remarquer que dans la logique de son « argument », il devrait alors encourager les scientifiques fous qui tentent de trouver un moyen de nous faire vivre éternellement ! Si pour lui on doit faire les choses comme c'était avant la chute ou comme c'était au moment de la création, et que l'homme, au moment de la création, était censé vivre éternellement, pourquoi s'opposer à ces recherches scientifiques ? Tout simplement parce que l'idéal de Dieu était peut-être qu'on vive éternellement, mais depuis la chute ce n'est pas le cas et on doit accepter que l'homme doit mourir un jour ! Donc, pareil avec la polygamie. Le fait que l'homme fut créé à l'origine avec une femme n'est pas un argument recevable pour s'opposer à la polygamie, car depuis lors HaShem a permis la polygamie, qui est la réalité avec laquelle nous devons vivre !

Je lui ai alors précisé que personne n'avait dit que la polygamie était permise à n'importe qui et sans conditions. C'est pour cela que la majorité des Juifs ont été monogames, soit parce qu'ils ne voulaient pas plus d'une femme (ce qui est leur droit, puisque la polygamie n'est qu'une permission et non une obligation), soit parce qu'ils n'entraient pas dans les conditions pour avoir plus d'une femme. Il est donc tout autant stupide de faire croire que la polygamie était ou est une norme pratiquée par tous ou la majorité des Juifs que d'interdire une chose qu'HaShem Lui-même a permise. Si c'était si mauvais, Il n'aurait pas eu peur de dire noir sur blanc que c'était interdit !

Je lui ai alors demandé s'il oserait faire la morale aux Patriarches ע״ה, à Dowidh Hammalakh ע״ה et tous les éminents personnages du TaNa''Kh qui étaient polygames ? Je lui ai rappelé que lorsque Dowidh Hammalakh, qui avait pourtant déjà 6 femmes, a commis l'adultère avec l'épouse d'un autre, pourquoi HaShem, s'Il considérait que la polygamie était si mal, a-t-Il dit à Dowidh Hammalakh par l'intermédiaire du prophète Nothon ע״ה les paroles suivantes4 : ואתנה לך את-בית אדניך, ואת-נשי אדניך בחיקך, ואתנה לך, את-בית ישראל ויהודה; ואם-מעט--ואספה לך, כהנה וכהנה. מדוע בזית את-דבר יהוה, לעשות הרע בעינו (בעיני), את אוריה החתי הכית בחרב, ואת-אשתו לקחת לך לאשה « Je t'ai donné la maison de ton maître, J'ai mis dans tes bras les femmes de ton maître, Je t'ai établi chef de la maison d'Israël et de Juda; et si c'était trop peu, Je t'en aurais encore ajouté tant et plus. Pourquoi donc as-tu méprisé la parole de `Adhônoy et fait ce qu'il lui déplaît? Tu as fait périr par le glaive `Ouriyoh le Héthéen et pris sa femme pour épouse ». Je lui ai donc fait remarquer qu'il affirmait qu'à la création on parlait d'UNE FEMME, mais pourtant ici HaShem dit qu'Il a mis dans les bras de Dowidh Hammalakh LES FEMMES (pluriel) de So`oul Hammalakh ע״ה à la mort de ce dernier ! Et Il ajoute que si tout cela ne lui suffisait pas, Il lui aurait accordé davantage de richesses, de pouvoir et DE FEMMES ! En effet, en tant que roi, il avait droit à dix-huit épouses maximum, et n'en avait « que » six!Je lui ai alors demandé s'il allait contester et faire la morale à HaShem et Lui dire que c'est tordu d'être polygame.

Je lui ai cité un autre passage comme preuve qu'HaShem ne voit pas la polygamie d'une manière négative contrairement à lui. Le prophète Yasha´yohou ע״ה donne une prophétie de la fin des temps dans laquelle il dit5 : והחזיקו שבע נשים באיש אחד, ביום ההוא לאמר, לחמנו נאכל, ושמלתנו נלבש: רק, יקרא שמך עלינו--אסף, חרפתנו « En ce jour, sept femmes s'attacheront à un seul homme et lui diront: "Nous voulons subvenir nous-mêmes à notre nourriture et pourvoir à nos vêtements, donne-nous seulement ton nom, mets fin à notre déshonneur." ». Bizarre comme prophétie pour un Dieu qui voit d'un mauvais œil la polygamie, n'est-ce pas ?

J'ai poursuivi en lui rappelant que le même prophète Yasha yohou a écrit que les pensées d'HaShem n'étaient pas les nôtres et que Ses voies n'étaient pas les nôtres. Ce n'est pas parce qu'on pense mal d'une chose qu'il faut faire croire qu'HaShem a la même pensée ! Sinon c'est de l'humanisme !

Il a exprimé le fait qu'il avait parfaitement compris tout cela et l'acceptait. Je suis alors passé à sa seconde remarque (celle concernant le fait qu'il faudrait permettre la polyandrie si la polygamie était permise, car il n'y aurait aucune raison de permettre à un homme d'avoir plusieurs épouses, tout en interdisant à une femme d'avoir plusieurs maris). J'ai commencé par lui poser la question suivante : Si une femme porte une jupe ou une robe, pourquoi nous, en tant qu'hommes, ne pouvons-nous pas en faire de même, ou aussi nous maquiller comme le font les femmes ? Pourquoi cette discrimination homme-femme ? Ne serait-il pas mieux que nous fassions tout pareil ? Pourquoi est-il permis à un homme d'être rabbin mais pas à une femme de l'être (à moins d'aller chez les Libéraux, où on prône l'égalitarisme) ? Je lui ai alors fait remarquer qu'il n'y avait aucune logique à permettre quelque chose à un sexe simplement parce qu'elle était permise à l'autre sexe. Puis, j'ai répondu plus concrètement à sa question de la façon suivante :

Un homme ayant plusieurs épouses, on sait que tous les enfants sont les siens. Mais si une femme a quatre maris et a des rapports avec chacun d'eux, par exemple un par soir, comment sait-on qui est le père des enfants ? Je lui ai fait remarquer l'importance qu'accorde la Tôroh sur le fait de connaître sa lignée, et lui ai donné l'exemple suivant : si Miryom est mariée avec Yôséf, de la tribu de Yahoudhoh qui en plus est un descendant de Dowidh Hammalakh, mais qu'elle est aussi mariée en même temps avec Shim´ôn, disons de la tribu de Binyomin, comment sait-on que son fils, que l'on va appeler Léwi, est de l'un ou l'autre ? Comment sait-on s'il a droit ou pas au trône de Dowidh ou pas, ou s'il a droit ou pas à la part des Benjaminites ?

L'héritage matériel, financier et territorial se transmet par le père, ainsi que l'affiliation tribale. La polyandrie pose des problèmes parce qu'on ne peut jamais être certain de qui est le père, même si on saura à coup sûr qui est la mère. Or, avec la polygamie, l'identité des deux parents est toujours connue (j'écarte la possibilité de l'adultère, puisque même dans les relations monogames, l'identité des enfants est toujours connue à coup sûr, sauf cas d'adultère caché. Donc, en règle générale, dans les relations polygames et monogames, l'identité des parents est toujours quasiment certaines).

Je lui ai alors dit qu'à moins qu'il soit Libéral ou féministe, il est censé savoir que c'est l'homme qui est le chef de maison et pas la femme. Dans un cas de polyandrie, c'est la femme qui occuperait du coup cette place. La femme est créée pour être la « receveuse » (le vagin, qui est intérieur, est justement dessiné pour indiquer cela, sans compter que la femme porte l'œuf), tandis qu'un homme est créé pour être le « donneur » (son pénis, qui est un organe extérieur, est justement dessiné pour indiquer cela, sans compter que l'homme donne le sperme). Et cela est d'autant plus vrai dans le mariage, et l'homme a donc l'obligation de donner et d'être celui qui s'occupe de sa ou ses épouses. Une femme ayant deux maris donnerait l'impression d'être dans une situation d'une « receveuse » en position dominante qui décide qui peut « donner » et à qui elle veut « se donner », ce qui serait une distorsion des règles, comparable à l'interdiction pour une femme de porter des vêtements d'hommes et vice-versa.

Je lui ai en plus e cela que s'il estimait que le fait que la société a changé rend ces règles caduques, je ne pouvais rien faire si ce n'est rappeler que la Tôroh reste éternelle et que ses idéaux et enseignements restent d’application pour toujours, que ce n'est pas à la Tôroh de s'adapter à la société mais à la société de s'incliner devant la Tôroh, la seule religion Divine.

Enfin, la polyandrie, à l'inverse de la polygamie, est clairement définie comme un adultère. En effet, il est écrit6 : ואל-אשת, עמיתך--לא-תתן שכבתך, לזרע: לטמאה-בה « Ne t'unis point avec l'épouse de ton prochain, tu te souillerais avec elle ». Or, si une femme est mariée à deux hommes, les deux commettent l'adultère en ayant des rapports avec elle, puisqu’elle est par rapport à chacun de ses maris la femme de son prochain ! Et cela est répété dans Wayyiqro` 20:10, où on lit ceci : ואיש, אשר ינאף את-אשת איש, אשר ינאף, את-אשת רעהו--מות-יומת הנאף, והנאפת « Si un homme commet un adultère avec la femme d'un autre homme, avec la femme de son prochain, l'homme et la femme adultères doivent être mis à mort ». Or, le fait que la Tôroh ne dise jamais cela de l'homme qui a plusieurs épouses démontre très clairement que la polygamie n'est pas de l'adultère, tandis que la polyandrie l'est !

Il a là encore exprimé son approbation et c'est ainsi qu'a pris fin notre très long échange.

1Tôsafto`, Kathoubbôth 5:1
2Talmoudh, Sanhédhrin 21b
3Yavomôth 44b
42 Shamou`él 12:8-9
5Yasha´yohou 4:1

6Wayyiqro` 18:20

jeudi 13 août 2015

Le livre de `Iyôv soutient-il la doctrine de la réincarnation ?

ב״ה

Le livre de `Iyôv soutient-il la doctrine de la réincarnation ?


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Question :

Que pense les rav (chlitta) des chapitres 33:29-30 du sefer Iyyove qui soutiendraient la théorie de la réincarnation ?

Réponse :

La doctrine de la réincarnation est née des Kabbalistes au 13ème siècle. Avant cela, bien qu'une petite poignée de gens y croyaient à l'époque des Ga`ônim, ils n'y croyaient pas sur base de preuves textuelles mais pour d'autres raisons, car il n'y a aucune trace de réincarnation dans nos textes, que ce soit le TaNa''Kh ou le Talmoudh ! C'est seulement depuis l'ère des Kabbalistes, avec le Ramba''n זצ״ל en tête, que certains passages commencèrent à être interprétés comme se référant à la réincarnation. Les passages de `Iyôv 33:29-30 sont un cas d'école de passages ayant toujours été compris dans un sens bien particulier et sans équivoque par tous, mais qui depuis l'ère des kabbalistes reçurent un tout autre sens que l'on considère comme allant de soi. De ce fait, la vraie question à se poser est : comment ces passages étaient-ils interprétés du temps de nos Sages et les générations pré-kabbalistiques ?

Avant de répondre à la question, reproduisons ces versets bibliques :

`Iyôv 33:29-30
Voyez, tout cela, Dieu le fait deux ou trois fois en faveur de l'homme, pour ramener son âme des bords de l'abîme, et l'éclairer de la lumière des vivants.
הן-כל-אלה, יפעל-אל-- פעמים שלוש עם-גבר להשיב נפשו, מני-שחת-- לאור, באור החיים

Le Ramba''n fut le tout premier à voir dans ses versets une preuve de la doctrine de la réincarnation. Mais ce ne fut jamais le sens qu'ont eu ces versets avant lui. Voici ce que nous lisons dans le Talmoudh Bavli :

Yômo` 86b
Il a été enseigné : Rébbi Yôsé bar Yahoudhoh dit : « Si un homme commet une transgression, la première fois on lui pardonne, la deuxième fois on lui pardonne, la troisième fois on lui pardonne, la quatrième fois on ne lui pardonne pas, car il est dit1 : ''Ainsi parle HaShem : pour trois péchés d'Israël, et à cause du quatrième, Je ne renverserai pas [Mon décret]'', et il est dit [aussi]2 : ''Voyez, tout cela, Dieu le fait deux ou trois fois en faveur de l'homme''. Bien. À quoi sert le ''et il est dit [aussi]'' On aurait pu penser que cela ne s'applique qu'à une communauté, mais pas à un individu3 ; c'est pourquoi, viens entendre [le verset supplémentaire] : ''Voyez, tout cela, Dieu le fait deux ou trois en faveur de l'homme''. »4
תניא רבי יוסי בר יהודה אומר אדם עובר עבירה פעם ראשונה מוחלין לו שניה מוחלין לו שלישית מוחלין לו רביעית אין מוחלין לו שנאמר כה אמר ה' על שלשה פשעי ישראל ועל ארבעה לא אשיבנו (ונאמר) [ואומר] הן כל אלה יפעל אל פעמים שלש עם גבר מאי ואומר וכי תימא הני מילי בציבור אבל ביחיד לא תא שמע הן כל אלה יפעל אל פעמים שלש עם גבר

Ces versets de `Iyôv n'ont absolument rien à voir avec la réincarnation mais le nombre de fois que l'on est pardonné pour avoir commis le même péché à plusieurs reprises. Notez d'ailleurs que les versets ne disent pas qu'HaShem ית׳ ramène l'homme de la mort mais « du bord de l’abîme », ce qui signifie que l'homme n'y est pas tombé, juste qu'il est sur le point d'y tomber. On ne parle pas d'un homme qui est mort, mais d'un homme sur le point de tomber dans l’abîme, sur le point de s’enfoncer, sur le point d'atteindre le point de non retour. Par amour et miséricorde, HaShem nous pardonne maximum trois fois les péchés les plus graves. Si ce péché grave est commis une quatrième fois, c'est le point de non retour où Il nous laisse nous enfoncer et mourir dans notre péché, tout comme Il n'a pas pardonné la quatrième fois que les Israélites s'étaient collectivement adonnés à l’idolâtrie et les a donc laissé s'enfoncer ou périr dans leurs fautes, sans plus aucune possibilité de pardon.

Nos Sages s'appuient en outre sur des passages du TaNa''Kh qui démontrent qu'HaShem considère comme morts les gens qui vivent dans le péché comme une routine de vie. Bien qu'ils soient physiquement vivants, ils sont spirituellement morts. Voilà pourquoi celui qui est pardonné de ses péchés péchés graves et ne les commet pas une quatrième fois est considéré comme ayant joui de la lumière des vivants, car se repentir du péché pour ne plus le commettre est une renaissance spirituelle. C'est aussi simple que cela. C'est également de cette façon que sont interprétés ces versets dans le Talmoudh Yarousholmi5.

Voilà pourquoi, en commentant ces versets de `Iyôv, Rash''i זצ״ל écrit ceci :

Deux ou trois fois : Il le châtie pour ses iniquités par sa maladie [dont il est atteint] afin de ne pas le détruire, mais s'il Le provoque davantage, il doit s'inquiéter du Géhinnom ou de la mort, car il est dit : « et à cause du quatrième, Je ne renverserai pas [Mon décret] ».
פעמים שלש - מייסרו על עונותיו בחליו שלא להשחיתו ואם יותר יכעיס לפניו ידאג מן גיהנם ומן המיתה שנאמר ועל ארבעה לא אשיבנו

Rash''i ne fait que confirmer tout ce qui a été dit plus haut dans le Talmoudh ! HaShem nous punit par des plaies, comme la maladie, des malheurs, etc., les deux ou trois premières fois que l'on commet un péché grave. Mais à partir de la quatrième fois, il est possible qu'Il ne pardonne plus et nous condamne à la mort ou au Géhinnom ! Et c'est également de cette manière que ces versets sont expliqués par le Ramba''m זצ״ל et tous ceux qui ont précédé l'ère des Kabbalistes, qui commence à partir du 13ème siècle. Donc, rien à voir avec la réincarnation soutenue et développée par le Ramba''n !

En outre, tous les versets de ce chapitre 33 de `Iyôv qui précèdent les versets 29 et 30 démontrent par eux-mêmes que le thème de ce chapitre est le pardon des péchés de l'homme. Il est très facile d'isoler des versets de leur contexte environnants et leur faire dire ce qu'ils ne disent pas !

Cela doit nous servir de leçon sur l'attitude à adopter vis-à-vis des enseignements et doctrines défendus dans tout milieu, mouvement religieux ou communauté post-talmudique. Nous ne devons pas croire quelque chose sur la seule base qu'un éminent rabbin ou un Rebbe a défendu cette position, ni sur la base qu'un très grand nombre de Juifs soutiennent cette position. Ce qui doit compter pour nous est ce que dit la Tôroh et comment nos Sages de mémoire bénie ont interprété et expliqué la chose. La Qabboloh n'a pas toujours fait partie du Judaïsme, tout comme le Hassidisme n'a pas toujours fait partie du Judaïsme. Le premier est un mouvement né à partir du 13ème siècle, tandis que le deuxième est un mouvement né à partir du 18ème siècle. De ce fait, ils contiennent forcément des faussetés, des inexactitudes philosophiques et doctrinales quelques part, ainsi que des innovations. Ce qui est bien et vrai dans ces courants du Judaïsme doit être accepté, mais ce qui n'est pas conforme à la Tôroh ou aux enseignements de nos Sages de mémoire bénie doit être rejeté, même si cela vient d'éminents hommes comme le Ramba''n, le Ba´al Shém Tôv ou encore Rabbi Nahmon de Breslev.

Nous ne sommes pas des suiveurs d'hommes mais des suiveurs d'HaShem

Concluons en rappelant que la doctrine de la réincarnation n'a pas toujours fait partie de la Qabboloh. En effet, parmi les premiers kabbalistes, beaucoup rejetaient la doctrine de la réincarnation. Aucun texte traditionnel n'avait jamais soutenu la véracité d'une telle doctrine avant le Ramba''n. Par conséquent, plusieurs kabbalistes la rejetèrent.

1´Omôs 2:6
2`Iyôv 33:29
3Le premier verset cité parle de péchés collectifs du peuple d'Israël. On pourrait donc penser que ce principe consistant à être pardonné pas plus de trois fois ne s'appliquait que pour les péchés de la collectivité et non pour les péchés individuels
4C'est-à-dire que le même principe s'applique également pour les péchés individuels
5Sanhédhrin 10:1