ב״ה
Les
lois relatives à la prière
Onzième
Partie
Cet article peut être téléchargé ici.
Poursuivons
notre exposition des lois relatives à la prière.
Lois
relatives à la prière et à la bénédiction des Kôhanim –
Chapitre 5
|
הִלְכּוֹת
תְּפִלָּה וּבִרְכַת כּוֹהֲנִים פֵּרֶק
ה׳
|
- Quels sont les autres points auxquels faire attention lorsqu'on prie ?
1.
Celui qui prie doit veiller
à huit choses, et les accomplir. Mais s'il était dans une
situation de difficulté, ou dans un cas de force majeure, ou
qu'il a transgressé et ne les a pas accomplies, cela n'empêche
pas [la prière d'être valide]. Et les voici : 1) être
debout, 2) la direction du Sanctuaire, 3) la préparation du
corps, 4) la préparation de la tenue, 5) la préparation du lieu,
6) le contrôle de la voix, 7) l'inflexion, et 8) la
prosternation.
|
א שְׁמוֹנָה
דְּבָרִים,
צָרִיךְ
הַמִּתְפַּלֵּל לְהִזָּהֵר בָּהֶן
וְלַעֲשׂוֹתָן;
וְאִם
הָיָה דָּחוּק,
אוֹ
נֶאֱנָס,
אוֹ
שֶׁעָבַר וְלֹא עָשָׂה אוֹתָן--אֵינָן
מְעַכְּבִין.
וְאֵלּוּ
הֶן--עֲמִידָה,
וְנֹכַח
הַמִּקְדָּשׁ,
וְתִקּוּן
הַגּוּף,
וְתִקּוּן
הַמַּלְבּוּשׁ,
וְתִקּוּן
הַמָּקוֹם,
וְהַשְׁוָיַת
הַקּוֹל,
וְהַכְּרִיעָה,
וְהַהִשְׁתַּחֲוָיָה
|
Celui
qui prie doit veiller à huit choses, et les accomplir :
Les huit points seront expliqués tout au long de ce Chapitre 5.
Mais
s'il était dans une situation de difficulté :
Et donc dans l'incapacité de respecter ces huit points.
ou
dans un cas de force majeure :
Comme par exemple, parce qu'il est malade, comme cela sera
expliqué à la Halokhoh 2.
ou
qu'il a transgressé :
C'est-à-dire qu'il a volontairement négligé ces huit points.
et
ne les a pas accomplies, cela n'empêche pas [la prière d'être
valide] : Et il ne
devra donc pas recommencer la prière depuis le début, ou
compenser plus tard sa prière.
Dans
le précédent chapitre (voir les parties 8,
9
et 10
de cette série d'articles), le Ramba''m ז״ל
avait
énuméré cinq conditions qui étaient d'une nécessité absolue
pour que la prière soit valide, à tel point que l'on ne peut pas
commencer à prier tant qu'elles ne sont pas remplies, autrement
la prière n'est pas valable. Par contre, ici, il s'agit de huit
points importants à respecter Lakhattahilloh,
mais qui ne disqualifient pas la prière s'ils ne l'ont pas été,
même volontairement.
Et
les voici : 1) être debout :
Voir Halokhoh 2.
2)
la direction du Sanctuaire :
Voir Halokhoh 3.
3)
la préparation du corps :
Voir Halokhoh 4.
4)
la préparation de la tenue :
Voir Halokhôth 5 et 6.
5)
la préparation du lieu :
Voir Halokhôth 7 à 9.
6)
le contrôle de la voix :
Voir Halokhoh 10.
7)
l'inflexion : Voir
Halokhôth 11 à 13.
et
8) la prosternation :
Voir Halokhôth 14 à 16.
|
- Comment s'applique la condition demandant d'être debout ?
2.
Être debout : Comment
[cela s'applique-t-il] ? On ne prie qu'en étant debout. Si
on était assis dans un bateau ou dans une charrette, si on peut
se tenir debout, on se tient debout. Sinon, qu'on [reste] assis à
sa place et prie. Un malade peut prier même couché sur son côté,
et c'est à la condition qu'il soit capable de concentrer son
esprit. De même, celui qui est assoiffé ou affamé est inclus
dans la catégorie des malades ; s'il a la capacité de
concentrer son esprit, qu'il prie. Sinon, il ne priera pas,
jusqu'à ce qu'il ait mangé ou bu. Si on montait un animal, même
si on a quelqu'un pour tenir son animal, on ne doit pas descendre.
Plutôt, on [reste] assis à sa place et on prie, afin d'avoir
l'esprit tranquille le concernant.
|
ב עֲמִידָה
כֵּיצַד:
אֵין
מִתְפַּלְּלִין אֵלָא מֵעוֹמֵד.
הָיָה
יוֹשֵׁב בִּסְפִינָה אוֹ בַּעֲגָלָה--אִם
יָכוֹל לַעֲמֹד,
יַעֲמֹד;
וְאִם
לָאו,
יֵשֵׁב
בִּמְקוֹמוֹ וְיִתְפַּלַּל.
חוֹלֶה
מִתְפַּלֵּל,
אַפִלּוּ
שׁוֹכֵב עַל צִדּוֹ--וְהוּא,
שֶׁיָּכוֹל
לְכַוַּן אֶת דַּעְתּוֹ.
וְכֵן
הַצָּמֵא וְהָרָעֵב,
הֲרֵי
הֶן בִּכְלַל חוֹלִים--אִם
יֵשׁ בּוֹ יְכֹלֶת לְכַוַּן אֶת
דַּעְתּוֹ,
יִתְפַּלַּל;
וְאִם
לָאו,
אַל
יִתְפַּלַּל עַד שֶׁיֹּאכַל וְיִשְׁתֶּה.
הָיָה
רוֹכֵב עַל הַבְּהֵמָה--אַף
עַל פִּי שֶׁיֵּשׁ לוֹ מִי שֶׁיֶּאֱחֹז
בְּהֶמְתּוֹ,
לֹא
יֵרֵד,
אֵלָא
יֵשֵׁב בִּמְקוֹמוֹ וּמִתְפַּלֵּל,
כְּדֵי
שֶׁתְּהֶא דַּעְתּוֹ מְיֻשֶּׁבֶת
עָלָיו
|
Être
debout : Comment [cela s'applique-t-il] ? On ne prie
qu'en étant debout :
Comme cela avait été expliqué dans la première
partie,
la prière rabbinique a été calquée sur les Qorbonôth qui
avaient lieu dans le Béth Hammiqdosh. L'une et l'autre sont
appelées עֲבוֹדָה
« ´avôdhoh »
(service/culte), et les concernant la Tôroh déclare1 :
לַעֲמֹד
לִפְנֵי יְהוָה לְשָׁרְתוֹ
« pour
se tenir debout devant `adhônoy et Le servir ».2
En
fait, c'est précisément pour nous rappeler cette condition que
les Shamônah ´asréh sont également appelées עֲמִידָה
« ´amidhoh »,
c'est-à-dire « être debout ».
Si
on était assis dans un bateau ou dans une charrette, si on peut
se tenir debout, on se tient debout :
C'est-à-dire que s'il est possible de se tenir debout sans
risquer de tomber ou se mettre en danger, on doit alors se lever
pour prier.
Sinon,
qu'on [reste] assis à sa place et prie : À parti de la
discussion rapportée dans la Gamoro`3,
quant à savoir si dans les cas mentionnés ici par le Ramba''m il
est préférable de prier debout ou assis, on peut conclure qu'il
est tout ç fait acceptable de rester assis et prier si cela
contribuera à ce qu'on ait l'esprit plus tranquille et que l'on
soit capable de se concentrer.
Un
malade : Tellement
faible qu'il ne peut se lever ou se tenir debout trop longtemps.
peut
prier même couché sur son côté :
Tout comme pour la récitation du Shama´.4
Par contre, ni le Shama´, ni la prière, ne peuvent être faits
en étant couché sur son dos ou sur son ventre. Ce ne sont pas
des positions dignes pour s'adresser en audience avec le Roi
HaShem ית׳.
et
c'est à la condition qu'il soit capable de concentrer son
esprit : C'est-à-dire
qu'un malade ne doit prier que s'il est capable de se concentrer,
autrement il est exempt de la prière. De ce fait, s'il n'est pas
capable de se concentrer, il ne doit pas du tout prier.
De
même, celui qui est assoiffé ou affamé est inclus dans la
catégorie des malades :
Ce qui signifie, comme le Ramba''m le précise, que s'il peut,
malgré sa soif ou sa faim, se concentrer pour prier, il doit
alors prier. Mais si ce n'est pas le cas, il ne doit pas du tout
prier dans cet état.
Si
on montait un animal, même si on a quelqu'un pour tenir son
animal, on ne doit pas descendre :
Comme cela est rapporté dans la Gamoro`.5
Plutôt,
on [reste] assis à sa place et on prie, afin d'avoir l'esprit
tranquille le concernant :
C'est-à-dire, concernant son animal.
En
d'autres mots, même si quelqu'un se propose de tenir pour lui son
animal, lui permettant ainsi de descendre et faire sa prière, la
personne continuerait à se faire des inquiétudes pour son animal
(et si on le volait ? Et si l'animal s'enfuyait de peur ?,
etc.). À cause de cela, elle ne pourrait pas se concentrer pour
prier. Par conséquent, pour lui éviter ces inquiétudes, il est
préférable qu'il fasse la prière tout en restant sur le dos de
son animal.
Nous
voyons de tout cela que bien que Lakhattahilloh
il soit préférable
de faire la prière debout, ce n'est pas une exigence absolue, car
nous n'apprenons cette exigence par une déduction et non un texte
biblique claire stipulant qu'il faille prier ainsi. De même, si
quelqu'un se concentre mieux en étant assis plutôt que debout,
il est préférable qu'il prie assis.
|
- Comment s'applique la condition demandant d'être orienté vers le Sanctuaire ?
3.
Être orienté vers le
Sanctuaire : Comment [cela s'applique-t-il] ? Si on se
trouvait en-dehors du Pays, on tourne son visage en direction de
`aras
Yisro`él et prie. Si on se trouvait dans le Pays, on oriente son
visage face à Jérusalem. Si on se trouvait à Jérusalem, on
oriente son visage face au Sanctuaire. Si on se trouvait dans le
Sanctuaire, on oriente son visage face à la Maison du Saint des
Saints. Un aveugle, ou celui qui est incapable de déterminer les
directions, ou celui qui voyage sur un bateau, oriente son cœur
face à la Présence Divine et prie.
|
ג נֹכַח
הַמִּקְדָּשׁ כֵּיצַד:
הָיָה
עוֹמֵד בְּחוּצָה לָאָרֶץ,
מַחְזִיר
פָּנָיו נֹכַח אֶרֶץ יִשְׂרָאֵל
וּמִתְפַּלֵּל;
הָיָה
עוֹמֵד בָּאָרֶץ,
מְכַוֵּן
פָּנָיו כְּנֶגֶד יְרוּשָׁלַיִם;
הָיָה
עוֹמֵד בִּירוּשָׁלַיִם,
מְכַוֵּן
פָּנָיו כְּנֶגֶד הַמִּקְדָּשׁ;
הָיָה
עוֹמֵד בַּמִּקְדָּשׁ,
מְכַוֵּן
פָּנָיו כְּנֶגֶד בֵּית קֹדֶשׁ
הַקֳּדָשִׁים.
סוֹמֶה,
וּמִי
שְׁאֵינוּ יָכוֹל לְכַוַּן אֶת הָרוּחוֹת,
וְהַמְּהַלֵּךְ
בִּסְפִינָה--יְכַוַּן
אֶת לִבּוֹ כְּנֶגֶד הַשְּׁכִינָה,
וְיִתְפַּלַּל
|
Être
orienté vers le Sanctuaire : Comment [cela
s'applique-t-il] ? Si on se trouvait en-dehors du Pays, on
tourne son visage en direction de `aras
Yisro`él et prie :
La Gamoro`6
explique que l'on déduit cela de la prière que Shalômôh
Hammalakh ע״ה
fit
à l'occasion de la dédicace du Béth Hammiqdosh, dans laquelle
il dit notamment ceci7 :
וְשָׁבוּ
אֵלֶיךָ,
בְּכָל-לְבָבָם
וּבְכָל-נַפְשָׁם,
בְּאֶרֶץ
אֹיְבֵיהֶם,
אֲשֶׁר-שָׁבוּ
אֹתָם;
וְהִתְפַּלְלוּ
אֵלֶיךָ,
דֶּרֶךְ
אַרְצָם אֲשֶׁר נָתַתָּה לַאֲבוֹתָם,
הָעִיר
אֲשֶׁר בָּחַרְתָּ,
וְהַבַּיִת
אֲשֶׁר-בנית
(בָּנִיתִי)
לִשְׁמֶךָ
« et
s'ils reviennent vers Toi de tout leur cœur et de toute leur âme
dans le pays de leurs ennemis qui les détiennent, et qu'ils
prient vers Toi en direction de leur terre que Tu as accordé à
leurs ancêtres, de la ville que Tu as choisie, et de la Maison
que j'ai bâtie en Ton honneur ».
Si
on se trouvait dans le Pays, on oriente son visage face à
Jérusalem :
Comme cela est déduit d'une autre partie de la prière de
Shalômôh Hammalakh8 :
כִּי-יֵצֵא
עַמְּךָ לַמִּלְחָמָה עַל-אֹיְבוֹ,
בַּדֶּרֶךְ
אֲשֶׁר תִּשְׁלָחֵם;
וְהִתְפַּלְלוּ
אֶל-יְהוָה,
דֶּרֶךְ
הָעִיר אֲשֶׁר בָּחַרְתָּ בָּהּ,
וְהַבַּיִת,
אֲשֶׁר-בָּנִתִי
לִשְׁמֶךָ
« Quand
Ton peuple sortira pour la guerre contre son ennemi, là où Tu
l'enverras, et qu'ils prient vers `adhônoy, en direction de la
ville que Tu as choisie et de la Maison que j'ai bâtie en Ton
honneur ».
Si
on se trouvait à Jérusalem, on oriente son visage face au
Sanctuaire :
Comme cela est déduit d'un verset dans l'autre version de la
prière de Shalômôh Hammalakh9 :
וְאִם-יִנָּגֵף
עַמְּךָ יִשְׂרָאֵל,
לִפְנֵי
אוֹיֵב--כִּי
יֶחֶטְאוּ-לָךְ;
וְשָׁבוּ
וְהוֹדוּ אֶת-שְׁמֶךָ,
וְהִתְפַּלְלוּ
וְהִתְחַנְּנוּ לְפָנֶיךָ בַּבַּיִת
הַזֶּה
« Et
si Ton peuple Yisro`él est défait devant l'ennemi, car ils
auront péché contre Toi, et qu'ils reviennent et reconnaissent
Ton Nom, et prient et élèvent des supplications devant Toi dans
cette Maison ».
Si
on se trouvait dans le Sanctuaire, on oriente son visage face à
la Maison du Saint des Saints :
Comme cela est déduit d'un verset de la première version de la
prière de Shalômôh Hammalakh10 :
בְּהֵעָצֵר
שָׁמַיִם וְלֹא-יִהְיֶה
מָטָר,
כִּי
יֶחֶטְאוּ-לָךְ;
וְהִתְפַּלְלוּ
אֶל-הַמָּקוֹם
הַזֶּה,
וְהוֹדוּ
אֶת-שְׁמֶךָ,
וּמֵחַטָּאתָם
יְשׁוּבוּן,
כִּי
תַעֲנֵם
« À
la fermeture des cieux et le refus de la pluie, car ils auront
péché contre Toi, ils prieront vers ce lieu11
et reconnaîtront Ton Nom, et ils reviendront de leur péché, car
Tu les auras châtiés ».
ou
celui qui est incapable de déterminer les directions :
C'est-à-dire qui n'a aucune idée où pourrait bien se trouver la
Terre Sainte par rapport à là où il est.
ou
celui qui voyage sur un bateau :
Et qui ne peut s'orienter vers la bonne direction, par crainte de
tomber, ou qui n'a aucune idée où pourrait bien se trouver la
Terre Sainte par rapport à là où il est.
oriente
son cœur face à la Présence Divine et prie :
Comme cela est déduit des propos de Shalômôh Hammalakh12 :
וְהִתְפַּלְלוּ
אֶל-יְהוָה
« et
ils prieront vers `adhônoy ».
Là
encore, comme pour la première condition précédemment
expliquée, bien qu'il soit Lakhattahilloh
une bonne chose de se tourner vers Jérusalem, ce n'est pas une
condition indispensable de la prière, puisque c'est uniquement
aux moyens de déductions, et non d'une obligation explicite, que
nous l'apprenons. Par conséquent, il convient de signaler que si
en priant dans la bonne direction on pourrait être dérangé par
quelque chose (par exemple, un miroir se trouve devant nous, dans
la direction de Jérusalem. Or, il est interdit de prier devant un
miroir), ou qu'on aura plus de concentration en faisant face à
une autre direction, on doit alors orienter son visage dans une
autre direction.
|
- Comment s'applique la condition de la préparation du corps ?
4.
La préparation du corps :
Comment [cela s'applique-t-il] ? Lorsqu'on est occupé à
prier, on doit tenir ses pieds l'un à côté de l'autre, diriger
ses yeux vers le bas, comme si l'on regardait le sol, et son cœur
orienté vers le haut, comme si on se trouvait dans les cieux. Et
on doit poser ses mains serrées contre son cœur, la main droite
sur la main gauche. On doit se tenir comme un esclave devant son
maître dans la peur, la crainte et l'effroi. On ne doit pas poser
ses mains sur ses hanches.
|
ד תִּקּוּן
הַגּוּף כֵּיצַד:
כִּשְׁהוּא
עוֹמֵד בַּתְּפִלָּה,
צָרִיךְ
לְכַוַּן אֶת רַגְלָיו זוֹ בְּצַד זוֹ;
וְנוֹתֵן
עֵינָיו לְמַטָּה,
כְּאִלּוּ
הוּא מַבִּיט לָאָרֶץ;
וְיִהְיֶה
לִבּוֹ פָּנוּי לְמַעְלָה,
כְּאִלּוּ
הוּא עוֹמֵד בַּשָּׁמַיִם;
וּמַנִּיחַ
יָדָיו עַל לִבּוֹ כְּפוּתִין,
הַיְּמָנִית
עַל הַשְּׂמָאלִית.
וְעוֹמֵד
כְּעֶבֶד לִפְנֵי רִבּוֹ,
בְּאֵימָה
וְיִרְאָה וּפַחַד.
וְלֹא
יַנִּיחַ יָדָיו,
עַל
חֲלָצָיו
|
La
préparation du corps : Comment [cela s'applique-t-il] ?
Lorsqu'on est occupé à prier, on doit tenir ses pieds l'un à
côté de l'autre :
La Gamoro`13
cite le verset suivant, qui décrit de cette manière la position
des anges14 :
וְרַגְלֵיהֶם,
רֶגֶל
יְשָׁרָה
« Et
leurs pieds sont un pied droit ». Par conséquent, lorsqu'on
prie, nous plaçons nos pieds l'un contre l'autre afin d'imiter
les anges, qui sont les experts de la louange d'HaShem.
Les
pieds sont généralement joints de la manière suivante, donnant
l'impression d'une seule jambe :
diriger
ses yeux vers le bas, comme si l'on regardait le sol, et son cœur
orienté vers le haut, comme si on se trouvait dans les cieux :
Le Talmoudh15
que Rov Hiyo`
ז״ל
et
Rabban Shim´ôn ז״ל
(le
fils de Rébbi Yahoudhoh Hannosi` ז״ל)
débattaient ensemble. L'un ouvrit la conversation en disant qu'il
fallait prier les yeux tournés vers le bas. Il cita pour preuve
le verset suivant16,
וְהָיוּ
עֵינַי וְלִבִּי שָׁם,
כָּל-הַיָּמִים
« et
mes yeux et mon cœur étaient là tous les jours », qu'il
interpréta comme voulant dire que les yeux et le cœur étaient
constamment tournés vers `aras
Yisro`él, mais tournés vers le bas en raison de la Présence
Divine. L'autre répliqua que les yeux doivent être tournés vers
le haut lorsqu'on prie. Il cita pour preuve le verset suivant17 :
נִשָּׂא
לְבָבֵנוּ אֶל-כַּפָּיִם,
אֶל-אֵל
בַּשָּׁמָיִם
« Élevons
nos cœurs avec nos paumes vers Dieu, Qui est dans les cieux ! ».
Rébbi Yishmo´`él ז״ל,
le fils de Rébbi Yôsé ז״ל,
vint et leur demanda ce qu'ils faisaient. Ils lui répondirent
qu'ils discutaient des Shamônah ´asréh. Il leur dit alors :
« Mon père a dit : Celui qui prie doit tourner ses
yeux vers le bas et son cœur vers le haut, afin d'accomplir ces
deux versets ».
Une
fois encore, il convient de signaler que bien qu'il soit une
excellente chose de prier en ayant ses pieds l'un contre l'autre,
et avec les yeux tournés vers le bas, comme nous pouvons le voir,
il ne s'agit là que de déductions basées sur des
interprétations homilétiques de versets, ce que l'on appelle des
`asmakhtôth. Il ne s'agit donc pas d'obligations halakhiques
absolues. Voilà pourquoi, ne pas respecter ces points n'invalide
pas la prière, et n'a aucune conséquence sur elle.
Et
on doit poser ses mains serrées contre son cœur, la main droite
sur la main gauche : le
Talmoudh18
rapporte que c'est ainsi que se tenait Ravo` ז״ל
pour
prier, de façon à ressembler à un esclave qui se tient devant
son maître.
La
position des mains dont on parle est celle-ci :
Nous
pouvons là encore voir qu'il ne s'agit pas d'une obligation
halakhique en tant que telle, mais juste d'une bonne pratique.
C'est pourquoi, ne pas tenir ses mains de cette manière contre
son cœur n'invalide pas du tout la prière.
On
doit se tenir comme un esclave devant son maître :
Placer ses mains serrées ensemble contre le cœur et ses pieds
joints est une déclaration de dépendance totale sur Dieu. Nous
démontrons par-là que nous ne sommes ne capables de nous
déplacer là où nous voudrions, ni d'agir comme nous le
souhaitons. De cette façon, nous montrons que nous nous en
remettons entièrement à Lui, tout comme un esclave n'a pas
d'existence indépendante de lui-même.
dans
la peur, la crainte et l'effroi :
Le Talmoudh19
base cela sur le verset suivant20 :
עִבְדוּ
אֶת-יְהוָה
בְּיִרְאָה;
וְגִילוּ,
בִּרְעָדָה
« Servez
`adhônoy avec crainte, et exultez avec tremblement ».
On
ne doit pas poser ses mains sur ses hanches :
Cette phrase semble être basée sur l'interprétation faite par
le Ri''f ז״ל
sur
Barokhôth 24b, car elle n'apparaît pas explicitement dans le
Talmoudh.
La
raison pour laquelle cela ne doit pas être fait est que cette
position donne une impression d'irrévérence. Pour la même
raison, on ne doit pas prier tout en s'appuyant contre ou sur
quelque chose.
|
- Comment s'applique la condition de la préparation de la tenue ?
5.
La préparation de la
tenue : Comment [cela s'applique-t-il] ? On doit
arranger sa tenue au préalable, se [préparer] avec soin et se
rendre présentable, car il est dit21 :
« prosternez-vous pour HaShem dans un saint
apparat ». On ne doit
pas se lever pour la prière [uniquement] dans son tricot de
corps, ni avec la tête découverte, ni avec les pieds découverts
si l'habitude des habitants locaux est de ne se tenir devant des
gens importants qu'avec des chaussettes. En tous lieux, on ne doit
pas tenir en main des Tafillin ou un Rouleau de la Tôroh dans ses
bras, car son cœur est troublé par eux. On ne doit pas tenir en
main de l'argent, ni des objets. Mais on peut prier avec un Lôlov
en main durant les jours de la Fête, parce qu'il s'agit de la
Miswoh
du jour.
|
ה תִּקּוּן
הַמַּלְבּוּשׁ כֵּיצַד:
מְתַקֵּן
מַלְבּוּשָׁיו תְּחִלָּה,
וּמְצַיֵּן
עַצְמוֹ וּמְהַדֵּר,
שֶׁנֶּאֱמָר
"הִשְׁתַּחֲווּ
לַה',
בְּהַדְרַת-קֹדֶשׁ".
וְלֹא
יַעֲמֹד לַתְּפִלָּה בַּאֲפֻנְדָּתוֹ,
וְלֹא
בְּרֹאשׁ מְגֻלֶּה.
וְלֹא
בְּרַגְלַיִם מְגֻלּוֹת,
אִם
דֶּרֶךְ אַנְשֵׁי הַמָּקוֹם שֶׁלֹּא
יַעַמְדוּ לִפְנֵי גְּדוֹלִים אֵלָא
בְּבֵית הָרַגְלַיִם.
וּבְכָל
מָקוֹם,
לֹא
יֶאֱחֹז תְּפִלִּין בְּיָדוֹ אוֹ סֵפֶר
תּוֹרָה בִּזְרוֹעוֹ,
מִפְּנֵי
שֶׁלִּבּוֹ טָרוּד בָּהֶן;
וְלֹא
יֶאֱחֹז מָעוֹת וְכֵלִים בְּיָדוֹ.
אֲבָל
מִתְפַּלֵּל הוּא בְּלוֹלָב בְּיָדוֹ
בִּימוֹת הֶחָג,
מִפְּנֵי
שְׁהִיא מִצְוַת הַיּוֹם
|
La
préparation de la tenue : Comment [cela s'applique-t-il] ?
On doit arranger sa tenue au préalable, se [préparer] avec soin
et se rendre présentable, car il est dit : « prosternez-vous
pour HaShem dans un saint apparat » :
Le Talmoudh rapporte que c'est sur la base de ce verset que Rov
Yahoudhoh se préparait à la prière en se revêtant de beaux
vêtements.
Là
encore, il s'agit donc d'une `asmakhto`, une pratique déduite
d'un verset biblique, mais pas d'une obligation en tant que tel.
En effet, nous avions vu dans la neuvième
partie que du point de
vue halakhique, le minimum requis consiste à couvrir au moins ses
parties génitales et sa poitrine pour pouvoir prier.
On
ne doit pas se lever pour la prière [uniquement] dans son tricot
de corps : Dans son
Commentaire sur la Mishnoh22,
le Ramba''m explique le terme אֲפֻנְדָּתוֹ
« `afoundothô »
comme se référant à un vêtement porté sous sa tunique servant
à garder la transpiration, de façon à ce que la tunique reste
fraîche. D'autres l'expliquent comme se référant à la ceinture
dans laquelle on rangeait sa bourse d'argent (mais cette
définition n'est pas cohérente dans ce contexte-ci).
ni
avec la tête découverte :
Il n'est pas approprié de se tenir en audience avec le Roi HaShem
la tête découverte. C'est le symbole du respect et de la crainte
des Cieux.
ni
avec les pieds découverts :
Le Talmoudh23
rapporte qu'afin de se préparer à prier, Ravo` bar Houno` avait
l'habitude de mettre des bas pour couvrir ses pieds. Il invoquait
à cet effet le verset de ´omôs 4:12, que nous avons déjà cité
à maintes reprises dans les parties précédentes.
Nous
voyons donc là encore qu'il s'agit d'une bonne pratique, et non
d'une obligation en tant que telle !
si
l'habitude des habitants locaux est de ne se tenir devant des gens
importants qu'avec des chaussettes :
Qui empêchent donc de voir les pieds.
Le
raisonnement ici est : si déjà on ne se tiendrait pas les
pieds découverts face à un être humain important, à combien
plus forte raison devant HaShem ! Mais s'il est normal de
marcher pieds nus ou de ne pas couvrir ses pieds, comme c'est
notamment le cas dans des pays au climat chaud, cela ne pose aucun
problème.
Cela
introduit donc un côté subjectif à cette règle. La définition
de ce qu'est une tenue acceptable et appropriée dépend de la
coutume des habitants locaux, c'est-à-dire de la façon dont les
gens s'habillent lorsqu'ils veulent faire bonne impression devant
des personnalités importantes. C'est ainsi que le Mishnoh
Barouroh et le ´oroukh Hashoulhon
mentionnent cette idée concernant le fait de porter un chapeau
durant la prière. Ils écrivent que si la coutume des habitants
locaux est de porter un chapeau en présence de personnalités
importantes (comme c'était le cas dans l'Europe d'avant-guerre),
il faudra également en porter un lorsqu'on prie.
Signalons
que lorsqu'on parle des habitants locaux, il ne s'agit pas
uniquement des habitants Israélites, mais de tous les habitants,
même les Gôyim !
En
tous lieux :
C'est-à-dire que les règles qui vont être énoncées ici ne
dépendent pas de la pratique locale, mais sont invariables, peu
importe où l'on se trouve. En outre, ces règles ne sont pas non
plus directement liées à la tenue en elle-même, et ne sont pas
des « bonnes pratiques », mais des obligations
halakhiques. Le Ramba''m fait donc une parenthèse. La raison pour
laquelle il la fait ici est qu'avoir quelque chose en main est de
loin lié à la tenue (les verbes « porter » et
« s'habiller » sont proches, et peuvent même
synonymes suivant le contexte. Il y a donc une connexion
implicite).
on
ne doit pas tenir en main des Tafillin ou un Rouleau de la Tôroh
dans ses bras, car son cœur est troublé par eux :
C'est-à-dire, parce qu'on aura constamment peur qu'ils ne
tombent. C'est une Halokhoh rapportée dans le Talmoudh.24
On
ne doit pas tenir en main de l'argent, ni des objets :
Le Talmoudh25
déclare qu'un couteau, de l'argent, une miche de pain sont
semblables au Séfar Tôroh et aux Tafillin. C'est-à-dire qu'il
est interdit de les tenir en main tout en priant, car on aura
constamment trop peur qu'ils ne tombent (et dans le cas d'un
couteau, on pourrait se blesser). Sur cette base, nous pouvons
déduire que si on tient en main un objet qui ne présente pas de
danger ou qui ne causera aucune inquiétude s'il tombait, comme
par exemple un cahier ou encore un Siddour, il sera permis de
prier tout en le gardant en main. Néanmoins, le mieux est de ne
rien tenir en main en priant, excepté ce qui est lié à
l'accomplissement de la Miswoh
du jour, comme secouer le Lôlov pendant Soukkôth.
Mais
on peut prier avec un Lôlov en main durant les jours de la Fête,
parce qu'il s'agit de la Miswoh du jour :
De ce fait, cela ne le perturbera pas de le tenir en main tout en
priant.
|
- Que fait-on si l'on portait une charge et qu'est arrivé le moment de la prière ? Et comment prient les Talmidhé Hakhomim ?
6.
Si on avait une charge sur
sa tête et qu'est arrivé le moment de la prière, si elle fait
moins de quatre Qabbin, on la fait basculer derrière soi et on
prie. Si elle faisait quatre Qabbin, on la dépose par terre et
après cela on prie. L'habitude de tous les Sages et leurs
disciples est qu'ils ne prient que lorsqu'ils se sont enveloppés.
|
ו הָיָה
מַשּׂאוּי עַל רֹאשׁוֹ,
וְהִגִּיעַ
זְמָן הַתְּפִלָּה--אִם
הָיָה פָּחוּת מֵאַרְבַּעַת
קַבִּין--מַפְשִׁילוֹ
לַאֲחוֹרָיו,
וּמִתְפַּלֵּל;
הָיָה
אַרְבַּעַת קַבִּין--מַנִּיחוֹ
עַל גַּבֵּי קַרְקָע,
וְאַחַר
כָּךְ יִתְפַּלַּל.
דֶּרֶךְ
כָּל הַחֲכָמִים וְתַלְמִידֵיהֶם,
שֶׁלֹּא
יִתְפַּלְּלוּ אֵלָא כִּשְׁהֶן עֲטוּפִין
|
Si
on avait une charge sur sa tête et qu'est arrivé le moment de la
prière : Cette
Halokhoh est une citation de la Gamoro` de Bavo` Masia´
105b.
Le
Ramba''m poursuit donc sa parenthèse sur le fait de porter
quelque chose pendant qu'on prie.
si
elle fait moins de quatre Qabbin :
Ce qui correspond à approximativement à une capacité de 5
litres.
on
la fait basculer derrière soi et on prie :
Car tenir une telle charge tout en priant ne causera pas une
perturbation ou distraction.
Si
elle faisait quatre Qabbin :
Ou plus.
on
la dépose par terre et après cela on prie :
Car un tel point ou une telle charge est une distraction et une
source de perturbation.
C'est
là que se termine la digression du Ramba''m. Il retourne à
présent au sujet de la tenue appropriée pour la prière.
L'habitude
de tous les Sages et leurs disciples est qu'ils ne prient que
lorsqu'ils se sont enveloppés :
Dans un Tallith.
Le
Talmoudh fournit plusieurs exemples de Sages qui ne priaient
qu'après s'être enveloppés de leur Tallith.26
Dans les Hilkôth Sisith
3:12, le Ramba''m écrit : גְּנָאי
גָּדוֹל הוּא לְתַלְמִיד חֲכָמִים,
שֶׁיִּתְפַּלַּל
וְהוּא אֵינוּ עָטוּף
« Il
est un grand déshonneur pour un disciple des Sages de prier sans
s'être enveloppé ».
Là
encore, il s'agit d'une bonne pratique, mais pas d'une obligation
en elle-même.
|
Nous
analyserons les quatre autres conditions dans la prochaine partie.
1Davorim
10:8
2Talmoudh,
Barokhôth 30a
3Ibid.
4Voir
Mishnéh Tôroh, Hilkôth Qiryath Shama´ 2:2
5Barokhôth
30a
6Ibid.
71
Malokhim 8:48
8Ibid.,
verset 44
92
Divré Hayyomim 6:24
101
Malokhim 8:35
11Shalômôh
Hammalakh se trouvait devant le Saint des Saints lorsqu'il fit cette
prière
121
Malokhim 8:44
13Barokhôth
10b
14Yahazqé`l
1:7
15Yavomôth
105b
161
Malokhim 9:3
17`ékhoh
3:41
18Shabboth
10a
19Ibid.,
30b
20Tahillim
2:11
211
Divré Hayyomim 16:29 ; Tahillim 29:2 ; Tahillim 96:9
22Barokhôth
9:5
23Shabboth
10a
24Barokhôth
23b
25Ibid.
26Voir,
par exemple, Shabboth 10a ou encore Ta´anith 20a