lundi 16 mai 2016

Qui furent HaZa''l ? - De ´azro` aux Sages de la Mishnoh

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Qui furent HaZa''l ? - De ´azro` aux Sages de la Mishnoh

´azro` Hassôfér


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Beaucoup ont exprimé leur volonté d'en savoir davantage sur HaZa''l, nos Sages de mémoire bénie dont fait mention notamment la Mishnoh. Nous allons donc régulièrement faire de brèves biographies sur chacun d'eux. (Dorénavant, vous retrouverez ces articles dans la colonne de droite du blog, à la rubrique « Qui furent HaZa''l ? »). Mais avant cela, nous devons parler de celui qui restaura le Judaïsme après l'exil babylonien et le ramena à sa gloire d'antan. Je veux évidemment parler de ´azro` Hassôfér ע״ה, car c'est son œuvre qui servira de fondement à la transmission et l'enseignement de la Tôroh Orale contenue dans la Mishnoh.

L'écrasante majorité des Israélites en Babylonie refusèrent d'écouter l'appel lancé par ´azro` à retourner vers leur terre dans le pays d'Israël. Ceux qui revinrent de l'exil babylonien à Jérusalem furent confrontés à un ensemble de problèmes physiques et spirituels : un conflit armé avec les Samaritains et leurs alliés Gôyim pour le contrôle du territoire, exacerbé par le fait que la muraille défensive de Jérusalem était en ruine ; une assimilation israélite rampante et des mariages mixtes avec les Gôyim devenue monnaies courantes ; la désacralisation publique du Shabboth ; et un gouvernement perse volatil et souvent hostile.

Face à tout cela, ´azro`, Nahamyoh ע״ה, Zaroubboval ע״ה, Haggay ע״ה, Zakharyoh ע״ה, Mal`okhi ע״ה, Mordokhay ע״ה et les autres membres de la Grande Assemblée d'origine (qui comptait au total 120 membres) comprirent que sans une atmosphère spirituelle forte de Tôroh en `aras Yisro`él, toutes les solutions possibles à ces problèmes pressants seraient vouées à l'échec. Cette atmosphère de Tôroh, qui devra être développée dans les tous derniers jours de la prophétie au sein d'Israël, ne pouvait être nourrit que par l'intensification de l'étude et du développement de la Tôroh orale.

Et c'est exactement ce qui s'est passé. ´azro` était un Kôhén et devint l'architecte en chef du développement de la Tôroh Orale. De nombreux entrepreneurs, bâtisseurs, ouvriers et finisseurs le suivront dans l'érection de la plus grande structure spirituelle de l'histoire juive. Mais ce fut ´azro` qui insuffla la vision et l'élan pour le développement de la Tôroh Orale. Il fut un Sôfér (scribe) et disciple de Boroukh ban Nériyoh ע״ה, le « secrétaire » du prophète Yirmayohou ע״ה. Boroukh partit d'abord en exil avec Yirmayohou en Égypte, mais plus tard il rejoignit la majorité de ses frères en Babylonie. Tout le temps que Boroukh fut en vie, ´azro` se refusa à le quitter pour retourner au pays d'Israël.1 La grandeur de ´azro` était telle que HaZa''l ont dit de lui : « La Tôroh aurait pu être donnée à Yisro`él par l'intermédiaire de ´azro` si Môshah ne l'avait pas précédé ».2

Doux dans son caractère mais déterminé dans sa volonté, ´azro` mit en place l'infrastructure religieuse et politique de base de la renaissante communauté israélite en `aras Yisro`él. En plus de servir chef religieux temporaire des exilés israélites revenus au pays d'Israël, ´azro` était également le candidat le plus probable pour devenir le Kôhén Godhôl du nouveau Béth Hammiqdosh qui venait d'être reconstruit, mais dans sa modestie il confia cette position à Yahôshoua´ ban Yahôsodhoq ע״ה, dont les ancêtres avaient déjà rempli cette fonction dans le premier Béth Hammiqdosh. Afin de s'assurer que la grande prêtrise serait dévolue à Yahôshoua´, ´azro` retarda sa venue à Jérusalem jusqu'à ce que Yahôshoua´ fut intronisé Kôhén Godhôl. Rien que pour ce geste, HaZa''l ont décrit ´azro` comme étant un איש צדיק « `ish Saddiq – homme juste ».3

La décision de ´azro` fut également à l'origine de la réticence des rabbins à travers les époques de placer trop de pouvoirs entre les mains d'une seule personne, peu importe l'intégrité et les talents qu'elle pourrait avoir. D'après la tradition, ´azro` était l'oncle de Yahôshoua´ le Kôhén Godhôl. ´azro` refusa d'avoir trop de pouvoirs et ses propres fils n'occupèrent jamais de grandes fonctions. Cependant, un de ses descendants venu dix générations après lui, Rébbi `al´ozor ban ´azaryoh, occupa la fonction de Nosi` (Président du Sanhédhrin) au cours du 2ème siècle de l’Ère Courante.4

La réalisation centrale de ´azro` (et c'est sans doute le plus éloge que l'on puisse lui faire) fut exprimée dans les `ovôth Darébbi Nothon : « Il focalisa son cœur pour comprendre et développer la Tôroh de Dieu, atteindre la mise en pratique de la Tôroh et enseigner ensuite à Yisro`él la loi de la Tôroh et la justice ».5

Du vivant de ´azro`, le travail de la Grande Assemblée fut d'une importance capitale. Ce groupe développa l'infrastructure qui deviendra plusieurs années plus tard le Talmoudh. Ils n'ont pas créé la Tôroh Orale. Cela fut fait au Sinaï par l'intermédiaire de Môshah Rabbénou ע״ה. Durant la période du premier Béth Hammiqdosh, il existait déjà des Maghillôth (des notes manuscrites et des rouleaux) qui rapportaient la Halokhoh telle que développée par la Tôroh Orale. En accord avec l'exigence selon laquelle la Tôroh Orale ne devait publiquement être enseignée qu'oralement (et clarifiée dans ses moindres détails par celui qui les enseigne à ses élèves), ces Maghillôth ne furent jamais rendues publiques.6 Cependant, il n'y eu jamais d'interdiction de rédiger des Maghillôth et notes personnelles sur la Tôroh Orale pour un usage privé ou personnel. Seul la distribution et l'usage public de ces Maghillôth était interdit.

Jusqu'au temps des Hashmounna`im (Hasmonéens), il n'existe aucun texte mentionnant la moindre divergence halakhique dans les sources légales juives. La raison à cela est très simple : toutes les divergences légales et interprétatives, les différentes opinions des Talmidhé Hakhomim et les traditions conflictuelles au sein du peuple d'Israël étaient réglées et tranchées d'une façon décisive et définitive par le Sanhédhrin de chaque génération. Ce n'est qu'une fois que le pouvoir du Sanhédhrin s'affaiblit du temps de l'occupation romaine de la Palestine et qu'il fut, par conséquent, plus difficile de prendre des décisions définitives et atteindre un consensus universel, que les divergences d'opinions sur des Halokhôth particulières de la Tôroh Orale devinrent courantes. Ces différences halakhiques furent consciencieusement consignées et préservées dans la Mishnoh. Tout le temps où les hommes de la Grande Assemblée, leurs élèves et les élèves de leurs élèves furent en vie et remplissaient leurs fonctions, toutes les questions de Halokhoh étaient réglées et tranchées par eux.

Nous connaissons peu de choses des disciples de ´azro` et des premières générations des hommes de la Grande Assemblée. La seule chose que nous savons avec certitude c'est qu'un nombre important de générations est passé entre l'établissement de la Grande Assemblée et sa dissolution.

Fiche biographique

´azro`
  • Aux alentours de l'an 350 avant l’Ère Courante

Maître
  • Boroukh ban Nériyoh

Collègues
  • Nahamyoh
  • Zaroubboval
  • Haggay
  • Zakharyoh
  • Mal`okhi
  • Mordokhay
  • Yahôshoua´ ban Yahôsodhoq, Kôhén Godhôl

Élèves
  • Les hommes de la Grande Assemblée

Famille
  • Neveu : Yahôshoua´ ban Yahôsodhoq, Kôhén Godhôl
1Maghilloh 16b
2Sanhédhrin 21b
3Shir Hashirim Rabboh 5:5
4Manohôth 53a
5`ovôth Darébbi Nothon Chapitre 13

6Gittin 60b