ב״ה
Exposer
les fausses notions
« Pour
l'élévation de l'âme de... »
Cet
article peut être téléchargé ici.
La
question suivante m'a été soumise :
Mon
père souhaite offrir quelques Sefarim au Beth HaMidrash. Est-ce que
l'ajout d'un message du type "Offert par M. X a à
la mémoire de..." (Avec le même message en hébreu Leylou
Nishmat...) est autorisé selon la halakha? Y a t-il un message type
que l'on doit mettre? Je ne sais pas s'il y a une trace de cela dans
la littérature rabbinique et je ne me suis jamais penché sur le
concept d'élévation des âmes?
Cette
question est très intéressante et me donne l'occasion de traiter
d'une doctrine et pratique erronée très répandue dans les milieux
orthodoxes. Il n'est pas rare d'entendre un rabbin déclarer au début
de ses Shi´ourim que « Le cours est dédié à l'élévation
de l'âme d'Untel fils d'Untel ». De même, de nombreux sites
Internet proposent aux internautes de sponsoriser des Shi´ourim pour
l'élévation des âmes de leurs défunts. On observe également chez
de nombreux Juifs la pratique consistant à allumer lors de
l'anniversaire d'un décès des bougies pour l'âme du défunt, ainsi
que la pratique de lire des Tahillim pour les âmes des morts. Et
enfin, il est de coutume de fréquemment dédier ou ouvrir un ouvrage
pour l'élévation de l'âme d'un défunt.
Ceux
qui défendent les pratiques susmentionnées affirment qu'elles
seraient sous-entendues dans la Mishnoh suivante1 :
Ils
ne bénissent pas sur la lumière ni sur les parfums des Gôyim,
ni sur la lumière ni sur les parfums des
morts, ni sur la lumière ni sur les parfums qui se
trouvent devant une idolâtrie. Ils ne bénissent sur la lumière
qu'après avoir fait usage de sa lumière.
|
אין
מברכין לא על הנר ולא על הבשמים של גויים,
ולא
על הנר ולא על הבשמים של מתים,
ולא
על הנר ולא על הבשמים שלפני עבודה זרה.
אין
מברכין על הנר,
עד
שייאותו לאורו
|
Cette
Mishnoh nous dit qu'une bougie,
flamme ou lampe à huile qui aurait été allumée en l'honneur d'un
mort, et non pour sa lumière en elle-même, ainsi que des parfums ou
épices ayant servi à masquer la mauvaise odeur d'un cadavre, et non
pour que l'on jouisse de sa bonne odeur en elle-même, ne peuvent
servir pour la cérémonie de la Havdoloh ; puisqu'il était
prévu qu'ils servent aux morts, ils ne peuvent servir pour la
Havdoloh. Par conséquent, si quelqu'un était mort le Vendredi et
que l'enterrement était prévu le Samedi soir, on ne pourra pas
utiliser cette lampe et faire la bénédiction de בּוֹרֵא
מְאוֹרֵי הָאֵשׁ
« Bôré`
Ma`ôré Ho`ésh » dessus.
La
raison pour laquelle, lorsque quelqu'un décédait, on allume une
lampe ou bougie en son honneur, c'est afin de symboliser l'idée
d'éternité de l'âme, le fait que bien que la personne soit
physiquement morte, son âme étant éternelle, c'est comme si elle
continuait de vivre, mais dans un autre monde. Il n'y a rien d'autre
caché derrière cette pratique.
Mais
sur base de cette Mishnoh, le `ôrhôth
Hayim
écrit ceci :
Rabbénou
`oshér (le Ro`''sh) écrit que chacun a l’usage - la veille de Yôm
Hakkippourim - d’allumer une veilleuse afin d’expier les fautes
de son père et de sa mère, car c’est une marque d’honneur pour
HaShem, comme il est dit : « Honorez HaShem par les lumières ».
Une tradition d’Israël a force de loi
C'est
de là que provient la pratique de faire et dédier certaines choses
à « l'élévation de l'âme » d'un défunt. Les gens
croient que par de telles choses ils peuvent contribuer à
l'expiation des péchés du défunt. En d'autres mots, ils
accomplissent de bonnes œuvres dans l'espoir qu'HaShem ית׳
les
attribut au défunt dans le nom duquel elles ont été accomplies,
ajoutant ainsi au défunt des « mérites » qui lui
permettront de compenser ses mauvaises actions ! Cette doctrine
est de la pure foutaise !
Nous
lisons ceci dans la Tôroh2 :
Je
prends à témoin au milieu de vous, aujourd'hui, les cieux et la
terre : j'ai placé devant toi la vie et la mort, la
bénédiction et la malédiction ; choisis la vie afin que tu
vives, toi et ta postérité !
|
הַעִדֹתִי
בָכֶם הַיּוֹם,
אֶת-הַשָּׁמַיִם
וְאֶת-הָאָרֶץ--הַחַיִּים
וְהַמָּוֶת נָתַתִּי לְפָנֶיךָ,
הַבְּרָכָה
וְהַקְּלָלָה;
וּבָחַרְתָּ,
בַּחַיִּים--לְמַעַן
תִּחְיֶה,
אַתָּה
וְזַרְעֶךָ
|
À
la fin de sa vie, Môshah Rabbénou ע״ה
demanda
aux Israélites de faire un choix définitif. Si la possibilité
existe qu'une âme puisse être affectée positivement par des actes
post-mortem réalisés par les vivants en son nom, Môshah Rabbénou
n'aurait pas enseigné que l'homme pouvait choisir la vie ou la mort.
Choisir la mort signifie faire le choix d'une issue négative
irréversible. Comment peut-il y avoir une issue négative, si
quelqu'un d'encore vivant peut changer le sort de quelqu'un d'autre
après sa mort ?
Mais
Môshah Rabbénou a dit aux Israélites que leurs décisions
terrestres avaient de réelles conséquences. C'était l'enseignement
des deux boucs de Yôm Hakkippourim, ainsi que des deux montagnes de
Garizzim et ´évol. Dans tous ces trois cas, Môshah Rabbénou
enseignait qu'il n'y avait que deux voies possibles que l'on pouvait
suivre : celle de la destruction, personnalisée par le
bouc-émissaire démembré et la nature stérile du Mont ´évol, ou
la voie de la Vie Véritable, personnalisée par le deuxième bouc de
Yôm Hakkippourim appartenant à HaShem et la topographie luxuriante
du Mont Garizzim. La connaissance d'une possibilité de culpabilité
éternelle est si important que Môshah Rabbénou en parle à de
nombreuses reprises. Le Rov Sa´adhyoh Go`ôn ז״ל
parle
également abondamment de tourments perpétuels pour certaines âmes.3
Étant donné que cela fait mal de se dire qu'un être que l'on a
aimé pourrait être perdu pour toujours, on a tendance à se
raccrocher sur des opinions qui nous rassurent et qui allègent la
conscience.
Les
décisions qu'un homme a prises sur Terre ont des conséquences
permanentes si elles n'ont pas été rectifiées de son vivant.
Môshah Rabbénou le dit ouvertement. N'accordons aucun crédit aux
notions populaires que nous entendons fréquemment, comme « élever
l'âme d'un défunt ». Cette pratique est si bizarre qu'elle se
fait souvent lorsque des gens boivent du scotch et mangent des cakes,
en croyant que cet espèce de « Qiddoush » cérémoniel
fait expiation pour les méfaits du défunt. Bien qu'elle soit très
populaire, et soutenue par de nombreux éminents rabbins
contemporains, notre baromètre pour déterminer la vérité reste la
Tôrath Môshah, et non les pratiques dévoyées déguisées en
manteau de Judaïsme actuellement prêchées. Une fois que
l'adhérence méticuleuse à la Tôrath Môshah est perdue, le
Judaïsme perd son authenticité et toute valeur, et n'est plus qu'un
Judaïsme fait de mains d'hommes et à l'image des hommes !
Suggérer
que les vivants peuvent faire profiter aux morts par les actes
accomplis en leur nom enseigne la notion hérétique selon laquelle
l'homme n'est pas responsable de ses décisions. Cela enseigne qu'un
homme peut gravement pécher et commettre les pires choses qui
soient, mais son fils intègre et encore vie rendra bons les méfaits
de son père. Les descendants de Homon יש״ו
peuvent-ils
faire de lui un Saddiq
(juste) ? Si vous répondez que cela se peut, vous devrez alors
également accepter le cas inverse : un homme mort en étant
juste et intègre peut-il devenir un Rasha´ (impie) à cause des
mauvais actes de son fils impie encore en vie ? Nous voyons
l'absurdité d'une telle position !
Ce
qui pourrait amener à adhérer à une telle croyance est l'amour
véritable que l'on ressent envers le défunt. Mais aussi tendres que
de tels sentiments puissent être, nous ne pouvons compromettre la
vérité pour apaiser ses sentiments. Une autre raison pourrait être
sa propre peur d'être soi-même jugé coupable pour ses actes. Si
quelqu'un pense pouvoir changer le sort de son père après le décès
de celui-ci, ipso facto cela signifie que son propre sort pourrait
aussi être amélioré après sa propre mort. C'est donc une
« assurance vie » que l'on souhaite pour soi. Et cela
mène à cette stupidité de réciter le Qaddish chaque jour, durant
les douze mois qui suivent le décès de ses parents, car on croit
que cela leur fera mériter un jugement positif dans le Tribunal
Céleste ! De la pure foutaise, d'autant plus que le Qaddish
n'était en réalité récité qu'à la fin des Shi´ourim que
donnaient les rabbins à leurs élèves dans les Bathé Midhroshim.
.La
Tôroh rejette catégoriquement cette doctrine. En effet, par quel
système, et par quelle justice, une personne vivante peut-elle
corriger le mal commis par un défunt ? HaShem nous dit ceci
dans Sa Tôroh4 :
Les
parents ne doivent pas être mis à mort pour les enfants, et les
enfants ne doivent pas être mis à mort pour les parents ;
chaque homme ne sera mis à mort que pour son propre méfait !
|
לֹא-יוּמְתוּ
אָבוֹת עַל-בָּנִים,
וּבָנִים
לֹא-יוּמְתוּ
עַל-אָבוֹת:
אִישׁ
בְּחֶטְאוֹ,
יוּמָתוּ
|
Il
est clair que la justice de Dieu est parfaite. Celui qui est corrompu
paie le prix pour ses propres crimes. Sa corruption ne peut pas lui
être pardonnée, à moins qu'il s'en repente de son vivant. S'il a
échoué à se repentir, il est mort dans un état corrompu, et il ne
peut plus jamais défaire son mal. Ce concept d'élévation des âmes
du défunt par les actes des vivants est : 1) dénué de raison,
et 2) une violation même des paroles de Dieu.
En
outre, la notion de repentance ne sert plus à rien avec une croyance
selon laquelle le vivant peut expier le mort. S'il en était ainsi,
le concept de Tashouvoh (repentance) n'a aucune place dans le
Judaïsme. Je pourrais me débaucher, voler, tuer et violer des
femmes toute ma vie, parce que mon fils rectifiera tous mes actes
après ma mort ! Cela n'a aucun sens ! Dans son Mishnéh
Tôroh5,
le Ramba''m ז״ל
rapporte
l'enseignement de nos Sages de mémoire bénie selon quoi celui qui
dit « Je pécherai et me repentirai à Yôm Hakkippourim »
ou « Je pécherai et me repentirai avant de mourir »,
celui-là ne sera jamais pardonné. S'il en est ainsi, à combien
plus forte raison pour celui qui pèche et ne se repent PAS
avant sa mort !
En
posant quelques questions, vous découvrirez que ceux qui épousent
une telle doctrine sont complètement démunis. Demandez-leur comment
fonctionne concrètement cette doctrine, ils n'auront aucune
réponse ! Pourquoi ? Parce que ce n'est pas un principe
basé sur la vérité, et comme c'est le cas pour toute fausseté, il
ne peut être soutenu par la raison. La rationalité est le test
infaillible pour déterminer que quelque chose est exact. C'est un
fondement de la Tôroh.
Le
Ramba''m écrit ceci dans son Mishnéh Tôroh :
Car
si quelqu'un n'a pas acquis de la sagesse ici, ni de bonnes
œuvres, il n'y a rien qu'il puisse mériter par-là, car il est
dit6 :
« Car il n'y a point d'acte, ni de calcul, ni de
connaissance, ni de sagesse dans le séjour des morts ! »
|
שְׁאִם
לֹא יִקְנֶה הֵנָּה חָכְמָה וּמַעֲשִׂים
טוֹבִים--אֵין
לוֹ בְּמַה יִזְכֶּה,
שֶׁנֶּאֱמָר
"כִּי
אֵין מַעֲשֶׂה וְחֶשְׁבּוֹן,
וְדַעַת
וְחָכְמָה,
בִּשְׁאוֹל
|
Le
passage du Prophète Mal`okhi ע״ה,
que cite ici le Ramba''m, est clair. Une fois que quelqu'un meurt, il
n'y a plus de changement.
Ainsi,
il est préférable d'écrire « à la mémoire de X » ou
« pour le souvenir de X », plutôt que « pour
l'élévation de l'âme de X », car dédier un livre à un
défunt ne fera de toute façon pas s'élever son âme et ne fera pas
expiation pour lui, chose qui est, de toute façon, impossible une
fois qu'on meurt, peu importe ce que les vivants font en l'honneur ou
au nom du défunt !
1Barokhôth
8:8
2Davorim
30:19
3Voir
dans son Séfar Ho`amounôth Wadda´ôth »
4Davorim
24:16
5Hilkôth
Tashouvoh 4:1
6Mal`okhi
3:6