mercredi 7 septembre 2016

La Paroshoh avec le Ramba''m : Parashath Shôphtim

ב״ה

La Paroshoh avec le Ramba''m

Parashath Shôphtim


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La dernière partie de la Parashath Shôphtim nous introduit au rituel appelé עֶגְלָה עֲרוּפָה « ´aghloh ´arouphoh » (rupture [de la nuque] d'une génisse), qu'une communauté a l'obligation d'accomplir lorsque le corps d'une personne assassinée est découvert sans que l'on ne sache qui est le tueur. Les dirigeants religieux de la ville la plus proche du site de la scène du crime doivent briser la nuque d'un veau dans une zone inhabitée de la ville et laver leurs mains au-dessus de la carcasse. Ils font ensuite une déclaration par laquelle ils se déchargent de toute responsabilité pour le crime, et les Kôhanim assistant à la cérémonie élèvent une prière dans laquelle ils demandent à HaShem ית׳ le pardon au nom de tout le peuple d'Israël.

Le Ramba''m ז״ל, dans son Guide des Égarés, offre l'explication suivante quant à la raison cachée de ce rituel1 :

La nature bienfaisance de la loi relative à la ´aghloh ´arouphoh est évidente, car c'est la ville qui est la plus proche de la personne assassinée qui apporte la génisse, et dans la plupart des cas le meurtrier vient de cet endroit. Les Anciens du lieu invoquent Dieu comme témoin, d'après l'interprétation de nos Sages, afin d'attester qu'ils ont toujours gardé les routes en bon état, les ont protégées, et ont toujours orienté toute personne qui demandait son chemin ; ainsi, la victime n'a pas été tuée parce qu'ils furent négligents dans ces dispositions générales, et ils ne savent pas qui l'a tuée. La règle veut que l'investigation, la procession des Anciens, les mesures mises en place, et l'apport de la génisse, finissent par faire parler les gens, et en rendant l'événement public le meurtrier pourrait être retrouvé, et celui qui le connaît, ou a entendu parler de lui, ou est remonté à lui par un quelconque indice, finira par nommer le meurtrier...

Il est bien connu qu'il est un acte de grande impiété et de culpabilité de la part de celui qui connaît le meurtrier de garder le silence à son sujet, tandis que les Anciens invoquent Dieu comme témoin du fait qu'ils ne connaissent rien du meurtrier...

D'après le Ramba''m, l'objectif caché derrière le rituel de la ´aghloh ´arouphoh est de trouver le coupable. Étant donné que les Anciens déclareront devant HaShem qu'en tant que représentants de la ville ils n'ont aucune responsabilité dans ce crime, quiconque doté d'informations s'avancera certainement et les partagera avec les autorités religieuses. Et en général, la procédure même, qui est publique, génère un intérêt, de la curiosité et des conversations, ce qui augmente les chances de retrouver le meurtrier. En d'autres mots, plus un événement est public et réalisé de façon solennelle, plus les chances que les langues se délient augmentent.

La Tôroh déclare qu'à travers ce rituel2 : וְנִכַּפֵּר לָהֶם, הַדָּם « le sang [de la victime] leur sera expié ». D'ailleurs, dans son Mishnéh Tôroh, le Ramba''m conclut ainsi son exposition des lois relatives à la ´aghloh ´arouphoh3 : וְהַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא מְכַפֵּר עַל הַדָּם, שֶׁנֶּאֱמָר: וְנִכַּפֵּר לָהֶם, הַדָּם « Et le Saint, béni soit-Il, fait expiation concernant le sang [de la victime], ainsi qu'il est dit : ''Et le sang [de la victime] leur sera expié''. » À première vue, il semble donc que ce rituel n'a pas pour but de simplement assister les autorités dans leur investigation du crime, mais également pour l'obtention d'une expiation de tout le peuple en raison de ce crime. Étant donné que le meurtrier n'a pas été retrouvé et puni pour son crime, une certaine autre forme d'expiation est nécessaire, et pour cette raison, il semblerait que la Tôroh ait exigé de procéder à ce rituel.

Tout cela nous transmet une leçon fondamentale, alors que nous sommes entrés dans le mois sacré de `aloul, qui nous prépare aux fêtes du mois de Tishri. Nous obtenons une expiation par rapport à nos mauvais actes pas simplement en suppliant HaShem au moyen de prières déchirantes, de paroles sincères sorties tout droit du cœur et de larmes de remords, mais aussi, et surtout, en faisant des efforts sincères pour corriger nos maux spirituels, en prenant des initiatives concrètes pour améliorer notre comportement et nos Middôth, et en faisant les pas nécessaires pour trouver et éliminer le « criminel » qui se trouve à l'intérieur de nous.

Et alors, comme dans le cas de la ´aghloh ´arouphoh, lorsqu'HaShem aura vu nos efforts, nos tentatives de trouver le « criminel » en nous et l'éliminer, quand bien même nous n'aurions pas totalement éliminé le « criminel » en nous, Il sera miséricordieux pour nous pardonner.

1Môréh Navoukhim, Volume 3, Chapitre 40
2Davorim 21:8

3Hilkôth Rôséah Oushamirath Naphash 9:4