lundi 18 janvier 2016

Statut des toilettes et salles de bain modernes d'un point de vue halakhique : Deuxième Partie

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Statut des toilettes et salles de bain modernes d'un point de vue halakhique


Deuxième Partie

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  1. Résumé des lois relatives aux toilettes et maisons de bain pré-modernes

Avant de tenter d'examiner les lois relatives aux salles de bain modernes, nous avons résumé les sources se rapportant aux situations classiques. Les sujets sont centrés autour d'un certain nombre de problèmes. Le principal est la nécessité de garder saint notre camp. Ce verset enseigne que dans un rayon de quatre `ammôth autour d'une Sô`oh, une Mé Raghlayim, une mauvaise odeur, ou tout ustensile fait expressément pour déféquer ou uriner, il est interdit de s'occuper par des activités saintes. En outre, cette interdiction impose certaines restrictions à une Béth Hakkissé` et une Béth Hammarhos. Il existe différentes lois spécifiques se rapportant aux diverses pièces composant une Béth Hammarhos et aux divers modèles de Béth Hakkissé`. Enfin, il existe une dernière propriété attribuée à une Béth Hakkissé` et une Béth Hammarhos  : le fait qu'il s'agisse de lieux spécifiquement désignés pour faire nos besoins, ce qui exempte ces pièces d'une Mazouzoh et de certaines autres lois.

Nous pouvons à présent nous pencher sur les salles de bains et lavabos modernes, et voir ce qu'en ont dit les Pôsqim contemporains.

Il convient de garder à l'esprit que tout ce qui sera dit ici sera centré autour d'une salle de bain/un lavabo propre. Pendant qu'on fait ses besoins, toutes les lois dont nous avons parlées dans la Première Partie, et que nous avons résumées ci-dessus, concernant la Sô`oh et la Mé Raghlayim s'appliquent pleinement, peu importe la sorte de salle de bain/lavabo que l'on utilise.

  1. Rouah Ra´ - Mauvais Esprit

Le Shoulhon ´oroukh1 tranche qu'il faut se laver les mains après être sorti d'une Béth Hakkissé`. D'après lui, cette « Halokhoh » s'applique également à une Béth Hammarhos, mais il ne précise pas de quelle pièce d'une Béth Hammarhos est-ce qu'il parle. À première vue, il semble qu'il veuille parler de la pièce intérieure.

Cette « Halokhoh » nécessitant de se laver les mains en sortant d'une Béth Hakkissé` et d'une Béth Hammarhos se retrouve pour la première fois mentionnée dans le livre qui constitue la plus grande arnaque de l'histoire juive, à savoir, le Zôhar2, et fut reprise par le Hydo''`3. Elle est basée sur l'idée selon laquelle une רוּחַ רַע « Rouah Ra´ » (mauvais esprit) résiderait dans une Béth Hakkissé` et d'une Béth Hammarhos.

À la lumière de tout cela, une question s'est posée : est-ce que le simple fait d'être entré dans une Béth Hakkissé`, une Béth Hammarhos, ou une salle de bain, transmet la Rouah Ra´, au point que cela nécessiterait qu'on se lave les mains en sortant, même sans avoir fait ses besoins ? Le passage du Shoulhon ´oroukh cité plus haut ne traite pas de cette question, mais le Mishnoh Barouroh4 tranche qu'il faut se laver les mains après être sorti d'une Béth Hakkissé` ou d'une Béth Hammarhos, même sans y avoir fait ses besoins. Cette décision n'est pas universellement acceptée. Par exemple, le Maharsha''m5 cite une preuve très concluante tirée du Moghén `avrohom6 selon quoi simplement entrer et sortir d'une Béth Hakkissé` ne nécessite pas un lavage des mains. Sur la base de ce passage du Moghén `avrohom, le Matéh `afroyim ou encore les Tôsofôth Yashanimin7 tranchent également que cela n'est pas requis. L'une des raisons avancées est que la Rouah Ra´ des temps passés n'existerait plus de nos jours, et de ce fait, cela n'a plus du tout la moindre incidence sur une Béth Hakkissé`.8 Le Lév Hayim cite une grande liste de Pôsqim qui sont d'accord avec cela, et ne requièrent pas de lavage des mains si on est simplement entré et sorti d'une Béth Hakkissé` sans y faire ses besoins, mais ajoutent qu'étant donné que cela n'est pas accepté par tous, il faudrait néanmoins toujours laver ses mains dans une telle situation. D'autres encore font la distinction entre un lavabo et des toilettes modernes, et sont indulgents dans le premier cas mais pas le deuxième.

Quant à nous, les Talmidhé HaRamba''m, étant donné que le principe du mauvais esprit n'est pas talmudique, et que lorsque nos Sages se lavaient les mains en sortant des toilettes c'était uniquement à des fins hygiéniques ou parce qu'ils allaient ensuite directement remettre leurs Tafillin9, il est clair et évident que le fait de sortir d'une salle de bain ou d'un lavabo, sans y avoir fait ses besoins, ne nécessite aucun lavage des mains. Mais il n'y a aucun désaccord quant au fait qu'un lavage des mains à des fins hygiénique est requis après être sorti d'une salle de bain moderne si on a fait ses besoins et s'est essuyé.

  1. Ablutions et lavages à des fins rituelles

Il existe certains cas de la vie quotidienne qui nécessitent un lavage rituel des mains ou des ablutions, parmi lesquels : avant de manger du pain, avant de prier, ou un Kôhén avant de réciter la Birakhath Kôhanim. La question qui se pose est celle-ci : est-il permis de procéder à ses ablutions ou lavages rituels des mains dans une salle de bain moderne ?

Traitant d'une salle de bain sans déchets et sans mauvaise odeur, Horov Môshah Feinstein10 tranche qu'il est permis d'y faire les ablutions qui précèdent la prière, mais pas ceux qui précèdent un repas. Il argue que le lavage des mains avant la prière est moins strict que celui qui précède un repas, et qu'il a un doute quant à savoir s'il faudrait accorder le statut de Béth Hakkissé` Perse aux salles de bain modernes. Il ajoute néanmoins que même s'il permet de se laver les mains pour la prière dans une salle de bain, c'est seulement lorsqu'il n'y a pas d'autre possibilité et que les mains sont essuyées à l'extérieur.

Le Sis `ali´azar11 permet sans réserve de faire des ablutions rituelles dans un lavabo. Il cite le Rov `aharôn Walkin12 qui a tranché qu'un lavabo moderne est l'équivalent de la pièce médiane dont était dotée une Béth Hammarhos. En outre, il cite le Shou''t Yaskil ´avdi13 et le Yabbia´ `ômar14, qui permettent de se laver les mains rituellement dans un lavabo. Ces derniers arguent que la pièce n'est pas exclusivement employée pour prendre une douche/un bain et faire ses besoins, et par conséquent elle n'a pas le statut d'une Béth Hammarhos.15 Le Sis `ali´azar conclut donc qu'un lavabo moderne n'est pas comparable à une Béth Hammarhos, et qu'on peut donc s'y laver les mains avant un repas, et, selon la lettre de la loi, même y réciter la bénédiction. Mais il ajoute qu'il est préférable de ne pas s'appuyer sur son avis lorsqu'il est possible de faire autrement, afin d'éviter de se laver les mains dans un lavabo. En outre, il souligne que rien de tout cela ne s'applique à une salle de bain, indiquant par-là qu'il interdit de s'y laver les mains.

Horov Yôséf `éliyohou Henkin16 pousse le raisonnement du Rov Walkin plus loin encore et, se basant sur les deux faits selon lesquels les salles de bain modernes expulsent les déchets immédiatement et remplissent aussi d'autres fonctions que faire ses besoins ou prendre son bain, il soutient que nos salles de bain ont le statut de la pièce médiane d'une Béth Hammarhos d'antan. Par conséquent, réciter le Shama´ et faire la prière y sont interdits, mais s'y laver les mains avant de prier ou manger est permis.

Cette question est également traitée par le Halqath Ya´aqôv17 qui, usant de la même logique, l'applique aussi bien à une salle de bain qu'à un lavabo, et permet d'y faire des ablutions rituelles.

Allant encore plus loin que cela, le Lavoushé Mordokhay18 use de la logique selon laquelle nos toilettes modernes expulsent immédiatement les déchets et sont même meilleures qu'une Béth Hakkissé` Perse, et permet, par conséquent, de faire des ablutions rituelles dans une salle de bain. Or, comme nous l'avions vu dans la Première Partie, HaZa''l ont même permis de réciter le Shama´ dans une Béth Hakkissé` Perse. Ce qui signifie qu'en suivant le raisonnement du Lavoushé Mordokhay, cela est également permis dans les salles de bain modernes.

Le Rov ´ôvadhyoh Yôséf19 analyse la question des ablutions dans une salle de bain et un lavabo séparément. Il arrive rapidement à la conclusion qu'une simple présence dans une Béth Hammarhos (et certainement aussi un lavabo) ne nécessite pas de se laver les mains en sortant, à moins d'y avoir pris un bain/une douche. Se basant sur cela, et huit autres Pôsqim20, il conclut que l'on peut faire les ablutions qui précèdent la prière, le repas, et après s'être réveillé, dans un lavabo. Mais il ajoute qu'étant donné que d'autres ne sont pas d'accord avec cette position, on devrait ne pas le faire s'il y a le choix de se laver les mains ailleurs ; s'il n'y a pas d'autre choix et que la pièce est propre, il le permet.

Quant au Hozzôn `ish21, en plus de considérer que nos salles de bain modernes sont comme une Béth Hakkissé` Perse, il offre une raison supplémentaire pour y permettre les ablutions rituelles ; nos toilettes sont en porcelaine et sont rincées après chaque usage. Il est donc possible que tout comme l'innovation des Perses empêchait leurs toilettes d'acquérir le statut halakhique d'une Béth Hakkissé`, de même, nos « innovations » empêcheraient nos salles de bain d'acquérir ce statut. Néanmoins, il conclut qu'on doit être strict en raison du doute planant sur cette question.

Le Shou''t `ôhél Môshah22, le Rov Yishoq Ya´aqôv Weiss23 et le Shou''t `aras Savi24 l'ont, eux, aucun doute, et concluent tous que l'on peut procéder aux ablutions rituelles dans une salle de bain, certainement lorsqu'il n'y a pas d'autre choix, et aussi bien pour la prière que pour le repas.

Comme nous pouvons le voir, il existe diverses opinions, et nous penchons vers celle qui affirme que nos salles de bain et lavabos modernes sont comme une Béth Hakkisé` Perse et sont plus propres encore. Par conséquent, lorsqu'il n'y a pas de déchets présents, ni de mauvaise odeur, se laver rituellement les mains dans une salle de bain, des toilettes ou un lavabo est permis, aussi bien pour la prière que pour le repas. S'il en est ainsi des ablutions et lavages rituels, c'est d'autant plus le cas pour un simple lavage hygiénique. Puisque nos toilettes sont même mieux encore qu'une Béth Hakkissé` Perse, il sera également permis d'y réciter le Shama´, si la pièce est propre et qu'il n'y a ni mauvaise odeur ni déchets, s'il n'est pas possible de le faire ailleurs.

  1. Réciter des Barokhôth

La règle veut qu'il est interdit de réciter des bénédictions en faisant face à une Béth Hakkissé`, et même si elle est entourée d'un mur. Mais Horov Môshah Feinstein25 écrit qu'étant donné que les murs de nos salles de bain modernes sont également des parties intégrales de la maison, nous pouvons accorder à la porte et aux murs le même statut que le reste de la maison plutôt que les considérer comme faisant partie de la salle de bain. Il tranche donc que bien qu'on ne puisse pas s'y laver les mains pour un repas et encore moins réciter une Barokhoh à l'intérieur, on peut réciter une Barokhoh en faisant face à une salle de bain et à l'extérieur de celle-ci, même lorsque la porte est ouverte. La question fut également traitée par le Rov Savi Pésah Frank26, qui tire la même conclusion.

Comme cela a été mentionné au point précédent, certains Pôsqim estiment que nos salles de bain sont comparables à la pièce médiane d'une Béth Hammarhos ou à une Béth Hakkissé` Perse. Il est, par conséquent, imaginable que lorsque la pièce est propre ils permettent d'y réciter des Barokhôth.

Le Ro`''sh27 cite Rabbénou Ta''m qui avait l'habitude de simplement faire une séparation entre le haut et le bas de son corps lorsqu'il se trouvait dans un bain chaud et y récitait une Barokhoh avant de boire. C'est d'ailleurs cité comme Halokhoh dans le Shoulhon ´oroukh.28 Si cela était possible dans une Béth Hammarhos d'antan, à combien plus forte raison dans un lavabo d'aujourd'hui ! C'est pourquoi, le Shou''t Nésar Mattay29 permet de réciter une bénédiction dans un lavabo. Le Rov ´ôvadhyoh Yôséf30 ne va pas jusque là, accorde à un lavabo le statut de la pièce médiane d'une Béth Hammarhos, dans laquelle les pensées de Tôroh (mais pas le fait de les verbaliser) étaient permises. Par conséquent, lui, interdit d'y réciter des bénédictions, mais permet d'y apporter une radio ou un lecteur de cassette ou de CD pour écouter des Divré Thôroh pendant qu'on se douche ou prend son bain. Étant donné qu'il ne s'agit là que d'un enregistrement, et que ce n'est donc pas une voix réelle, c'est comparable à des pensées de Tôroh, qui sont permises. Mais il ajoute que si la pièce est une salle de bain, et non un lavabo, elle a un statut plus restrictif que la pièce médiane d'une Béth Hammarhos, et y avoir des pensées de Tôroh est interdit, même si la pièce est propre et qu'on ne se douche pas.

Mais puisque selon nous les salles de bain modernes sont comparables à une Béth Hakkissé` Perse, voire même en meilleur et en plus propre, où il était permis même de réciter le Shama´, il n'y a aucun problème à réciter une bénédiction dans nos salles de bain et lavabos actuels, dès lors qu'ils sont propres, que nos parties intimes sont couvertes, qu'il n'y a pas de déchets, ni de mauvaise odeur.

  1. Une Mazouzoh ou pas ?

Le Talmoudh exempte une Béth Hakkissé` et une Béth Hammarhos de la Miswoh de la Mazouzoh, sur la base de la Halokhoh qui veut que l'on ne fixe une Mazouzoh qu'à un endroit qui est désigné pour des activités dignes. Cette exclusion n'est pas limitée à ces deux endroits, et ne leur est pas non plus éternellement attachée. Cela nécessite plutôt une estimation objective qu'une certaine pièce d'une maison n'est pas « digne ».

Nous allons donner deux exemples pour illustrer cela. Le Talmoudh et le Shoulhon ´oroukh incluent d'autres pièces dans cette catégorie de pièces « indignes », comme par exemple une tannerie ou encore une Miqwah. L'inclusion d'une tannerie était due à l'odeur causée par l'usage d'excréments de chien dans le processus de tannage dans les temps anciens. Or, aujourd'hui, puisque l'on n'utilise plus du tout des excréments de chien, si la tannerie ne dégage plus une odeur vile plusieurs `aharônim soutiennent qu'elle est astreinte à la Miswoh de la Mazouzoh.31 Quant à une Miqwah, la raison était qu'elles étaient généralement situées en plein air, creusées à même la roche, ce qui fait qu'il n'y avait pas beaucoup d'intimité. Or, aujourd'hui, les Miqwôth sont situées généralement à l'intérieur de bâtiments et sont donc beaucoup plus intimes. Par conséquent, tous les bâtiments de Miqwôth modernes ont une Mazouzoh à la porte d'entrée. Nous pouvons donc bien voir par ces deux exemples que ce n'est pas parce que HaZa''l ont dit qu'une pièce était exemptée de la Miswoh de la Mazouzoh que cela voulait dire qu'il devait en être ainsi pour toujours. Il faut d'abord comprendre pourquoi ont-ils décidé cela et si les raisons du décret s'appliquent encore aujourd'hui. En faisant cela, nous comprenons pourquoi les tanneries et Miqwôth peuvent/sont à notre époque astreintes à la Miswoh de la Mazouzoh, bien que ce n'était pas le cas dans les temps passés. Nous avons également des cas de pièces qui n'étaient pas inclues dans la liste interdite de nos Sages de mémoire bénie, mais que les Pôsqim contemporains ont exemptées de la Miswoh de la Mazouzoh, comme par exemple une pièce qui est exclusivement utilisée pour laver des vêtements32, ou un abattoir33.

De l'autre côté, il y a des pièces qui, à première vue, on aurait pu penser qu'elles étaient exemptées mais ne le sont pas du tout, comme par exemple une chambre à coucher dans laquelle le couple a des relations intimes, ou encore une pièce dans laquelle les femmes se lavent totalement dévêtues34. En outre, une pièce qui q été utilisée comme une Béth Hakkissé`, bien qu'elle ne fut pas exclusivement réservée à cet usage, et qui fut par la suite nettoyée, ainsi qu'une Béth Hammarhos ou Béth Hakkissé` d'antan qui fut transformée en une pièce de séjour (comme un salon, etc.), nécessitent une Mazouzoh.35

Il est clair de tout ce que nous venons de dire que le problème de la Mazouzoh est totalement différent de celui de la prière, de la récitation du Shama´, etc., dans une salle de bain ; c'est-à-dire que le problème n'est pas du tout lié à l'exigence de garder saint notre camp. Une Mazouzoh est certainement permise, et souvent requise, même lorsque des hommes et/ou des femmes utiliseront cette pièce tout en étant dévêtus. Dans de tels cas, il est seulement requis que le parchemin de la Mazouzoh soit correctement couvert. L'exemption d'une Mazouzoh ne s'applique uniquement qu'à des pièces réservées spécifiquement à des activités considérées « indignes ».

Pour déterminer si les salles de bain modernes pourraient avoir la permission d'avoir une Mazouzoh, ou seraient même astreintes à en avoir une, il n'est pas seulement nécessaire d'évaluer leur propreté mais également si elles sont considérées comme des pièces « honorables ». Dans les temps passés, avec le type de toilettes qui existait, nous pouvons aisément comprendre que les toilettes d'antan n'étaient pas des lieux dignes. Mais aujourd'hui, de nombreuses salles de bain pourraient réellement être considérées comme des pièces « honorables ». Dans les hôtels de qualité investissent beaucoup d'argent et d'éclat dans les salles de bain, comme dans les suites. De même, dans de nombreuses maisons privées, la salle de bain est traitée comme une pièce comme les autres au niveau de la décoration, du design intérieur et de la propreté. Dans les temps talmudiques, on n'aurait jamais osé inclure des toilettes extérieures à l'intérieur d'un bâtiment, tellement elles étaient sales, alors qu'aujourd'hui beaucoup y incluraient sans hésitation des salles de bain. Le Da´ath Qadhôshim36 exigeait seulement que les excréments soient constamment couverts pour changer le statut de la pièce et permettre d'y fixer une Mazouzoh. Le Mazouzath Malokhim37 se basa sur cela et fit une extension logique de cette permission en tranchant que toute salle de bain dotée d'une plomberie moderne devrait nécessiter une Mazouzoh. Le Miqdosh Ma´at concède que cette logique est valable, mais est quelque peu dubitatif étant donné que l'exclusion d'origine n'était pas basée sur la présence de Sô`oh mais la fonction « indigne » pour laquelle la pièce était utilisée.38 La pratique majoritaire consiste à ne pas placer de Mazouzoh à une salle de bain, et le Miqdosh Ma´at conclut qu'il ne faudrait pas dévier de cette coutume.

Mais nous avons vu que celui qui le fait quand même a sur qui s'appuyer, et que cette approche est tout autant valable, d'autant plus que les salles de bain modernes ne servent pas uniquement qu'à faire ses besoins, mais à beaucoup d'autres activités, comme faire sa lessive, ranger des vêtements, des essuies, des draps, des médicaments, se brosser les dents, se raser, se coiffer, etc. Nous ne pouvons donc pas dire qu'elles ont le statut de pièces « indignes ».

  1. Conclusion

  1. Les questions halakhiques relatives à la salle de bain et/ou le lavabo moderne incluent leur possible classification comme une Béth Hakkissé` ou une Béth Hammarhos.
  2. Il y a des raisons valables d'être plus indulgents avec une salle de bain et un lavabo moderne qu'une Béth Hakkissé` ou une Béth Hammarhos.
  3. De nombreux Pôsqim sont d'avis que la notion de Rouah Ra´ n'est plus d'actualité à notre époque et, par conséquent, une salle de bain et un lavabo moderne ne nécessitent pas que l'on se lave les mains en sortant, même sans y avoir rien fait.
  4. D'après de nombreuses opinions, si la pièce est propre il est permis de réaliser toutes les ablutions rituelles dans un lavabo. La majorité des Pôsqim n'autorisent les ablutions que pour la prière, mais de nombreux Pôsqim permettent n'importe quelle ablution rituelle dans une salle de bain. Mais d'après toutes les opinions, s'il y a une mauvaise odeur dans la salle de bain, ou si la toilette n'est pas entièrement propre, toutes les Halokhôth relatives à la Sô´oh, à la Mé Raghlayim et à une mauvaise odeur s'appliqueraient.
  5. La pratique dominante est de ne pas placer de Mazouzoh à une salle de bain ou un lavabo moderne, mais il y a des raisons de le permettre.
1`ôrah Hayim 4:18
2Baré`shith 10b
3Dans son commentaire sur le Séfar Hasidhim 823
44:40
5Séfar Da´ath Tôroh, `ôrah Hayim 4
6`ôrah Hayim 227
7Sur Yômo` 30a
8Moghén `avrohom, `ôrah Hayim 173:1. Notez que cela signifie également, comme le dit le Moghén `avrohom lui-même, que même le lavage des mains au réveil, que font la majorité des Juifs d'aujourd'hui, ne serait plus nécessaire également, puisque le concept de mauvais esprit n'existe plus
9Voir Soukkoh 46a et Bavo` Qammo` 17a, où il est clair que se laver les mains en sortant d'une Béth Hakkissé` n'avait rien à voir avec un prétendu mauvais esprit
10`iggarath Môshah, ´évan Ho´azar 1:114
117:5
12Zaqon `aharôn 1:1
13`ôrah Hayim 6:13
14Volume 3, `ôrah Hayim 1-2
15Ce raisonnement est basé sur le Moghén `avrohom, cité plus haut, concernant une ´ovit
16´édhouth LaYisro`él 1
171:205 et 2:162
18`ôrah Hayim 1
19Yabbia´ `ômar Volume 3, `ôrah Hayim 1-2 ; Yahawah Da´ath 3:1
20Shém MiShim´ôn, `ôrah Hayim 9 ; Halqath Ya´aqôv 1:205 ; Zaqon `aharôn 1:1 ; Mahara''m Brisq 3:39 ; Sis `ali´azar 7:5 ; Yashou´ath Môshah Aharonson 31 ; Yaskil ´avdi 6, `ôrah Hayim 13:8 ; Nésar Mattay 2
21Hilkôth Qiryath Shama´ 17:4 et 17:11. Voir aussi `ôrah Hayim 14:4
22Volume 2, 126:3
23Minhath Yishoq 1:60
24110-111
25`iggarath Môshah, ´évan Ho´azar 1:114
26Har Savi, `ôrah Hayim 1
27Barokhôth 3:36
28`ôrah Hayim 74:2
292
30Yabbia´ `ômar Volume 5, `ôrah Hayim 11
31Citons par exemple le `amaq Halokhoh, ´ôrah Hayim 30, ou encore le Hayé odhom et beaucoup d'autres
32Voir Qountrés Mazouzoh 286:10 ; Barouré Halokhoh, page 173
33Mazouzath Malokhim, Sé´if Qoton 147
34Touré Zohov, Yôréh Dé´oh 286:5
35Pithhé Tashouvoh 286:6
36Yôréh Dé´oh 286:10
37Sé´if Qoton 147

38Hôvath Haddar, Chapitre 2, note de bas de page 35