samedi 2 janvier 2016

Exposer les fausses notions : Les femmes et la lecture publique de la Tôroh

ב״ה

Exposer les fausses notions

Les femmes et la lecture publique de la Tôroh


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  1. Introduction

Il est communément soutenu que les femmes ont l'interdiction, non seulement de recevoir une ´aliyoh à la Tôroh, mais également d'en faire la lecture à la synagogue. Cet article sera donc une sorte de continuité par rapport au sujet traité dans le précédent article intitulé « Exposer les fausses notions : Mahisoh – Séparation à la Synagogue ».

Comme toujours, nous allons tenter de traiter de cette question le plus sérieusement et objectivement possible, sur la seule base des sources authentiques et non sur celle de nos idées préconçues. Signalons également, avant de commencer (car je vois déjà venir d'ici l'argument), que ce qui est fait chez les Réformés et les Conservatives n'est d'aucune pertinence lorsqu'on traite un sujet purement d'un point de vue halakhique. Tout comme nous n'avons pas à prendre en considération ce que font les Gôyim dasn leurs religions et n'avons rien à voir avec eux, nous ne devons également pas prendre en considérations ces Juifs qui ont débarrassé leurs nuques du joug de la Tôroh et des Miswôth. En d'autres mots, le simple fait qu'une certaine pratique aurait cours dans certains milieux hérétiques n'est pas une raison pour la rejeter lorsqu'il s'avère qu'elle tire sa source dans les textes authentiques du Judaïsme. Comme l'ont dit nos Sages, on ne tire pas de preuves de la pratique des fous !

  1. Sources d'origine

Il est tranché ceci dans le Talmoudh1 :

Nos rabbins ont enseigné : « Tous peuvent compter dans le quorum de sept, même un mineur, et même une femme ». Mais les Sages ont dit : « Une femme ne doit pas lire dans la Tôroh en raison de l'honneur de la communauté ».
ת"ר הכל עולין למנין שבעה ואפילו קטן ואפילו אשה אבל אמרו חכמים אשה לא תקרא בתורה מפני כבוד צבור

Cette Barayatho` du Talmoudh est rapportée dans la Tôsafto` (qui est une œuvre qui précède la Gamoro`, et vient juste après la Mishnoh), mais d'une manière quelque peu différente2 :

Tous peuvent compter dans le quorum de sept, même une femme, même un mineur. On ne fait pas venir une femme pour lire en public.
הכל עולין למנין שבעה אפילו אשה אפילו קטן אין מביאין את האשה לקרות ברבים

Ces deux passages sont le point de départ de toute discussion relative au fait de savoir si une femme peut ou pas recevoir une ´aliyoh à la Tôroh le Shabboth et lire, et nous verrons plus tard comment ils étaient compris et expliqués par les Ri`shônim, bien des siècles avant que l'Orthodoxie ne décide de réformer le Judaïsme pour combattre les mouvements Réformés et des Lumières.

  1. Pour l'honneur de la communauté

Comme nous l'avons vu plus haut, la raison invoquée dans le Talmoudh pour ne pas faire lire la Tôroh par une femme à la synagogue est la préservation de l'honneur de la communauté. Qu'est-ce que cela signifie ?

Dans les temps bibliques et talmudiques, la personne qui recevait une ´aliyoh à la Tôroh était celle qui devait lire la portion pour laquelle elle avait été appelée, contrairement à la pratique actuelle consistant à tout faire lire par une seule personne. (Les Témonim et Talmidhé HaRamba''m ont conservé la pratique ancestrale.) Nos Sages nous disent que bien qu'il n'y ait techniquement rien de mal à ce qu'une femme lise publiquement la Tôroh, étant donné que ce sont les hommes qui ont reçu la Miswoh de la maîtriser et sont donc censés savoir comment la réciter (la Tôroh ne se lit pas, mais se chante avec des notes particulières appelées נְגִינוֹת « Naghinôth », טְעָמִים « Ta´omim » ou טַעֲמֵי הַמִּקְרָא « Ta´amé Hammiqro` »), en appelant une femme à la Tôroh nous sommes en train d'affirmer qu'il n'y a là, dans cette assemblée, aucun homme capable de correctement lire la Tôroh, alors que c'est avant tout leur Miswoh, et voilà une femme qui, elle n'en a pas la Miswoh, a néanmoins fait l'effort d'apprendre et maîtrise la lecture de la Tôroh. Cela montre à quel point cette assemblée est basse au niveau de l'observance des Miswôth et maîtrise de la récitation de la Tôroh. Par conséquent, les Sages ont dit que c'est un déshonneur pour cette assemblée. Nous reviendrons sur ce point plus tard.

  1. Si les femmes sont exemptes de l'étude de la Tôroh, comment peuvent-elles réciter la bénédiction et la lire ?

Une question naturelle se pose : si les femmes sont exemptes de l'étude de la Tôroh, comment se fait-il qu'elles pourraient théoriquement être appelées à la Tôroh, réciter la bénédiction qui précède la lecture et lire ensuite dans la Tôroh, alors que la règle veut que lorsqu'une femme est exempte d'une Miswoh elle peut l'accomplir si elle le désire, mais sans réciter la bénédiction, et qu'un autre principe stipule que l'on ne peut être exempté de son devoir que par quelqu'un qui est astreint au même degré d'accomplissement de la Miswoh ?

Cette question est basée sur une supposition erronée qui serait que l'obligation de lire la Tôroh en public serait liée à celle de l'étude de la Tôroh, alors qu'il s'agit de deux obligations totalement distinctes visant des objectifs différents.

Il est bien établi que la lecture publique de la Tôroh est une obligation communautaire et non personnelle. C'est la raison pour laquelle un Minyon de dix hommes a l'obligation d'offrir à la communauté une lecture publique de la Tôroh les Lundis, Jeudis, Shabbothôth et Yomim Tôvim de toute l'année, mais l'individu n'a pas l'obligation de la lire (ce qui est différent de l'étudier). L'approche dominante des Ri`shônim, bien qu'elle soit généralement attribuée au Ramba''n3 ז״ל, est que la lecture de la Tôroh en public sert uniquement à ce que la communauté puisse avoir l'occasion d'écouter la Tôroh. Mais sans un Minyon, un individu n'en a pas l'obligation de la lire. Comme cela a été dit, ce n'est pas que l'approche du Ramba''n, mais de l'écrasante majorité des Ri`shônim, parmi lesquels le Mé`iri4 ז״ל, le Ra''n5, ou encore le Ro`''sh ז״ל. Cela est également sous-entendu par le Ramba''m ז״ל qui, dans son Mishnéh Tôroh, expose les Halokhôth relatives à la lecture publique de la Tôroh dans le Chapitre 12 des Hilkôth Tafilloh Ouvirakhath Kôhanim (lois relatives à la prière et à la bénédiction sacerdotale), seulement après avoir décrit dans les dix premiers chapitres les règles de la prière, puis au Chapitre 11 celles sur la construction et l’entretien d'une synagogue. Cette organisation démontre que le Ramba''m considère également la lecture publique de la Tôroh comme étant une obligation communautaire tournant autour de la vie religieuse dans la synagogue. Le Go`ôn de Wilno` ז״ל accepta lui aussi cette approche des Ri`shônim.6

S'il n'y a donc pas d'obligation personnelle de lire la Tôroh avec les Ta´omim, une femme est par conséquent éligible pour la lire en faveur d'hommes, tout comme un enfant. D'où la raison pour laquelle il a été dit dans notre Barayatho` : הכל עולין למנין שבעה ואפילו קטן ואפילו אשה « Tous peuvent compter dans le quorum de sept, même un mineur, et même une femme ». Si la lecture publique de la Tôroh était liée à l'obligation de l'étude de la Tôroh, les hommes n'auraient jamais pu se faire acquitter, même théoriquement, par une femme ou un mineur. Mais le fait qu'une femme soit exempte de la Miswoh de l'étude de la Tôroh n'a rien à voir ici, puisque la lecture publique de la Tôroh est une Miswoh communautaire qui n'incombe pas à l'individu.

C'est précisément parce que la Miswoh de la lecture publique de la Tôroh n'est pas liée à celle de l'étudier que celui qui reçoit une ´aliyoh à la Tôroh ne récite pas la bénédiction de l'étude de la Tôroh (לַעֲסוֹק בְּדִבְרֵי תוֹרָה « La´asôq Badhivré Thôroh – de nous occuper dans les paroles de la Tôroh »), mais celle de אֲשֶׁר בָּֽחַר בָּֽנוּ « `ashar Bohar Bonou – Qui nous a choisis ». Ainsi, les Ga`ônim7, Rabbénou Ta''m8 ז״ל, le Sama''g9 ז״ל, le Ravyo''h10 ז״ל, le ôr Zaroua´11 ז״ל, le Ro`''sh12, le Mé`iri13, Rabbénou Ya´aqôv ban `oshér14 ז״ל, Rabbénou Dowidh abboudarhom15 ז״ל, et Rabbi Yôséf Qa`rô16 ז״ל comprennent tous cela comme voulant dire que la bénédiction faite avant la lecture de la Tôroh n'est pas une Birkath Hammiswoh (bénédiction qui précède l'accomplissement d'une Miswoh) associée au Talmoudh Tôroh (étude de la Tôroh), mais fut exigée simplement pour embellir la lecture publique de la Tôroh.

Tout cela fut magistralement bien résumé par le Ro`''sh, qui explique au nom de Rabbénou Ta''m la raison pour laquelle les mineurs, les esclaves et les femmes peuvent être inclus parmi les sept lecteurs du Shabboth et réciter la Birkath Hattôroh, bien que ces trois catégories de personnes soient exemptes de la Miswoh de l'étude de la Tôroh :

Et le fait qu'un mineur, un esclave et une femme, qui ne sont pas astreints à l'étude de la Tôroh, sont inclus dans le quorum de sept est que le Séfar Tôroh est là dans le but d'être entendu, et la bénédiction n'est pas faite en vain, car ils ne récitent pas « Qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné de nous occuper dans les paroles de la Tôroh », mais plutôt « Qui nous a choisis et nous a donné Sa Tôroh ».

Ainsi, bien que les femmes, les esclaves et les mineurs ne font pas partie de ceux qui se sont vus « ordonner » d'étudier la Tôroh, ils font au moins partie de ceux qui ont été « choisis ». De ce fait, celui qui est appelé à la Tôroh ne fait qu'exprimer sa reconnaissance envers HaShem pour avoir été choisi par Lui afin de recevoir la Tôroh, et non pas pour l'étudier et l'enseigner aux autres. Sur cette base, prétendre que parce que les femmes ne devraient pas lire la Tôroh pour des hommes parce qu'elles ne peuvent les acquitter de leur devoir d'étudier la Tôroh ne tient pas, et voilà pourquoi cette bénédiction ne fut jamais considérée comme un frein par nos Sages lorsqu'ils ont permis, théoriquement du moins, aux femmes de pouvoir compter dans le quorum des sept personnes nécessaires pour lire dans la Tôroh en public.

Il nous reste à présent un dernier point à élucider.

  1. La recommandation de nos Sages s'applique-t-elle dans toutes les situations ?

Nous avons cité au point II les deux sources sur laquelle repose l'interdiction pour une femme de lire la Tôroh en public, bien qu'elle puisse théoriquement le faire. La première est une Barayatho` citée dans la Gamoro`, tandis que la deuxième est tirée de la Tôsafto`. La phrase d'introduction est similaire dans les deux sources, à savoir : « Tous peuvent compter dans le quorum de sept, même un mineur, et même une femme » (bien que l'ordre soit renversé dans la Tôsafto`, le sens est identique). Par contre, nos deux sources divergent quant à leur formulation de l'interdiction pour une femme de lire publiquement la Tôroh à la synagogue. La Tôsafto` dit simplement, « On ne fait pas venir une femme pour lire en public », tandis que la Barayatho` dit, « Mais les Sages ont dit : ''Une femme ne doit pas lire dans la Tôroh en raison de l'honneur de la communauté'' ». Comment la Barayatho` et la Tôsafto` doivent-elles se comprendre l'une par rapport à l'autre ? S'agit-il de sources complémentaires, contradictoires, ou parlent-elles chacune d'un sujet totalement différent et indépendant de celui traité dans l'autre source ?

  • Première approche

D'après le `ôr Zaroua´, la déclaration de la Tôsafto` selon quoi « On ne fait pas venir une femme pour lire en public » doit en fait être comprise à la lumière du passage qui vient juste après dans la Tôsafto`17 :

[Dans] une synagogue où ils n'ont qu'une seule personne capable de lire, [cette personne] se lève et lit, et s'assoit, même sept fois.18
בית הכנסת שאין להם מי שיקרא אלא אחד עומד וקורא ויושב אפילו שבעה פעמים

D'après cette interprétation, la Tôsafto` parle d'une situation où un lecteur doit être amené dans une synagogue qui n'a personne sachant lire correctement la Tôroh. La Tôsafto` tranche donc que dans un tel cas, la communauté ne doit pas « faire venir » une femme pour lire, même si cela entraînera l'annulation de la lecture publique de la Tôroh, parce qu'elle ne peut pas avoir lieu lorsque la seule personne capable de lire est une femme. Mais dans un office où il y a des lecteurs masculins, la Tôsafto` ne serait pas opposée à ce qu'une femme puisse être inclue parmi les sept lecteurs appelés à la Tôroh.

Et la raison pour laquelle la Tôroh ne doit pas être lue publiquement si le seul lecteur est une femme devient alors évidente lorsqu'on prend en compte la Barayatho`, qui nous dit : « Mais les Sages ont dit : ''Une femme ne doit pas lire dans la Tôroh en raison de l'honneur de la communauté'' », et nous avions expliqué au point III ce que cela signifiait. Ainsi, d'après cette approche, la Barayatho` et la Tôsafto` sont des sources complémentaires parlant d'une situation bien précise, à savoir, le cas où il n'y qu'une femme pour lire. C'est uniquement dans ce cas-là qu'une femme ne peut pas être appelé pour lire, car ce serait honteux pour la communauté de ne pas même avoir un homme pour le faire. Mais s'il y a des hommes capables de lire, le fait d'inclure une femme parmi les sept lecteurs n'est alors pas du tout un déshonneur pour la communauté.

  • Deuxième approche

Le Rov Ya´aqôv de Emden ז״ל, dans ses gloses sur le traité Maghilloh, suit une approche totalement différente. D'après lui, la phrase d'introduction de notre Barayatho` (« Tous peuvent compter dans le quorum de sept, etc. ») s'applique au cas où il n'y a pas du tout sept hommes capables de lire la Tôroh, auquel cas les sept ´aliyôth pourront être accordées à des femmes et des enfants. La deuxième phrase (« Mais les Sages ont dit : ''Une femme ne doit pas lire dans la Tôroh en raison de l'honneur de la communauté'' »), à l'inverse, s'applique au cas typique où il y a sept hommes dans la synagogue capables de lire la Tôroh.

Le Rov Ya´aqôv de Emden ne mentionne pas la Tôsafto`, mais de ce qu'il écrit ailleurs, il est évident qu'il considère qu'elle doit se comprendre de la même manière que la Barayatho`. En d'autres mots, il conteste la compréhension du `ôr Zaroua´, qui interprète la Tôsafto` comme interdisant à une femme d'être la seule lectrice. D'après le Rov Ya´aqôv de Emden, une femme ne pourrait lire la Tôroh que dans le cas où elle serait la seule personne présente capable de le faire.

  • Troisième approche

L'auteur du Hasadhé Dowidh, Rov Dowidh Pa`rdô (1719-1792), suggère une troisième interprétation. Contrairement aux deux précédentes, il ne lie pas notre Tôsafto` au cas d'une synagogue qui s'est trouvé sans lecteur. D'après lui, l'interdiction de « faire une femme pour lire la Tôroh » ne s'applique que Lakhattahilloh (a priori). Mais si une femme a néanmoins été appelée et qu'elle s'est déjà levée pour accepter cet honneur, on ne doit pas l'empêcher de monter à la Tôroh, car les femmes ont autant l'obligation que les hommes d'écouter (et non d'étudier) la Tôroh, et qu'il ne leur a été interdit de lire en public qu'à cause de l'honneur de la communauté, et non pas parce que ce serait une interdiction absolue de la Halokhoh. Puisqu'elle a déjà été appelée, et qu'il sera humiliant de lui dire ensuite de retourner s'asseoir et l'empêcher de lire ou écouter le Ba´al Qôré` lire pour elle, on doit la laisser monter à la Tôroh, et la communauté ne se sentira pas déshonorée, car on aura alors préservé l'honneur de cette femme plutôt que de l'humilier une fois qu'elle a été appelée.

  • Quatrième approche

Une dernière approche est défendue par le Rov Mé`ir Hakkôhén de Rothenburg (1220-1293). Dans ses commentaire sur le Mishnéh Tôroh du Ramba''m, appelés « Haggohôth Maymôniyôth », il rapporte la version de la Barayatho` qu'il possédait, et qui disait : « Tous peuvent conclure par la septième [´aliyoh] », au lieu de : « Tous peuvent compter dans le quorum de sept ». D'après cette lecture, les femmes et les mineurs ne pourraient être éligibles que pour recevoir la septième ´aliyoh. Mais il est difficile de comprendre en quoi le fait de leur accorder une autre ´aliyoh que la septième serait alors un déshonneur pour la communauté. Toutefois, il explique sa position en se basant sur le Talmoudh Yarousholmi, qui ne permet aux esclaves que de recevoir la septième et dernière ´aliyoh. Puisque nous savons que d'un point de vue halakhique les esclaves sont sur le même pied d'égalité que les femmes, en ce qu'ils sont astreints aux mêmes Miswôth qu'elles et sont exempts des mêmes Miswôth qu'elles, il en conclut donc qu'une femme peut se voir accorder uniquement la septième ´aliyoh, et cela ne constituera pas un déshonneur pour la communauté. Cette position est notamment soutenue par le Rov Yishoq Louria` (1534-1572), qui a tranché que dans des circonstances exceptionnelles, il était permis d'accorder à des femmes ou des enfants la septième ´aliyoh.

  1. Conclusion

Comme vous le voyez, la restriction faite aux femmes quant à la lecture publique de la Tôroh n'a jamais été compris par les Ri`shônim et rabbins des générations antérieures comme étant une interdiction catégorique et absolue, et nous ne nous sommes pas basés sur des sources « Libérales » ou « Conservatives », mais traditionnelles et Orthodoxes. La vérité est que, tout comme l'histoire de la Mahisoh dans la synagogue, les Orthodoxes n'ont interdit d'accorder des ´aliyôth aux femmes que pour se distinguer des mouvements de la Réforme et de la Haskoloh. Et pour préserver cela, ils ont inventé toute une série d'objections inexistantes dans le Talmoudh et les écrits des Ri`shônim.

Nous pouvons résumer ainsi les différentes interprétations de la Barayatho` et la Tôsafto` :

  1. Le `ôr Zaroua´ soutient que les mineurs et les femmes sont théoriquement éligibles pour lire n'importe quelle ´aliyoh. Mais si la seule personne capable de lire est une femme, on ne la fait pas venir pour lire, à cause de l'honneur de la communauté.
  2. Le Rov Ya´aqôv de Emden permet aux femmes de lire la Tôroh uniquement lorsqu'il n'y a aucun homme disponible et qualifié pour le faire. Mais lorsqu'il y en a, aucune ´aliyoh ne pourra alors être accordée à une femme.
  3. Le Rov Dowidh Pa`rdô ne permet à une femme de lire la Tôroh que Badhi´avodh (a posteriori), si une femme avait été appelée. Mais Lakhattahilloh (a priori) il l'interdit.
  4. Le Rov Mé`ir de Rothenburg lit la Barayatho` et la Tôsafto` comme permettant aux femmes et aux mineurs de ne recevoir que la septième ´aliyoh. Mais il n'est pas clair en quoi se pourrait être un déshonneur pour la communauté s'ils recevaient une autre ´aliyoh que celle-là.

Si vous voulez mon avis personnel, la position qui est la plus conforme au texte et contexte de la Barayatho et de la Tôsafto`, et la plus cohérente, est celle du `ôr Zaroua´.

1Gamoro`, Maghilloh 23a
2Tôsafto`, Maghilloh 3:5
3Milhomôth HaShem sur le Ri''f, page 20
4Dans son ouvrage « Béth Habbahiroh », sur le traité Maghilloh 24
5Le Ra''n sur le Ri''f, traité Maghilloh 13
6Ma´aséh Rov175
7sar Hagga ônim, traité Barokhôth, Hattashouvôth, page 11
8Rô`sh Hashonoh 23
9Séfar Miswoh Godhôl, Miswoh ´aséh 19
10Séfar Ravyo''h, Volume 2, Simon 597, page 833
11`ôr Zaroua´, Volume 1, Hilkôth Qiryath Shama´, Simon 22
12Barokhôth 47
13Dans son ouvrage « Béth Habbahiroh », sur le traité Barokhôth 11 et 46
14Tour, `ôrah Hayim Simon 139
15Diné Qiryath Hattôroh, page 132
16Shoulhon ´oroukh, `ôrah Hayim 139:8
17Tôsafto`, Maghilloh 3:6

18En d'autres mots, cette personne pourra lire à elle toute seule les sept ´aliyôth