lundi 26 août 2019

L'âme du Juif est-elle une partie de HaShem en haut ?


בס״ד

Le Tanya & ses hérésies d'un point de vue maïmonidien


L'âme du Juif est-elle une partie de HaShem en haut ?

Cet article peut être téléchargé ici.

J'ai reçu plusieurs e-mails concernant mes articles concernant les hérésies des Loubavitchs en particulier, et des Hasidhim en général. Plusieurs lecteurs me questionnent notamment sur le Tanya, que j'ai décrit comme un ouvrage remplit de ´avôdhoh Zoroh, d'hérésies, de racisme, et de distorsions de versets bibliques, et me demandent de préciser ma pensée. Je vais donc consacrer une série d'articles spécialement sur le sujet du Tanya, pour exposer méthodiquement plusieurs des erreurs fondamentales et distorsions qu'enseigne ce livre.

Pour les non initiés, le Tanya est comme la bible du hassidisme. C'est dans cet ouvrage que sont mentionnées et détaillées toutes les doctrines fondamentales de cette branche du judaïsme (qui a été excommuniée par le Go`ôn de Wilno`). Vous pouvez lire l'intégralité du Tanya en français sur le lien suivant.

Nous allons commencer par l'un des enseignements centraux et fondamentaux du hassidisme, à savoir, que les Juifs, contrairement, aux Gôyim, seraient dotés d'une âme Divine qui serait littéralement une partie de Dieu en haut.

Au tout début du chapitre 2, voici ce que dit le Tanya : ונפש השנית בישראל היא חלק אלו-ה ממעל ממש « Et la seconde âme [qui se trouve exclusivement] dans l'Israélite est véritablement une partie de Dieu en haut ».

Dans le commentaire standard Loubavitch sur le Tanya, appelé « Leçons de Tanya » (que vous pouvez commander sur le site internet du Beth Loubavitch), voici comment est commenté ce passage :

L’expression « partie de D.ieu en haut » est une citation des Hagiographes (Job 31, 2). Le mot « véritablement » insiste sur son sens littéral. En effet, certains versets emploient un langage hyperbolique. Par exemple, le verset qui décrit « les grandes villes fortifiées (jusqu’aux) cieux » doit certainement être compris dans un sens figuré, et non littéralement. Pour que l’on n’interprète pas l’expression « une partie de D.ieu en haut » en ce sens, Rabbi Chnéour Zalman ajoute le mot « véritablement », soulignant ainsi que l’âme juive est littéralement une parcelle de Divinité.

Ainsi, d'après le Tanya, le Juif serait doté de deux âmes que ne possèdent pas les Gôyim. Dans le chapitre 1, le Tanya explique que la première âme qui serait propre aux Juifs émanerait de עץ הדעת טוב ורע « l'arbre de la connaissance du bien et du mal ». Et juste après avoir déclaré cela, le Tanya poursuit en déclarant : מה שאין כן נפשות אומות העולם הן משאר קליפות טמאות שאין בהן טוב כלל כמו שכתוב בעץ חיים שער מ”ט פרק ג'. וכל טיבו דעבדין האומות לגרמייהו עבדין « Il n'en est pas ainsi des âmes des nations du monde ; elles émanent du reste des Qalippôth impures qui ne contiennent pas le moindre bien, comme ce qui est écrit dans le ´és Hayyim, Porte 49, Chapitre 3. Et tout le bien que font les nations elles ne le font qu'à des fins personnelles ». Ainsi, les Gôyim seraient complètement incapables de faire preuve d'altruisme, et d'accomplir des actes envers les autres par pure bonté et désintérêt. Seuls les Juifs en seraient capables, car l'âme des Gôyim émaneraient des Qalippôth impures. Le commentaire Loubavitch ajoute : « Puisque leurs âmes procèdent des klipot dépourvues de bien, leurs bonnes actions sont uniquement motivées par des intentions égoïstes ». Et à présent, au Chapitre 2, le Tanya parle de la seconde âme qui serait propre aux Juifs en la décrivant comme étant littéralement une partie de HaShem ית׳ en haut. Donc, les Juifs seraient dotés d'une âme Divine émanant littéralement de HaShem, alors que les Gôyim seraient dotés exclusivement d'une âme émanant des forces du mal les plus impures. Et le commentaire Loubavitch ajoute que cette doctrine d'âme Juive émanant littéralement de HaShem serait une citation de `iyôv 31:2. Tout ceci est de la pure hérésie.

Le Rambo''m ז״ל et tous les Rabbonim du Talmoudh affirment que nous ne savons rien de l'essence de HaShem. En outre, HaShem n'a pas de partie. S'Il n'a pas de partie, rien ne pourrait émaner d'une partie de Lui. En fait, Il n'est comparable à rien de ce qui existerait, comme le Prophète le déclare. En effet, en expliquant le 3ème de ses 13 Principes de Foi, le Rambo''m écrit ceci :

Et Il n'est pas comme un homme qui pourrait être divisé en de nombreuses parties individuelles...et en outre, les Hakhomim ont rejeté la notion selon laquelle HaShem serait composé ou sujet à la division, et le Prophète a dit : וְאֶל-מִי תְדַמְּיוּנִי, וְאֶשְׁוֶה--יֹאמַר, קָדוֹשׁ « Et à qui M'assimilerez-vous et Me comparerez-vous ?, a dit Le Saint » (Yasha´yohou 40:25).

De ce fait, il n'y a pas d'autre mot que celui de « hérésie » pour qualifier les propos du Tanya. Et cela fait partie du péché le plus grave, car l'accomplissement de toutes les Miswôth de la Tôroh devient inutile si nous avons une conception erronée de HaShem (exactement comme les messianiques et autres disciples de Jésus, qui croient en un dieu trinitaire, fractionné en parties). Ces paroles du Tanya renie les principes fondamentaux du judaïsme et l'enseignement du Prophète, mais sont également une distorsion lamentable du verset de `iyôv 31:1-2, sur lequel cette doctrine hérétique serait basée. En effet, voici ce que dit le passage en question :

J'ai contracté une alliance pour mes yeux ; et comment contemplerai-je une vierge ? Et quelle part aurai-je du Dieu en haut, et de l'héritage de Shadday depuis les hauteurs ?
בְּרִית, כָּרַתִּי לְעֵינָי;    וּמָה אֶתְבּוֹנֵן, עַל-בְּתוּלָה. וּמֶה, חֵלֶק אֱלוֹהַּ מִמָּעַל;    וְנַחֲלַת שַׁדַּי, מִמְּרֹמִים

Ici, `iyôv ע״ה déclare qu'il est un Saddiq, et n'a, par conséquent, jamais posé ses regards sur des femmes avec envie. Il ajoute que s'il avait osé faire une telle chose mauvaise, il aurait alors compromis sa חֵלֶק אֱלוֹהַּ מִמָּעַל « part du Dieu en haut », c'est-à-dire qu'il se serait coupé de HaShem et n'aurait pas hérité du ´ôlom Habbo`. Cela fait partie du système de récompense et punition Divine, par lequel HaShem est toujours plus strict et demandeur avec les Saddiqim plus qu'avec les autres personnes. Mais le Tanya manipule les mots חֵלֶק אֱלוֹהַּ מִמָּעַל « part du Dieu en haut », alors que la fin du verset clarifie que l'on parle d'un « héritage », et fait croire que HaShem aurait des « parties ». Or, tout ce que `iyôv dit ici est qu'il risquait de compromettre sa « part » (héritage) venant de HaShem. Par le péché, `iyôv affirme qu'il pourrait perdre ce monde-ci et le monde-à-venir. `iyôv ne décrit absolument pas HaShem, et ne dit pas qu'Il aurait, Hos Washolôm, des parties. Il ne fait que décrire son héritage. La compréhension que le Tanya donne à ce verset est l'une des plus grandes falsifications kabbalistiques des Écritures. Et malheureusement, trop souvent, les gens qui lisent des interprétations kabbalistiques de versets du TaNa''Kh ne prennent pas le temps d'aller voir ces versets dans leur contexte, alors que la règle fondamental est que : « Aucune interprétation ne peut aller contre le sens simple du verset ». C'est ainsi que l'on retrouve bon nombre d'interprétations farfelues du TaNa''Kh dans la littérature kabbalistique.

Sachez, en outre, qu'en parlant du principe fondamental de l'unicité de HaShem, Rabbénou Bahayyé ז״ל a écrit ceci dans son Hôvôth Hallavovôth (Devoirs du Cœur), Porte de l'Unicité, Chapitre 3 : « Quiconque néglige l'étude de l'unicité de HaShem se comporte honteusement, et fait partie de ceux qui manquent de connaissance et de pratique ».

Ce fondement de l'unicité de HaShem est d'une importance si capitale pour la conception Juive authentique de HaShem, que le « Shama´ Yisro`él » doit être récitée deux fois par jour, lorsque nous affirmons que « HaShem est Un ». Et la Tôroh et les Hakhomim disent d'une seule voix que HaShem n'a pas de parties. Le Tanya va donc à l'encontre de HaShem et des Hakhomim, et est prêt à manipuler des versets bibliques pour justifier les hérésies qu'il enseigne.

Prenons garde à toute pensée qui renie les principes fondamentaux du judaïsme.