ב״ה
Shovou´ôth
Traiter
nos frères Israélites comme des rois
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La
Maghillath Routh (que nous lisons à l'occasion de Shovou´ôth)
raconte l'histoire inspirante de Routh ע״ה,
qui refusa de permettre à No´omi ע״ה
de
retourner seule en `aras Yisro`él et insista plutôt pour se
joindre à elle en dépit de sa grande pauvreté. Après être
arrivée à Béth Laham, Routh alla ramasser des céréales
qui avaient été laissées durant la moisson, que la Tôroh exige de
laisser pour les pauvres. Il se trouve que ce champ dans lequel elle
collectait les céréales appartenait à Bô´az ע״ה,
qui était de la famille du défunt mari de No´omi. Bô´az prit
soin de Routh et finit par l'épouser.
Tout
en rapportant cette histoire chargée d'émotions, la Maghilloh
insère une brève conversation qui semble à première vue
totalement inutile, puisqu'elle n'a aucune incidence ou effet sur la
suite des événements. Elle nous dit que lorsque Bô´az arriva dans
son champ pour superviser la moisson, il s'approcha de ses employés
et les salua par les mots suivants : יהוה
עִמָּכֶם
« `adhônoy
´immokham – Que le Seigneur soit avec vous ! ».
Les employés répondirent : יְבָרֶכְךָ
יהוה
« Yavorakhakho
`adhônoy – Que le Seigneur te bénisse ! ».1
La question naturelle qui se pose est celle-ci : Pourquoi la
Maghilloh trouve-t-elle nécessaire d'ajouter ce bref récit ?
En quoi est-ce important pour nous de savoir comment Bô´az saluait
ses employés et comment ces derniers répondaient à sa salutation ?
Le
Midhrosh rapporte que Bô´az, qui était le chef des Sages de cette
génération, avait émis un décret stipulant que les Israélites
devaient se saluer les uns les autres en employant le nom d'HaShem
ית׳.
C'était une époque de grandes épreuves et de malheurs, une famine
ravageait le pays, et `élimalakh ע״ה,
l'homme le plus riche de ce temps-là et vers lequel tout le monde se
tournait en cas de besoin, avait abandonné sa nation et s'en était
allé vivre dans le pays voisin et ennemi de Mô`ov. Les gens étaient
anxieux et abattus. Afin de leur remonter le moral et les renforcer
spirituellement, Bô`az ordonna que chacun salue son prochain avec
chaleur et respect, en employant le nom d'HaShem. Il désirait que
les gens, en se saluant de la sorte, fassent sentir à celui qu'ils
saluaient qu'il était quelqu'un de digne, quelqu'un de valeur, au
point que le nom d'HaShem lui soit associé.
La
façon de relever ceux qui passent par des difficultés consiste à
les respecter et les traiter avec importance, leur faire sentir que
nous avons une grande estime pour eux. C'est pour cela que le texte
de la Maghilloh nous décrit la salutation de Bô´az à l'adresse de
ses employés. Il traitait ses ouvriers avec respect et dignité, et
prononçait même le nom d'HaShem en les saluant, afin qu'ils se
sentent importants et leur remonter ainsi le moral. Il convient de
noter que bon nombre de Safaradhim continuent à se saluer en
employant le nom d'HaShem ou ajoutent le nom d'HaShem devant le nom
de la personne à qui ils s'adressent. Par exemple, s'ils s'adressent
à Binyomin, ils diront « Yah Binyomin ». C'est
une pratique qui remonte aux temps anciens, déjà du temps du
Talmoudh. On trouve encore cette pratique chez les Juifs marocains et
syriens.
L'histoire
de Routh se termine par son mariage avec Bô`az et l'enfant qu'ils
eurent ensemble, ´ôvédh ע״ה,
dont le petit-fils fut Dowidh Hammalakh ע״ה,
de qui descendra le Moshiah
(puisse-t-il paraître prochainement et de nos jours. `omén !).
La racine de la rédemption est le fait de respecter les autres et
les traiter avec honneur et dignité. Nos Sages ont dit que le Béth
Hammiqdosh fut détruit à cause de la haine gratuite (Sinath Hinom)
entre les Israélites et que, par conséquent, nous serons délivrés
de notre exil en faisant preuve d'un amour gratuit (`ahavath Hinom)
les uns envers les autres.
La
Gamoro` cite une série de questions qui nous seront posées lorsque
nous quitterons ce monde (qu'HaShem nous accorde une longue et bonne
vie. `omén !) pour l'au-delà. L'une de ces questions sera
המלכת
את חברך « Himlakhto
`ath Havérakho – As-tu couronné ton
coreligionnaire ? ». C'est-à-dire que l'on nous
demandera si, lorsque nous étions en vie, nous avons traité les
autres Israélites comme des rois, des gens importants et distingués,
dignes de respect en vertu de leur statut de « fils du Roi »
(le Roi étant, évidemment, HaShem). Nous devons nous rappeler que
tous les Israélites sont dignes de notre respect et considération,
car nous les enfants particuliers d'd'HaShem et devons donc traiter
chacun en conséquence (c'est pour cela que les Safaradhim se saluent
avec le nom d'HaShem, car saluer un Israélite et le traiter avec
respect, c'est saluer la Divinité et La traiter avec respect, d'où
le « Yah » avant de mentionner le nom de la personne à
laquelle on s'adresse. Mépriser le fils d'un roi ou son émissaire
équivaut à mépriser le roi lui-même). C'est à travers ce genre
de comportement interpersonnel que nous nous rendrons dignes
d'accueillir Dowidh Malko` Mashiho (David, le Roi-Messie) et
connaître l'arrivée du Messie tant attendu pour la rédemption
complète et véritable, prochainement et de nos jours. `omén, Kén
Yahi Rosôn !
1Routh
2:4