mercredi 30 décembre 2015

La durée d'efficacité d'une bénédiction

ב״ה

La durée d'efficacité d'une bénédiction


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La question suivante m'a été envoyée :

Si vous avez faim et vous servez dans le réfrigérateur un fruit, du fromage, de la viande, ou peu importe, puis, quelques minutes après avoir mangé, vous vous dîtes « J'en prendrais bien encore ! », une nouvelle bénédiction sera-t-elle nécessaire ?

C'est une excellente question qui demande de se pencher sur le temps d'efficacité d'une bénédiction.

En elle-même, une bénédiction n'a aucune « date de péremption », pour ainsi dire. Théoriquement, vous pourriez commencer votre journée en faisant la bénédiction de ֶהַכָּל « Shahakkol » sur une boisson et continuer à consommer des aliments « Shahakkol » toute la journée sans refaire une nouvelle bénédiction. Mais au niveau pratique, c'est quasiment jamais faisable. La raison à cela est que dès l'instant où vous décidez que vous avez terminé de manger (ou boire), votre bénédiction perd son effet, et vous devrez alors refaire une bénédiction avant de manger à nouveau.

La décision d'arrêter de manger est appelée הֶסַּח הַדַּעַת « Hassah Hadda´ath » (littéralement, « retrait de la conscience »). Bien que prendre une décision consciente de s'arrêter de manger soit du Hassah Hadda´ath, ce n'est pas la seule façon de le faire. Certaines actions et interruptions qui génèrent un Hassah Hadda´ath automatique mettent fin à l'efficacité d'une bénédiction. Nous allons en rapporter quelques-unes.

  • Faire une Barokhoh `aharônoh

La forme la plus évidente de rupture de l'efficacité d'une bénédiction consiste à réciter une Barokhoh `aharônoh (la bénédiction à faire après consommation, et qui dépendra de l'aliment en question). Une fois que cette bénédiction aura été récitée, c'est une affirmation claire que vous avez terminé de manger ; de ce fait, si vous comptez manger ou boire à nouveau, une nouvelle bénédiction avant consommation devra être faite.

  • Intention de mettre fin au repas

Un Hassah Hadda´ath se produit également dès l'instant où vous accomplissez un acte qui précède généralement une Barokhoh `aharônoh. Par exemple, si vous aviez mangé avec vos doigts et les avez salis, et que vous les avez lavés afin de pouvoir réciter la Birkath Hammozôn, cela indique que vous avez décidé de mettre fin au repas. Le Talmoudh fournit un autre exemple : en Palestine, avant le repas, il était de coutume de défaire sa ceinture, et la resserrer juste avant de commencer la Birkath Hammozôn. Là aussi, cela marquait une décision d'arrêter de manger. Dans ces cas-là, il faudra refaire une bénédiction si on compte manger ou boire à nouveau.

  • Dormir

Si vous vous êtes assoupi en plein milieu du repas, ce n'est pas considéré du Hassah Hadda´ath, et vous pourrez reprendre votre repas sans devoir refaire une bénédiction en vous réveillant.

Par contre, si vous aviez consciemment décidé d'aller faire une sieste, c'est du Hassah Hadda´ath, et quand vous vous réveillerez une nouvelle bénédiction sera nécessaire avant de manger ou reprendre votre repas.

Notez la différence entre ce cas-ci et ceux rapportés dans les deux précédents points, où il faudra non seulement faire une Barokhoh `aharônoh, mais également une nouvelle Barokhoh Ri`shônoh (bénédiction avant consommation) avant de manger à nouveau, tandis qu'ici, juste une nouvelle Barokhoh Ri`shônoh suffira avant de pouvoir manger ou reprendre son repas.

Ainsi, pour répondre à la question, à moins d'avoir pris la décision consciente d'arrêter de manger, ou d'avoir fait une Barokhoh `aharônoh, ou d'avoir marqué par un acte précédant généralement la récitation d'une Barokhoh `aharônoh son intention d'arrêter de manger, ou d'être allé dormir, une nouvelle bénédiction ne sera pas nécessaire lorsque vous retournerez au réfrigérateur vous resservir votre fruit, fromage, viande, ou quelque autre aliment identique à ce que vous aviez précédemment consommé.


Nous en dirons davantage dans un autre article, Dieu voulant !