ב״ה
Exposer
les fausses notions
Le
Talmoudh fait-il réellement mention de la perruque ?
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Ce
n'est pas un secret que nous sommes totalement opposés à la
pratique qu'ont de nombreuses femmes « Orthodoxes » de
« couvrir » leurs cheveux avec une perruque. Cette
pratique est tellement insensée et contradictoire qu'il ne vaut même
pas la peine de s'étendre sur les raisons pour lesquelles elle ne
doit pas être suivie. N'importe qui d'intelligent comprendra que
c'est une innovation et déviation flagrante du Judaïsme
authentique, en dépit des justifications qu'avancent ses défenseurs.
L'une
d'entre elles est particulièrement fallacieuse, et est fréquemment
citée. Pour « démontrer » de l'antiquité du port de la
perruque (que les yiddishisants appellent שייטל
« sheitl »)
au sein du peuple juif, ils prétendent qu'on en ferait déjà
mention dans le Talmoudh lui-même. Or, ce n'est absolument pas le
cas. Voici ce que dit la Mishnoh1 :
Une
femme peut sortir avec une tresse de cheveux coupés, que ce soit
les siens ou ceux d'une autre femme, ou d'un animal, avec un
fronteau, avec des pendeloques lorsque ils sont cousus, et avec
un bandeau ou
un postiche dans une cour.
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יוֹצְאָה
אִשָּׁה בְחוּטֵי שֵׂעָר,
בֵּין
מִשֶּׁלָּהּ בֵּין מִשֶּׁל חֲבֶרְתָּהּ
בֵּין מִשֶּׁל בְּהֵמָה,
וּבַטוֹטֶפֶת
וּבַסַּנְבּוּטִין בִּזְמַן שֶׁהֵן
תְּפוּרִין.
בַּכָּבוּל
וּבְפֵאָה
נָכְרִית לֶחָצֵר
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Le
contexte de cette Mishnoh est la question suivante : avec quel
artifice une femme a-t-elle le droit de sortir pendant le Shabboth ?
Cette question fut posée par crainte qu'elle en arrive à retirer
cet artifice de sa tête et la prendre en main dans le domaine
public, transgressant ainsi une interdiction du Shabboth. Sur
plusieurs Mishnoyôth, divers artifices sont mentionnés et déclarés
permis ou interdits à Shabboth. Ici, la Mishnoh permet à une femme
de sortir dans une cour en ayant sur sa tête une פֵאָה
נָכְרִית « Pé`oh
Nokhrith ». La formulation de la Mishnoh implique que cela lui
est interdit dans l'espace public le Shabboth. C'est à partir de
cette Mishnoh que certains en ont conclu que couvrir ses cheveux avec
une perruque était permis, puisqu'ils interprètent l'expression
« Pé`oh Nokhrith » comme se référant à ce qu'on
appelle aujourd'hui une perruque. Cette interprétation est
totalement erronée.
Premièrement,
si l'expression « Pé`oh Nokhrith » désignait une
perruque, les « Orthodoxes » qui permettent d'en porter
devraient alors être logiques et ne permettre à leurs femmes de
n'en porter une à Shabboth que lorsqu'elles sont dans une cour, et non dans
l'espace public !
Deuxièmement,
« Pé`oh Nokhrith » ne signifie absolument pas
« perruque », mais désigne quelque chose de complètement
différent. On peut avoir un aperçu de sa signification à partir du
contexte lui-même et de l'étymologie de cette expression. « Pé`oh »
signifie « coin » ou « extrémité » d'une
chose. Donc, il faudrait demander à ces « Orthodoxes »
pourquoi est-ce qu'une perruque serait appelée « Pé`oh » !
Cela n'a aucun sens ! Si une perruque est placée sur la tête,
en quoi s'agit-il d'un « coin » ou d'une « extrémité »
de quelque chose ? Quant au mot « Nokhrith », il
signifie « étranger ». Littéralement, « Pé`oh
Nokhrith » signifie donc « coin étranger » ou
« extrémité étrangère ». De quoi peut-il bien
s'agir ?
Comme
l'explique très bien le Go`ôn de Wilno` ז״ל,
dans son commentaire sur cette Mishnoh, une « Pé`oh Nokhrith »
est ce qu'on appelle communément de nos jours « un postiche »,
qui est une mèche de faux cheveux que l'on attache à l'extrémité
d'une étoffe, d'un tissu, ou de quelque autre matière, avec par
exemple de la colle ou encore en la cousant. Les femmes Israélites
les mettaient en-dessous de leur foulard afin que la mèche ressorte
du foulard. En effet, les femmes avaient toujours les cheveux qui
dépassaient de leur foulard ou voile, et telle a toujours été la
norme, contrairement à ce qui est enseigné dans le Zôhar, qui
insiste pour que l'intégralité des cheveux soient couverts. Jusqu'à
aujourd'hui, la pratique normative consiste à laisser visibles
certains de ses cheveux, et non de les couvrir intégralement. Mais
si une femme souffrait, par exemple, d'une maladie ou d'une certaine
condition qui fait qu'elle n'avait pas de cheveux ou trop peu, au
point qu'en mettant son foulard ou voile aucun de ses cheveux n'en
dépassait, et qu'elle n'était pas ravie de son apparence du fait
que peu de ses cheveux dépassait du foulard ou du voile par rapport
aux autres femmes qui en avaient beaucoup plus, elle avait recourt à
un tel artifice et attachait une fausse mèche à une autre matière
qu'elle plaçait sous son foulard ou voile en laissant dépasser la
mèche, et cela donnait l'impression qu'il s'agissait de ses vrais
cheveux, et elle ressemblait ainsi à n'importe laquelle des autres
femmes. C'est là le sens d'une « Pé`oh Nokhrith ». Cela
n'a donc rien à voir avec une perruque !
Signalons
que contrairement au Zôhar, toutes les sources juives authentiques,
depuis le Talmoudh jusqu'à la majorité des Ri`shônim, en passant
par tous les Ga`ônim, ne voient aucun problème à ce qu'une femme
révèle ses cheveux sous son foulard ou voile. Cela a été et reste
la pratique majoritaire au sein du peuple juif. D'ailleurs, la Miswoh
s'appelle כִּיסוּי
הָרֹאשׁ « Kisouy
Horô`sh – couvrir la tête » et non « couvrir les
cheveux ».
Quant
à la première partie de notre Mishnoh, à savoir, יוֹצְאָה
אִשָּׁה בְחוּטֵי שֵׂעָר,
בֵּין
מִשֶּׁלָּהּ בֵּין מִשֶּׁל חֲבֶרְתָּהּ
בֵּין מִשֶּׁל בְּהֵמָה
« Une
femme peut sortir avec une tresse de cheveux coupés, que ce soit les
siens ou ceux d'une autre femme, ou d'un animal », on parle
là d'une presse de cheveux dont elle se sert pour se coiffer, ou
qu'elle a nouée pour en garnir son front. La Mishnoh mentionne
ensuite un fronteau. Il s'agit d'un joyau dont les femmes s'ornaient
le front, comme l'illustre la peinture suivante :
Quant
aux pendeloques, il s'agit de petits bijoux qui se portent suspendus
(à une chaîne, à un ruban, à un collier, à un bracelet, etc.),
comme sur l'illustration suivante (les pendeloques sont les bijoux
sur les côtés) :
Pour
revenir à la perruque, la vérité est qu'à un certain moment en
Europe, la plupart des femmes ne se couvraient plus la tête avec un
foulard ou un voile, et avaient adopté la pratique non juive de
porter la perruque. Certains Pôsqim qui estimaient que mieux valait
« couvrir » ses cheveux avec une perruque plutôt que ne
pas du tout les couvrir en arrivèrent à tenter de justifier cette
pratique coûte que coûte. Mais rien ne saura légitimer de
remplacer le foulard ou le voile par une perruque. Il est même
préférable de ne pas du tout couvrir sa tête plutôt que de porter
une perruque, qui n'a aucun lien avec la tradition juive et est un
travestissement de notre religion !
1Shabboth
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