בס״ד
Comment
comprendre les enseignements des Sages
Le Rambo’’m
VS le Mahara’’l
Cet article peut être
téléchargé ici
Le Rambo’’m ז״ל (Maïmonide) est connu comme le
paradigme du judaïsme rationaliste. Chaque fois que quelqu'un veut montrer à
quel point le judaïsme est rationnel, il se retrouve souvent à citer le
Rambo’’m. D'un autre côté, le Mahara’’l ז״ל est le champion
de l'approche non rationaliste (mystique) du judaïsme. On entendra souvent une
Gamaro`, qui semble absurde, être
expliquée allégoriquement en raison de l'approche du Mahara’’l. En outre, le
fait que le Mahara’’l croyait en l'astrologie, les démons et autres créatures
et méthodes mystiques, alors que le Rambo’’m rejetait leur réalité (ou les
concevait différemment), sépare ces deux grands penseurs. Cependant, après
avoir lu l’ « Introduction au chapitre de Ḥélaq » du Rambo’’m,
nous pouvons voir que ces deux géants de la Ṭôroh, qui sont aux extrêmes
opposées du conflit rationnel vs non rationnel, avaient une approche très
similaire pour comprendre les parties `aggadiques de la Gamaro`.
Voyons tout d’abord ce
que dit le Mahara’’l :[1]
Tu verras maintenant que la plupart
des mots des Sages étaient sous forme de métaphores et d'analogies des sages
... à moins qu'ils ne déclarent qu'une histoire particulière n'est pas une
métaphore, il faut supposer que c'est une métaphore. Les questions d'une grande
profondeur ont été généralement exprimées par les Sages en utilisant des
métaphores et doivent être comprises comme des métaphores à moins qu'elles ne
soient explicitement indiquées comme devant être prises à la lettre. Et par
conséquent, il ne faut pas s'étonner de trouver dans les paroles des Sages des
choses qui semblent illogiques et éloignées de l'esprit. (Barokhôth 61a : le Yéṣar Hora´ ressemble à
une mouche.)
Le Mahara’’l
explique donc les parties `aggadiques de la Gamaro`, en règle générale, comme des
allégories et des métaphores. C'est ce que l'on attend d'un non-rationaliste, car il
essaie de montrer comment les Sages n'ont jamais eu tort. Par conséquent,
tout ce qu'ils disent qui peut être mal interprété ou mal compris comme étant
une erreur des Sages est automatiquement transformé en allégorie afin de
montrer qu'ils avaient un sens plus profond, et ainsi ils sont sauvés de
l'embarras d'être susceptibles de s’être trompés. Cependant, ne
supposerions-nous pas qu'une approche rationaliste consisterait à supposer que
les Sages ont fait des déclarations incorrectes ?
Il semble, en effet,
que ce soit l’approche du Rambo’’m et de son fils, Ribbénou `avrohom ban
HaRambo’’m ז״ל. Voici ce que ce dernier déclare dans son essai sur
les parties `aggadiques de la Gamaro` (essai qui a été repris intégralement en
introduction du ´én Ya´aqôv) :
Pour commencer, permettez-moi de
souligner que si une personne avance une certaine théorie sans offrir de
preuve, s'attendant à ce que les gens l'acceptent sans broncher simplement
parce qu'ils le respectent, elle se trompe malheureusement; son approche va à
la fois contre la Ṭôroh et le bon sens. Cela va à l'encontre du bon sens, car elle
veut que les gens croient quelque chose sans évaluer et enquêter si cela
correspond aux faits. Et cela va à l'encontre de la Ṭôroh, car cela va à
l'encontre de la vérité et est contraire à l'éthique. La Ṭôroh [nous dit de ne favoriser
personne], disant [à un juge] :[2]
« Ne prêtes pas une attention particulière aux pauvres et ne
respectes pas les grands ». Et il est également dit :[3]
« Ne prêtes aucune attention particulière à qui que ce soit lors du
jugement ». Et il n'y a pas de différence entre une personne qui
croit une idée sans preuves à l'appui et une personne qui fait confiance à la
déclaration d'une personne simplement parce qu'elle la respecte et soutient
qu'elle doit être vraie car elle vient d'un grand savant. Cela ne prouve pas
que la déclaration est vraie.
En conséquence, nous ne sommes pas
tenus d'approuver toutes les théories des Sages du Ṭalmoudh sur la médecine, la
physique et l'astronomie à tous égards simplement parce que nous savons que les
auteurs sont des personnalités exceptionnelles et d'éminents érudits dans
toutes les facettes de la Ṭôroh. Bien sûr, en ce qui concerne la connaissance
de la Ṭôroh, l'érudition des Sages est inégalée, et c'est leur responsabilité
de nous l'enseigner, comme il est dit :[4]
« Tu garderas la Ṭôroh telle qu’ils l'interprètent pour toi »,
mais cela ne s'applique pas nécessairement à toutes les autres branches de la
connaissance. Vous pouvez voir que même les Sages eux-mêmes, confrontés à un
problème qui ne pouvait pas être prouvé par un débat et des arguments logiques,
ont dit :[5] « Je
jure, que même si Yahôshoua[UW1] ´ bin Noun l'avait dit, je ne lui aurais pas obéi ! ». Ce qui signifie :
« Je ne le croirais pas bien qu'il était un prophète, car il ne peut
pas prouver son point de vue par les règles talmudiques de l'argument logique ».
Permettez-moi de vous offrir une
preuve concluante que personne ne réfutera. La voici : Nous constatons que
les Sages eux-mêmes ont dit que les opinions exprimées dans la Gamaro` à propos de la médecine générale ne sont pas
confirmées, comme par exemple lorsque la Gamaro`
dit que le port d'une « pierre de conservation » est une garantie
contre les fausses couches, ou d’autres choses mentionnées dans le traité Shabboth.
Ils ont testé ces remèdes et ont constaté qu'ils n'avaient aucune valeur
thérapeutique.
De plus, le Rambo’’m
lui-même parle de la capacité des Sages à faire des erreurs en matière
scientifique. Il dit :[6]
Cependant, tu ne dois pas t’attendre
à ce que tout ce que nos Sages disent concernant les questions astronomiques
soit en accord avec l'observation, car les mathématiques n'étaient pas entièrement
développées à cette époque : et leurs déclarations n'étaient pas basées
sur l'autorité des Prophètes, mais sur la connaissance qu’eux-mêmes possédaient
ou ont déduite des hommes de science contemporains.
Nous voyons donc
que Ribbénou `avrohom et son père, le Rambo’’m, admettent que les Sages
pourraient se tromper dans des domaines non liés à la Ṭôroh. Cependant, cela ne signifie pas que
nous sommes censés comprendre systématiquement leurs `aggodhôth de manière
littérale. Car Ribbénou `avrohom dit aussi dans l’introduction sur son essai
sur la `aggodhoh de la Gamaro :
Il est important de comprendre que
les expositions et histoires homilétiques du Ṭalmoudh ont des significations
sous-jacentes qui sont entourées de secret, et la plupart des commentateurs
n'ont même pas tenté de sonder leur signification plus profonde.
.... Si vous suivez mes directives
pour comprendre les enseignements `aggadiques des Sages, vous en arriverez à
saisir leur signification plus profonde et, par conséquent, vous ne les
prendrez pas à la légère ou ne nierez pas qu'ils sont vrais. Vous ne tomberez
pas non plus dans le piège de penser que les miracles qui sont arrivés aux
Sages sont aussi importants que ceux qui sont arrivés à Möshah et à Israël lors
de la partition du Yam Souph, ou aussi remarquables que la partition du Yardén
pour `alisho´ et `éliyohou. De telles idées fausses surviennent
lorsque vous prenez le Darosh (c'est-à-dire les
interprétations homilétiques) littéralement et n'acceptez que la signification
superficielle du texte. Mais il existe de nombreuses preuves pour montrer que
les histoires et les enseignements `aggadiques, en dehors de leur sens
ordinaire, ont une profonde signification cachée.
Le Rambo’’m discute
également de cette idée à différents endroits. Tout d'abord, le Rambo’’m dit
plus loin dans le même chapitre du Môréh Navoukhim
cité plus haut :
Mais je ne dénoncerai pas pour autant
ce qu'ils disent correctement, conformément à la réalité, comme faux ou
accidentellement vrai. Au contraire, chaque fois que les paroles d’une personne
peuvent être interprétées de telle manière qu’elles concordent avec des faits
pleinement établis, il est du devoir de tout homme instruit et honnête de le
faire.
Le Rambo’’m
souligne ici que, dans tous les cas où nous POUVONS interpréter les enseignements
`aggadiques des Sages comme étant en harmonie avec les faits, nous devrions le
faire. Cette idée
est encore plus explicitement discutée dans l'introduction du Rambo’’m à son
Péraq Ḥélaq.[7] Le
Rambo’’m discute de trois groupes de personnes qui interprètent les paroles
`aggadiques des Sages :
Ce que vous devez savoir, en ce qui
concerne les questions relatives aux paroles des Sages (que l'on se souvienne
d'eux pour leurs bénédictions), c'est qu'il y a trois groupes de personnes (qui
interprètent leurs paroles).
1) Le premier groupe, et c'est la
majorité de ce que j'ai vu [dans le sens où] j'ai vu leurs livres ou que j'ai
entendu d’autres personnes ce qu'ils disent, [est composé de gens] qui
interprètent les Sages sur la base sur leur simple lecture et ils ne croient
pas que les Sages aient une signification cachée en aucune façon. [Les gens de
ce groupe croient] que les choses impossibles que disent les Sages sont
obligatoires pour l'existence. En effet, ces gens [interprètent les Sages de
cette façon] parce qu'ils ne comprennent pas les Sciences et qu'ils sont loin
de comprendre [des significations plus profondes]. Il n'y en a aucun parmi eux
qui sont des hommes intègres qui peuvent s'en rendre compte par eux-mêmes (que
certaines des paroles des Sages sont des comparaisons et donc le message caché est
le point principal et non le sens simple) et il n'y a personne qui le signale
pour eux. Les [gens de ce premier groupe] soutiennent que les Sages, qu'on se
souvienne d'eux pour leurs bénédictions, avec toutes leurs paroles justes et
douces, ne visaient que ce qui pouvait être compris en fonction de leurs
connaissances, qui est la lecture simple (vulgaire. [Ils le croient] même si
certains [des mots des Sages (compris selon le sens simple)] mènent à la calomnie
contre les Sages et ils (les mots) semblent être loin d'être intelligents [à
tel point que] s'ils étaient lus et expliqué selon leur signification simple et
vulgaire à une personne ordinaire, encore plus à une personne sage, la
[personne ordinaire ou la personne sage] se demanderait comment [quelqu’un
pourrait penser cela] et ils diraient : « Comment se peut-il qu'il y
ait un homme dans le monde qui pense comme ça?!?! Aussi, [comment pourrait-il
être] que quelqu'un pense que c'est une croyance acceptable et encore plus que c'est
une croyance appropriée ? ».
C'est le groupe qui a un manque de
connaissances qui se met dans une situation difficile à cause de sa sottise
parce qu'il honore et glorifie les Sages, selon leur compréhension, [mais
vraiment] ils dénigrent les [Sages] sans les comprendre. Par la vie de D.ieu !
Ce groupe détruit la beauté de la Ṭôroh et assombrit son éclat et ils assignent
à la Ṭôroh de D.ieu l'opposé de ce qu'elle est censée être. Car D.ieu a dit à
propos de la Ṭôroh parfaite :[8]
« [Les nations du monde] entendront tous ces décrets et
diront : ‘’C'est sûrement un peuple sage et perspicace, une grande
nation !’’ ». Cependant, ce groupe rapporte les mots
littéraux (non pas selon l'allégorie et le vrai sens) de nos Sages, que l'on se
souvienne d'eux pour les bénédictions, que lorsque d'autres nations entendent
ces mots, elles disent : « Seule une nation de fous et de scélérats
qui est une piètre nation [dirait cela] ».
La plupart du temps, c'est ce qui se
passe avec les interprètes [de ce groupe] : ils expliquent et font
connaître à la grande nation [des idées] qu'ils ne connaissent pas (ce qui leur
fait déformer ces idées des Sages). Qui accorderait du crédit [aux gens de ce
groupe], puisqu'ils ne savent pas ou ne comprennent pas, qu'ils devraient se
taire [, ce serait sage pour eux]. De la même manière qu'il est dit :[9]
« Qui pourrait faire que vous tombiez complètement dans le silence;
ce serait une chose sage pour vous ! » Ou ils devraient
dire : « Nous ne comprenons pas les intentions des Sages dans ce
cas, et nous ne savons pas comment l'expliquer ». Cependant, ils
pensent qu'ils le comprennent et essaient de le faire connaître et de
l'expliquer à la nation en fonction de leurs faibles capacités mentales - ils
n'expliquent pas ce que les Sages ont réellement dit. Ils prêchent à la tête de
la nation [leur compréhension de la] Masakhath Barokhôth et du Péraq Ḥélaq et d'autres choses selon la compréhension
littérale, mot pour mot.
Ce que le Rambo’’m dit
ici est très claire. Nous devons comprendre les paroles des Sages, quand
elles semblent contraires à la vérité, de manière allégorique et métaphorique
lorsque cela est possible. Les Sages, par leurs enseignements `aggadiques,
essayaient de nous enseigner des significations plus profondes et la simple
lecture de leurs mots est sans valeur. Non seulement sans valeur, mais
préjudiciable ! Le Rambo’’m insiste pour que nous comprenions les paroles
des Sages d'une manière plus profonde et ne les rendions pas inintelligents.
Or, c’est précisément le préjudice que causent bon nombre de Ḥarédhim et Ḥasidhim
de notre temps, qui se bornent à prendre littéralement les enseignements de nos
Sages, créant ainsi une moquerie de notre foi en les Sages ! Ils agissent
exactement comme les gens de ce premier groupe décrit par le Rambo’’m, étant
incapables de voir la profondeur des paroles des Sages.
Cette vision du
Rambo’’m semble le placer presque dans le camp du Mahara’’l. Les deux croient
que les paroles des Sages ont un sens plus profond et exclure ce sens plus
profond est une façon incorrecte d'étudier la `aggodhoh. La seule chose qui
sépare le Ramboo’m et le Mahara’’l est de savoir dans quelle mesure les paroles
des Sages devaient être transformées en allégories. Le Rambo’’m et son
fils, comme nous l'avons montré plus haut, croient que les Sages avaient tort
de croire au pouvoir de l'astrologie et d'autres types de choses mystiques.
Cependant, le Mahara’’l croit que l'astrologie et d'autres choses mystiques,
comme les Shédhim, ont une réelle influence et un véritable pouvoir.
Par conséquent, le
Mahara’’l et le Ramba’’m sont d'accord sur la plupart des choses dans la Gamaro` : lorsque les Sages disent quelque chose qui
semble insoutenable, nous devons essayer de comprendre le sens plus profond de
leurs paroles. Là où le Mahara’’l et le Rambo’’m semblent différer, c'est
essentiellement leur propre point de vue sur certaines lois de la science. Le
Mahara’’l croyait au mysticisme et, par conséquent, n'avait pas besoin de
transformer les paroles des Sages en allégorie car elles l’étaient
automatiquement, tandis que le Rambo’’m devait forcément faire de ces Gamarôth des allégories ou des opinions
individuelles de Sages.
Cependant, que vous
soyez un rationaliste comme le Rambo’’m ou un mystique comme le Mahara’’l, il
semble que, contrairement à ce que font les Ḥarédhim et Ḥasidhim
d’aujourd’hui, personne ne devrait tolérer une interprétation littéraliste
simple des Gamarôth intenables à moins qu'il
soit IMPOSSIBLE d'expliquer le contraire. Ce n'est qu'à ce moment-là que l'on
peut affirmer, selon le Rambo’’m, que cette Gamaro` est un Da´ath Yoḥidh (opinion individuelle que nous ne suivons
pas). Le Mahara’’l dit que les paroles des Sages doivent être comprises comme
des métaphores « à moins qu’ils ne déclarent qu'une histoire particulière
n'est pas une métaphore ». Montrant ainsi qu'il n'y a pratiquement
aucune `aggodhoh de la Gamaro` que l'on puisse supposer
littérale (puisqu’il n’y a que très peu d’endroits où il est explicitement dit
qu’il ne s’agit pas d’une métaphore). Le Rambo’’m dit également (dans le Péraq Ḥélaq
en traitant du troisième groupe, qui représente la bonne façon de comprendre
les Sages) : « Tout ce que les Sages disent qui est impossible,
nous devons les comprendre comme parlant à travers le langage des énigmes et
des paraboles ».
Toutefois, il y a
certaines Gamarôth que le Rambo’’m trouve
impossible à expliquer en tant que paraboles et est prêt à accepter qu'il y a
quelques croyances erronées pouvant être trouvées chez les Sages. Cependant,
il explique que ces croyances ne sont pas des croyances communes des Sages.
Quand il y a des croyances qu’ont les Sages et qu’elles contredisent la
logique et la réalité ET qu'il est impossible de les relier par des allégories
ou des métaphores ALORS le Rambo’’m attribue ces croyances à une opinion
minoritaire parmi les Sages. Comme le dit le Rambo’’m dans sa lettre sur
l'astrologie :
Je sais que vous pouvez rechercher et
trouver des paroles de certains Sages dans le Ṭalmoudh et les Midhroshim dont
les mots semblent maintenir qu'au moment de la naissance d'un homme, les
étoiles lui feront telle ou telle chose. Ne considérez pas cela comme une
difficulté, car il n'est pas approprié qu'un homme abandonne la loi en vigueur
et soulève à nouveau les contre-arguments et les réponses (qui ont précédé sa
promulgation). De même, il n'est pas approprié d'abandonner des questions de
raison qui ont déjà été vérifiées par des preuves, de s'en débarrasser et de
dépendre des paroles d'un seul des Sages dont le sujet lui était peut-être caché.
Ou il peut y avoir une allusion dans ces mots; ou ils peuvent avoir été
prononcés en fonction de l'époque et des conditions qui l'ont précédé. (Vous
savez sûrement combien de versets de la sainte Ṭôroh ne doivent pas être pris
au pied de la lettre. Puisqu'on sait par des preuves de raison qu'il est
impossible que la chose soit littéralement ainsi, le targoumiste [`ounqalôs] l'a interprété sous une forme que la raison acceptera.
Un homme ne devrait jamais jeter sa raison derrière lui, car les yeux sont
fixés devant, pas derrière ...
Ce que nous voyons à
partir de tout ceci, c'est que le Rambo’’m semble être presque identique au
Mahara’’l dans sa compréhension des déclarations difficiles des Sages. Il
semble que peu importe que vous soyez rationaliste ou non rationaliste, les sens
simples problématiques des enseignements des Sages ne révèlent pas de réelle
difficulté sur l'ensemble des Sages. Dans l'ensemble, les Sages ne se sont
jamais trompés, selon le Rambo’’m et le Mahara’’l. Cependant, il y avait
certains Sages qui, individuellement, avaient une mauvaise compréhension
de certaines sciences. Cela expliquerait également pourquoi le Rambo’’m et son
fils semblent attribuer des erreurs aux Sages. Ils voulaient juste dire qu'il y
a des SAGES INDIVIDUELS qui se trompent et croient en la puissance de
l'astrologie et d'autres choses mystiques. Mais pas que TOUS LES SAGES
étaient ainsi. Et c’est un drame dans le judaïsme actuel où, lorsqu’on veut
rapporter un enseignement talmudique que l’on apprécie, beaucoup ont tendance à
dire « Les Sages ont enseigné ceci ou cela », alors que dans
la plupart des cas il s’agit d’un enseignement individuel et non d’un
enseignement des Sages. En outre, cela contrevient à l’enseignement
talmudique selon quoi : « Il faut rapporter toute chose d’après
le nom de son auteur ». Par conséquent, n’attribuez pas à TOUS
les Sages les enseignements INDIVIDUELS de CERTAINS Sages, mais
rapportez toute chose d’après le nom de son auteur. C’est ce que le Rambo’’m et
son fils veulent nous faire comprendre.
Comme indiqué tout au
long de cet article, il semble que le Rambo’’m et le Mahara’’l ne diffèrent pas
dans la façon de comprendre la Gamaro`.
Ils divergent plutôt sur des faits scientifiques. Le Mahara’’l croit au
mysticisme et, par conséquent, croit que les Sages croyaient également au
mysticisme et ne trouve aucune raison d’expliciter que ces enseignements des
Sages sont des allégories. Le Rambo’’m n'est pas d'accord sur le mysticisme non
enraciné dans la raison et, par conséquent, il rapporte ces déclarations des
Sages comme des allégories.