ב״ה
Inspection
des insectes dans les fruits et légumes
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La
question suivante m'a été soumise :
J'avais
une grande question sur les fruits et la versification d'insectes. À
notre époque est on obligé de vérifier et d'inspecter
systématiquement chaque fruit et légume que l'on souhaite
consommer ? Sachant qu'avec les pesticides et la manipulation
génétique ( qui n’existaient pas a l’époque du talmud) on n'a
pratiquement aucune chance de trouver un insecte. De plus, de nos
jours les fruits que l'on achète sont cueillis bien avant maturité
et sont mis en vente plusieurs semaines après leur cueillette, si
bien que si le fruit est véreux il aurait déjà pourri. Or,
aujourd'hui ce n est plus le cas. Normalement un fruit véreux se
pourrit rapidement non ?
La
question concernant les insectes dans les légumes, les fruits et
d’autres aliments est l’une des questions les plus difficiles et
les plus complexes dans le domaine de la Kashrouth. La Tôroh nous
ordonne1 :
Ne
rendez pas abominables vos âmes par aucun Sharas qui
pullule, et ne vous rendez pas impurs par eux, car vous seriez
rendus impurs par eux.
|
אַל-תְּשַׁקְּצוּ,
אֶת-נַפְשֹׁתֵיכֶם,
בְּכָל-הַשֶּׁרֶץ,
הַשֹּׁרֵץ;
וְלֹא
תִטַּמְּאוּ בָּהֶם,
וְנִטְמֵתֶם
בָּם
|
La
question qui se pose est la suivante : quelle est la Halokhoh
en ce qui concerne les légumes, les feuilles et les fruits qui ont
souvent sur eux ou à l’intérieur d'eux de minuscules insectes
très difficiles à voir ? Il est clair qu'il n'y a aucune
interdiction concernant les insectes minuscules que l'œil humain ne
peut pas voir, car la Tôroh nous a ordonné de faire attention aux
insectes qui peuvent être vus naturellement, avec l'œil humain. La
question qui se pose est la suivante: quelle la Halokhoh
en ce qui concerne les insectes minuscules mesurant environ un
demi-millimètre à deux millimètres, qu’une personne ordinaire
peut voir sur une surface de couleur contrastante, mais dans les
feuilles et les fruits la plupart des gens ne les voient qu'en
faisant beaucoup d'effort, parce que leur couleur est similaire à la
couleur des feuilles, ou parce que les insectes se cachent à
l'intérieur du chou-fleur et du maïs, ou parce qu'ils ressemblent à
un grain de farine ou à un petit grain de sable, et qu'une personne
ordinaire ne se rend compte qu'ils sont des insectes seulement s'il
les voit ramper ?
Certains
Pôsaqim sont d'avis qu'étant donné que, sous
certaines conditions, les experts peuvent voir ces insectes, tout
légume ou fruit contenant probablement de minuscules insectes est
interdit à la consommation sans avoir éliminé au préalable tous
les insectes. Et lorsque, dans une minorité de cas, de minuscules
insectes peuvent être trouvés à l’intérieur, il faut faire un
effort pour les éliminer, et Badhi´avodh, si on
ne vérifie pas par erreur, la nourriture est Koshér.
D’un
autre côté, certains Pôsaqim soutiennent que
bien que si on voit un insecte aussi minuscule, il est interdit de le
manger, néanmoins, s'il se trouve sur un aliment qu'une personne
ordinaire ne peut voir sans un grand effort, ou sans moyen
auxiliaire, il est considéré comme Tophél et Botél (secondaire et
annulé) à la nourriture, et il n'y a aucune interdiction de manger
du légume ou du fruit, qui est contient probablement un insecte.
Même
après avoir examiné et approfondi cette question, et passé en
revue les propos du Talmoudh, des Ri`shônim et des `aharônim
pour parvenir à une conclusion claire quant à la Halokhoh,
je suis parvenue à la conclusion qu'il était impossible de
déterminer la Halokhoh, car les deux positions ont leur
place dans la Halokhoh.
En
effet, selon les règles acceptées de la Halokhoh, la
Halokhoh suit l'opinion indulgente puisqu'il s'agit d'un
doute quant à un principe rabbinique (Saphéq
Darabbanon), car une personne n'est pas
intéressée par le fait de manger de l'insecte, mais est obligée de
le manger avec la nourriture, contre sa volonté. De plus, selon la
majorité des Pôsaqim, un insecte minuscule est
Botél Bashishim (c'est-à-dire permis tant que
les éléments interdits ne constituent pas plus de 1/60ème
du tout) Min Hattôroh, et ce ne sont que les Hakhomim
qui ont été sévères en déclarant qu'une « Bariyoh »
(un insecte entier) n'est pas Botél même dans mille. Certains
Pôsaqim disent que les Hakhomim
n'étaient sévères que pour un gros insecte, mais s'il est
minuscule et dégoûtant, même d'après les Hakhomim
il est alors Botél Bashishim. De plus, il est
également douteux qu’un insecte minuscule existe réellement dans
ce fruit ou légume.
D'autre
part, l'approche stricte a également un argument de poids car, sous
certaines conditions, tout le monde peut voir les minuscules
insectes, et avec un effort considérable, même si cela prend
quelques heures ; puisque celui qui cherche peut le trouver et
le supprimer, il n'est pas pris en compte, n'est pas mélangé, et
n'est pas Botél même dans mille.
Par
conséquent, la Halokhoh suit l'approche indulgente, mais
celui qui veut être Mahmir à sur quoi s'appuyer.
En
ce qui concerne les légumes à feuilles d'assaisonnement tels que le
persil, l'aneth et la coriandre, il existe un problème : les
insectes minuscules, tels que les thrips et les pucerons, sont
attirés par eux lorsqu'ils grandissent dans le champ, et le lavage à
l'eau ne les supprime pas tous, car leurs pattes ont une substance
collante qui peut aider certains des insectes à rester collés aux
feuilles malgré le lavage à l'eau. En effet, un courant d’eau
puissant et ciblé les rincerait sans doute, mais il est difficile de
diriger l’eau dans chaque pli et crevasse des feuilles.
Autrefois,
la coutume était de faire tremper les feuilles dans de l'eau avec du
sel et du vinaigre, puis de les laver; cependant, puisque le sel et
le vinaigre ne dissolvent pas complètement la substance collante sur
les pattes des insectes, ils ne sont pas tous rincés et les
personnes suivant l'approche rigoriste doivent examiner soigneusement
chaque feuille de laitue à la lumière du soleil.
Lorsque
les gens ont commencé à faire tremper les feuilles dans de l’eau
avec du savon, par exemple du savon à vaisselle, il est devenu
évident que la matière active contenue dans le savon (détergent)
était bien plus efficace que le vinaigre ou le sel, car elle dissout
les substances grasses, substance collante sur les pattes de
l'insecte, et après un bon rinçage, elles sont complètement
éliminées. C'est pourquoi aujourd'hui, il s'est répandu le Minhogh
de rendre les légumes à feuilles comestibles en les faisant tremper
dans de l'eau savonneuse pendant environ trois minutes, puis bien les
rincer. Dans le passé, beaucoup de gens, y compris d'éminents
Talmidhé Hakhomim, se contentaient de rincer les
légumes à feuilles avec de l’eau uniquement et, lorsque les
inquiétudes se développaient, les trempaient préalablement dans de
l’eau salée ou du vinaigre. Nous pouvons continuer à agir de la
sorte. Aujourd’hui, cependant, beaucoup les trempent dans de l’eau
savonneuse, car l’approche halakhique s’appuie principalement sur
la difficulté d’éliminer les insectes minuscules, mais comme il
est possible sans grande difficulté de supprimer tous les insectes
en les plongeant dans de l’eau savonneuse, ils agissent de la
sorte. Mais est-ce sain pour la santé ?
En
effet, certaines personnes affirment que l'ingestion de savon est
malsaine. Néanmoins, même en termes de santé, il est toujours
préférable de faire tremper les légumes-feuilles dans de l'eau
avec du savon, car, de même que les insectes ne peuvent pas être
éliminés sans savon, il en va de même pour les pesticides, qui
sont beaucoup plus nocifs que le savon. Ainsi, tremper les légumes à
feuilles dans de l'eau avec du savon et les rincer est bénéfique à
la fois pour éliminer les insectes et pour éliminer les
pesticides résiduels. Afin de se débarrasser des restes de
savon et des insectes, les feuilles doivent être bien rincées.
Ces
dernières années, des produits efficaces pour éliminer les
insectes et les pesticides, comparables au savon, mais dénués de
risques pour la santé, sont apparus sur le marché, et leur
utilisation est recommandée.
Selon
l'approche des Mahmirim, en plus de cela, il convient de
vérifier soigneusement les légumes à contre-jour. Une autre option
consiste à utiliser des légumes cultivés dans des serres qui ont
été contrôlés et qui se sont avérés exempts d'insectes.
Pour
la laitue et le chou, les feuilles doivent être séparées et
trempées dans de l’eau avec du savon ou d'autres produits plus
sains que le savon pendant environ trois minutes, afin que le savon
puisse dissoudre la substance collante sur les pattes de l’insecte.
Ensuite, les feuilles doivent être lavées à fond avec de l’eau,
en éliminant le savon et les insectes. On veillera en trempant les
feuilles dans de l'eau avec du savon, et également lors du lavage, à
ce que l'eau atteigne tous les plis et les crevasses des feuilles.
Lorsque
vous envisagez de couper les feuilles pour la salade, il est
préférable de les couper au format souhaité, puis de les laisser
tremper et de les rincer, car plus les morceaux sont petits, plus il
est facile pour l'eau d'atteindre tous les plis et les crevasses.
Étant
donné que parfois les feuilles de laitue ou de chou contiennent des
insectes connus en hébreu sous le nom de זבובי
המנהרות
« Zavouvé
Hamminhorôth »
(littéralement « insectes
des tunnels »)
ou Liriomyza brassicae,
idéalement, il est bon d'examiner quelques feuilles à la lumière
naturel comme un échantillon pour voir si elles contiennent des
« tunnels ».
Si vous trouvez des « tunnels »,
il convient d’examiner toutes les feuilles à la lumière et
d’enlever le minuscule insecte situé au bout de chaque « tunnel ».
Cependant, selon les règles halakhiques de la Kashrouth, l'examen
d'un échantillon de feuilles à la lumière n'est pas obligatoire,
car ce phénomène est assez rare et, de plus, il existe une opinion
selon laquelle, même s'il y a un insecte, il n'est pas interdit (en
raison de sa taille trop petite).
Quant
aux Mahmirim,
voici la méthode à employer : après le rinçage, veillez à
examiner chaque feuille des deux côtés à la lumière, ou faites
tremper les feuilles dans de l'eau avec du savon, puis frottez-les
avec une éponge à récurer luffa ou quelque chose de similaire,
afin de garantir l'élimination de tous les insectes minuscules , et
en plus, examinez la feuille à la lumière pour voir si elle a des
« tunnels ».
Certains
Pôsaqim
sont d'avis qu'en ce qui concerne le chou-fleur, le brocoli, les
fraises et le maïs en épi, il faut être rigoureux, comme le sont
les Mahmirim,
car ces légumes ont des endroits cachés où peuvent se cacher de
minuscules insectes, et même après le trempage et le rinçage, il
est à craindre qu'ils restent. Néanmoins, selon les règles de la
Halokhoh,
ces légumes peuvent également être rendus Koshér comme les autres
légumes à feuilles en les faisant tremper dans de l’eau
savonneuse pendant environ trois minutes, puis en les lavant
abondamment à l’eau. Pour les fraises, il faut d’abord enlever
la tige et la feuille avec un peu de fraise elle-même.
Ceux
qui suivent l'approche des Mahmirim
ne mangent ces légumes que s'ils sont cultivés dans des endroits
sans insectes. Selon l'approche des Mahmirim,
toute l'inflorescence (le capitule complet, y compris les tiges, les
brins, les bractées et les fleurs - environ 40% du légume) du
chou-fleur et du brocoli peut être enlevée, la partie restante
imbibée et rincée à fond, puis vérifié pour s'assurer qu'ils
sont propres. En ce qui concerne le maïs en épi, les personnes qui
suivent l'approche des Mahmirim
sont habituées à retirer les grains de l'épi, à les laver
soigneusement et à s'assurer ainsi qu'ils ne contiennent pas
d'insectes.
Quand
existe-t-il une obligation de recherche les insectes et quand
l'obligation ne s'applique-t-elle pas ?
Il
existe trois catégories halakhiques qui déterminent l'obligation de
rechercher des insectes.
- מיעוט שאינו מצוי « Mi´out Sha`énô Masouy » : Certains fruits et légumes ne sont que rarement infestés. Pour ces aliments, il n’est pas obligatoire de les contrôler. Cette catégorie comprend les pommes, les poires, les bananes, les concombres et autres. En raison de la très faible probabilité d'infestation, il n'y a aucune obligation d'y rechercher des insectes.
- מוחזק נגוע « Mouhzoq Nagoua´ : Certains aliments, tels que la laitue et le chou ordinaire (pendant les mois d’été) et des légumes à feuilles similaires, sont présumés, par expérience, être infestés d'insectes. Leur consommation est donc interdite à moins d’être correctement vérifiée.
- מיעוט המצוי « Mi´out Hammasouy » : C’est un niveau intermédiaire. La plupart des échantillons de nourriture ne sont pas infestés, mais une minorité substantielle est infestée. Des exemples de cela sont (en général) les abricots et les dattes, et de nombreux types de fruits, légumes, haricots et céréales pour lesquels la plupart des spécimens sont exempts d'insectes, mais une minorité substantielle est infestée. Les aliments qui appartiennent à cette catégorie doivent être vérifiés. Toutefois, si une personne omet de les vérifier et qu’ils ne peuvent plus le faire, le mélange résultant n’est pas interdit à la consommation.
Et
pour finir, il n'est pas exact d'affirmer que si un fruit contenait
des insectes il serait forcément pourri. En effet, quand bien même
la majorité des fruits consommés en Occident ne sont pas frais et
datent de plusieurs jours après la cueillette, les nouvelles
méthodes de conservation modernes permettent justement aux insectes
d'être conservés dans les fruits et légumes sans causer forcément
de pourriture.
1Wayyiqro`
11:43