ב״ה
Les
trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement
Tôfér
– Coudre
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- Introduction
Parmi les
activités nécessaires à la confection des tissus nous avons la
Malo`khoh de תּוֹפֵר
« Tôfér
– coudre », qui possède de nombreuses applications
pratiques contemporaines.
À l'inverse de la
Malo`khoh
de Qôshér, où deux entités sont attachées ensemble mais
peuvent être séparées, Tôfér consiste à attacher fermement deux
surfaces flexibles au moyen d'un troisième matériau. Le paradigme
de cette Malo`khoh est la couture comme son nom l'indique. Lorsque
vous cousez, vous combinez des matériaux de telle sorte qu'ils
deviennent un. Coudre était réalisé dans le Mishkon afin de
combiner les tissus tissés dont nous avons traités dans les leçons
précédentes.1
Cette Malo`khoh ne
s'applique pas que lorsqu'on utilise une aiguille et du fil ;
d'autres types d' « attaches » sont inclus dans Tôfér.
Voici quelques exemples2 :
- scotcher : par exemple, coller avec du scotch des bouts d'un papier qui se sont décollés
- coller : par exemple, en utilisant de la glu ou en scellant une enveloppe gommée
- agrafer
- Qu'est-ce qui n'est pas inclus ?
Il existe un
nombre important d'actes qui impliquent d' « attacher »
deux choses ensemble mais ne sont pas considérés être une
transgression de cette Malo`khoh. Nous allons donner quelques
exemples concrets.
- Boutonner
Garder
quelque chose en place au moyen d'un bouton n'est pas du Tôfér. La
raison à cela est que les entités ayant été attachées ainsi ne
sont pas fusionnées ensemble (alors que lorsqu'on coud deux choses
ensemble, elles sont fusionnées).
- Fermer avec du velcro (ou ruban auto-agrippant ou scratch)
Lorsque vous
utilisez du velcro, vous connectez un côté de l'objet à l'autre.
Pourquoi n'est-ce pas, donc, un acte de Tôfér ?
Nous devons faire
appel à la notion de דֶּרֶךְ
תַּשְׁמִישׁוֹ « Darakh
Tashmishô – usage ordinaire d'une chose ». Quand
j'utilise un objet de la manière dont il était censé être
utilisé, cette action n'est généralement pas une Malo`khoh. Il
doit obligatoirement y avoir un autre élément créatif à mon acte
afin qu'il ait le statut de « Malo`khoh » dans le
contexte du Shabboth. Au niveau du velcro, son but-même est d'être
fermé et ouvert à maintes reprises. C'est pourquoi, lorsque j'en
fais usage, je n'accomplis aucune Malo`khoh. En outre, comme nous le
verrons plus bas, l'attache réalisée par le velcro est temporaire,
ce qui est une base supplémentaire pour permettre son emploi.
- Épingle de sécurité
Contrairement aux
boutons, les épingles de sécurité pénètrent la surface du tissu
qu'elles servent à connecter, ce qui en fait un type d' « attache »
plus « grave » par rapport aux lois du Shabboth. Mais
parce que les épingles se détachent si facilement du tissu et qu'on
ne les utilise généralement que pour des attaches temporaires et
non permanentes (à l'inverse des tissus que l'on coud ensemble), les
épingles de sécurité ne constituent aucun problème à Shabboth.
- Temporaire contre permanent
Un acte d'
« attache » qui a pour but d'être permanent n'est pas
autorisé. La raison à cela est que lorsqu'on cousait des tissus
dans le Mishkon, c'était évidemment dans l'intention qu'ils restent
attachés ainsi pour toujours (ou du moins jusqu'à ce qu'ils se
déchirent et qu'on doive alors les réparer). De l'autre côté, des
connexions qui sont de nature temporaire sont permises. Nous avions
déjà mentionné cela en parlant du velcro. D'autres exemples
classiques sont les fermetures à glissières (ou éclair) ou encore
les aimants.
Nous pouvons
donner comme autre exemple les pansements (ou d'autres bandages
similaires). Il est permis d'attacher un pansement sur la peau,
puisqu'il ne sera là que pour une courte période de temps. Nous
pouvons placer dans la même catégorie les couches jetables. Elles
sont souvent des languettes adhésives de chaque côté qui
maintiennent la couche sur le bébé. Vous pouvez attacher la couche
avec ces languettes parce qu'elle est de toute façon destinée à
être retirée du bébé et est donc de nature temporaire.
Qôréa´
- Découdre
Tôfér a une
Malo`khoh partenaire connue sous le nom de קוֹרֵעַ
« Qôréa´
- découdre ». C'est l'inverse total de Tôfér. Par
conséquent, tout ce que nous avons dit sur Tôfér va s'appliquer
exactement de la même manière à Qôréa´. Ainsi, tout comme il
est interdit de causer une attache permanente, il est interdit de
détacher deux choses qui avaient été attachées ensemble de façon
permanente. Tout comme une attache temporaire est autorisée, il est
permis de détacher deux choses qui avaient été attachées ensemble
de façon temporaire.
Au
niveau biblique, seul le fait de détacher dans le but d’attacher à nouveau est
interdit. Mais nos Sages ont également interdit de détacher dans un but
destructif.
Voici quelques exemples pour illustrer cette
Malo`khoh :
- Déchirer un bout de papier
Déchirer un
papier à Shabboth constitue un acte de Qôréa´. Mais qu'en est-il
des mouchoirs en papier et des serviettes ?
Des mouchoirs en
papier et des serviettes pourraient se déchirer alors qu'on les
utilise normalement. Mais puisque cette déchirure n'est pas
intentionnelle ni inévitable, nous pouvons en faire usage. S'il
arrive qu'ils se déchirent, ce n'est pas une transgression du
Shabboth.
- Décoller une étiquette collée sur une bouteille ou un autre objet
C'est
interdit à Shabboth en vertu de la règle suivante : Chaque
fois que deux objets sont attachés ensemble (par exemple, par de la
colle ou parce qu'on les a coud ensemble), les séparer est un acte
de Qôréa´.
- Décoller des pages qui se sont collées ensemble par accident
Il
arrive très fréquemment que l'on découvre que des pages d'un livre
se sont collées ensemble accidentellement (par exemple, à cause
d'une tache de nourriture qui a séché). Il est permis de les
décoller, puisqu'on n'a jamais eu pour intention de les coller
ensemble.
- Défaire un emballage
Dans
nos cuisines, nous trouvons de nombreux produits emballés ainsi que
des produits frais dans des paquets. Évidemment, retirer la
nourriture de sa barquette implique une forme de déchirure. Nous
devons donc comprendre quel type d'emballage il est permis d'ouvrir à
Shabboth.
L'approche
la plus pratique consiste à ouvrir les paquets nécessaires avant
Shabboth. Par exemple, si vous savez que vos enfants voudront des
biscuits le Shabboth après-midi, il serait préférable d'ouvrir le
paquet avant l'entrée du Shabboth.
Mais
tout ne peut pas être ouvert à l'avance, et vous ne savez pas
toujours avant l'entrée du Shabboth ce dont vous aurez besoin et
envie pendant Shabboth. De ce fait, ouvrir les paquets à l'avance
n'est pas une solution absolue.
En
fait, la règle de base est que les emballages alimentaires peuvent
être ouverts à Shabboth s'il n'était pas possible de le faire
avant (par exemple, parce que le produit va sécher, s’abîmer,
etc.) ou que l'on a oublié de le faire. Nos Sages de mémoire bénie
ont fait une exception pour les déchirures nécessaires pour obtenir
de la nourriture, des médicaments ou d'autres nécessités.3
1Rash''i
sur Shamôth 26:3
2Ramba''m,
Mishnéh Tôroh, Hilkôth Shabboth 10:11
3Mishnoh,
Shabboth 22:3