בס״ד
Une Miṣwoh
est-elle toujours bénéfique ?
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Les Miṣwôth sont-elles
toujours bénéfiques ? Sont-elles toujours saines ? En d’autres mots,
est-il possible qu'une Miṣwoh puisse nous nuire physiquement ou
psychologiquement ?
Il est également important de noter
que la Ṭôroh ne prête pas attention aux [cas] isolés. Elle n'est pas basée sur
des conditions qui se produisent rarement. Tout ce que la Ṭôroh enseigne, que
ce soit de nature intellectuelle, morale ou pratique, est fondé sur ce qui est
la règle et non sur ce qui est l'exception : elle ignore le préjudice qui
pourrait être causé à une seule personne par une certaine maxime ou une
certaine Miṣwoh.
Il s’exprime plus
explicitement encore dans la suite de ce chapitre :
Nous ne devons donc pas être surpris
lorsque nous constatons que l’objectif de la Ṭôroh n'apparaît pas pleinement
chez chaque individu; il doit naturellement y avoir des gens qui ne sont pas
perfectionnés par l'instruction de la Ṭôroh, tout comme il y a des êtres qui ne
reçoivent pas des formes spécifiques de la Nature tout ce dont ils ont besoin.
De toute évidence, une
Miṣwoh peut ne pas fonctionner pour tout le monde. Certaines personnes seront
même blessées et trouveront une Miṣwoh contre-productive ou nuisible. Je sais
que cela semble très dérangeant pour beaucoup de gens, en particulier ceux qui
ont grandi dans la communauté Ḥarédhi, mais les faits démontrent qu’il en est
véritablement ainsi. En effet, on ne peut pas dire qu'une Miṣwoh protège et
donc je la respecterai même lorsqu’elle mettra ma vie en danger. À moins que
nous ayons affaire à l'un des trois Miṣwôth critiques,[2]
qui sont la ´avôdhoh Zoroh (idolâtrie), la Shaphikhath Domim (meurtre) ou la Gilouy ´aroyôth (transgressions
sexuelles), ou dans des affaires impliquant du Ḥilloul Hashshém, la vie prime
toujours sur les Miṣwôth. Celui qui choisit de donner la priorité à la Miṣwoh
dans de tels cas a tort, et sera responsable de tout le mal qui s’abattra sur
lui. Et lorsque un tel mal lui arrive, il ne pourra pas se cacher derrière la
maxime « C’était la volonté de Hashshém ». Nous avons vu
encore récemment, avec la pandémie de coronavirus, où est-ce que cette
idéologie de croire qu’il faudrait accomplir les Miṣwôth coûte que coûte (se
rassembler en Minyon, etc.) ont mené la communauté juive.
Si les Miṣwôth étaient
toujours protectrices, pourquoi exiger qu’elles soient ignorées lorsque la vie
est en danger ? Ne protégeraient-elles pas en toutes circonstances ? Le
Rambo’’m condamne en fait ceux qui croient que les Miṣwôth ont priorité sur la
vie et les appelle « Minim ».
Le but ultime des Miṣwôth
est de faire de nous de meilleures personnes. Elles sont censées contrôler les
désirs débridés et établir des règles sociales afin que nous vivions dans une
société ordonnée et juste. Le but ultime, cependant, est de nous permettre
d'avoir du temps de qualité pour apprendre à connaître le monde dans lequel
nous vivons et essayer de déchiffrer le but de notre existence, la volonté de Hashshém
qui nous a mis ici. Notre bien-être physique et psychique est nécessaire si
nous voulons y parvenir mais n'est pas un objectif en soi. Certaines Miṣwôth ´aséh
ou Lô` Tha´asah peuvent être contre-productives pour certaines
personnes. À moins que cela ne mette la vie en danger, chacun est tenu de
respecter la Ṭôroh, peu importe à quel point cela pourrait être difficile ou
inconfortable pour soi. Cette soumission à la Ṭôroh en elle-même est
spirituellement bénéfique et renforce le caractère bien qu'elle puisse nuire
dans d'autres domaines. C'est le sens profond de la Mishnoh[3] :
ששכר מצוה מצוה - la récompense
d'une Miṣwoh est la Miṣwoh elle-même.