ב״ה
Les
trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement
Qôshér
– Nouer
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- Introduction
Les nœuds ont
toujours joué un rôle important dans l'histoire humaine, notamment
dans les domaines de l'agriculture et de la navigation, pour attacher
le bétail, etc. Il existe en fait des centaines de types de nœuds,
dont beaucoup servent à des usages bien spécifiques.
Les nœuds étaient
nécessaires dans le Mishkon pour diverses activités, comme faire
tenir les mailles à l'extrémité d'un morceau de tissu.1
Il est donc logique que nous en parlions juste après avoir abordé
les Malo`khôth
relatives au tissage. Cette Malo`khoh est appelée קוֹשֵׁר
« Qôshér
– nouer ».
- Qu'est-ce qu'un nœud ?
Comme nous
l'expliquerons, tout ce que nous appelons « nœud » dans
le langage populaire n'en constitue pas forcément un au niveau
halakhique. Pour qu'un nœud soit considéré comme tel par la
Halokhoh, il doit posséder deux caractéristiques :
- il doit être permanent et
- fait de façon professionnel.
Qu'entend-t-on par
« permanent » ? Rash''i ז״ל
et
le Ri''f ז״ל
expliquent
qu'il s'agit d'un nœud que l'on noue dans le but de le laisser ainsi
pour toujours, sans aucune intention de le défaire un jour.
Qu'entend-t-on par
« professionnel » ? Le Ri''f et le Ramba''m ז״ל
expliquent
qu'il s'agit d'un nœud ayant été fait à la manière des artisans.
Le Ramba''m donne comme exemple le nœud des âniers, le nœud des
marins, les nœuds des lanières que font les cordonniers quand ils
font des chaussures et des sandales, etc. En d'autres mots, il s'agit
d'un nœud tellement serré qu'il ne se défera jamais de lui-même.
Évidemment, vous
pouvez avoir un nœud qui a été fait avec l'intention d'être
permanent mais qui n'est pas très serré. Pour que quelque chose
soit considéré être un nœud d'après la loi de la Tôroh, les
deux conditions doivent être remplies. Autrement, ce n'est
pas un nœud d'un point de vue biblique. C'est ainsi que le Ramba''m
écrit2 :
Une
femme peut attacher l'ouverture de son manteau, même s'il a deux
ouvertures, les fils de son foulard, même s'il n'est pas serré
sur sa tête, les lanières de chaussures et de sandales que l'on
attache autour du pied en les mettant, et les outres de vin et
d'huile, bien qu'elles aient deux ouvertures, une marmite de
viande, bien qu'il soit possible de retirer la viande sans
détacher le nœud. On peut attacher un seau avec une ficelle, une
ceinture ou quelque chose de semblable, mais pas avec une corde.
On peut attacher [une corde] devant un animal ou à ses pieds pour
ne pas qu'il ne sorte, bien que cela nécessite deux nœuds. Une
corde qui est attachée à une vache, on peut l'attacher à
l'auge ; une corde qui est attachée à l'auge, il est permis
de l'attacher à une vache. Mais on ne doit pas amener une corde
de chez soi et l'attacher à la vache et à l'auge. Si on a une
corde de tisserand qu'il est permis de porter, on peut l'apporter
et l'attacher à la vache et à l'auge, parce que tous ces nœuds
ne sont pas [des nœuds] de professionnel, et on les attache et
les défait [à volonté]. C'est pourquoi il est permis de les
attacher. Il est permis de défaire les ouvertures de paniers de
dattes et de figues sèches, de les déchirer ou de les couper,
[puis] les prendre et les consommer. |
קוֹשֶׁרֶת
אִשָּׁה מַפְתְּחֵי הַחֲלוּק,
אַף
עַל פִּי שֶׁיֵּשׁ לוֹ שְׁנֵי פְּתָחִים;
וְחוּטֵי
סְבָכָה,
אַף
עַל פִּי שְׁהוּא רָפוּי;
וּרְצוּעוֹת
מַנְעָל וְסַנְדָּל שֶׁקּוֹשְׁרִין
אוֹתָן עַל הָרֶגֶל,
בְּשָׁעַת
מַלְבּוּשׁ;
וְנוֹדוֹת
יַיִן וְשֶׁמֶן,
אַף
עַל פִּי שֶׁיֵּשׁ לוֹ שְׁתֵּי אָזְנַיִם;
וּקְדֵרָה
שֶׁלְּבָשָׂר,
אַף
עַל פִּי שֶׁיְּכוּלָה לְהוֹצִיא
הַבָּשָׂר וְלֹא תַתִּיר הַקֶּשֶׁר.
וְקוֹשְׁרִין
דְּלִי בִּמְשִׁיחָה,
אוֹ
בְּאַבְנֵט,
וְכַיּוֹצֶא
בּוֹ--אֲבָל
לֹא בְּחֶבֶל.
וְקוֹשְׁרִין
לִפְנֵי בְּהֵמָה אוֹ בְּרַגְלָהּ,
בִּשְׁבִיל
שֶׁלֹּא תֵצֵא,
אַף
עַל פִּי שֶׁיֵּשׁ לָהּ שְׁנֵי אֵיסָרוֹת.
וְחֶבֶל
שֶׁהָיָה קָשׁוּר בַּפָּרָה,
קוֹשְׁרוֹ
בָּאֵבוּס;
הָיָה
קָשׁוּר בָּאֵבוּס,
קוֹשְׁרוֹ
בַּפָּרָה.
אֲבָל
לֹא יָבִיא חֶבֶל מִתּוֹךְ בֵּיתוֹ,
וְיִקְשֹׁר
בַּפָּרָה וּבָאֵבוּס;
וְאִם
הָיָה חֶבֶל גַּרָּדִי שֶׁמֻּתָּר
לְטַלְטְלוֹ,
הֲרֵי
זֶה מֵבִיא וְקוֹשֵׁר בַּפָּרָה
וּבָאֵבוּס.
מִפְּנֵי
שֶׁכָּל אֵלּוּ הַקְּשָׁרִים,
מַעֲשֵׂה
הִדְיוֹט הֶן,
וְאֵינָן
לְקַיָּמָה,
אֵלָא
פַּעַם קוֹשֵׁר וּפַעַם מַתִּיר;
וּלְפִיכָּךְ
מֻתָּר לִקְשֹׁר אוֹתָן,
לְכַתְּחִלָּה.
חוֹתָלוֹת
שֶׁלִּתְמָרִים וְשֶׁלִּגְרֹגְּרוֹת--מַתִּיר,
וּמַפְקִיעַ,
וְחוֹתֵךְ,
וְנוֹטֵל
וְאוֹכֵל
|
- D'autres exemples courants
Nous avons établi
que tout nœud qui n'est ni permanent ni professionnel peut être
fait à Shabboth. Voici quelques exemples courants de la vie de tous
les jours.
- Les chaussures
L'exemple le plus
simple est le type de nœud que nous faisons en laçant nos
chaussures. Il n'est pas « professionnel » d'après notre
définition, puisqu'il peut être défait facilement, et il n'est pas
non plus permanent, puisqu'on ne les noue jamais avec l'intention
qu'ils durent longtemps. L'écrasante majorité des gens défont
leurs lacets à la fin de la journée lorsqu'ils retirent leurs
chaussures. Ce n'est donc pas un problème à Shabboth.
- Une cravate
La majorité des
Pôsqim permettent de nouer une cravate à Shabboth. La raison à
cela est que la façon avec laquelle le nœud est fait n'implique pas
du tout un vrai nœud halakhique mais est plutôt une variation d'un
nœud coulant, qui est un nœud fait de façon à pouvoir facilement
être défait rien qu'en tirant sur une extrémité.
Puisqu'un nœud
coulant peut être défait sans aucune difficulté, il est traité
différemment d'un vrai nœud au niveau halakhique. C'est ainsi que
le Ramba''m écrit3 :
Un
nœud coulant est permis car on ne le confondra pas avec un nœud.
C'est pourquoi on peut joindre les deux extrémités d'une corde
qui s'est rompue, enrouler une ficelle autour d'elles, et attacher
par un nœud coulant.
|
הָעֲנִיבָה
מֻתֶּרֶת,
לְפִי
שְׁאֵינָהּ מִתְחַלֶּפֶת בִּקְשִׁירָה;
לְפִיכָּךְ
הַחֶבֶל שֶׁנִּפְסַק--מְקַבֵּץ
שְׁנֵי קְצוֹתָיו,
וְכוֹרֵךְ
עָלָיו מְשִׁיחָה,
וְעוֹנֵב
עֲנִיבָה
|
- Les sacs poubelles
De nombreux sacs
poubelles ont deux petites ficelles au dessus, qui sont destinées à
être tirées et attachées ensemble une fois que le sac est plein.
Les nouer de cette façon est comparable au nœud que l'on fait pour
nos chaussures et est donc permis.
Mattir
– Dénouer
- Introduction
À
première vue, cela semble être une Malo`khoh étrange, puisque
défaire un nœud implique un acte destructeur plutôt que
constructif, et nous avions appris au tout début (voir l'article
intitulé « Travail
réfléchi »)
que les lois du Shabboth ne concernaient que des activités
créatrices ou constructrices. Comment peut-on donc interdire de
défaire un nœud ?
Pour
répondre à cette question, nous devons à nouveau remonter le temps
et comprendre comment cette Malo`khoh de מַתִּיר
« Mattir
– dénouer » était réalisée dans le cadre des activités
du Mishkon. Afin d'obtenir une teinture bleue spécifique appelée
תְּכֵלֶת
« Takhélath »,
les Israélites avaient besoin de capturer une espèce de crustacé
dont le sang permettait d'obtenir cette couleur. La pêche
nécessitait des filets et fabriquer les filets nécessitaient à la
fois de nouer et dénouer des cordes. Par conséquent, l'acte de
dénouer un nœud devint une Malo`khoh à elle toute seule.
- Application de cette Malo`khoh
Mattir
est tout simplement la contrepartie exacte de Qôshér. En d'autres
mots, tout nœud qu'il est permis de faire à Shabboth il est
également permis de le défaire, et tout nœud qu'il est interdit de
faire à Shabboth il est de même interdit de le défaire.4
Il
existe trois indulgences à cette Malo`khoh :
- il est permis de défaire tout nœud qui n'avait pas été fait dans l'intention d'être permanent et qui n'était pas professionnel (ou si un seul des deux critères était rempli) ;
- il est permis de défaire tout nœud qui avait été fait dans l'intention d'être permanent, mais dont le nœud cause un malaise, un inconfort ou une difficulté. Par exemple, si une femme possède un tissu qui a été solidement noué (disons une décoration d'une robe) et ne peut l'utiliser sans défaire le nœud, il lui sera permis de le faire ;
- tout nœud qui avait été fait par accident (que ce soit à Shabboth ou avant) peut être défait à Shabboth. De par le fait que c'était un accident, une erreur, nous ne le considérons pas comme un « nœud ».
1Diverses
raisons sont données dans le Talmoudh pour expliquer la nécessité
des nœuds. Voir, par exemple, dans le Bavli, à Shabboth 74b,
et dans le Yarousholmi, à Shabboth 7:2
2Hilkôth
Shabboth 10:3
3Ibid.,
Halokhoh 5
4Ibid.,
Halokhoh 7