ב״ה
Élucider
les `aggodhôth et les Midhroshim
Ribbi
Mé`ir et ses voisins
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Dans
le Talmoudh1,
on nous raconte que Ribbi Mé`ir ז״ל,
le Sage le plus cité dans la Mishnoh, avait comme voisins des hommes
particulièrement mauvais au comportement inapproprié et dérangeant,
qui lui faisaient subir les pires misères, au point qu'un jour Ribbi
Mé`ir décida de prier HaShem ית׳
pour
que ces hommes puissent mourir.
Son
épouse, Barouriyoh ז״ל,
était une érudite, chose très rare à cette époque-là pour une
femme, et était connue pour ne pas garder sa langue dans sa poche.
Lorsqu'elle entendit que son mari priait pour que leurs voisins
meurent, elle en fut affligée. Elle lui demanda la raison pour
laquelle il éleva une telle prière, et si HaShem désire la mort
des impies ou qu'ils cessent de faire le mal pour mener une vie
droite et meilleure. Elle conclut en lui disant que s'il avait le
pouvoir de prier pour qu'ils meurent, pourquoi ne pas plutôt prier
pour qu'ils changent leurs voies ?
Acceptant
la logique de son épouse, Ribbi Mé`ir pria pour qu'ils s'améliorent
et changent leurs voies. Sa prière fut exaucée et ses mauvais
voisins devinrent des hommes droits et intègres.
Pour
comprendre ce passage `aggadique, à première vue très simple, nous
devons d'abord établir la différence entre une bénédiction et une
prière. Bien que les gens emploient généralement ces deux termes
comme des synonymes, en hébreu il existe une différence
fondamentale entre eux. Une bénédiction (en hébreu, בְּרָכָה
« Barokhoh »)
est comparée à un réservoir (en hébreu, בְּרֵכָה
« Barékhoh »)
de bonnes choses qui attendent dans les cieux de descendre ici-bas à
travers les canaux spirituels (un canal se dit en hébreu צִנוֹר
« Sinôr »,
un mot formé des mêmes lettres que רָצוֹן
« Rosôn »,
qui signifie « volonté » ou « désir »).
Les contenus de la bénédiction peuvent parvenir jusqu'à nous par
nos bonnes actions. Par contre, on peut également, par nos mauvaises
actions, boucher ces « canaux » spirituels et amener la
bénédiction à ne pas se matérialiser.
Une
prière est différente. C'est un véhicule par lequel on crée la
bénédiction, le « canal » céleste que nous désirons
avoir. En d'autres mots, une prière est une requête qu'HaShem ait
le désir (« Rosôn ») de
créer quelque chose qui n'existe pas ou de changer une volonté
existante de la part d'HaShem. S'il n'y a pas de pluie, par exemple,
nous prions HaShem d'en donner, c'est-à-dire que nous Lui demandons
d'avoir le désir de créer de la pluie.
Deuxièmement,
il est toujours plus facile de forcer quelqu'un à être d'accord
avec vous plutôt que de le convaincre d'être d'accord avec vous.
C'est pourquoi les hommes se battent avec tant de vigueur, mais que
les processus pacifiques n'amènent généralement pas la paix. Prier
pour que ses voisins meurent était plus facile que de les convaincre
de changer leur comportement.
Sur
base de ces quelques informations, nous pouvons à présent mieux
comprendre notre `aggodhoh talmudique. HaShem ne désire pas que les
impies meurent ; Son désir est plutôt qu'ils se repentent.
Ainsi, lorsque Ribbi Mé`ir pria pour que ses voisins meurent, il
tentait de créer un désir nouveau en HaShem, ce qui est une tâche
impossible ! C'est la raison pour laquelle il ne fut pas exaucé
quand il éleva cette prière.
Quand
son épouse lui expliqua qu'il était préférable de prier pour
qu'ils se repentent et deviennent des hommes bons, Ribbi Mé`ir se
rendit compte de son erreur. Lui aussi désira se repentir pour son
mauvais jugement et son acte lorsqu'il demanda leur mort.
La
leçon principale, que nous avons mentionnée plus haut, est que
HaShem désire que les gens se repentent. Si un homme désire
réellement le pardon d'HaShem pour un acte inapproprié qu'il a pu
commettre et qu'il regrette sincèrement, HaShem le lui accordera
certainement.
Puisque
tel est le désir d'HaShem, en priant cette fois pour que ses voisins
changent leurs voies, Ribbi Mé`ir fit descendre des cieux la
capacité pour ces hommes de se repentir.
De
là nous apprenons l'importance de toujours rechercher le bien de
tout le monde et qu'HaShem accepte toujours notre décision de
réparer le mal de nos propres actions.
Par
contre, tout ce que nous venons de dire ne concerne qu'un ennemi
personnel. S'il s'agit plutôt d'un ennemi de l'ensemble du peuple
d'Israël ou de quelqu'un qui livre une guerre spirituelle contre
HaShem et Sa Tôroh, il est alors permis de prier pour la mort de
tels individus, qui sont une nuisance pour l'ensemble de notre
peuple. C'est pour cela que nous retrouvons dans le TaNa''Kh,
notamment dans les Tahillim de Dowidh Hammalakh ע״ה,
des prières dans lesquelles on demande la mort de nos ennemis, ou
encore des exhortations à éliminer les nations ennemies du peuple
d'Israël, comme par exemple ´amoléq, les sept nations cananéennes,
les Philistins, etc. Et c'est aussi pour cela que les Shamônah
´asréh incluent une prière dans laquelle nous demandons qu'HaShem
nous débarrasse des apostats, des informateurs et des hérétiques,
car ces gens nuisent à la Tôroh et sont une menace pour l'ensemble
du peuple d'Israël.
Ainsi,
lorsqu'il s'agit d'un ennemi personnel, mieux vaut prier pour qu'il
change ses voies plutôt que de demander à ce qu'il meurt. Mais
lorsqu'il s'agit d'un ennemi d'HaShem, de la Tôroh ou du peuple
d'Israël, prier pour sa mort est permis (et dans certains cas, même
une obligation).
1Barokhôth
10a