mardi 9 février 2016

Les trente-neuf Malo`khôth : Gôzéz – Tondre

ב״ה

Les trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement

Gôzéz – Tondre


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  1. Introduction

La Malo`khoh de גּוֹזֵז « Gôzéz » (tondre), la douzième, est celle qui ouvre la deuxième catégorie majeure de Malo`khôth, après celle relative à la confection du pain. Elle regroupe les activités indispensables à la fabrique des tissus, depuis la tonte de la laine jusqu'au tissu fini.

Comme nous l'avons déjà abondamment rappelé, chaque Malo`khoh est basée sur un ouvrage qui se déroulait dans le Mishkon. Les rideaux étaient faits de tissus tissés à partir de la laine. De même en était-il des vêtements portés par les Kôhanim, qui contenaient de la laine.

Dans cette seconde catégorie, il existe trois groupes distincts de Malo`khôth :

  • Les quatre premières Malo`khôth traitent de l'obtention et préparation de la laine.
  • Les cinq Malo`khôth qui suivent les précédentes traitent du processus de tissage, grâce auquel la laine est transformée en quelque chose que l'on peut porter.
  • Les quatre dernières Malo`khôth traitent des diverses activités faites avec les tissus, à savoir, faire et défaire des nœuds, coudre, et déchirer.

Tel est le tableau d'ensemble. Place à présent à la Malo`khoh de Gôzéz !

  1. Les bases de Gôzéz


Afin de fabriquer ces tissus, la première étape consistait à tondre la laine de l'animal. De ce fait, l'acte classique de Gôzéz est la tonte de la laine de votre mouton à Shabboth.1 Étendant ce concept, nos Sages de mémoire bénie ont enseigné que retirer certaines choses qui poussent sur un être vivant est également considéré être un acte de Gôzéz.

Comment ce principe s'applique-t-il à la vie quotidienne ?

Pour résumer, Gôzéz signifie :

  • retirer une partie du corps
  • qui pousse
  • d'un être vivant
  • de la manière ordinaire/normale.

Voici la règle : la chose qui est coupée doit être « séparée » de l'organisme (comme des cheveux ou des ongles, et non pas un organe) et doit être quelque chose qui repousse.

Pour les êtres humains, les trois choses qui poussent sur nos corps sont les poils (cheveux, barbes et moustaches), la peau et les ongles. Par conséquent, si nous coupons l'une de ces trois choses à Shabboth, nous accomplissons l'acte interdit de Gôzéz, au niveau de la Tôroh. Mais si on les retire d'une manière anormale (comme par exemple, à la main), nous ne sommes pas considérés comme ayant transgressé cette Malo`khoh au niveau biblique.2

  1. Quelques applications pratiques

  1. Brosser ses cheveux

C'est Shabboth matin et vous vous apprêtez à vous rendre à la synagogue. Au moment où vous comptez quitter la maison, vous vous rendez compte qu'il est nécessaire de brosser vos cheveux. En prenant la brosse en main, vous vous arrêtez quelques instants, car le doute s'installe quant à la permissivité de cette activité à Shabboth.

À première vue, il pourrait sembler que se brosser les cheveux n'est pas un problème de Gôzéz. Après tout, nous les brossons pour leur donner une meilleure apparence et non pour les « retirer ». Mais de nombreux Pôsqim considèrent que presque tout le temps, quelques cheveux se détacheront durant le brossage. En raison de cela, cette activité est généralement inclue dans la catégorie de Gôzéz. Ils préconisent alors de respecter les quatre points suivants pour permettre de se brosser les cheveux à Shabboth :

  1. une brosse tendre doit être utilisée
  2. vous devez brossez vos cheveux avec douceur
  3. vous ne devez brosser qu'à la surface des cheveux, et non près du crane, et
  4. la brosse que vous utilisez doit spécifiquement être réservée au Shabboth.

Les trois premières conditions ont pour but d'éviter l'activité de Gôzéz, tandis que la quatrième condition est imposée afin d'indiquer que le brossage du Shabboth est différent de celui de la semaine.


Mais nous ne sommes pas de cet avis, car premièrement, retirer les cheveux en les brossant n'est pas le but recherché, deuxièmement, ce n'est pas la façon normale de se « couper » les cheveux, et troisièmement, il n'est pas inévitable que se brosser les cheveux aura pour effet de les arracher. Ce n'est pas automatique. Par contre, se peigner les cheveux est interdit, car il est pratiquement impossible de ne pas en arriver à s'arracher des cheveux en se peignant (même si ce n'est pas le but recherché. Voir les conditions énoncées dans l'article intitulé « Les trente-neuf Malo`khôth : Travail réfléchi »).

  1. Caresser la barbe

Certains Pôsqim estiment qu'il faudrait prendre soin de ne se caresser la barbe qu'en douceur, de façon à éviter que des poils ne tombent. Mais là encore, nous ne partageons pas cette approche, étant donné que l'on ne se caresse pas la barbe dans le but de s'arracher des poils, et qu'en outre il n'est pas inévitable que des poils tombent en la caressant.

  1. Épiler les sourcils ou arracher un cheveu gris

Ces deux activités sont interdites à Shabboth, aussi bien à la main qu'avec une pince à épiler, car telles sont les façons ordinaires de les faire.

  1. Manteau en fourrure

Les Sages enseignent que la Malo`khoh de Gôzéz s'applique même lorsque l'être n'est plus en vie lorsque le retrait a eu lieu.3 Par conséquent, retirer des poils d'un manteau en fourrure constitue un acte de Gôzéz, étant donné que la fourrure est encore attachée à la source originelle de sa croissance.

  1. La peau

Comme les cheveux et les ongles, la peau est une partie du corps qui poussent (ou plus exactement, qui se régénère). De ce fait, les règles de Gôzéz s'applique aussi au fait de couper, arracher, ou retirer des morceaux de peau morte à Shabboth.

  1. Les ongles

Se couper les ongles à Shabboth est un acte de Gôzéz. Mais bien que cela soit découragé, la Halokhoh ne considère pas que se ronger les ongles est la façon normale de se les couper (même si c'est ainsi que vous les coupez généralement). Par conséquent, il n'est pas interdit au niveau de la Tôroh de se ronger les ongles à Shabboth.

Vous êtes chez vous un Shabboth après-midi, et vous rendez compte qu'une partie de votre ongle s'est détachée. C'est inconfortable et même douloureux. Durant la semaine, vous l'aurez coupé au coupe-ongles, voire arraché à la main ou retiré avec vos dents. Qu'en serait-il en ce jour de Shabboth ?

Ici, deux facteurs permettent de se débarrasser de cet ongle gênant :

  1. Si le morceau d'ongle est déjà majoritairement détaché (c'est-à-dire, à plus de la moitié de sa largeur), la Halokhoh le considère comme étant sur le point de tomber de lui-même. Puisqu'il serait tombé de lui-même, même si nous n'avions rien fait, le retirer nous-mêmes sera permis.
  2. La Halokhoh est sensible à l'inconfort physique, et accorde plusieurs permissions pour l'alléger.


Si vous êtes donc dérangé par ce morceau d'ongle, et qu'il s'est majoritairement détaché, il vous est permis de le retirer en douceur d'une manière « anormale », c'est-à-dire, avec vos mains ou vos dents, plutôt qu'avec un coupe-ongles.

  1. En résumé

  • Gôzéz (tondre) est une Malo`khoh incluant de nombreuses applications pratiques courantes (couper les cheveux, retirer des peaux mortes, couper les ongles, etc.)

  • Au niveau de la Tôroh, Gôzéz signifie retirer de la manière ordinaire une partie du corps qui pousse d'un être vivant.
1Dans les temps bibliques, la tonte de ses moutons était toujours une occasion festive. Voir Baré`shith 31:19, 38:12-13, 1 Shamou`él 25:4-8, 36, 2 Shamou`él 13:23-28. Il est une Miswoh de laisser un Kôhén procéder à la première tonte du mouton. Voir Davorim 18:4
2Voir Mishnéh Tôroh, Hilkôth Shabboth 9:7-9

3Ibid., 9:7