lundi 2 mai 2016

Lois relatives à la cuisson de la viande dans le lait - Première Partie

ב״ה

הִלְכּוֹת בָּשָׂר בְּחָלָב
Hilkôth Bosor Baholov

Première Partie


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L'un des principes de Kashrouth les plus universellement connus est l'interdiction pour l'Israélite de consommer un mélange de viande et de lait. Le Ramba''m ז״ל en parle abondamment au Chapitre 9 des Hilkôth Ma`akholôth `assourôth dans son Mishnéh Tôroh. Nous allons passer en revue chacune de ces Halokhôth afin de les comprendre et pouvoir concrètement les mettre en pratique de la meilleure façon possible.

1. De la viande dans du lait, il est interdit d'en cuire et il est interdit d'en consommer. [Ces deux interdictions sont] Min Hattôroh. Et il est interdit d'en tirer profit et on doit l'enterrer. Ses cendres sont interdites comme les cendres de tout ce qui doit être enterré. Lorsque quelqu'un cuit les deux ensemble [dans une mesure minimale d']une Kazzayith, on le flagelle car il est dit1 : « Tu ne cuiras pas un Gadhi dans le lait de sa mère ». Et de même, celui qui consomme les deux [dans une quantité minimale d']une Kazzayith, c'est-à-dire [un mélange où] de la viande et du lait ont été cuits ensemble, on le flagelle, et ce quand bien même il ne serait pas celui qui a cuit. L’Écriture ne s'exprime pas sur l'interdiction de la consommation, mais c'est parce qu'elle a interdit la cuisson, comme pour dire : si même la cuisson est interdite, il va sans dire [qu'il en est de même pour] sa consommation. C'est comparable au fait qu'elle ne s'exprime sur l'interdiction [d'avoir des relations avec] sa fille qu'à travers le fait qu'elle l'interdit avec la fille de sa fille.
א  בָּשָׂר בְּחָלָב--אָסוּר לְבַשְּׁלוֹ וְאָסוּר לְאָכְלוֹ מִן הַתּוֹרָה, וְאָסוּר בַּהֲנָיָה; וְקוֹבְרִין אוֹתוֹ, וְאֶפְרוֹ אָסוּר כְּאֵפֶר כָּל הַנִּקְבָּרִין. וּמִשֶּׁיְּבַשַּׁל מִשְּׁנֵיהֶם כַּזַּיִת--לוֹקֶה, שֶׁנֶּאֱמָר "לֹא-תְבַשֵּׁל גְּדִי, בַּחֲלֵב אִמּוֹ". וְכֵן הָאוֹכֵל כַּזַּיִת מִשְּׁנֵיהֶם, מִן הַבָּשָׂר וְהֶחָלָב שֶׁנִּתְבַּשְּׁלוּ כְּאֶחָד--לוֹקֶה, וְאַף עַל פִּי שֶׁלֹּא בִשַּׁל. לֹא שָׁתַק הַכָּתוּב מִלֶּאֱסֹר הָאֲכִילָה אֵלָא מִפְּנֵי שֶׁאָסַר הַבִּשּׁוּל--כְּלוֹמַר וְאַפִלּוּ בִּשּׁוּלוֹ אָסוּר, וְאֵין צָרִיךְ לוֹמַר אֲכִילָתוֹ: כְּמוֹ שֶׁשָּׁתַק מִלֶּאֱסֹר הַבַּת, מֵאַחַר שֶׁאָסַר בַּת הַבַּת
De la viande dans du lait, il est interdit d'en cuire et il est interdit d'en consommer. [Ces deux interdictions sont] Min Hattôroh : Le Ramba''m inclut ces deux interdictions dans le compte des 613 Miswôth de la Tôroh dans son Séfar Hammiswôth.2

Et il est interdit d'en tirer profit et on doit l'enterrer. Ses cendres sont interdites comme les cendres de tout ce qui doit être enterré : Ce qui doit être enterré sans pouvoir profiter des cendres est mentionné dans les Hilkôth Pasoulé Hammouqdoshîm 19:11, 12.

Lorsque quelqu'un cuit les deux ensemble [dans une mesure minimale d']une Kazzayith : C'est-à-dire que lorsque la viande et le lait sont rassemblés ensemble le mélange atteint la taille d'une olive ordinaire. Il n'est pas nécessaire d'avoir une portion de viande de la taille d'une olive et une portion de lait de la taille d'une olive pour transgresser l'interdiction.

Et de même, celui qui consomme les deux [dans une quantité minimale d']une Kazzayith, c'est-à-dire [un mélange où] de la viande et du lait ont été cuits ensemble : Par cette insistance, le Ramba''m veut nous apprendre ici que si la viande et le lait n'ont pas été cuits ensemble, mais séparément, il n'y a pas d'interdiction biblique à les consommer ensemble. C'est seulement par décret rabbinique que cela est néanmoins interdit.

on le flagelle, et ce quand bien même il ne serait pas celui qui a cuit : Même si une interdiction n'a pas été transgressée lorsqu'ils ont été cuits (par exemple, ils furent cuits par un Gôy), il est interdit à un Israélite de consommer ce mélange. Cela implique que les interdictions de cuire et consommer un mélange de lait et de viande sont des problèmes distincts qui ne sont pas forcément liés.

L’Écriture ne s'exprime pas sur l'interdiction de la consommation : C'est-à-dire que nul part dans la Tôroh il n'est fait mention d'une quelconque interdiction de consommer un tel mélange.

mais c'est parce qu'elle a interdit la cuisson, comme pour dire : si même la cuisson est interdite, il va sans dire [qu'il en est de même pour] sa consommation : En d'autres mots, si la Tôroh nous interdit de procéder à la cuisson d'un tel mélange, il va sans dire qu'il est par conséquent interdit d'en jouir, puisqu'on ne peut jouir d'une chose ayant été réalisée sur le dos d'une interdiction de la Tôroh. C'est ainsi que l'on comprend qu'au niveau biblique il y a donc trois interdictions :
  1. cuire de la viande dans du lait
  2. consommer un mélange de viande qui a été cuite dans du lait
  3. tirer profit d'un mélange de viande qui a été cuite dans du lait.

(Pour rappel, l'interdiction de consommer de la viande et du lait n'ayant pas été cuits ensemble est d'origine rabbinique, comme cela a été mentionné plus haut.)

C'est comparable au fait qu'elle ne s'exprime sur l'interdiction [d'avoir des relations avec] sa fille qu'à travers le fait qu'elle l'interdit avec la fille de sa fille : Le Ramba''m écrit ceci dans les Hilkôth `issouré Bi`oh 2:7 : הַבָּא עַל אִשָּׁה דֶּרֶךְ זְנוּת, וְהוֹלִיד מִמֶּנָּה בַּת--אוֹתָהּ הַבַּת עֶרְוָה עָלָיו מִשּׁוֹם בִּתּוֹ, וְאַף עַל פִּי שֶׁלֹּא נֶאֱמָר בַּתּוֹרָה עֶרְוַת בִּתְּךָ לֹא תְגַלֶּה: מֵאַחַר שֶׁאָסַר בַּת הַבַּת, שָׁתַק מִן הַבַּת, וְאִסּוּרָהּ מִן הַתּוֹרָה, וְאֵינוּ מִדִּבְרֵי סוֹפְרִים; לְפִיכָּךְ הַבָּא עַל בִּתּוֹ מִנְּשׂוּאָתוֹ--חַיָּב שְׁתַּיִם, מִשּׁוֹם בִּתּוֹ וּמִשּׁוֹם עֶרְוַת אִשָּׁה וּבִתָּהּ « Quand quelqu'un a des relations immorales avec une femme et conçoit une fille avec elle, cette fille est considérée une ´arwoh pour lui. Bien que l’Écriture ne dise pas ''Tu ne découvriras point la nudité de ta fille'', l'interdiction est Min Hattôroh. Étant donné qu'elle l'interdit avec la fille de sa fille, elle ne le mentionne pas avec sa propre fille. Cela ne provient pas des paroles des Scribes. Par conséquent, celui qui a des relations avec sa propre fille née de sa femme est redevable de deux [offrandes de Hatto`th], pour sa propre fille et pour [avoir eu] des relations avec une femme et sa fille ».
2. N'est interdite Min Hattôroh que de la viande d'un animal domestique pur [cuite] dans le lait d'un animal domestique pur, car il est dit : « Tu ne cuiras point un Gadhi dans le lait de sa mère ». Gadhi est un terme général [pour désigner] le petit d'une vache, le petit d'une brebis et le petit d'une chèvre, tant qu'il n'est pas explicitement dit « Gadhi ´izzim »3. [L'expression] « Gadhi dans le lait de sa mère » n'est pas exclusif. L’Écriture parle plutôt d'un cas commun.
ב  אֵין אָסוּר מִן הַתּוֹרָה אֵלָא בְּשַׂר בְּהֵמָה טְהוֹרָה בַּחֲלֵב בְּהֵמָה טְהוֹרָה, שֶׁנֶּאֱמָר "לֹא-תְבַשֵּׁל גְּדִי, בַּחֲלֵב אִמּוֹ" --וּגְדִי הוּא כּוֹלֵל וֶלֶד הַשּׁוֹר וּוֶלֶד הַשֶּׂה וּוֶלֶד הָעֵז, עַד שֶׁיִּפְרֹט וְיֹאמַר גְּדִי עִזִּים; וְלֹא נֶאֱמָר "גְּדִי, בַּחֲלֵב אִמּוֹ", אֵלָא שֶׁדִּבַּר הַכָּתוּב בַּהוֹוֶה
N'est interdite Min Hattôroh que de la viande d'un animal domestique pur [cuite] dans le lait d'un animal domestique pur : C'est-à-dire que d'après la Tôroh, l'interdiction n'implique qu'un Gadhi qu'il nous est permis de consommer et du lait d'un animal domestique qu'il nous est permis de consommer.

Concernant la viande d'un animal sauvage Koshér ou celle d'une volaille Koshér, voir les prochaines Halokhôth.

car il est dit : « Tu ne cuiras point un Gadhi dans le lait de sa mère ». Gadhi est un terme général [pour désigner] le petit d'une vache, le petit d'une brebis et le petit d'une chèvre, tant qu'il n'est pas explicitement dit « Gadhi ´izzim » : En d'autres mots, d'après la Tôroh, le terme « Gadhi », qui est généralement et communément traduit par « chevreau », ne se limite pas qu'à ce cas, mais inclut d'autres animaux domestiques. Lorsque ce terme est employé seul, il désigne à la fois un veau, un agneau ou un chevreau. La seule façon de précisément savoir de quel Gadhi spécifique on parle consiste à ajouter un adjectif supplémentaire à Gadhi, comme c'est le cas, par exemple, dans les versets de Baré`shith 27:16 et 38:20 où la Tôroh parle de גְּדִי הָעִזִּים « Gadhi Ho´izzim », désignant ainsi exclusivement un chevreau.

Puisque le verset qui vient interdire de cuire de la viande dans du lait parle uniquement de « Gadhi », sans autre adjectif, il concerne les trois animaux à la fois, et pas uniquement le chevreau.

[L'expression] « Gadhi dans le lait de sa mère » n'est pas exclusif : C'est-à-dire, il ne faut pas croire que la Tôroh limite uniquement cette interdiction au fait de cuire un animal domestique dans le lait de sa mère, comme par exemple la viande de veau dans du lait de vache ou de la viande d'agneau dans du lait de brebis. En fait, la Tôroh l'interdit dans tous les autres cas, comme par exemple cuire de la viande de veau dans du lait de brebis ou encore de la viande d'agneau dans du lait de vache. C'est pourquoi, le Ramba''m conclut cette Halokhoh en disant...

L’Écriture parle plutôt d'un cas commun : C'est ce que les gens faisaient le plus généralement. Ils faisaient plus particulièrement cuire ensemble de la viande et du lait de la même espèce. Voilà pourquoi la Tôroh parle d'un Gadhi dans le lait de sa mère. Mais cela est interdit même lorsque la viande et le lait ne sont pas de la même espèce.
3. Mais [dans le cas d']une viande d'un animal domestique pur qui a été cuite dans du lait d'un animal domestique impur, ou [d']une viande d'un animal impur qui a été cuite dans du lait d'un animal domestique pur, il est permis de cuire et il est permis d'en tirer profit. Et l'on n'est pas Hayyov pour l'avoir consommée au titre de [l'interdiction de cuire] de la viande dans du lait. Et il en est de même pour la viande d'un animal sauvage.
ג  אֲבָל בְּשַׂר בְּהֵמָה טְהוֹרָה שֶׁבִּשְּׁלוֹ בַּחֲלֵב בְּהֵמָה טְמֵאָה, אוֹ בְּשַׂר בְּהֵמָה טְמֵאָה שֶׁבִּשְּׁלוֹ בַּחֲלֵב בְּהֵמָה טְהוֹרָה--מֻתָּר לְבַשַּׁל, וּמֻתָּר בַּהֲנָיָה; וְאֵין חַיָּבִין עַל אֲכִילָתוֹ, מִשּׁוֹם בָּשָׂר בְּחָלָב. וְכֵן בָּשָׂר חַיָּה
Mais [dans le cas d']une viande d'un animal domestique pur qui a été cuite dans du lait d'un animal domestique impur, ou [d']une viande d'un animal impur qui a été cuite dans du lait d'un animal domestique pur, il est permis de cuire et il est permis d'en tirer profit : Ce n'est absolument pas une transgression biblique de cuire ensemble et tirer profit d'un tel mélange, car la Tôroh n'a interdit que la cuisson de la viande d'un animal domestique Koshér dans du lait d'un animal domestique Koshér.

Par profit, on veut par exemple parler de vendre un tel mélange à des Gôyim ou en faire un tout autre usage.

Et l'on n'est pas Hayyov pour l'avoir consommé au titre de [l'interdiction de cuire] de la viande dans du lait : En d'autres mots, si jamais on consomme de la viande d'un animal pur cuite dans du lait d'un animal impur ou de la viande d'un animal impur cuite dans du lait d'un animal pur, ce n'est pas l'interdiction de consommer du Gadhi cuit dans du lait qui a été transgressée, puisque cette interdiction ne concerne que la cuisson, la consommation et le fait de tirer profit d'un mélange d'une viande pure dans du lait pur. Par contre, il va de soi que consommer un tel mélange rend Hayyov pour la transgression de l'interdiction de consommer la viande ou le lait d'un animal impur.
4. Quant à la volaille, que [sa cuisson se soit faite] dans le lait d'un animal domestique ou dans le lait d'un animal sauvage, en consommer n'est pas interdit Min Hattôroh. Par conséquent, elle est permise à la cuisson et elle est permise au profit, mais elle est interdite à la consommation Middivré Sôfrim, afin que les gens ne soient pas négligents et qu'ils n'en arrivent pas à transgresser l'interdiction [de la cuisson] de la viande dans du lait qui est toranique en consommant de la viande pure dans du lait pur, sous prétexte qu'ils n'ont entendu de l’Écriture que cela ne concernait qu'un Gadhi dans le lait de sa propre mère. C'est pourquoi, ils ont interdit toute [cuisson d']une viande dans du lait.
ד  וְעוֹף, בֵּין בַּחֲלֵב בְּהֵמָה בֵּין בַּחֲלֵב חַיָּה--אֵינוּ אָסוּר בַּאֲכִילָה מִן הַתּוֹרָה; לְפִיכָּךְ מֻתָּר לְבַשְּׁלוֹ, וּמֻתָּר בַּהֲנָיָה. וְאָסוּר בַּאֲכִילָה מִדִּבְרֵי סוֹפְרִים--כְּדֵי שֶׁלֹּא יִפְשְׁטוּ הָעָם וְיָבוֹאוּ לִידֵי אִסּוּר בָּשָׂר בְּחָלָב שֶׁלַּתּוֹרָה, וְיֹאכְלוּ בְּשַׂר טְהוֹרָה בַּחֲלֵב טְהוֹרָה: שֶׁהֲרֵי אֵין מַשְׁמַע הַכָּתוּב, אֵלָא גְּדִי בַּחֲלֵב אִמּוֹ מַמָּשׁ. לְפִיכָּךְ אָסְרוּ כָּל בָּשָׂר בְּחָלָב
5. Des poissons et des sauterelles, il est permis de les consommer [s'ils ont été cuits] dans du lait. Celui qui égorge une volaille et y trouve des œufs achevés, il lui est permis de les manger [s'il les cuit] dans du lait.
ה  דָּגִים וַחֲגָבִים, מֻתָּר לְאָכְלָן בְּחָלָב; וְהַשּׁוֹחֵט עוֹף, וְנִמְצָא בּוֹ בֵּיצִים גְּמוּרוֹת--מֻתָּר לְאָכְלָן בְּחָלָב
Celui qui égorge une volaille et y trouve des œufs achevés, il lui est permis de les manger [s'il les cuit] dans du lait : Ceci se rapporte à des œufs qui ont déjà du jaune d’œuf et des blancs, mais qui sont encore attachés au corps de la poule.
6. [Dans le cas d']une viande fumée et cuite [avec du lait] dans les sources chaudes de Tibèriade, et toute chose analogue, nous ne le flagellons pas pour cela. De même, celui qui cuit de la viande dans du petit lait, ou dans du lait d'un [animal] mort, ou dans du lait d'un mâle, ou qu'il a cuit du sang dans du lait, il est Potour, et on ne le flagelle pas pour sa consommation sous prétexte de [l'interdiction de cuire] une viande dans du lait. Par contre, celui qui cuit de la viande d'un [animal] mort ou de la graisse, et toute chose analogue, dans du lait, on le flagelle en raison de sa cuisson. On ne le flagelle pas pour sa consommation sous prétexte de [l'interdiction de cuire] une viande dans du lait, car l'interdiction [de la cuisson d']une viande ne se superpose pas sur l'interdiction [relative à] une Navéloh ou l'interdiction [relative à] la graisse, car on ne parle pas ici d'une interdiction globale, ni d'une interdiction qui ajoute [une nouvelle dimension], ni de [deux] interdictions qui s'appliquent en même temps.
ו  בָּשָׂר הַמְּעֻשָּׁן, וְהַמְּבֻשָּׁל בְּחַמֵּי טְבֶרְיָה, וְכַיּוֹצֶא בָּהֶן--אֵין לוֹקִין עָלָיו; וְכֵן הַמְּבַשֵּׁל בָּשָׂר בְּמֵי חָלָב, אוֹ בַּחֲלֵב מֵתָה, אוֹ בַּחֲלֵב זָכָר, אוֹ שֶׁבִּשַּׁל דָּם בְּחָלָב--פָּטוּר, וְאֵינוּ לוֹקֶה עַל אֲכִילָתוֹ מִשּׁוֹם בָּשָׂר בְּחָלָב. אֲבָל הַמְּבַשֵּׁל בְּשַׂר מֵתָה אוֹ חֵלֶב וְכַיּוֹצֶא בָּהֶן, בְּחָלָב--לוֹקֶה עַל בִּשּׁוּלוֹ; וְאֵינוּ לוֹקֶה עַל אֲכִילָתוֹ, מִשּׁוֹם בָּשָׂר בְּחָלָב: שְׁאֵין אִסּוּר בָּשָׂר בְּחָלָב חָל עַל אִסּוּר נְבֵלָה אוֹ אִסּוּר חֵלֶב--שְׁאֵין כָּאן לֹא אִסּוּר כּוֹלֵל, וְלֹא אִסּוּר מוֹסִיף, וְלֹא אִסּוּר בַּת אַחַת
[Dans le cas d']une viande fumée et cuite [avec du lait] dans les sources chaudes de Tibèriade, et toute chose analogue, nous ne le flagellons pas pour cela : Puisque ce n'est pas une méthode normale de cuisson.

Néanmoins, il y a une interdiction de consommer n'importe lequel de ces mélanges, ainsi que ceux mentionnés dans la suite de cette Halokhoh.

De même, celui qui cuit de la viande dans du petit lait, ou dans du lait d'un [animal] mort : C'est-à-dire, du lait qui se trouvait dans les mamelles de l'animal lorsqu'il est mort ou qu'il fut égorgé.

ou dans du lait d'un mâle : Puisque la Tôroh n'a parlé que du lait d'une « mère », il n'y a aucune interdiction toranique relative au mélange d'une viande cuite dans du lait d'un animal mâle.

ou qu'il a cuit du sang dans du lait, il est Potour, et on ne le fouette pas pour sa consommation sous prétexte de [l'interdiction de cuire] une viande dans du lait : Ce que l'on veut dire ici c'est que dans tous ces cas on n'est pas coupable de transgression de l'interdiction de cuire une viande dans du lait, mais on est néanmoins coupable de la transgression d'autres interdiction. Dans le dernier cas mentionné, par exemple, on est coupable de la transgression de l'interdiction de consommer du sang.

On ne le flagelle pas pour sa consommation sous prétexte de [l'interdiction de cuire] une viande dans du lait, car l'interdiction [de la cuisson d']une viande ne se superpose pas sur l'interdiction [relative à] une Navéloh ou l'interdiction [relative à] la graisse : Il sera puni pour une transgression tout à fait différente, celle de consommer une Navéloh, du sang, de la graisse interdite, etc.
7. Celui qui cuit un fœtus dans du lait est Hayyov. De même [en est-il de] celui qui le consomme. Mais celui qui cuit du placenta, ou de la peau, des nerfs, des os, les racines des cornes ou la portion tendre des sabots dans du lait, est Potour. De même [en est-il de] celui qui les consomme.
ז  הַמְּבַשֵּׁל שְׁלִיל בְּחָלָב, חַיָּב; וְכֵן הָאוֹכְלוֹ. אֲבָל הַמְּבַשֵּׁל שִׁלְיָה, אוֹ עוֹר וְגִידִים וַעֲצָמוֹת, וְעִיקָרֵי קְרָנַיִם וּטְלַפַּיִם הָרַכִּים, בְּחָלָב--פָּטוּר; וְכֵן הָאוֹכְלָן, פָּטוּר
Mais celui qui cuit du placenta, ou de la peau, des nerfs, des os, les racines des cornes ou la portion tendre des sabots dans du lait, est Potour. De même [en est-il de] celui qui les consomme : Car, comme le dit le Ramba''m au Chapitre 4, Halokhoh 22, de telles matières ne sont pas propres à la consommation et ne sont donc pas considérées comme de la « viande » ou de la « nourriture ».

Il va sans dire qu'il est néanmoins interdit de les consommer au niveau rabbinique. (La Halokhoh veut juste dire que ces cas ne sont pas inclus dans l'interdiction de consommer une viande cuite dans du lait.)
8. Une viande qui est tombée en plein milieu du lait, ou du lait qui est tombé en plein milieu de la viande, et qu'ils ont cuit ensemble, la mesure [minimale pour être Hayyov est] lorsqu'il y a transfert de goût. Comment ça ? Quand un morceau de viande est tombé dans une marmite bouillante remplie de lait, un Gôy goûte la marmite. S'il dit qu'il4 a le goût de la viande, il est interdit. Et si ce n'est pas le cas, il est permis. Mais ce morceau [de viande] est interdit. Dans quel cas ces paroles s'appliquent-elles ? Lorsqu'il5 s'est dépêché et a retiré le morceau avant qu'il ne rejette le lait qu'il a absorbé. S'il ne s'est pas dépêché, nous exigeons soixante fois son volume, parce que le lait qu'il a absorbé nous l'interdisons. Il est sorti et s'est mélangé avec le reste du lait.
ח  בָּשָׂר שֶׁנָּפַל לְתוֹךְ הֶחָלָב, אוֹ חָלָב שֶׁנָּפַל לְתוֹךְ הַבָּשָׂר, וְנִתְבַּשַּׁל עִמּוֹ--שֵׁעוּרוֹ, בְּנוֹתֵן טַעַם. כֵּיצַד: חֲתִכָּה שֶׁלְּבָשָׂר שֶׁנָּפְלָה לִקְדֵרָה רוֹתַחַת שֶׁלְּחָלָב, טוֹעֵם הַגּוֹי אֶת הַקְּדֵרָה--אִם אָמַר שֶׁיֵּשׁ בָּהּ טַעַם בָּשָׂר, אֲסוּרָה; וְאִם לָאו, מֻתֶּרֶת. וְאוֹתָהּ חֲתִכָּה, אֲסוּרָה. בַּמֶּה דְּבָרִים אֲמוּרִים, שֶׁקָּדַם וְהוֹצִיא אֶת הַחֲתִכָּה, קֹדֶם שֶׁתִּפְלֹט חָלָב שֶׁבָּלְעָה; אֲבָל אִם לֹא סִלַּק, מְשַׁעֲרִין אוֹתָהּ בְּשִׁשִּׁים--מִפְּנֵי שֶׁהֶחָלָב שֶׁנִּבְלַע בָּהּ וְנֶאֱסַר, יָצָא וְנִתְעָרַב עִם שְׁאָר הֶחָלָב
Une viande qui est tombée en plein milieu du lait, ou du lait qui est tombé en plein milieu de la viande, et qu'ils ont cuit ensemble, la mesure [minimale pour être Hayyov est] lorsqu'il y a transfert de goût. Comment ça ? Quand un morceau de viande est tombé dans une marmite bouillante : La marmite doit être très chaude. Si de la viande tombe dans du lait froid, elle ne l'absorbera pas.

remplie de lait, un Gôy goûte la marmite : Le Talmoudh6 déclare plus précisément : « Un cuisinier Araméen la goûte ». Sur base de cela, les Tôsofôth ז״ל et d'autres expliquent que seule la parole d'un cuisinier est acceptée. Il ne mentira pas, parce que si son mensonge est découvert sa réputation professionnelle sera ternie et il subira alors une certaine perte. Nous soupçonnons, à l'inverse, qu'un Gôy ordinaire mentira. Cette interprétation n'est pas évidente à partir des propos du Ramba''m. Il semble qu'au contraire, selon lui, la parole de n'importe quel Gôy soit valable. Le Shoulhon ´oroukh7 s'aligne derrière les propos du Ramba''m, tandis que le Sifathé Kôhén8 mentionne l'opinion des Tôsofôth.

S'il dit qu'il a le goût de la viande, il est interdit. Et si ce n'est pas le cas, il est permis. Mais ce morceau [de viande] est interdit : Car il a certainement absorbé du lait.

Dans quel cas ces paroles s'appliquent-elles ? Lorsqu'il s'est dépêché et a retiré le morceau avant qu'il ne rejette le lait qu'il a absorbé. S'il ne s'est pas dépêché, nous exigeons soixante fois son volume : Comme le Ramba''m l'explique au Chapitre 15, nos Sages ont reçu une tradition selon laquelle une substance interdite qui s'est malencontreusement mélangée à une substance permise ne transmettra pas son goût à un mélange lorsque l'ensemble contient soixante fois son volume. En d'autres mots, si la substance interdite fait moins d'un soixantième du mélange total, l'ensemble du mélange reste permise.

parce que le lait qu'il a absorbé nous l'interdisons. Il est sorti et s'est mélangé avec le reste du lait : Il n'existe aucun moyen de faire la différence entre le reste du lait et le lait interdit. De ce fait, l'intégralité du mélange est interdite, à moins que la quantité de lait absorbée dans la viande représentait moins d'un soixantième de l'ensemble du lait.
9. Quand du lait est tombé en plein milieu d'une marmite bouillante remplie de viande, nous goûtons le morceau sur lequel du lait est tombé. S'il n'a pas le goût du lait, tout est permis. S'il y a dans le morceau un goût de lait, quand bien même le morceau aurait été pressé [et que] le goût [du lait] ne restera pas dessus, puisqu'à ce moment-ci il a un goût de lait nous interdisons ce morceau et nous mesurons l'intégralité de son volume. Si tout ce qui se trouve dans la marmite bouillante, c'est-à-dire les autres morceaux, les légumes, la sauce et les épices, est suffisamment important pour que le morceau ne représente qu'un soixantième de l'ensemble, ce morceau est interdit et le reste est permis.
ט  נָפַל חָלָב לְתוֹךְ קְדֵרָה שֶׁלְּבָשָׂר, טוֹעֲמִין אֶת הַחֲתִכָּה שֶׁנָּפַל עָלֶיהָ חָלָב--אִם אֵין בָּהּ טַעַם חָלָב, הַכֹּל מֻתָּר. וְאִם יֵשׁ בַּחֲתִכָּה טַעַם חָלָב--אַף עַל פִּי שְׁאִם תִּסָּחֵט הַחֲתִכָּה, לֹא יִשָּׁאֵר בָּהּ טַעַם--הוֹאִיל וְיֵשׁ בָּהּ עַתָּה טַעַם חָלָב, נֶאְסְרָה אוֹתָהּ חֲתִכָּה; וּמְשַׁעֲרִין בְּכֻלָּהּ: אִם הָיָה בַּכֹּל שֶׁיֵּשׁ בַּקְּדֵרָה, מִן הַחֲתִכּוֹת וְהַיָּרָק וְהַמָּרָק וְהַתְּבָלִין, כְּדֵי שֶׁתִּהְיֶה חֲתִכָּה זוֹ אֶחָד מִשִּׁשִּׁים מִן הַכֹּל--הַחֲתִכָּה אֲסוּרָה, וְהַשְּׁאָר מֻתָּר
Quand du lait est tombé en plein milieu d'une marmite bouillante remplie de viande : Comme cela est évident de la suite des propos du Ramba''m dans cette Halokhoh et la suivante, nous parlons ici du cas où le lait est tombé sur un morceau de viande qui ne se trouve pas dans la sauce (ou le jus). C'est également l'approche de Rabbénou Yishoq ז״ל. Par contre, pour Rash''i ז״ל, la partie inférieure de la viande repose dans la sauce se trouvant dans la marmite, tandis que la partie supérieure, sur laquelle le lait est tombé, ne baigne pas dans la sauce.

nous goûtons le morceau sur lequel du lait est tombé : Pas nous, mais le Gôy, comme dans le cas précédemment cité. La phrase doit se comprendre par « nous faisons goûter ».

S'il n'a pas le goût du lait, tout est permis : C'est-à-dire, le morceau de viande en lui-même, et par conséquent tout le contenu de la marmite.

S'il y a dans le morceau un goût de lait, quand bien même le morceau aurait été pressé [et que] le goût [du lait] ne restera pas dessus, puisqu'à ce moment-ci il a un goût de lait nous interdisons ce morceau et nous mesurons l'intégralité de son volume : Étant donné que la viande est interdite, puisque c'est de la viande qui a absorbé le goût du lait, goûter le mélange pour voir s'il a aussi le goût du lait n'est pas suffisant. Nous considérons la viande comme étant interdite et mesurons 60 fois son volume. Il n'est pas possible de faire la différence entre le goût de la viande interdite et celui de la viande permise.
10. Dans quel cas les paroles susmentionnées s'appliquent-elles ? Lorsqu'on n'a pas remué la marmite bouillante dès le départ, au moment où le lait est tombé, mais seulement à la fin, et que l'on n'a pas recouvert [la marmite]. Mais si on a remué dès le départ et jusqu'à la fin, ou que l'on a recouvert [la marmite] dès le moment où [le lait] est tombé jusqu'à la fin, cela dépendra du transfert du goût. De même, si du lait est tombé en plein milieu de la sauce, ou en plein milieu des autres morceaux, et que l'on ne sait pas sur quel morceau il est tombé, on remue l'intégralité de la marmite bouillante jusqu'à ce qu'on ait mélangé le tout. S'il y a dans l'intégralité de la marmite bouillante un goût de lait, elle est interdite. Et si ce n'est pas le cas, elle est permise.
י  בַּמֶּה דְּבָרִים אֲמוּרִים, בְּשֶׁלֹּא נִעַר אֶת הַקְּדֵרָה בַּתְּחִלָּה כְּשֶׁנָּפַל הֶחָלָב אֵלָא לְבַסּוֹף, וְלֹא כִסָּה. אֲבָל אִם נִעַר מִתְּחִלָּה וְעַד סוֹף, אוֹ שֶׁכִּסָּה מִשָּׁעַת נְפִילָה עַד סוֹף--הֲרֵי זֶה בְּנוֹתֵן טַעַם. וְכֵן אִם נָפַל חָלָב לְתוֹךְ הַמָּרָק, אוֹ לְתוֹךְ הַחֲתִכּוֹת וְלֹא נוֹדַע לְאֵיזוֹ חֲתִכָּה נָפַל--נוֹעֵר אֶת הַקְּדֵרָה כֻּלָּהּ, עַד שֶׁיִּתְעָרַב הַכֹּל: אִם יֵשׁ בַּקְּדֵרָה כֻּלָּהּ טַעַם חָלָב, אֲסוּרָה; וְאִם לָאו, מֻתֶּרֶת
Dans quel cas les paroles susmentionnées s'appliquent-elles ? Lorsqu'on n'a pas remué la marmite bouillante dès le départ : C'est-à-dire, dès le moment où le lait est tombé.

mais seulement à la fin : C'est-à-dire, après que le morceau de viande ait été interdit.

et que l'on n'a pas recouvert [la marmite] : De ce fait, le morceau de viande sur lequel le lait est tombé est resté une entité distincte et isolée, séparé de l'intégralité du mélange. C'est pourquoi, seul ce morceau de viande est interdit, tandis que le reste est permis.

Mais si on a remué dès le départ et jusqu'à la fin, ou que l'on a recouvert [la marmite] : Car couvrir la marmite a également pour effet de propager le goût du lait à travers l'ensemble du mélange, tandis que remuer le mélange aura pour effet qu'on ne sache plus quel morceau de viande est interdit.

dès le moment où [le lait] est tombé jusqu'à la fin, cela dépendra du transfert du goût : On demandera alors à un Gôy de goûter pour nous.

De même, si du lait est tombé en plein milieu de la sauce, ou en plein milieu des autres morceaux, et que l'on ne sait pas sur quel morceau il est tombé, on remue l'intégralité de la marmite bouillante : Le Moggidh Mishnéh explique que dans ce cas-ci nous ne disons pas que le morceau de viande sur lequel le lait est tombé est interdit, puisque nous ne savons pas de quel morceau il s'agit. Par conséquent, nous remuons l'intégralité de la marmite de façon à avoir peut-être la possibilité d'annuler le lait en espérant qu'il constitue moins d'un soixantième du mélange, comme expliqué dans la suite de cette Halokhoh.
11. Si l'on ne trouve pas un Gôy pour goûter ou sur lequel on peut s'appuyer, nous mesurons le soixantième, que ce soit pour de la viande en plein milieu du lait ou pour du lait en plein milieu de la viande. S'il y a un soixantième, c'est permis, sinon c'est interdit. Une marmite dans laquelle de la viande a été cuite, nous ne cuisons pas dedans du lait. Et si on a cuit dedans, cela dépendra du transfert du goût.
יא  אִם לֹא נִמְצָא גּוֹי שֶׁיִּטְעֹם וְנִסְמֹךְ עָלָיו--מְשַׁעֲרִין בְּשִׁשִּׁים, בֵּין בָּשָׂר לְתוֹךְ חָלָב בֵּין חָלָב לְתוֹךְ בָּשָׂר: אֶחָד מִשִּׁשִּׁים, מֻתָּר; פָּחוּת מִשִּׁשִּׁים, אָסוּר. קְדֵרָה שֶׁבִּשַּׁל בָּהּ בָּשָׂר, לֹא יְבַשַּׁל בָּהּ חָלָב; וְאִם בִּשַּׁל, בְּנוֹתֵן טַעַם
Si l'on ne trouve pas un Gôy pour goûter ou sur lequel on peut s'appuyer : C'est-à-dire, qui soit digne de confiance.

S'il y a un soixantième, c'est permis : C'est-à-dire, un soixantième, mais pas plus.

sinon c'est interdit : S'il y a plus d'un soixantième de substance interdite par rapport à l'ensemble du mélange.

Une marmite dans laquelle de la viande a été cuite, nous ne cuisons pas dedans du lait : D'après la Tôroh, après vingt-quatre heures il n'y a plus d'interdiction. Néanmoins, au niveau rabbinique, Lakhattahilloh on doit être strict et ne pas cuire du lait dans une marmite dans laquelle de la viande a été cuite précédemment, même si elle a été cuite plusieurs jours avant. Mais Badhi´avodh, si cela a été fait le lait reste permis à la consommation car lorsque plus de vingt-quatre heures sont passées la viande ayant été absorbée dans la marmite a un goût fade ou mauvais. Or, les lois de Kashrouth ne s'appliquent pas aux goûts mauvais et fades.

1Shamôth 23:19 ; Ibid., 34:26 ; Davorim 14:21
2Miswoh Lô` Tha´asah 186 et Miswoh Lô` Tha´asah 187
3Chevreau. Littéralement « Gadhi de chèvres »
4Le lait
5l'Israélite
6Houllin 97a
7Yôréh Dé´oh 92:1

892:1