ב״ה
Statut
des toilettes et salles de bain modernes d'un point de vue halakhique
Deuxième
Partie
Cet
article peut être téléchargé ici.
- Résumé des lois relatives aux toilettes et maisons de bain pré-modernes
Avant
de tenter d'examiner les lois relatives aux salles de bain modernes,
nous avons résumé les sources se rapportant aux situations
classiques. Les sujets sont centrés autour d'un certain nombre de
problèmes. Le principal est la nécessité de garder saint notre
camp. Ce verset enseigne que dans un rayon de quatre `ammôth autour
d'une Sô`oh, une Mé Raghlayim, une mauvaise odeur, ou tout
ustensile fait expressément pour déféquer ou uriner, il est
interdit de s'occuper par des activités saintes. En outre, cette
interdiction impose certaines restrictions à une Béth Hakkissé` et
une Béth Hammarhos. Il existe différentes lois
spécifiques se rapportant aux diverses pièces composant une Béth
Hammarhos et aux divers modèles de Béth Hakkissé`.
Enfin, il existe une dernière propriété attribuée à une Béth
Hakkissé` et une Béth Hammarhos
: le fait qu'il s'agisse de lieux spécifiquement
désignés pour faire nos besoins, ce qui exempte ces pièces d'une
Mazouzoh et de certaines autres lois.
Nous
pouvons à présent nous pencher sur les salles de bains et lavabos
modernes, et voir ce qu'en ont dit les Pôsqim contemporains.
Il
convient de garder à l'esprit que tout ce qui sera dit ici sera
centré autour d'une salle de bain/un lavabo propre. Pendant qu'on
fait ses besoins, toutes les lois dont nous avons parlées dans la
Première
Partie, et que nous avons résumées ci-dessus, concernant la
Sô`oh et la Mé Raghlayim s'appliquent pleinement, peu
importe la sorte de salle de bain/lavabo que l'on utilise.
- Rouah Ra´ - Mauvais Esprit
Le
Shoulhon ´oroukh1
tranche qu'il faut se laver les mains après être sorti d'une Béth
Hakkissé`. D'après lui, cette « Halokhoh » s'applique
également à une Béth Hammarhos, mais il ne précise
pas de quelle pièce d'une Béth Hammarhos est-ce qu'il
parle. À première vue, il semble qu'il veuille parler de la pièce
intérieure.
Cette
« Halokhoh » nécessitant de se laver les mains en
sortant d'une Béth Hakkissé` et d'une Béth Hammarhos
se retrouve pour la première fois mentionnée dans le livre qui
constitue la plus grande arnaque de l'histoire juive, à savoir, le
Zôhar2,
et fut reprise par le Hydo''`3.
Elle est basée sur l'idée selon laquelle une רוּחַ
רַע « Rouah
Ra´ » (mauvais esprit) résiderait dans une Béth Hakkissé`
et d'une Béth Hammarhos.
À
la lumière de tout cela, une question s'est posée : est-ce que
le simple fait d'être entré dans une Béth Hakkissé`, une Béth
Hammarhos,
ou une salle de bain, transmet la Rouah
Ra´, au point que cela nécessiterait qu'on se lave les mains en
sortant, même sans avoir fait ses besoins ? Le passage du
Shoulhon ´oroukh
cité plus haut ne traite pas de cette question, mais le Mishnoh
Barouroh4
tranche qu'il faut se laver les mains après être sorti d'une Béth
Hakkissé` ou d'une Béth Hammarhos,
même sans y avoir fait ses besoins. Cette décision n'est pas
universellement acceptée. Par exemple, le Maharsha''m5
cite une preuve très concluante tirée du Moghén `avrohom6
selon quoi simplement entrer et sortir d'une Béth Hakkissé` ne
nécessite pas un lavage des mains. Sur la base de ce passage du
Moghén `avrohom, le Matéh `afroyim ou encore les Tôsofôth
Yashanimin7
tranchent également que cela n'est pas requis. L'une des raisons
avancées est que la Rouah Ra´ des temps passés n'existerait plus
de nos jours, et de ce fait, cela n'a plus du tout la moindre
incidence sur une Béth Hakkissé`.8
Le Lév Hayim cite
une grande liste de Pôsqim qui sont d'accord avec cela, et ne
requièrent pas de lavage des mains si on est simplement entré et
sorti d'une Béth Hakkissé` sans y faire ses besoins, mais ajoutent
qu'étant donné que cela n'est pas accepté par tous, il faudrait
néanmoins toujours laver ses mains dans une telle situation.
D'autres encore font la distinction entre un lavabo et des toilettes
modernes, et sont indulgents dans le premier cas mais pas le
deuxième.
Quant
à nous, les Talmidhé HaRamba''m, étant donné que le principe du
mauvais esprit n'est pas talmudique, et que lorsque nos Sages se
lavaient les mains en sortant des toilettes c'était uniquement à
des fins hygiéniques ou parce qu'ils allaient ensuite directement
remettre leurs Tafillin9,
il est clair et évident que le fait de sortir d'une salle de bain ou
d'un lavabo, sans y avoir fait ses besoins, ne nécessite aucun
lavage des mains. Mais il n'y a aucun désaccord quant au fait qu'un
lavage des mains à des fins hygiénique est requis après être
sorti d'une salle de bain moderne si on a fait ses besoins et s'est
essuyé.
- Ablutions et lavages à des fins rituelles
Il
existe certains cas de la vie quotidienne qui nécessitent un lavage
rituel des mains ou des ablutions, parmi lesquels : avant de
manger du pain, avant de prier, ou un Kôhén avant de réciter la
Birakhath Kôhanim. La question qui se pose est celle-ci :
est-il permis de procéder à ses ablutions ou lavages rituels des
mains dans une salle de bain moderne ?
Traitant
d'une salle de bain sans déchets et sans mauvaise odeur, Horov
Môshah Feinstein10
tranche qu'il est permis d'y faire les ablutions qui précèdent la
prière, mais pas ceux qui précèdent un repas. Il argue que le
lavage des mains avant la prière est moins strict que celui qui
précède un repas, et qu'il a un doute quant à savoir s'il faudrait
accorder le statut de Béth Hakkissé` Perse aux salles de bain
modernes. Il ajoute néanmoins que même s'il permet de se laver les
mains pour la prière dans une salle de bain, c'est seulement
lorsqu'il n'y a pas d'autre possibilité et que les mains sont
essuyées à l'extérieur.
Le
Sis
`ali´azar11
permet sans réserve de faire des ablutions rituelles dans un lavabo.
Il cite le Rov `aharôn Walkin12
qui a tranché qu'un lavabo moderne est l'équivalent de la pièce
médiane dont était dotée une Béth Hammarhos.
En outre, il cite le Shou''t Yaskil ´avdi13
et le Yabbia´ `ômar14,
qui permettent de se laver les mains rituellement dans un lavabo. Ces
derniers arguent que la pièce n'est pas exclusivement employée pour
prendre une douche/un bain et faire ses besoins, et par conséquent
elle n'a pas le statut d'une Béth Hammarhos.15
Le Sis
`ali´azar conclut donc qu'un lavabo moderne n'est pas comparable à
une Béth Hammarhos,
et qu'on peut donc s'y laver les mains avant un repas, et, selon la
lettre de la loi, même y réciter la bénédiction. Mais il ajoute
qu'il est préférable de ne pas s'appuyer sur son avis lorsqu'il est
possible de faire autrement, afin d'éviter de se laver les mains
dans un lavabo. En outre, il souligne que rien de tout cela ne
s'applique à une salle de bain, indiquant par-là qu'il interdit de
s'y laver les mains.
Horov
Yôséf `éliyohou Henkin16
pousse le raisonnement du Rov Walkin plus loin encore et, se basant
sur les deux faits selon lesquels les salles de bain modernes
expulsent les déchets immédiatement et remplissent aussi d'autres
fonctions que faire ses besoins ou prendre son bain, il soutient que
nos salles de bain ont le statut de la pièce médiane d'une Béth
Hammarhos
d'antan. Par conséquent, réciter le Shama´ et faire la prière y
sont interdits, mais s'y laver les mains avant de prier ou manger est
permis.
Cette
question est également traitée par le Halqath
Ya´aqôv17
qui, usant de la même logique, l'applique aussi bien à une salle de
bain qu'à un lavabo, et permet d'y faire des ablutions rituelles.
Allant
encore plus loin que cela, le Lavoushé Mordokhay18
use de la logique selon laquelle nos toilettes modernes expulsent
immédiatement les déchets et sont même meilleures qu'une Béth
Hakkissé` Perse, et permet, par conséquent, de faire des ablutions
rituelles dans une salle de bain. Or, comme nous l'avions vu dans la
Première Partie, HaZa''l
ont même permis de réciter le Shama´ dans une Béth Hakkissé`
Perse. Ce qui signifie qu'en suivant le raisonnement du Lavoushé
Mordokhay, cela est également permis dans les salles de bain
modernes.
Le
Rov ´ôvadhyoh Yôséf19
analyse la question des ablutions dans une salle de bain et un lavabo
séparément. Il arrive rapidement à la conclusion qu'une simple
présence dans une Béth Hammarhos
(et certainement aussi un lavabo) ne nécessite pas de se laver les
mains en sortant, à moins d'y avoir pris un bain/une douche. Se
basant sur cela, et huit autres Pôsqim20,
il conclut que l'on peut faire les ablutions qui précèdent la
prière, le repas, et après s'être réveillé, dans un lavabo. Mais
il ajoute qu'étant donné que d'autres ne sont pas d'accord avec
cette position, on devrait ne pas le faire s'il y a le choix de se
laver les mains ailleurs ; s'il n'y a pas d'autre choix et que
la pièce est propre, il le permet.
Quant
au Hozzôn `ish21,
en plus de considérer que nos salles de bain modernes sont comme une
Béth Hakkissé` Perse, il offre une raison supplémentaire pour y
permettre les ablutions rituelles ; nos toilettes sont en
porcelaine et sont rincées après chaque usage. Il est donc possible
que tout comme l'innovation des Perses empêchait leurs toilettes
d'acquérir le statut halakhique d'une Béth Hakkissé`, de même,
nos « innovations » empêcheraient nos salles de bain
d'acquérir ce statut. Néanmoins, il conclut qu'on doit être strict
en raison du doute planant sur cette question.
Le
Shou''t `ôhél Môshah22,
le Rov Yishoq
Ya´aqôv Weiss23
et le Shou''t `aras
Savi24
l'ont, eux, aucun doute, et concluent tous que l'on peut procéder
aux ablutions rituelles dans une salle de bain, certainement
lorsqu'il n'y a pas d'autre choix, et aussi bien pour la prière que
pour le repas.
Comme
nous pouvons le voir, il existe diverses opinions, et nous penchons
vers celle qui affirme que nos salles de bain et lavabos modernes
sont comme une Béth Hakkisé` Perse et sont plus propres encore. Par
conséquent, lorsqu'il n'y a pas de déchets présents, ni de
mauvaise odeur, se laver rituellement les mains dans une salle de
bain, des toilettes ou un lavabo est permis, aussi bien pour la
prière que pour le repas. S'il en est ainsi des ablutions et lavages
rituels, c'est d'autant plus le cas pour un simple lavage hygiénique.
Puisque nos toilettes sont même mieux encore qu'une Béth Hakkissé`
Perse, il sera également permis d'y réciter le Shama´, si la pièce
est propre et qu'il n'y a ni mauvaise odeur ni déchets, s'il n'est
pas possible de le faire ailleurs.
- Réciter des Barokhôth
La
règle veut qu'il est interdit de réciter des bénédictions en
faisant face à une Béth Hakkissé`, et même si elle est entourée
d'un mur. Mais Horov Môshah Feinstein25
écrit qu'étant donné que les murs de nos salles de bain modernes
sont également des parties intégrales de la maison, nous pouvons
accorder à la porte et aux murs le même statut que le reste de la
maison plutôt que les considérer comme faisant partie de la salle
de bain. Il tranche donc que bien qu'on ne puisse pas s'y laver les
mains pour un repas et encore moins réciter une Barokhoh à
l'intérieur, on peut réciter une Barokhoh en faisant face à une
salle de bain et à l'extérieur de celle-ci, même lorsque la porte
est ouverte. La question fut également traitée par le Rov Savi
Pésah Frank26,
qui tire la même conclusion.
Comme
cela a été mentionné au point précédent, certains Pôsqim
estiment que nos salles de bain sont comparables à la pièce médiane
d'une Béth Hammarhos
ou à une Béth Hakkissé` Perse. Il est, par conséquent, imaginable
que lorsque la pièce est propre ils permettent d'y réciter des
Barokhôth.
Le
Ro`''sh27
cite Rabbénou Ta''m qui avait l'habitude de simplement faire une
séparation entre le haut et le bas de son corps lorsqu'il se
trouvait dans un bain chaud et y récitait une Barokhoh avant de
boire. C'est d'ailleurs cité comme Halokhoh dans le Shoulhon
´oroukh.28
Si cela était possible dans une Béth Hammarhos
d'antan, à combien plus forte raison dans un lavabo d'aujourd'hui !
C'est pourquoi, le Shou''t Nésar
Mattay29
permet de réciter une bénédiction dans un lavabo. Le Rov ´ôvadhyoh
Yôséf30
ne va pas jusque là, accorde à un lavabo le statut de la pièce
médiane d'une Béth Hammarhos,
dans laquelle les pensées de Tôroh (mais pas le fait de les
verbaliser) étaient permises. Par conséquent, lui, interdit d'y
réciter des bénédictions, mais permet d'y apporter une radio ou un
lecteur de cassette ou de CD pour écouter des Divré Thôroh pendant
qu'on se douche ou prend son bain. Étant donné qu'il ne s'agit là
que d'un enregistrement, et que ce n'est donc pas une voix réelle,
c'est comparable à des pensées de Tôroh, qui sont permises. Mais
il ajoute que si la pièce est une salle de bain, et non un lavabo,
elle a un statut plus restrictif que la pièce médiane d'une Béth
Hammarhos,
et y avoir des pensées de Tôroh est interdit, même si la pièce
est propre et qu'on ne se douche pas.
Mais
puisque selon nous les salles de bain modernes sont comparables à
une Béth Hakkissé` Perse, voire même en meilleur et en plus
propre, où il était permis même de réciter le Shama´, il n'y a
aucun problème à réciter une bénédiction dans nos salles de bain
et lavabos actuels, dès lors qu'ils sont propres, que nos parties
intimes sont couvertes, qu'il n'y a pas de déchets, ni de mauvaise
odeur.
- Une Mazouzoh ou pas ?
Le
Talmoudh exempte une Béth Hakkissé` et une Béth Hammarhos
de la Miswoh de la
Mazouzoh, sur la base de la Halokhoh qui veut que l'on ne fixe une
Mazouzoh qu'à un endroit qui est désigné pour des activités
dignes. Cette exclusion n'est pas limitée à ces deux endroits, et
ne leur est pas non plus éternellement attachée. Cela nécessite
plutôt une estimation objective qu'une certaine pièce d'une maison
n'est pas « digne ».
Nous
allons donner deux exemples pour illustrer cela. Le Talmoudh et le
Shoulhon ´oroukh
incluent d'autres pièces dans cette catégorie de pièces
« indignes », comme par exemple une tannerie ou encore
une Miqwah. L'inclusion d'une tannerie était due à l'odeur causée
par l'usage d'excréments de chien dans le processus de tannage dans
les temps anciens. Or, aujourd'hui, puisque l'on n'utilise plus du
tout des excréments de chien, si la tannerie ne dégage plus une
odeur vile plusieurs `aharônim
soutiennent qu'elle est astreinte à la Miswoh
de la Mazouzoh.31
Quant à une Miqwah, la raison était qu'elles étaient généralement
situées en plein air, creusées à même la roche, ce qui fait qu'il
n'y avait pas beaucoup d'intimité. Or, aujourd'hui, les Miqwôth
sont situées généralement à l'intérieur de bâtiments et sont
donc beaucoup plus intimes. Par conséquent, tous les bâtiments de
Miqwôth modernes ont une Mazouzoh à la porte d'entrée. Nous
pouvons donc bien voir par ces deux exemples que ce n'est pas parce
que HaZa''l ont dit
qu'une pièce était exemptée de la Miswoh
de la Mazouzoh que cela voulait dire qu'il devait en être ainsi pour
toujours. Il faut d'abord comprendre pourquoi ont-ils décidé cela
et si les raisons du décret s'appliquent encore aujourd'hui. En
faisant cela, nous comprenons pourquoi les tanneries et Miqwôth
peuvent/sont à notre époque astreintes à la Miswoh
de la Mazouzoh, bien que ce n'était pas le cas dans les temps
passés. Nous avons également des cas de pièces qui n'étaient pas
inclues dans la liste interdite de nos Sages de mémoire bénie, mais
que les Pôsqim contemporains ont exemptées de la Miswoh
de la Mazouzoh, comme par exemple une pièce qui est exclusivement
utilisée pour laver des vêtements32,
ou un abattoir33.
De
l'autre côté, il y a des pièces qui, à première vue, on aurait
pu penser qu'elles étaient exemptées mais ne le sont pas du tout,
comme par exemple une chambre à coucher dans laquelle le couple a
des relations intimes, ou encore une pièce dans laquelle les femmes
se lavent totalement dévêtues34.
En outre, une pièce qui q été utilisée comme une Béth Hakkissé`,
bien qu'elle ne fut pas exclusivement réservée à cet usage, et qui
fut par la suite nettoyée, ainsi qu'une Béth Hammarhos
ou Béth Hakkissé` d'antan qui fut transformée en une pièce de
séjour (comme un salon, etc.), nécessitent une Mazouzoh.35
Il
est clair de tout ce que nous venons de dire que le problème de la
Mazouzoh est totalement différent de celui de la prière, de la
récitation du Shama´, etc., dans une salle de bain ;
c'est-à-dire que le problème n'est pas du tout lié à l'exigence
de garder saint notre camp. Une Mazouzoh est certainement permise, et
souvent requise, même lorsque des hommes et/ou des femmes
utiliseront cette pièce tout en étant dévêtus. Dans de tels cas,
il est seulement requis que le parchemin de la Mazouzoh soit
correctement couvert. L'exemption d'une Mazouzoh ne s'applique
uniquement qu'à des pièces réservées spécifiquement à des
activités considérées « indignes ».
Pour
déterminer si les salles de bain modernes pourraient avoir la
permission d'avoir une Mazouzoh, ou seraient même astreintes à en
avoir une, il n'est pas seulement nécessaire d'évaluer leur
propreté mais également si elles sont considérées comme des
pièces « honorables ». Dans les temps passés, avec le
type de toilettes qui existait, nous pouvons aisément comprendre que
les toilettes d'antan n'étaient pas des lieux dignes. Mais
aujourd'hui, de nombreuses salles de bain pourraient réellement être
considérées comme des pièces « honorables ». Dans les
hôtels de qualité investissent beaucoup d'argent et d'éclat dans
les salles de bain, comme dans les suites. De même, dans de
nombreuses maisons privées, la salle de bain est traitée comme une
pièce comme les autres au niveau de la décoration, du design
intérieur et de la propreté. Dans les temps talmudiques, on n'aurait
jamais osé inclure des toilettes extérieures à l'intérieur d'un
bâtiment, tellement elles étaient sales, alors qu'aujourd'hui
beaucoup y incluraient sans hésitation des salles de bain. Le Da´ath
Qadhôshim36
exigeait seulement que les excréments soient constamment couverts
pour changer le statut de la pièce et permettre d'y fixer une
Mazouzoh. Le Mazouzath Malokhim37
se basa sur cela et fit une extension logique de cette permission en
tranchant que toute salle de bain dotée d'une plomberie moderne
devrait nécessiter une Mazouzoh. Le Miqdosh Ma´at concède que
cette logique est valable, mais est quelque peu dubitatif étant
donné que l'exclusion d'origine n'était pas basée sur la présence
de Sô`oh mais la
fonction « indigne » pour laquelle la pièce était
utilisée.38
La pratique majoritaire consiste à ne pas placer de Mazouzoh à une
salle de bain, et le Miqdosh Ma´at conclut qu'il ne faudrait pas
dévier de cette coutume.
Mais
nous avons vu que celui qui le fait quand même a sur qui s'appuyer,
et que cette approche est tout autant valable, d'autant plus que les
salles de bain modernes ne servent pas uniquement qu'à faire ses
besoins, mais à beaucoup d'autres activités, comme faire sa
lessive, ranger des vêtements, des essuies, des draps, des
médicaments, se brosser les dents, se raser, se coiffer, etc. Nous
ne pouvons donc pas dire qu'elles ont le statut de pièces
« indignes ».
- Conclusion
- Les questions halakhiques relatives à la salle de bain et/ou le lavabo moderne incluent leur possible classification comme une Béth Hakkissé` ou une Béth Hammarhos.
- Il y a des raisons valables d'être plus indulgents avec une salle de bain et un lavabo moderne qu'une Béth Hakkissé` ou une Béth Hammarhos.
- De nombreux Pôsqim sont d'avis que la notion de Rouah Ra´ n'est plus d'actualité à notre époque et, par conséquent, une salle de bain et un lavabo moderne ne nécessitent pas que l'on se lave les mains en sortant, même sans y avoir rien fait.
- D'après de nombreuses opinions, si la pièce est propre il est permis de réaliser toutes les ablutions rituelles dans un lavabo. La majorité des Pôsqim n'autorisent les ablutions que pour la prière, mais de nombreux Pôsqim permettent n'importe quelle ablution rituelle dans une salle de bain. Mais d'après toutes les opinions, s'il y a une mauvaise odeur dans la salle de bain, ou si la toilette n'est pas entièrement propre, toutes les Halokhôth relatives à la Sô´oh, à la Mé Raghlayim et à une mauvaise odeur s'appliqueraient.
- La pratique dominante est de ne pas placer de Mazouzoh à une salle de bain ou un lavabo moderne, mais il y a des raisons de le permettre.
1`ôrah
Hayim 4:18
2Baré`shith
10b
3Dans
son commentaire sur le Séfar Hasidhim 823
44:40
5Séfar
Da´ath Tôroh, `ôrah Hayim 4
6`ôrah
Hayim 227
7Sur
Yômo` 30a
8Moghén
`avrohom, `ôrah Hayim 173:1.
Notez que cela signifie également, comme le dit le Moghén `avrohom
lui-même, que même le lavage des mains au réveil, que font la
majorité des Juifs d'aujourd'hui, ne serait plus nécessaire
également, puisque le concept de mauvais esprit n'existe plus
9Voir
Soukkoh 46a et
Bavo` Qammo` 17a, où il est clair que se laver les mains en
sortant d'une Béth Hakkissé` n'avait rien à voir avec un prétendu
mauvais esprit
10`iggarath
Môshah, ´évan Ho´azar 1:114
117:5
12Zaqon
`aharôn 1:1
13`ôrah
Hayim 6:13
14Volume
3, `ôrah Hayim 1-2
15Ce
raisonnement est basé sur le Moghén `avrohom, cité plus haut,
concernant une ´ovit
16´édhouth
LaYisro`él 1
171:205
et 2:162
18`ôrah
Hayim 1
19Yabbia´
`ômar Volume 3, `ôrah Hayim 1-2 ; Yahawah
Da´ath 3:1
20Shém
MiShim´ôn, `ôrah Hayim
9 ; Halqath Ya´aqôv 1:205 ; Zaqon
`aharôn 1:1 ; Mahara''m Brisq 3:39 ; Sis
`ali´azar 7:5 ; Yashou´ath Môshah Aharonson 31 ; Yaskil
´avdi 6, `ôrah Hayim
13:8 ; Nésar Mattay 2
21Hilkôth
Qiryath Shama´ 17:4 et 17:11. Voir aussi `ôrah
Hayim 14:4
22Volume
2, 126:3
23Minhath
Yishoq 1:60
24110-111
25`iggarath
Môshah, ´évan Ho´azar 1:114
26Har
Savi, `ôrah Hayim 1
27Barokhôth
3:36
28`ôrah
Hayim 74:2
292
30Yabbia´
`ômar Volume 5, `ôrah Hayim 11
31Citons
par exemple le `amaq Halokhoh, ´ôrah Hayim
30, ou encore le Hayé odhom et beaucoup d'autres
32Voir
Qountrés Mazouzoh 286:10 ; Barouré Halokhoh, page 173
33Mazouzath
Malokhim, Sé´if Qoton 147
34Touré
Zohov, Yôréh Dé´oh 286:5
35Pithhé
Tashouvoh 286:6
36Yôréh
Dé´oh 286:10
37Sé´if
Qoton 147
38Hôvath
Haddar, Chapitre 2, note de bas de page 35