ב״ה
Les
trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement
Gôzéz
– Tondre
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- Introduction
La Malo`khoh de
גּוֹזֵז
« Gôzéz »
(tondre), la douzième, est celle qui ouvre la deuxième catégorie
majeure de Malo`khôth, après celle relative à la confection du
pain. Elle regroupe les activités indispensables à la fabrique des
tissus, depuis la tonte de la laine jusqu'au tissu fini.
Comme nous l'avons
déjà abondamment rappelé, chaque Malo`khoh est basée sur un
ouvrage qui se déroulait dans le Mishkon. Les rideaux étaient faits
de tissus tissés à partir de la laine. De même en était-il des
vêtements portés par les Kôhanim, qui contenaient de la laine.
Dans cette seconde
catégorie, il existe trois groupes distincts de Malo`khôth :
- Les quatre premières Malo`khôth traitent de l'obtention et préparation de la laine.
- Les cinq Malo`khôth qui suivent les précédentes traitent du processus de tissage, grâce auquel la laine est transformée en quelque chose que l'on peut porter.
- Les quatre dernières Malo`khôth traitent des diverses activités faites avec les tissus, à savoir, faire et défaire des nœuds, coudre, et déchirer.
Tel est le tableau
d'ensemble. Place à présent à la Malo`khoh de Gôzéz !
- Les bases de Gôzéz
Afin de fabriquer
ces tissus, la première étape consistait à tondre la laine de
l'animal. De ce fait, l'acte classique de Gôzéz est la tonte de la
laine de votre mouton à Shabboth.1
Étendant ce concept, nos Sages de mémoire bénie ont enseigné que
retirer certaines choses qui poussent sur un être vivant est
également considéré être un acte de Gôzéz.
Comment ce
principe s'applique-t-il à la vie quotidienne ?
Pour résumer,
Gôzéz signifie :
- retirer une partie du corps
- qui pousse
- d'un être vivant
- de la manière ordinaire/normale.
Voici la règle :
la chose qui est coupée doit être « séparée » de
l'organisme (comme des cheveux ou des ongles, et non pas un organe)
et doit être quelque chose qui repousse.
Pour les êtres
humains, les trois choses qui poussent sur nos corps sont les
poils (cheveux, barbes et moustaches), la peau et les
ongles. Par conséquent, si nous coupons l'une de ces trois
choses à Shabboth, nous accomplissons l'acte interdit de Gôzéz, au
niveau de la Tôroh. Mais si on les retire d'une manière anormale
(comme par exemple, à la main), nous ne sommes pas considérés
comme ayant transgressé cette Malo`khoh au niveau biblique.2
- Quelques applications pratiques
- Brosser ses cheveux
C'est Shabboth
matin et vous vous apprêtez à vous rendre à la synagogue. Au
moment où vous comptez quitter la maison, vous vous rendez compte
qu'il est nécessaire de brosser vos cheveux. En prenant la brosse en
main, vous vous arrêtez quelques instants, car le doute s'installe
quant à la permissivité de cette activité à Shabboth.
À première vue,
il pourrait sembler que se brosser les cheveux n'est pas un problème
de Gôzéz. Après tout, nous les brossons pour leur donner une
meilleure apparence et non pour les « retirer ». Mais de
nombreux Pôsqim considèrent que presque tout le temps, quelques
cheveux se détacheront durant le brossage. En raison de cela, cette
activité est généralement inclue dans la catégorie de Gôzéz.
Ils préconisent alors de respecter les quatre points suivants pour
permettre de se brosser les cheveux à Shabboth :
- une brosse tendre doit être utilisée
- vous devez brossez vos cheveux avec douceur
- vous ne devez brosser qu'à la surface des cheveux, et non près du crane, et
- la brosse que vous utilisez doit spécifiquement être réservée au Shabboth.
Les trois
premières conditions ont pour but d'éviter l'activité de Gôzéz,
tandis que la quatrième condition est imposée afin d'indiquer que
le brossage du Shabboth est différent de celui de la semaine.
Mais nous ne
sommes pas de cet avis, car premièrement, retirer les cheveux en les
brossant n'est pas le but recherché, deuxièmement, ce n'est pas la
façon normale de se « couper » les cheveux, et
troisièmement, il n'est pas inévitable que se brosser les cheveux
aura pour effet de les arracher. Ce n'est pas automatique. Par
contre, se peigner les cheveux est interdit, car il est pratiquement
impossible de ne pas en arriver à s'arracher des cheveux en se
peignant (même si ce n'est pas le but recherché. Voir les
conditions énoncées dans l'article intitulé « Les
trente-neuf Malo`khôth : Travail réfléchi »).
- Caresser la barbe
Certains
Pôsqim estiment qu'il faudrait prendre soin de ne se caresser la
barbe qu'en douceur, de façon à éviter que des poils ne tombent.
Mais là encore, nous ne partageons pas cette approche, étant donné
que l'on ne se caresse pas la barbe dans le but de s'arracher des
poils, et qu'en outre il n'est pas inévitable que des poils tombent
en la caressant.
- Épiler les sourcils ou arracher un cheveu gris
Ces
deux activités sont interdites à Shabboth, aussi bien à la main
qu'avec une pince à épiler, car telles sont les façons ordinaires
de les faire.
- Manteau en fourrure
Les
Sages enseignent que la Malo`khoh de Gôzéz s'applique même lorsque
l'être n'est plus en vie lorsque le retrait a eu lieu.3
Par conséquent, retirer des poils d'un manteau en fourrure constitue
un acte de Gôzéz, étant donné que la fourrure est encore attachée
à la source originelle de sa croissance.
- La peau
Comme
les cheveux et les ongles, la peau est une partie du corps qui
poussent (ou plus exactement, qui se régénère). De ce fait, les
règles de Gôzéz s'applique aussi au fait de couper, arracher, ou
retirer des morceaux de peau morte à Shabboth.
- Les ongles
Se
couper les ongles à Shabboth est un acte de Gôzéz. Mais bien que
cela soit découragé, la Halokhoh ne considère pas que se ronger
les ongles est la façon normale de se les couper (même si c'est
ainsi que vous les coupez généralement). Par conséquent, il n'est
pas interdit au niveau de la Tôroh de se ronger les ongles à
Shabboth.
Vous
êtes chez vous un Shabboth après-midi, et vous rendez compte qu'une
partie de votre ongle s'est détachée. C'est inconfortable et même
douloureux. Durant la semaine, vous l'aurez coupé au coupe-ongles,
voire arraché à la main ou retiré avec vos dents. Qu'en serait-il
en ce jour de Shabboth ?
Ici,
deux facteurs permettent de se débarrasser de cet ongle gênant :
- Si le morceau d'ongle est déjà majoritairement détaché (c'est-à-dire, à plus de la moitié de sa largeur), la Halokhoh le considère comme étant sur le point de tomber de lui-même. Puisqu'il serait tombé de lui-même, même si nous n'avions rien fait, le retirer nous-mêmes sera permis.
- La Halokhoh est sensible à l'inconfort physique, et accorde plusieurs permissions pour l'alléger.
Si
vous êtes donc dérangé par ce morceau d'ongle, et qu'il s'est
majoritairement détaché, il vous est permis de le retirer en
douceur d'une manière « anormale », c'est-à-dire, avec
vos mains ou vos dents, plutôt qu'avec un coupe-ongles.
- En résumé
- Gôzéz (tondre) est une Malo`khoh incluant de nombreuses applications pratiques courantes (couper les cheveux, retirer des peaux mortes, couper les ongles, etc.)
- Au niveau de la Tôroh, Gôzéz signifie retirer de la manière ordinaire une partie du corps qui pousse d'un être vivant.
1Dans
les temps bibliques, la tonte de ses moutons était toujours une
occasion festive. Voir Baré`shith 31:19, 38:12-13, 1 Shamou`él
25:4-8, 36, 2 Shamou`él 13:23-28. Il est une Miswoh de laisser
un Kôhén procéder à la première tonte du mouton. Voir Davorim
18:4
2Voir
Mishnéh Tôroh, Hilkôth Shabboth 9:7-9
3Ibid.,
9:7