jeudi 22 octobre 2015

Le combat du Go`ôn de Wilno` contre l'hérésie hassidique

ב״ה

Le combat du Go`ôn de Wilno` contre l'hérésie hassidique


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Le hassidisme fut établi comme un nouveau mouvement religieux dans les années 1750. Il fut considéré avec une grande suspicion par les מתנגדים « Mithnaghdim » (littéralement, « les opposants » ; ceux qui s'opposaient au hassidisme), qui voyait en lui une déviation de l'étude intellectuelle et rationnelle du Judaïsme, ainsi que ses pratiques, préférant plutôt les eaux troubles du « spiritualisme » ésotérique qui mettait beaucoup l'accent sur les danses et les chants, ainsi que les émotions. Ce qui posait également problème pour les rabbins s'opposant aux Hasidhim était leur redéfinition du statut des rabbins, qu'ils firent passer d'érudits en Tôroh et juges légaux à une sorte d'êtres spirituels servant d’intermédiaires entre l'homme et Dieu.

Le grand talmudiste Rabbi `éliyohou ban Shalômôh Zalman ז״ל, plus connu sous son surnom du « Go`ôn de Wilno` » (littéralement, « le génie de Vilnius »), mena la fronde contre les Hasidhim, émettant un décret d'excommunication (Hérém) à leur encontre, en 1772.

Voici le Hérém en question :


Parmi « les milliers de leurs voies méprisables », le Go`ôn de Wilno` souleva les points suivants dans ce Hérém :

  • Le hassidisme est un mouvement récent qui est déviant et n'est en rien connecté à la religion de nos ancêtres ;
  • Le hassidisme est littéralement une secte de gens suspects (le Go`ôn de Wilno` fait ici un jeu de mots entre חשודים « Hashoudhim », qui signifie « suspects », et חסידים « Hasidhim », qui signifie « pieux ». Comme vous pouvez le voir, les deux mots s'écrivent quasiment la même manière en Hébreu, en sachant que la lettre ש pouvait aussi se prononcer comme un « s ») ;
  • Les Hasidhim se séparent des autres Juifs et s'isolent dans leurs propres groupes ;
  • Leurs lois sont différentes de n'importe quelle autre communauté juive ;
  • Ils ont changé les formulations et les rites de la prière ;
  • Ils crient également pendant la prière des Shamônah ´asréh des lettres de ´avôdhoh Zoroh (idolâtrie), et se comportent [durant la prière] avec obscénité et folie, et disent que leurs pensées visitent tous les mondes (le Go`ôn de Wilno` parle ici de la pratique hassidique consistant à faire des combinaisons avec les lettres des noms de Dieu qui sont censées permettre aux prières de traverser les quatre mondes spirituels dont parle la pseudo Qabboloh. Quant aux obscénités et folies dont ils font preuve pendant la prière, le Go`ôn de Wilno` parle de leur pratique consistant à se balancer et s'agiter dans tous les sens à l'excès, à crier même pendant la prière, alors que la Halokhoh stipule que prier à voix haute les Shamônah ´asréh équivaut à de la ´avôdhoh Zoroh, comme les faux prophètes de Ba´al qui hurlaient et s'agitaient quand ils priaient leur faux dieu. Il se réfère aussi à la pratique de bon nombre de Hasidhim de faire les clowns pendant l'office, de permettre à des gens ivres de diriger la prière, etc.) ;
  • Ils annulent entièrement l'étude de la Tôroh (le Go`ôn de Wilno` se réfère ici au fait que contrairement à tous les autres Juifs où l'étude de la Tôroh tournait principalement, voire exclusivement, autour de l'étude du Talmoudh, les Hasidhim étudiaient leurs propres textes et interprétations, négligeant l'étude des textes classiques du Judaïsme) ;
  • Leurs bouches fonctionnent constamment, sauf pour étudier, et jamais pour condamner les péchés qu'ils commettent, etc.

(Quiconque observe et analyse objectivement le mouvement hassidique aujourd'hui reconnaîtra que non seulement ces points restent d'actualité, mais qu'en plus les choses se sont empirées dans ces milieux-là.)

Le Hérém se poursuit en disant : « C'est pourquoi, les dirigeants de notre peuple doivent se vêtir du manteau du zèle, du zèle pour HaShem Savo`ôth, afin de détruire, annihiler, et prononce sur eux des excommunications et des malédictions ». Ensuite, le Hérém rappelle que les Hasidhim ont déjà été « déracinés » de Vilnius (c'est la raison pour laquelle les opposants au hassidisme finirent par être appelés ליטאים « Lita`im », c'est-à-dire les Lituaniens, car la Lituanie fut le pays d'Europe de l'Est où les Hasidhim ne purent pas s'implanter tout le temps où le Go`ôn de Wilno` fut en vie), avec l'aide de Dieu, et « tout comme nous les avons déracinés d'ici, puissent-ils être déracinés de tous les lieux, qu'ils ne soient plus jamais remémorés, ou pris en compte ou en considération. Et que toute trace que l'on retrouverait d'eux doit être déracinée, afin qu'aucune racine ne soit laissée dans la terre », ajoutant que cette dispersion des Hasidhim « est pour le bien du monde ». Le Hérém se conclut par les noms de tous les rabbins signataires.

Ce premier Hérém contre les Hasidhim fut lu à voix haute et en public à l'été 1772 en Lituanie et en Galicie. Les Hasidhim et leurs rabbins furent complètement retranchés du peuple d'Israël, c'est-à-dire considérés comme des idolâtres. Leurs viandes furent déclarées treif. Un Juif pieux avait l'interdiction de fraterniser avec eux, de se marier avec eux ou donner l'un de ses enfants en mariage à un Hosidh. Les enfants Hasidhim étaient considérés comme des non Juifs. Le Hérém s'étendait même jusqu'à leurs défunts, qui étaient considérés comme des « carcasses » et ne pouvaient être enterrés dans des cimetières juifs.

Neuf ans plus tard, il fut renouvelé lors de la Grande Foire de Zelva (Grodno, en Pologne), en Août-Septembre 1781. L'excommunication à Zelva, tel que cela est écrit dans la déclaration officielle, fut lue publiquement lors d'une assemblée géante et en présence des « Anciens et Patriarches ». Elle fut signée par « des citoyens éminents et riches, les dirigeants et les Anciens » des communautés juives, et évidemment, par les rabbins. Le Hérém déclare ceci :

Que le terrible [décret d']excommunication énoncé par Yahôshoua´ bin Noun, l'excommunication qui est décrite dans le livre [intitulé] « Kol Bô », et toutes les excommunications, damnations, interdictions, et toutes les malédictions de la Sainte Tôroh, s'abattent sur leurs têtes1 et sur quiconque désobéit au décret suivant ! Personne ne doit se lier d'amitié avec eux, ni les assister, ni se tenir dans leurs quatre `amôth ; mais plus que tout, personne ne doit même poser les regards sur l'Impie, le Grand Prêtre de leur Secte2, qui sert un faux dieu...

Que nos provinces, proches ou éloignées, respecte cette déclaration qui a été faite en présence de toute la communauté et ses membres saints et éminents. Le Grand Rabbin, qui dirige tous les villages juifs, a ordonné de sonner du Shôfor, pour faire connaître au loin la gravité de cette déclaration, et elle sera respectée dans tous les villages juifs sous son autorité, et que personne ne se rende de notre communauté jusqu'au lieu des Sectes des Hasidhim, [qui ne sont que] des ignorants et des damnés, de façon à ne pas se joindre à leur impureté.

Et quiconque n'obéira à ce décret, qu'il soit maudit, damné, expulsé, excommunié et ostracisé de la communauté et de ce monde et du Monde-à-Venir ; et que ne reste pas même un nom ou une trace d'eux dans la communauté sacrée d'Israël.

Les citoyens influents et les rabbins qui n'avaient pas signé le Hérém original le firent quelques jours plus tard. La Foire dura très longtemps et quasiment chaque jour il y avait de nouvelles déclarations contre les Hasidhim. C'est ainsi que le 20 `aloul 1781, le Rov de Brisq prononça un Hérém qui était plus sévère encore que les précédents.

Dans sa très longue déclaration d'excommunication des Hasidhim, nous trouvons entre autres choses ceci :

Y a-t-il même eu un malheur semblable à ce qui nous arrive à cause de ces gens indignes et irresponsables, la Secte des Hasidhim ? Que leurs noms soient déracinés de la terre ! Le traître trahit, le voleur vole, et plus grande est la destruction qu'un homme inflige à la structure de la religion, plus il est loué. Une plaie, une éruption de maux, s'est répandue à travers les murs d'Israël. Une bande de gens mauvais et pécheurs s'est levée pour falsifier Dieu et Sa Tôroh ; c'est une horde, une Secte des Hasidhim. Que leurs âmes et esprits soient affligés pour s'être séparés de toutes les Tribus d'Israël et entrer dans l'hérésie.

Excommuniés, ostracisés et détruits soient tous ceux qui mangent à la table, qui utilisent les ustensiles impurs en terre cuite, en bois ou en pierre de ces âmes pécheresses. Que quiconque ait la crainte de Dieu dans son cœur ceigne ses reins comme un guerrier et aille livrer bataille par toutes sortes d'armes... et les maudisse par des malédictions appropriées, jusqu'à ce que la main de Dieu vienne à notre aide... Nous donnons aux dirigeants des communautés sacrées le droit d'organiser des rassemblements et d'attaquer, d'exposer et d'éradiquer, de détruire et déraciner l'esprit et les biens [des Hasidhim]...

Et effectivement, les Hasidhim furent chassés, traqués, envoyés en exil, et même souvent dénoncés aux autorités locales pour être jetés en prison.

L'excommunication des Hasidhim ne fut jamais officiellement levée et fut même renouvelé à plusieurs reprises, bien qu'il ne soit plus appliqué aujourd'hui par la majorité des communautés.

Après qu'un imposteur se soit fait passer pour le fils du Go`ôn de Wilno` et affirmé que son « père » avait changé d'avis sur sa perception négative de la Hasidhouth, le Go`ôn de Wilno` publia une lettre en 1796 niant tout changement d'avis de sa part. Ce qui est « drôle », c'est que la plupart des Hasidhim d'aujourd'hui avancent encore l'argument selon lequel le propre fils du Go`ôn de Wilno` aurait attesté que les Hasidhim n'étaient plus des hérétiques à ses yeux ! Les Hasidhim ont toujours menti, ils mentent encore aujourd'hui, et ils continueront à mentir dans de nombreux domaines pour de longues années encore !

Après que l'authenticité de la lettre fut remise en question par les Hasidhim (cette technique est encore utilisée jusqu'à nos jours. Chaque fois qu'un éminent rabbin fait publier une lettre énonçant une règle ou une décision qui déplaît, ceux qui ne veulent pas s'y soumettre avance l'argument d'une falsification de la lettre), le Go`ôn de Wilno` publié en 1797 une nouvelle lettre détaillant ses problèmes avec le mouvement hassidique. La lettre circula très largement dans les communautés juives et fut publiée l'année suivante dans le livre du Moggidh de Slutsker, et à de nombreuses reprises depuis lors. Au milieu de la liste des accusations contre les Hasidhim, le Go`ôn de Wilno` écrit ceci dans un Hébreu rabbinique fleuri :

Ô, comment la génération a levé les yeux et prononcé les paroles suivantes en regardant en haut3 : « Ceci est ton dieu, Yisro`él »4, chaque arbre et chaque pierre. Ils dévoilent dans la Tôroh des choses contraires à la Halokhoh contenue dans le verset5 : « Béni soit la gloire d'HaShem de Son lieu »6, et dans le verset7 : « Et Tu les maintiens tous en vie »8. Malheur aux mauvais bergers qui se trouvent parmi eux, car sont fabriqués de leurs cœurs des lois nouvelles et des enseignements nouveaux, et [malheur] aux disciples ivres qui viennent après eux. Le nom des Cieux est profané par leur intermédiaire.
דור מה רמו עניו, ומילין לצד עלאה מללו: אלה אלקיך ישראל, כל עץ וכל אבן, ומגלים פנים בתורה שלא כהלכה בפסוק: ברוך כבוד ה׳ ממקומו, ובפסוק: ואתה מחיה את כולם. הוי על הרום הרעים שבהם שבדו מלבם משפט חדש ואולפין חדת, ושתו תלמידים הבאים אחריהם, ושם שמים מתחלל על ידיהם

Pour ceux qui n'auraient pas compris, ce sont des accusations graves d'hérésie et d’idolâtrie. En citant ces trois versets et en les appliquant aux Hasidhim, le Go`ôn de Wilno` désirait souligner l'une des grandes déviances de la Hasidhouth : la croyance dans la notion de panenthéisme, selon laquelle Dieu est présent en toute chose, même dans les objets inanimés. Ils voyaient Dieu dans chaque arbre, pierre, herbe, etc. C'est au nom d'une telle doctrine que beaucoup peuvent s'abstenir de marcher sur de l'herbe afin de ne pas détruire ou nuire à la divinité se trouvant dans ces choses.

Les Hasidhim d'aujourd'hui publient de nombreux articles et commentaires pour démontrer qu'ils ne croient pas dans le panenthéisme, et que cette accusation fut une invention des Mithnaghdim. Là encore, pure mensonge ! Premièrement, le Tanya`, qui fut le premier livre à expliquer chaque point de la doctrine hassidique (en cela, c'est la « Bible de la Hasidhouth », et il est étudié dans la quasi totalité des communautés hassidiques, de Satmar à Breslev, en passant par Loubavitch et d'autres), et rédigé par Rabbi Shné`our Zalman de Lyiadi, fondateur de la branche hassidique Habad, parle à trois reprises à au moins deux reprises9 de la croyance des Hasidhim dans le panenthéisme, et déforme l'interprétation des versets de Nahamyoh 9:6 et Yahazqé`l 3:12 afin qu'ils collent à la doctrine panenthéiste, d'où le fait que ce sont précisément ces versets-là que le Go`ôn de Wilno` cite plus haut.

Deuxièmement, dans une lettre non datée rendue publique pour la première fois en 1857, Rabbi Shné`our Zalman de Lyiadi lui-même explique son désaccord théologique avec le Go`ôn de Wilno` qui refusa toujours de le recevoir pour un entretien. Ceci est tiré de sa lettre :

On a entendu que personne en Lituanie ne sera assez arrogant que pour ne pas se soumettre à la position du Go`ôn et Pieux [de Wilno`] et dire ouvertement qu'il avait tort. [Cela n'est possible] que dans les pays lointains comme la Turquie, l'Italie, la majorité de l'Allemagne et la Pologne majeure ou mineure. C'est ce que je désire10, et plus particulièrement dans les sujets relatifs à la foi, car d'après ce que l'on entend de ces pays de la part de ses disciples, c'est ce que le Go`ôn et Pieux pensait du Liqqouté `amorim11 et [d'autres livres] qui lui ressemblent. Ils disent explicitement qu'il faut comprendre littéralement « Il remplit tous les mondes et il n'y a point de lieu vide de Lui ». Aux yeux du Go`ôn et du Pieux c'est de la totale hérésie de dire que Dieu existe littéralement dans les choses mondaines et basses... [À ces yeux,] ces paroles ont le sens profond que la Providence Divine remplit le monde12, etc.

Si seulement je pouvais le trouver et plaider ma cause devant lui pour retirer toutes les accusations philosophiques qui, d'après ses disciples, émanent de l'étude de Dieu qu'il fait avec son intellect humain. J'ai reçu de mes maîtres des réponses concluantes à toutes ses paroles.
ולפי הנשמע אין במדינות ליטא מי שירום לבבו שלא לבטל דעתו מפני דעת הגאון החסיד ולאמר בפה מלא אין בפיהו נכונה ח״ו, כ״א במדינות הרחוקות כתוגרמא ואיטלייא ורוב אשכנז ופולין גדול וקטן. ובזאת חפצתי באמת, ובפרט בענין האמונה אשר לפי הנשמע במדינותינו מתלמידיו אשר זאת תפיסת הגאון החסיד על ס׳ ליקוטי אמרים ודומיו, אשר מפורש בהם פי׳ ממלא כל עלמין ולית אתר פנוי מיניה כפשוטו ממש, ובעיני כבודו היא אפיקורסות גמורה לאמר שהוא ית׳ נמצא ממש בדברים שפלים ותחתונים ממש, ולפי מכתב מעלתם ע״ז נשרף הספר הידוע, ובפירוש מאמרים הנזכרים יש להם דרך נסתרה ונפלאה, ומלא כל הארץ כבודו היינו השגחה וכו׳. ומי יתן ידעתיו ואמצאהו ואערכה לפניו משפטינו להסיר מעלינו כל תלונותיו וטענותיו הפילוסופיות אשר הלך בעקבותיהם לפי דברי תלמידיו הנ״ל לחקור אלקות בשכל אנושי, וכאשר קבלתי מרבותי נ״ע תשובה נצחת על כל דבריו

Rabbi Shné`our Zalman de Lyiadi poursuit en basant ses opinions hérétiques sur le `ari et le Zôhar. Il affirme également que le Go`ôn de Wilno` était dans l'erreur concernant ces choses car il ne croyait pas que toute la Qabboloh révélée par le `ari provenait des études nocturnes que le `ari prétendait avoir avec le prophète `éliyohou ז״ל, et que le Go`ôn de Wilno` était d'avis que ce que le `ari enseignait émanait de son propre esprit et était donc sujet au rejet, en d'autres mots, que les enseignements kabbalistiques du `ari n'étaient pas d'origines Divines.

Nous voyons donc que Rabbi Shné`our Zalman de Lyiadi reconnaît que les Hasidhim croient bien en la doctrine du panenthéisme, et tente de s'en justifier en citant le `ari et le Zôhar, qui enseignent effectivement l'hérésie du panenthéisme. Il poursuit sa lettre en se décrivant comme le défenseur de la tradition, et le Go`ôn de Wilno` comme un théologien innovant qui tente de déterminer par lui-même la nature de Dieu. (Ce qui est faux, puisque le panenthéisme fut condamnée par d'éminents rabbins bien des siècles avant le Go`ôn de Wilno , tout comme la doctrine de la réincarnation et d'autres supercheries kabbalistiques.)

Ainsi, lorsque les Hasidhim vous disent que le panenthéisme ne fait pas partie de leurs croyances, ils mentent. Et en fait, de mes propres yeux, à plusieurs reprises, j'ai vu des Hasidhim mentir ou éluder certaines questions portant sur certaines de leurs doctrines étranges. Ne faîtes pas confiance aux Hasidhim quant il s'agit d'expliquer leurs hérésies.

Une autre accusation lancée contre les Hasidhim étaient leur faculté à justifier tous leurs péchés, et principalement ceux de leurs Rébbé`im, sous prétexte de la sainteté. En d'autres mots, un péché commis par un être élevé comme un Rébbé est en fait une Miswoh, car lorsqu'un Rébbé accomplit quelque chose, il y a toujours une bonne raison à cela, peu importe qu'avec nos yeux on a l'impression que c'est un péché. En réalité, c'était un argument déjà employé par la secte des Sabbatéens, qui autorisait les orgies et toutes sortes de péchés sexuels comme l'homosexualité afin de hâter la venue du Messie ! Étant donné que certains textes parlent qu'avant la venue du Messie le mal abondera, ainsi que la perversité, etc., sous prétexte de vouloir faire venir le Messie plus vite, les Sabbatéens s'adonnaient à toutes sortes de vices et péchés. Les Hasidhim ne sont pas allés jusque là, mais se sont inspirés de bon nombre d'enseignements des Sabbatéens, même s'ils le nient, et permettent de nombreuses choses interdites sous prétextes de bonnes intentions. En fait, l'une des raisons de l'excommunication des Hasidhim était justement que cette secte partageait de nombreux points communs avec celle des Sabbatéens.

Quand vous questionnez les Hasidhim sur les raisons de leur excommunication par le Go`ôn de Wilno`, ils vous répondent vaguement que l'excommunication ne portait pas sur des points doctrinaux, mais parce que les Hasidhim refusaient de se soumettre aux autorités locales, ou d'autres explications bidons du même genre. D'autres ne répondront pas à la question, mais raconteront la célèbre fable selon laquelle son propre fils aurait témoigné qu'il avait changé d'avis donc il n'est pas important de connaître les raisons de l'excommunication (on me l'a faite à moi aussi, et à une époque j'y croyais dur comme fer). En fait, ces réponses vagues ont pour unique objectif que les gens ne se rendent pas compte de l'hérésie et idolâtrie qui imprègnent la Hasidhouth, car en y regardant de plus près, les Hasidhim continuent encore à s'adonner à la grosse majorité des pratiques et doctrines pour lesquelles ils furent excommuniés.

L'une des raisons pour lesquelles les Mithnaghdim et les Hasidhim cessèrent de se combattre est qu'après la mort du Go`ôn de Wilno`, les deux mouvements durent faire face à un ennemi commun, qui faisait d'énormes ravages au sein des communautés juives : la Haskoloh (le penchant juif du Mouvement des Lumières, qui est l'ancêtre du mouvement sioniste). Mais ils sont encore des hérétiques, et il n'y a aucune raison de les considérer autrement aujourd'hui. N'oublions pas que ces décrets d’excommunication ne furent jamais révoqués, même s'ils ne sont plus appliqués par la majorité.

(Je précise que la Hasidhouth n'est qu'une branche au sein du harédisme. Par conséquent, tous les Harédhim ne sont pas concernés par ce qui vient d'être dit. En effet, il y a des Harédhim non hassidiques, et ils ne croient pas dans le panenthéisme et d'autres hérésies hassidiques comme par exemple la doctrine du Saddiq, bien qu'ils aient aussi leurs propres erreurs distinctes de celles des Hasidhim.)

1En référence aux Hasidhim
2C'est-à-dire le Rébbé hassidique
3Shamôth 32:8
4Ce sont les paroles prononcés par les Israélites lorsqu'ils ont fabriqué le Veau d'Or. Ils le dirent pour leur idole, tout en faisant semblant que les paroles étaient adressées à HaShem. Le Go`ôn de Wilno` les applique aux Hasidhim, et nous comprendrons pourquoi
5Yahazqé`l 3:12
6Qui indique qu'HaShem n'est pas dans ce monde, qui ne peut contenir Son essence
7Nahamyoh 9:6
8Qui indique que la vie de toute chose dépend d'HaShem uniquement. Nous comprendrons pourquoi le Go`ôn cite ces versets particulièrement dans son accusation contre les Hasidhim
9Tanya`, Yihoudh Wa`amounoh Chapitres 1 et 2
10C'est-à-dire qu'il désire que les gens en Lituanie ne se soumettent plus au Go`ôn de Wilno` et lui disent qu'il avait tort d'excommunier les Hasidhim
11L'autre nom du Tanya`
12En réalité, c'est effectivement là le sens de tels versets et déclarations