jeudi 25 juin 2015

Du fanatisme idolâtre

בס״ד

Du fanatisme idolâtre


Cet article peut être téléchargé ici.

Nous lisons ceci dans la Tôroh1 : ונשב בגיא, מול בית פעור « et nous demeurâmes dans la vallée, vis-à-vis de Béth Pa´ôr ». Môshah Rabbénou ע״ה rappelle aux Israélites comment est-ce qu'ils campèrent en face de l’idolâtre Ba´al Pa´ôr. Mais on se demande quelle est l'importance de ce rappel. Le verset juste après introduit alors un sujet qui n'a, à première vue, aucun rapport, à savoir l'interdiction d'ajouter et retirer quoi que ce soit à la Tôroh :

Davorim 4:1-2
À présent, ô Yisro`él, écoute les décrets et les jugements que je vous enseigne pour [les] accomplir, afin que vous viviez, arriviez et possédiez le pays que `Adhônoy, Dieu de vos pères, vous donne. N'ajoutez rien à la parole que je vous commande et n'en retirez rien, afin de garder les commandements de `Adhônoy, votre Dieu, que je vous ordonne.
ועתה ישראל, שמע אל-החקים ואל-המשפטים, אשר אנכי מלמד אתכם, לעשות--למען תחיו, ובאתם וירשתם את-הארץ, אשר יהוה אלהי אבתיכם, נתן לכם. לא תספו, על-הדבר אשר אנכי מצוה אתכם, ולא תגרעו, ממנו--לשמר, את-מצות יהוה אלהיכם, אשר אנכי, מצוה אתכם

Les Ba´alé Tôsofôth זצ״ל commentent ces versets, et citent par exemple qu'il est interdit de porter cinq Sisith au lieu de quatre, ou encore de créer cinq espèces pour le Loulov au lieu de quatre. De même, on ne doit pas ajouter un troisième Karouv (Chérubin) sur le `Arôn Qôdhash, ou une troisième boîte de Tafillin. De l'autre côté, il est également interdit de retirer à une quelconque Miswoh de la Tôroh.

Ce qui attire notre attention, c'est que le verset qui vient juste après, à savoir le verset 3, nous dit ceci :

Vos yeux ont vu ce que `Adhônoy a fait à Ba´al Pa´ôr ; car tout homme qui était allé derrière Ba´al Pa´ôr, `Adhônoy, ton Dieu, l'a détruit du milieu de toi.
עיניכם, הראות, את אשר-עשה יהוה, בבעל פעור: כי כל-האיש, אשר הלך אחרי בעל-פעור--השמידו יהוה אלהיך, מקרבך

Nous avons donc commencé par le fait que les Israélites avaient campé en face de l’idolâtre Ba´al Pa´ôr, puis nous avons poursuivi par l'interdiction d'ajouter et retirer quoi que ce soit à la Tôroh, et nous avons fini par reparler de Ba´al Pa´ôr. Pourquoi Môshah Rabbénou revient-t-il sur Ba´al Pa´ôr ? N'aurait-il pas dû terminer de discuter de tout ce qui concernait Ba´al Pa´ôr, clore ce sujet, et seulement ensuite commencer un nouveau sujet comme il l'a fait en introduisant les interdictions d'ajouter et retirer à la Tôroh ? Mais pourquoi les sujets relatifs à Ba´al Pa´ôr sont interrompus par les interdictions d'ajouter et retirer à la Tôroh ? Quel lien y a-t-il entre l’idolâtrie et le fait d'altérer le nombre des Miswôth ?

Si nous cherchons à expliquer le lien entre l’idolâtrie et l'altération des Miswôth, nous devons d'abord identifier leur dénominateur commun. Qui a-t-il de commun entre les deux ? Commençons par le plus simple. Quelle est l'erreur principale que commet l'être humain qui s'adonne à l’idolâtrie ?

L’idolâtrie est une tentative humaine de se rendre religieux, mais aux moyens de pratiques inventées. Cela signifie que l'être humain recherche une expérience religieuse, mais il le fait en inventant de nouvelles méthodes ou pratiques sans fondement. Qu'est-ce qui motive un être humain à inventer de nouvelles expressions religieuses, plutôt que suivre ce qu'HaShem ית׳ a prescrit dans la Tôroh ? Il n'y a qu'une seule réponse : ses émotions ! Cela ne peut pas être intellectuel, car l'intellect lui dit qu'il est stupide d'accorder des pouvoirs à des pierres et des idoles en bois. Et l'homme ne possède que deux facultés : son intellect (la raison) et ses émotions (ses sens).

Quant à celui qui ajoute ou soustrait à la Tôroh, il est comparable à un idolâtre étant donné que lui aussi recherche des expressions religieuses (accomplir les Miswôth) mais a un besoin émotionnel de les rendre conformes à ses plaisirs et déplaisirs. Les deux individus ont des émotions qui combattent les commandements de la Tôroh. Mais au lieu de se changer eux-mêmes, ils changent la Tôroh. Le crime dans les deux cas est le fait d'estimer que SON mode d'expression fabriquée de toute pièce est justifié, car il a ressenti ceci ou cela.

Môshah Rabbénou nous enseigne qu'ajouter ou soustraire à la Tôroh est une corruption très grave, sur le même pied d'égalité que l’idolâtrie, et c'est précisément pour cela qu'il a inséré cette interdiction en plein milieu de son discours sur Ba´al Pa´ôr. Altérer la Tôroh, même au nom du Judaïsme religieux, est un acte d'une perversion similaire à l’idolâtrie. Môshah Rabbénou l'enseigne en mentionnant l'interdiction d'ajouter et soustraire à la Tôroh dans le contexte de sa discussion sur Ba´al Pa´ôr. En fait, il n'a pas opérer une interruption au sujet de Ba´al Pa´ôr...il n'a pas cessé de parler de l’idolâtrie, car lorsqu'il mentionne l'interdiction d'ajouter et soustraire à la Tôroh, cela concerne encore le sujet de l’idolâtrie.

Pour le dire autrement : la corruption principale qu'il y a dans l’idolâtrie est le fait que l'être humain accepte son imagination au lieu d'accepter ce qui est vrai, réel et démontré. Il est psychotique, c'est-à-dire, déconnecté de la réalité. Ce défaut se retrouve également chez celui qui change les commandements d'HaShem, peu importe les motivations qui l'animent lorsqu'il le fait. Lui aussi accepte ses propres sentiments plutôt que la réalité (les paroles d'HaShem).

Ajoutons-nous et soustrayons-nous à la Tôroh aujourd'hui au nom du Judaïsme ? Certains pourraient être étonnés, mais la réponse est « oui ! ». Dans les Prophètes, il est écrit ceci2 : והיה, ביום זבח יהוה, ופקדתי על-השרים, ועל-בני המלך--ועל כל-הלבשים, מלבוש נכרי « Il arrivera qu'au jour du festin de `Adhônoy, Je visiterai les princes et les fils du roi et quiconque se revêt d'un vêtement étranger ». Le Rada''q זצ״ל citent plusieurs opinions sur la raison pour laquelle HaShem punira tous les Israélites qui portent « un vêtement étranger ». La dernière opinion qu'il rapporte est celle selon quoi le péché de ces Israélites est qu' « ils s'habillent de telle sorte à paraître plus justes que les autres Israélites ». C'est l'interprétation de « vêtement étranger », c'est-à-dire, étranger par rapport au fait que les Israélites ne se sont jamais habillés ainsi et qu'à cause de leur style vestimentaire qu'ils ont adopté pour paraître plus saints, pieux et justes, ils se distinguent. Le Rada''q considère cela comme un acte « mauvais ». Tout comme le prophète.

Ces Juifs tentent de faire de leur piété un spectacle. Leur orgueil les a forcé à rechercher les applaudissements et l'admiration de leurs coreligionnaires, et c'est pourquoi ils ont changé le mode d'habillement des Juifs et ont adopté des tenues qui sont depuis lors considérées comme « plus pieuses ». Mais en vérité, un vêtement ne peut pas être pieux ; seuls les gens doivent l'être. La façon dont nous nous habillons n'a aucune importance, pourvu que nous soyons pudique et modestes. Il n'y a aucune loi dans la Tôroh sur le code vestimentaire à avoir, à moins d'être un Kôhén du temps du Béth Hammiqdhosh. Par conséquent, n'est-ce pas mal et interdit d' « ajouter » à la Tôroh en s'habillant et contraignant les gens à s'habiller d'une façon spécifique au nom de la piété juive ? Ne transgressons-nous pas là les propres paroles de Môshah Rabbénou ? HaShem n'est-Il pas plus savant que nous ? Étant donné qu'Il ne nous a pas ordonné ou imposé un style vestimentaire, tout comme HaZa''l d'ailleurs, nous ne devons pas utiliser les vêtements comme le moyen d'une expression religieuse. Cela équivaut à la corruption de l’idolâtrie, car nous ajoutons à ce qu'HaShem nous a ordonné.

Certains pourraient répondre sur la défensive que nous n' « ajoutons » pas, puisque personne ne dit que c'est une « Miswoh » de s'habiller d'une certaine façon. Les gens qui répondent cela sont déconnectés de la réalité. J'invite tous ceux qui tiennent un tel discours et sont très religieux à sortir de chez eux la tête découverte, sans Kippoh, Yarmoulko` ou Qappele (peu importe le terme que vous employez), et se promener ainsi devant d'autres Juifs qu'ils ont l'habitude de fréquenter. Quelle sera la réaction ? « Tu es fou ? » « Es-tu devenu frei ? », « Tu as abandonné la Tôroh ? », « Ne sais-tu pas qu'il est interdit de marcher la tête découverte ? ». Qui a dit qu'il est interdit de marcher la tête découverte ? Où cela est-il dit dans la Tôroh et le Talmoudh ? Vous voyez, on a érigé au rang de « Miswoh » le fait de sortir la tête couverte. Idem avec le fait de sortir avec des Sisith. Et en cela, on a ajouté à la Tôroh, au point que tout Juif pourtant religieux qui sortirait sans couvre-chef ou Sisith sera automatiquement taxé de « frei », alors que HaZa''l disent que ce ne sont que des mesures de piété et non des obligations. Beaucoup d'Israélites, parmi lesquels des Rabbins, sortaient la tête découverte du temps du Talmoudh ! Et plusieurs Rabbins avant le 18ème siècle n'avaient pas non plus la tête constamment couverte. (Et non, contrairement à ce qu'on dit souvent, réciter une bénédiction la tête découverte n'est en aucun cas une interdiction.)

Les Harédhim se sont octroyés le droit d'imposer à quiconque leur mode d'habillement (qui a des origines païennes). Désormais, pour être un bon Juif, pour être considéré religieux, pour indiquer que l'on a la crainte du Ciel, il faut obligatoirement le chapeau noir, le costume noir et la chemise blanche. Autrement, vous êtes pour les « pieux » un Juif de seconde zone, un « moderne ». Ce mode d'habillement a été élevé au rang de « Miswoh » par beaucoup, qu'on l'admette ou pas. Non seulement cela n'a aucun fondement halakhique, mais cela cause des répercussions tragiques et crée une pression des pairs insupportable.

Les hommes et les femmes qui considèrent que ce mode d'habillement est obligatoire, que c'est une « Miswoh », que c'est la volonté d'HaShem, que c'est ainsi que l'on doit s'habiller pour faire partie du groupe, etc., prennent ce déguisement très au sérieux, voire même à l'extrême. Ils basent le choix de leur futur compagnon sur ce déguisement : il doit porter tel ou tel chapeau, avoir des chaussettes de telle ou telle couleur, porter un Bekishe de tel ou tel modèle, elle doit porter un Tikhel de tel ou tel modèle, etc.. Mais vous savez quoi ? Les couples qui se marient sur base de tels critères stupides... finissent aussi par divorcer. À l'évidence, le déguisement n'a pas été suffisamment puissant pour les garder ensemble. Et même cela ne suffit pas à les réveiller pour se rendre compte de 'l’absurdité de courir derrière un déguisement, plutôt que chercher un être humain doté de bonnes Middôth, qui craint HaShem, peu importe sa façon de s'habiller, car ce n'est pas le vêtement qui est pieux, mais la personne qui doit l'être ! Mais dans le monde qu'eux-mêmes ont créé (même si, pour se donner bonne conscience, ils font croire que cela vient d'HaShem et que c'est ainsi qu'il faudrait Le servir), si le partenaire qui leur est proposé ne porte pas le déguisement, ils rejettent cette personne. Le plus triste dans l'histoire, c'est qu'avec un tel comportement, ils auraient rejeté Môshah Rabbénou, `Avrohom `Ovinou ע״ה, Yishoq `Ovinou ע״ה, Ya´aqôv `Ovinou ע״ה, et beaucoup d'autres, car ils ne portaient pas de costume noir, ni de chapeau noir, et encore moins une chemise blanche. Les personnes ci-dessous étaient-elles frei car elles n'avaient pas le déguisement Harédhi ?

Le Ramba''m זצ״ל

Le Ban `Ish Hay זצ״ל

Le Rov Khadouri זצ״ל

Le Baba Salé זצ״ל

Des Rabbins Irakiens

Des Juifs Yéménites

Les Harédhim ne sont pas seuls au monde, et ils n'ont pas le monopole de la Tôroh. En fait, si tout ce qu'ils imposaient devait être considéré comme une Miswoh et provenant de la Tôroh, tous les Juifs avant eux et ceux de notre époque qui ne sont pas Harédhim et ne suivent pas ces ajouts devraient être traités comme des hérétiques ! Ils n'ont aucun droit de déterminer et imposer la façon de s'habiller, comment paraître Juif, ou encore qui est pieux et qui ne l'est pas ! Aucune couleur de vêtement, ou style, n'a jamais été exigée. En quoi un Juif est-il moins religieux s'il sort vêtu d'une chemise beige ou bleu ciel ? Est-ce un crime de porter des chaussettes vertes au lieu de blanches ? Tout cela est plus que risible !

Un autre crime commis par les Harédhim est le désir « pieux » des jeunes hommes d'étudier durant plusieurs années après s'être mariés, sans travailler, exigeant littéralement du père de leurs épouses de pourvoir à leurs besoins. Là encore, la raison est totalement absente. (De toute façon, plus une communauté est radicale, moins il n'y a de place pour la raison.) Premièrement, le père de l’épouse doit lui aussi étudier, il est donc mal d'exiger de sa part qu'il sacrifie son étude de la Tôroh pour son gendre. Deuxièmement, ces jeunes gens n'ont-ils pas appris dans les Pirqé `Ovôth que « S'il n'y a pas de farine, il n'y a pas de Tôroh » ? Ce qui signifie que là où il n'y a pas de gagne-pain, il n'y a pas non plus de Tôroh. Sans gagne-pain, on ne peut avoir l'esprit tranquille pour étudier. Ces jeunes gens n'ont-ils pas appris que HaZa''l ont dit, toujours dans les Pirqé Ovôth, que « Belle est l'étude de la Tôroh combinée à une profession, car avec les deux on ne pèche pas ! ». N'importe qui peut comprendre les péchés énormes que commettent les religieux qui n'ont aucune profession. Ils s'adonnent à des activités illégales en tout genre, violent les lois du pays, certains passent leurs journées à ne rien faire, d'autres commettent des actes qu'il vaudrait mieux ne même pas mentionner !

Ces derniers siècles, le Judaïsme a été tordu par de nombreux mouvements, des Maskilim aux Hasidhim, en passant par les Sionistes, les Libéraux, les Conservatives, les Reconstructionnistes, et d'autres encore, chacun avec ses propres « prescriptions nouvelles » qu'HaShem avait évidemment oubliées d'inclure dans la Tôroh et de dicter à HaZa''l. Leur crime philosophique d'ajouter et soustraire à la Tôroh fut pour certains la carte blanche de permettre de rouler en voiture à Shabboth, pour d'autres de modifier le Siddour en y ajoutant de la Qabboloh, d'inventer des bénédictions et prières non requises par HaZa''l, de déifier les Rebbe`im, d'aller consulter les prostituées, de lire sur les paumes des mains, d'autoriser les amulettes et bracelets rouges, de consulter les morts, de contredire Môshah Rabbénou et les Prophètes, d'utiliser les Tahillim comme des charmes contre la maladie, de créer de nouvelles « Halokhôth », de soupçonner d'autres Juifs d'être frei sur la base de leur habillement, de voir la barbe comme étant sainte (certains sont prêts à vous maudire du regard s'ils remarquent que vous avez légèrement rétréci votre barbe, sans même se dire que l'on pourrait avoir une raison tout à fait valable de l'avoir fait), d'enseigner qu'HaShem S'est divisé en différentes parties, d'enseigner des stupidités comme la réincarnation des âmes des Saddiqim dans les poissons, et la liste est longue et peut se poursuivre ad infinitum ! Et si vous pensez à toutes ces stupidités, l'émotion à blâmer est l'ego. Le mouvement corrompu est tellement sûr de ses positions que ceux qui en font partie rabaissent tous les autres en-dessous d'eux, ou cherchent à impressionner tout le monde afin que les changements qu'ils ont opérés dans la Tôroh passent inaperçus et finissent par être acceptés sans opposition.

Réfléchir est devenu un art perdu !

L'étude de la Tôroh a été remplacée par le fait de suivre les masses ignorantes !

Si les gens étudiaient, ils tomberaient sur l'avertissement lancé par le Prophète Safanyoh ע״ה concernant le fait d'utiliser les vêtements comme moyen de nourrir l'ego. Ils tomberaient sur l'interdiction énoncée par Môshah Rabbénou d'ajouter ou soustraire à la Tôroh. Mais les gens ne lisent en fait même plus le TaNaKh. Ils avalent simplement les fables de leurs rabbins !

Si les gens réfléchissaient, ils se rendraient compte que le meilleur choix de mariage consiste à se marier à un être humain, et non à son costume ou déguisement !

Réfléchissez ! Utilisez régulièrement votre cerveau pour déterminer objectivement si vous suivez les masses ou les commandements d'HaShem. Si Môshah Rabbénou s'est rendu compte de la nécessité de dire aux Israélites qui ont été témoins de la Révélation au Sinaï qu'il ne fallait ni ajouter ni retrancher à la Tôroh, nous ne devons en aucun cas nous sentir meilleurs que ces Israélites-là, car ce serait alors la façon la plus facile de tomber dans les pièges des corruptions idolâtres qui assaillent le Judaïsme d'aujourd'hui !

1Davorim 3:29

2Safanyoh 1:8

Votre foi est-elle centrée sur HaShem ou un homme ?

בס״ד

Votre foi est-elle centrée sur HaShem ou un homme ?


Cet article peut être téléchargé ici.

HaShem ית׳ a doté l'homme de cinq sens afin que nous acceptions ce que nous percevons comme étant la vérité. Il nous a également doté d'une intelligence afin de faire l'effort de développer des conclusions appropriées sur la base de ces mêmes sens. Les deux (les sens et la raison) vont de pair. Cela explique l'expression « avoir du sens », qui se réfère à ce qui est raisonnable et conforme à ce que nous « sentons » physiquement.

Une faculté ne peut être utilisée sans l'aide de l'autre si nous aspirons atteindre la vérité. Par exemple, des gens qui voient des images bouger au sol et n'utilisent que leur raison mais pas leurs sens, pourraient tirer de fausses conclusions et s'enfuir, croyant que des êtres sont en train de bouger au sol. Mais s'ils s'étaient retournés et avaient vu les lampadaires et d'autres personnes derrière lui, ils se seraient rendus compte que ce qu'ils ont vu bouger n'étaient rien d'autres que des ombres !

Le Ramba''m זצ״ל nous enseigne, dans son introduction à son « Commentaire sur la Mishnoh », qu'accepter les Midhroshim littéralement amène celui qui les lit à atteindre les sommets de l'absurdité ! Un Midhrosh n'est pas une histoire censée être vraie, mais qui a pour unique but de nous apprendre et transmettre une leçon morale, philosophique, éthique ou doctrinale importante. Ce n'est pas l'histoire en elle-même qui compte, mais l'enseignement caché derrière. Et malheureusement, de nombreux rabbins et enseignants continuent à enseigner les Midhroshim de cette façon nuisible. Mais il existe une autre folie, un enseignement récurrent qui est répandu par les rabbins et les éducateurs qui ignorent les avertissements du Ramba''m.

La Tôroh nous raconte que Doniyé`l ע״ה était un prophète, d'un niveau supérieur à tout Israélite de ces derniers siècles. Plus grand que les Rebbe`im, les pseudos « Saddiqim » et les pseudos « Gadhôlim » (grands de la Tôroh). Et pourtant, Doniyé`l, Misho`él ע״ה, ´Azaryoh ע״ה et Hananyoh ע״ה n'eurent aucun pouvoir de se sauver eux-mêmes de la fournaise dans laquelle le roi Navoukhadhnassar les avait jetés.1 Ce fut HaShem qui les sauva. Comme c'est le cas pour toutes les créatures, ces hommes n'avaient aucun contrôle sur les lois de la nature. Ils ne comptaient pas et ne s'appuyaient sur des miracles, et eux-mêmes l'ont dit, comme on peut le lire dans le récit biblique. Ils ont simplement dit au roi que seul HaShem pouvait les sauver ; s'Il le voulait, ils seraient sauvés de la fournaise et de la main du roi, et s'Il ne le voulait pas, ils accepteraient de mourir dans la fournaise plutôt que de se prosterner devant la statut du roi. À la lumière de ce fait, et sachant que la prophétie a cessé d'exister depuis le temps du dernier des prophètes, à savoir Mal`okhi ע״ה, il est surprenant d'entendre à notre époque des rabbins de renom raconter des histoires comme celle-ci : « Une fois, un Vendredi après-midi en plein hiver, l'éminent Rabbin XYZ n'avait pas de bougies pour Shabboth. Il a par conséquent ordonné à ses élèves de grimper sur le toit, d'y détacher quelques morceaux de glace et de les lui apporter afin qu'il s'en serve à la place des bougies. L'éminent rabbin XYZ mit le feu aux glaçons et évidemment ils s'allumèrent ! ». Ne riez pas, c'est vraiment une histoire qui est racontée par certains rabbins !

Mais ce n'est là qu'un exemple parmi les milliers d'histoires fantaisistes qui circulent dans le monde juif actuel sur X, Y ou Z rabbin ! Les rabbins récitent ces « récits » dans les Synagogues, les Bathé Midhroshim et les Yashivôth à de larges audiences, qui répondent par des « Wow ! », « Oooooh ! » « Ahhhh ! » lorsqu'elles entendent ces fables ! Ils croient tous que ces histoires sont des faits. Mais le devraient-ils ? Si nous appliquons la combinaison de la raison et des sens, ils ne devaient pas prendre ces histoires pour des faits, et ce pour plusieurs raisons :

  1. « Il est interdit de s'appuyer sur des miracles ! » est un principe toranique énoncé dans le Talmoudh que le rabbin de notre histoire a transgressé. En supposant que des glaçons peuvent produire du feu ou porter des flammes, l'être humain renie ses sens, il renie la raison, et s'appuie sur un miracle.

  1. La Révélation au Sinaï est la seule preuve que le Judaïsme est la vérité, et que toutes les autres religions sont des impostures. HaShem a créé une révélation de masse, un événement dont des millions de gens ont été témoins en même temps, car Il désirait que le Judaïsme possède une preuve, et non une croyance (la foi des Chrétiens repose sur le fait que les disciples de Jésus ont dit et écrit de lui qu'il était le Messie et aurait accompli ceci et cela, qu'il serait ressuscité, etc. Cela peut être vrai comme cela peut être faux ! Excepté ses propres disciples, personne ne l'a vu après sa résurrection et les contradictions entre les Évangiles sur les événements entourant sa mort et sa résurrection jettent davantage le doute. La foi des Musulmans est basée sur la croyance selon laquelle Mouhammad a reçu des révélations de l'ange Gavri`él, qui lui aurait dicté le Qouran. Cela peut être vrai comme cela peut être faux ! Qui peut attester avec certitude qu'il a bien reçu des révélations et n'a rien inventé ?). Nous acceptons la Révélation au Sinaï (et la Tôroh) pour l'unique raison qu'elle contient une preuve irréfutable en ce que ce fut un événement dont ont été témoins des masses (à tel point que ni les Chrétiens ni les Musulmans ne contestent la Révélation au Sinaï). Cet événement n'aurait jamais pu être perpétué comme étant vrai, acceptée et transmise s'il ne s'était pas produit. Une assistance de masse est au cœur de toutes les vérités historiques. Mais lorsque des masses sont absentes, certains peuvent croire, d'autres pas..., mais il n'y a aucune preuve dans un tel cas. Nous acceptons le fait que César fut empereur de Rome uniquement à cause des masses qui ont été témoins de son couronnement. La volonté d'HaShem est que nous devons suivre la raison et rejeter toute histoire qui manque de témoins de masse. C'est la raison pour laquelle Il a orchestré la Révélation au Sinaï. HaShem désire que l'être humain utilise ses sens et son intelligence, et non sa foi aveugle. Par conséquent, HaShem désire que nous rejetions les fables isolées dont des masses n'ont pas été témoins, comme ces histoires de Rebbe`im Hassidiques faiseurs de miracles. Car si on accepte de telles histoires, nous n'avons alors aucune raison de rejeter le Christianisme, l'Islam, et toutes les autres religions qui rapportent des faits extraordinaires sur leurs fondateurs qui auraient reçu des révélations personnes que leurs fidèles croient uniquement sur parole.

  1. La Tôroh enseigne que Doniyé`l et ses amis n'avaient aucun contrôle sur les flammes de la fournaise ardente, et eux-mêmes admirent qu'ils n'avaient aucun pouvoir sur leur sort. Et pourtant, des Juifs et rabbins affirment que des Rebbe`im Hassidiques sont à des niveaux supérieurs. En cela, ils rejettent le statut unique réservé aux prophètes, sachant qu'il n'y en a plus depuis le prophète Mal`okhi. Cela va tellement loin que bon nombre de Hasidhim racontent sur leurs Rebbe`im qu'ils sont capables de lire dans les pensées des gens, de prédire l'avenir, etc.

Ce problème (qui est le même que rencontre le Christianisme) provient des communautés juives qui considèrent les récents Rebbe`im comme des faiseurs de miracles infaillibles et « saints ». Ils les ont de façon erronés élevés à un rang supérieur à celui des prophètes, qui ne pouvaient accomplir des miracles par eux-mêmes, mais c'est HaShem qui agissait à travers eux. Nous n'avons jamais attribué à Môshah Rabbénou ע״ה les miracles de la division de la Mer, la tombée de la manne, l'eau qui jaillissait du rocher, etc. Au contraire, nous avons toujours su, et cela est également dit dans la Tôroh, que toutes ces œuvres étaient accomplies par HaShem, et c'est pourquoi nous n'avons jamais adoré Môshah Rabbénou. Or, les Hasidhim se sont emparés du pouvoir exclusif d'HaShem en tant que seul être capable d'effectuer des miracles et l'ont accordé à des hommes, leurs Rebbe`im. Dans toutes les histoires Hassidiques, il est toujours clairement établi que c'est le Rebbe qui accomplit les miracles et c'est le Rebbe qui est encensé du début jusqu'à la fin. HaShem, c'est à peine s'ils ne Lui réservent pas un quatrième rôle dans l'histoire. Leur hérésie va tellement loin que des Hasidhim n'ont pas honte de dire que « Le Saddiq décrète et HaShem exécute ! » Le Rebbe est tout puissant et obtient tout ce qu'il veut ! C'est lui qui donne les ordres à HaShem, qui Lui dicte sa volonté et HaShem s'y plie !

Il existe de nombreux cas de Juifs désespérés et dans le besoin d'une guérison et de conseils qui reçurent une promesse de guérison et e réussite par de tels Rebbe`im, pour ensuite découvrir qu'ils se sont faits berner ! Dans un cas, la sœur d'une femme atteinte d'un cancer s'est vue promettre la guérison de sa sœur, mais cette dernière est décédée. Dans un autre cas, la fille d'un certain homme qui était stérile s'est vue promettre par le Rebbe qu'elle tomberait enceinte, mais elle aussi est morte sans enfant ! Il y a un très célèbre rabbin Breslev en `Aras Yisro`él de renommée mondiale et qui vend des tonnes de livres qui exige plusieurs centaines de dollars de toute personne qui sollicitent ses bénédictions. Il aurait le pouvoir de tout accomplir par ses prières...mais il faut d'abord passer à la caisse. Celui qui ne paie pas ne peut jouir des pouvoirs de ses prières !

Aujourd'hui, les Juifs vivent une religion d'homme, pas une religion d'HaShem ! Leurs cerveaux cessent de fonctionner à cause d'un désir d'accepter des histoires fantaisistes et enfantines à dormir debout au lieu d'utiliser les sens et la raison dont HaShem les a dotés. Leur besoin infantile d'un parent s'exprime dans la déification des Rebbe`im. Et les rabbins aiment les réactions émouvantes que suscitent ces histoires extraordinaires chez leurs auditeurs. Ils ne peuvent pas prouver leurs histoires mais ont néanmoins l'intention de charmer leurs moutons en leur récitant des histoires trépidantes, aimant la sensation que leur procure le fait de captiver leur audience, comme une mère qui éveille l'imagination de son enfant en lui lisant des contes illustrés. Il n'y a jamais eu de témoins dans ces histoires de Rebbe`im, et ces rabbins qui les racontent vivent un mensonge et trompent leurs moutons. Ils ignorent à la fois la raison et leurs sens. En outre, il suffit de voir comment les histoires varient d'années en années et selon la personne qui les racontent (de nouveaux détails viennent chaque fois s'ajouter, rendant l'histoire chaque fois un peu plus extraordinaire, augmentant ainsi la grandeur du Rebbe qui en est le héros), sans oublier certaines histoires sont tout bonnement recyclées mais appliquées à des Rebbe`im différents.

Dans le Judaïsme d'aujourd'hui, le Rebbe est le centre ! HaShem n'est plus du tout le seul centre d'intérêt.

Mais le Judaïsme tourne autour d'HaShem ! Et comme l'a dit le Ramba''m, notre amour pour HaShem s'augmente lorsque nous étudions Ses créations et Sa Tôroh, et non lorsque nous déifions des hommes et lisons les récits qui les concernent !

Le Judaïsme ne tourne pas autour d'un homme, et c'est pourquoi HaShem a caché et gardé secrète la tombe de Môshah Rabbénou (lorsqu'on voit comment les tombes de certains rabbins sont vénérés, on se rend compte de la sagesse d'HaShem d'avoir caché celles du plus grand prophète que la terre ait connu et ne connaîtra jamais plus), et c'est aussi pour cela que la Tôroh elle-même nous raconte les péchés commis par les prophètes (à l'inverse des Hasidhim pour qui le Rebbe est un être parfait, infaillible, omniscient, omnipotent, saint, sans désir charnel, sans défaut, etc.). À une occasion, HaShem voulu même tuer Mîshah Rabbénou pour ne pas avoir circoncis son fils. Il a fallu que sa femme comprenne et circoncise leur fils en urgence pour que Môshah Rabbénou eut la vie sauve !

Il n'y a pas de déification d'hommes dans le Judaïsme d'HaShem ! Contrairement au Judaïsme des hommes pour qui le Saddiq est infaillible, la Tôroh d'HaShem nous dit que כי שבע, יפול צדיק וקם; ורשעים, יכשלו ברעה « car le Saddiq tombe et se relève sept fois, mais les impies se complaisent dans le mal ».2 C'est la différence entre un Saddiq (juste) et un Rosho´ (impie) : alors que l'impie se complet dans le mal qu'il commet, le Saddiq ne prend pas plaisir dans le mal qu'il commet. Chaque fois qu'il tombe, c'est-à-dire, chaque fois qu'il faute, commet une erreur, etc., il repart de l'avant, car rien ne peut briser l'amour qu'il a pour HaShem et sa volonté de Le servir. Mais les Hasidhim ont nié au Saddiq son humanité et l'ont transformé en un être semi-Divin incapable de se tromper, et encore moins de fauter.

Dans le Judaïsme d'HaShem, les Juifs n'ont pas accouru pour recevoir des bénédictions de la part de Môshah Rabbénou, ni d'aucun autre prophète. Chaque fois qu'une femme n'avait pas d'enfants, elle priait directement HaShem ; elle ne consultait pas Môshah Rabbénou ! Quand un Juif avait des problèmes de santé ou d'argent, il priait directement HaShem ; il ne consultait pas Môshah Rabbénou ! Pourquoi ? Parce qu'HaShem a dit dans la Tôroh3 : ואני, אברכם « Et Moi, Je vous bénirai ! »

Aucun homme ne contrôle la nature dans le Judaïsme d'HaShem. Môshah Rabbénou et Doniyé`l Hannovi` n'avaient aucun pouvoir, aucune capacité à opérer un miracle pour se sauver eux-mêmes. Et pourtant, les dirigeants Juifs d'aujourd'hui fabriquent et répètent des histoires miraculeuses sur des Rebbe`im qui pouvaient faire ce que même les prophètes furent incapables de faire !

Où est passée la dévotion pour HaShem dans le Judaïsme d'aujourd'hui ?

Où sont les vrais dirigeants religieux d'aujourd'hui, qui étudieront et enseigneront uniquement la Parole d'HaShem, et non des fantaisies humaines sur le Ba´al Shém Tôv, Rebbe Nahmon de Breslev, le `Ari, le Loubavitcher Rebbe, etc. ?

Où sont les dirigeants d'aujourd'hui qui défendront la Tôroh ?

Qu'ont-ils fait des versets suivants ?

Davorim 10:12-13
Et à présent, ô Yisro`él, qu'est-ce que `Adhônoy, ton Dieu, attend de toi, si ce n'est de craindre `Adhônoy, ton Dieu, de marcher dans toutes Ses voies, de L'aimer, de servir `Adhônoy, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, de garder les commandements de `Adhônoy et Ses décrets que je t'ordonne aujourd'hui pour ton bien ?
ועתה, ישראל--מה יהוה אלהיך, שאל מעמך: כי אם-ליראה את-יהוה אלהיך ללכת בכל-דרכיו, ולאהבה אתו, ולעבד את-יהוה אלהיך, בכל-לבבך ובכל-נפשך. לשמר את-מצות יהוה, ואת-חקתיו, אשר אנכי מצוך, היום--לטוב, לך

Davorim 10:20
C'est `Adhônoy, ton Dieu, que tu craindras, c'est Lui que tu serviras, c'est à Lui que tu t'attacheras, et c'est par Son nom que tu jureras !
את-יהוה אלהיך תירא, אתו תעבד; ובו תדבק, ובשמו תשבע

Quel Judaïsme suivez-vous ; celui centré sur les hommes, ou celui centré sur HaShem ?

1Lire Doniyé`l Chapitre 3
2Mishlé 24:16

3Bamidhbor 6:27

mercredi 24 juin 2015

Lire des Tahillim pour un malade

בס״ד

Lire des Tahillim pour un malade


Cet article peut être téléchargé ici.

Lorsque de nombreux individus au sein de nos communautés, parmi lesquels même des rabbins, se comportent d'une certaine manière au nom de la « pratique religieuse », nous avons tendance à conclure que de telles pratiques sont approuvées par la Tôroh, que ce soit dans la Tôroh Shabbikhthov (Houmosh, Navi`im et Kathouvim) ou dans la Tôroh Shabba´al Péh (Mishnoh, Gamoro` et Midhrosh), qu'elles ont été défendues par nos plus illustres dirigeants comme le Ramba''m זצ״ל, HoRov Sa´adhyoh Go`ôn זצ״ל, le Ramba''n זצ״ל, `Ibn ´Azro` זצ״ל, les Tôsofôth זצ״ל, le Safôrnô זצ״ל, le Rada''q זצ״ל, le Gr''a זצ״ל, le Ri''f זצ״ל, le Ra''n זצ״ל, ou encore le Rô`sh זצ״ל, et que certainement ces pratiques sont également mentionnées dans le Shoulhon ´Oroukh de Rabbi Yôséf Qa`rô זצ״ל. Malheureusement, très souvent ce que les Juifs d'aujourd'hui pratiquent n'est soutenu ou validé par aucune de toutes ces sources !

Lorsque vous lisez des Tahillim pour la guérison d'autres personnes, le faîtes-vous parce que « tout le monde le fait », ou parce que vous vous êtes penchés sur le sujet, avez parcouru les écrits des Sages et des rabbins et êtes arrivés à la conclusion qu'ils soutenaient cette pratique ? Savez-vous si d'autres personnes qui ont cette pratique de la lecture des Tahillim ont fait de telles recherches ? Vous devez savoir qu'il y a des milliers de Juifs (si pas plus) qui portent des bracelets rouges pour se protéger du « Mauvais Œil », ou des amulettes pour tomber enceinte, se protéger de certains maux, etc. Et pourtant, de telles pratiques sont strictement interdites.1 En outre, les gens n'ont même pas une définition correcte de ce qu'est réellement le « Mauvais Œil ». (Voir ici.)

Arriver à une conclusion peut exiger de votre part que vous changiez votre pratique. Êtes-vous prêts à agir de façon contraire aux autres, si ce que vous apprenez ici vous dit qu'il ne faut pas agir comme « tout le monde » ? Ou succomberez-vous au besoin de faire partie d'un groupe, d'être accepté et continuer à suivre les masses ignorantes ? Votre relation avec les hommes surpasse-t-elle votre relation avec HaShem ?

Shalômôh Hammalakh ע״ה a écrit ceci2 :

Si tu la recherches comme de l'argent, et que tu vas à sa découverte comme à celle des trésors, tu comprendras alors la crainte de `Adhônoy, et tu trouveras la science de Dieu.
אם-תבקשנה ככסף; וכמטמונים תחפשנה. אז--תבין, יראת יהוה; ודעת אלהים תמצא

Il est essentiel de signaler que de nombreux Juifs s'attachent uniquement à l' « acte » de la Miswoh, mais pas à sa signification. Or, le bienfait réel d'une Miswoh ne se trouve pas dans son acte, mais dans notre compréhension intelligente de l'idée qui se cache derrière. (L'acte est évidemment néanmoins requis afin de démontrer nos convictions et notre obéissance.) C'est pourquoi la Mishnoh et la Gamoro` enseignent que l'étude de la Tôroh surpasse toutes les autres Miswôth.3 Elle les surpasse toutes, car sans comprendre les Miswôth que l'on est censé accomplir nous passons à côté des vrais objectifs qu'elles sont censées nous permettre d'atteindre. Savez-vous pourquoi vous secouez le Loulov à Soukkôth ? Si la réponse est « non ! », à quoi sert-il de le faire ? Que réalisez-vous en le faisant ? Comprenez-vous pourquoi les boîtes des Tafillin sont placées là où on les place généralement ? Savez-vous pourquoi ces quatre parchemins, et pas d'autres, furent choisis et placés dans les Tafillin ? Savez-vous pourquoi vous ne pouvez pas cuire de la viande dans du lait ? Et la liste de questions peut aller ainsi jusqu'aux 613 Miswôth !

Accomplissez-vous toutes ces choses sans même prendre la peine d'essayer de comprendre pourquoi HaShem nous a ordonné d'accomplir ces activités spécifiques ? Si c'est le cas, vous ne pourrez alors jamais développer la moindre appréciation pour HaShem (c'est-à-dire, Sa science, Sa sagesse, sa grandeur, etc.), ce qui est pourtant la raison pour laquelle vous avez été créés. Accomplir une Miswoh, puis une autre, et encore une autre, sans même jamais s'être penché sur leurs raisons et les idées qu'elles transmettent, aura un effet diluant sur vous. Vous verrez chaque Miswoh avec la même ignorance et valeur à blanc. S'il en est ainsi, pourquoi HaShem a-t-Il donné autant de Miswôth « différentes » ? En vérité, chaque Miswoh doit réaliser son propre objectif qu'aucune autre Miswoh ne peut permettre de réaliser. Et cet objectif n'est atteint que lorsque vous comprenez son idée. Prenons donc la peine de nous pencher sur toutes ces magnifiques perles de sagesse afin d'apprécier et déterminer ce qui fait partie ou non de la loi de la Tôroh.

  • Que nous a ordonné la Tôroh : lire des Tahillim ou prier ?

Depuis les Patriarches et Matriarches, et ce jusqu'à ce que le Talmoudh fut scellé, il est clair à travers des cas trop nombreux pour être dénombrés que nous devons prier HaShem dans nos mots en cas de besoin. Nos Sages ont même stipulé que nous devons inclure nos requêtes personnelles dans les bénédictions appropriées des Shamônah ´Asréh. Ainsi, lorsqu'on est malade (ou que l'on connaît quelqu'un qui est malade), nous insérons une requête à HaShem dans la bénédiction de רפאנו « Rafo`énou » ; lorsque nous avons des problèmes de Parnosoh, nous insérons une requête dans ברכנו « Borkhénou » (ou ברך עלינו « Borékh Olénou » selon les versions), et ainsi de suite. Les Sages n'ont jamais institué la lecture de Tahillim en guise de réponse à nos besoins. Ils ont plutôt institué les Shamônah ´Asréh, une façon de prier qui est structurée avec merveille et précision.

  • Comment l'auteur des Tahillim utilisait les Tahillim ?

Ce qui devrez vous impressionner le plus est le fait que l'auteur des Tahillim, Dowidh Hammalakh ע״ה, ne récita aucun Tahillim lorsque son fils tomba malade et était sur le point de mourir. Qu'a-t-il fait ? בעוד הילד חי, צמתי ואבכה: כי אמרתי מי יודע, יחנני (וחנני) יהוה וחי הילד « Pendant que l'enfant vivait, j'ai jeûné et j'ai pleuré, car je me disais ''Qui sait, `Adhônoy aura pitié de moi et l'enfant vivra.'' »4

Réfléchissez à cela : si l'auteur des Tahillim ne lisait pas des Tahillim pour les malades, mais jeûnait et pleurait (c'est-à-dire, priait), personne ne peut alors donner à son œuvre une tâche nouvelle que Dowidh Hammalakh n'a pas donné à son livre.

Le livre des Tahillim a été donné pour être chanté dans le Béth Hammiqdhosh, nous préparer à la prière et nous inspirer dans notre relation avec HaShem et les hommes..., pas pour servir de grigri, d'amulette, de paroles magiques contre tel ou tel mal, de remède à la maladie, etc.

  • Est-il permis d'utiliser des paroles de Tôroh pour guérir ?

Le Talmoudh rapporte que Rébbi Yahôshoua´ ban Léwi ז״ל récitait des versets de la Tôroh se rapportant à la protection Divine avant d'aller dormir la nuit.5 Il n'était pas malade, mais souhaitait qu'HaShem lui accorde Sa protection la nuit grâce au fait qu'il s'était adonné à l'étude de la Tôroh la nuit. Mais il a également lui-même enseigné ceci : « Il est interdit de guérir avec des paroles de Tôroh ». Se contredisait-il ? Absolument pas ! Rébbi Yahôshoua´ ban Léwi a enseigné qu'il était interdit d'utiliser des paroles de Tôroh pour guérir car cela entre dans la catégorie de ניחוש « Nihoush ». Le Nihoush est une pratique qui découle des cultures idolâtres. Un exemple de Nihoush est quelqu'un qui s'abstient d'aller travailler parce qu'en chemin il a croisé un chat noir et suppose qu'il existe une relation de causalité entre le chat noir et un échec ou une réussite financière. Il suppose que voir le chat noir lui a porté malheur. Mais la Tôroh est un système de raison. C'est pourquoi le Talmoudh interdit les amulettes qui n'ont pas été prouvées comme étant efficaces.6 Nous ne « croyons » pas ; nous demandons des preuves !

Ainsi, Rébbi Yahôshoua´ ban Léwi a enseigné « Il est interdit de guérir avec des paroles de Tôroh », étant donné qu'il n'y a aucune relation entre le fait de réciter certains mots et une guérison physique. Si quelqu'un s'abstient d'aller au travail après avoir vu un chat noir, ou si quelqu'un se promène avec une patte de lapin dans sa poche, ou un fer à cheval, jette des pièces dans une fontaine, évite de marcher sous des échelles, a peur des miroirs brisés, qu'il pense que lorsque la trompe d'un éléphant se trouve en position verticale c'est un signe de bonne chance, qu'il cuit des Hallôth avec des clés à l'intérieur (ou des Hallôth en forme de clés), ou récite des Tahillim en croyant que les mots qu'il récite guérissent, tous ces actes sont interdits par la Tôroh ! Dans tous ces cas, l'individu croit qu'une relation existe, alors qu'il n'en existe pas ! Il est ainsi tombé dans la superstition, alors que la Tôroh et le Talmoudh l'interdisent. S'il en est ainsi, pourquoi Rébbi Yahôshoua´ ban Léwi récitait des versets tournant autour du sujet des afflictions avant d'aller dormir ? Le sommeil est un état vulnérable, et nous ne pouvons jamais savoir ce qui pourrait se produire durant notre sommeil, et il souhaitait ainsi jouir de la protection d'HaShem tout le temps qu'il serait dans cet état de vulnérabilité. Par conséquent, il s'adonnait à la plus grande Miswoh qui soit, à savoir l'étude de la Tôroh, afin d'aller dormir avec sérénité et que par cette Miswoh il puisse jouir de la protection d'HaShem, qui sera un bouclier pour lui durant son sommeil. Les versets qu'il choisissait d'étudier se rapportaient spécifiquement à la délivrance et protection Divine afin de rappeler à HaShem qu'Il est son protecteur et que tout comme Il a délivré nos ancêtres dans des moments périlleux, puisse-t-Il également le délivrer de tout mal qui pourrait s'abattre sur lui durant son sommeil !

Assurez-vous de bien comprendre la différence dans votre esprit !

  • Les plus grandes autorités ont interdit de lire des Tahillim

Rébbi Yahôshoua´ ban Léwi n'est pas la seule autorité à avoir enseigné qu' « il est interdit de guérir avec des paroles de Tôroh ». Le Tour זצ״ל et Rabbi Yôséf Qa`rô (dans son Shoulhon ´Oroukh) l'ont également interdit. Cela se trouve dans Yôréh Dé´oh 179:8-9. Si vous n'aviez encore jamais lu ce passage du Shoulhon ´Oroukh, mettez entre parenthèses votre pratique de lire les Tahillim tant que vous ne vous serez pas penchés sur ce passage du Shoulhon ´Oroukh, qui est soi-disant le livre d'où découle toute la Halokhoh (puisque la majorité des Juifs prétendent suivre le Shoulhon ´Oroukh. Mais la vérité est que sur d'innombrables points, ils ne le suivent pas du tout).

Les Halokhôth du Ramba''m sont essentielles, et comme toujours, les mots qu'il emploie sont d'une grande profondeur. Voici ce qu'il écrit dans son Mishnéh Tôroh7 :

Celui qui prononce une incantation sur une plaie ou récite des versets de la Tôroh, de même, celui qui récite [un verset] sur un enfant pour le préserver de la peur, et celui qui pose un rouleau de la Tôroh ou des Tafillin sur un enfant pour qu'il s'endorme, ne font pas seulement partie des augures et des charmeurs, mais [plus encore,] font partie de ceux qui renient la Tôroh, car ils considèrent les paroles de la Tôroh une guérison pour le corps, alors qu'elles sont une guérison pour l'âme, car il est dit8 : « Elles seront la vie pour ton âme ». En revanche, quelqu'un en bonne santé qui récite des versets ou des cantiques des Tahillim afin d'être protégé par le mérite de leur récitation, et d'être sauvé de malheurs et des dommages, voici c'est permis.
הלוחש על המכה וקורא פסוק מן התורה, וכן הקורא על התינוק שלא ייבעת, המניח ספר תורה או תפילין על הקטן בשביל שיישן--לא דיי להן שהן בכלל חוברים ומנחשים: אלא שהן בכלל הכופרים בתורה, שהן עושין דברי תורה רפאות גוף, ואינן אלא רפאות נפשות, שנאמר "ויהיו חיים, לנפשך". אבל הבריא שקרא פסוקין או מזמור מתילים, כדי שתגן עליו זכות קריאתן, ויינצל מצרות ונזקים--הרי זה מותר

Remarquez que le dernier cas où aucune maladie n'est présente est « permis » et non « ordonné », ni même « suggéré ». Le Ramba''m ne suggère en aucun cas que bien que cela soit permis, cette récitation aura un quelconque résultat bénéfique. Cependant, lorsqu'il y a une maladie ou une blessure, celui qui récite des versets comme remède physique est un Kôfér (un mécréant, celui qui renie la Tôroh). Le Ramba''m emploie la condamnation la plus dure, ce qui devrait vous faire réfléchir !

Il n'y a que dans des circonstances extrêmes que la récitation de paroles de Tôroh est permise lorsqu'on est malade ou en danger.9 Mais nos Sages ont précisé que cette permission ne sert pas à guérir ou se sortir du danger auquel on fait face, mais afin de ne pas s'affoler et pour regagner le calme d'esprit qui lui permettra de voir sa maladie sous un autre angle. En d'autres mots, lorsque quelqu'un de gravement malade risque de déprimer à cause de sa maladie, nos Sages lui permettent de réciter des paroles de Tôroh, non pas parce que ça va le guérir, mais parce que réciter des paroles de Tôroh dans des moments difficile permet très souvent de remonter le moral, de regagner un état d'esprit positif, et développer une certaine sérénité dans son cœur. Mais cela n'a rien à voir avec un charme destiné à guérir sa maladie. Autrement, comme le dit le Ramba''m, cela devient de la superstition, si pas de l’idolâtrie !

En résumé, toutes les sources interdisent le Nihoush, de la Tôroh au Talmoudh, et y compris nos plus grands rabbins. Nulle part et à aucun moment le Nihoush ne fut permis, et il n'a jamais été dit que les Tahillim ou quelque passage de la Tôroh pouvait guérir.

Nous devons être conscients que le fait de négliger l'étude de la Tôroh a causé l'expansion de rites religieux hérétiques et idolâtres en notre sein, et la validité de bon nombre de ces rites pourrait avoir été jusque là incontestable pour vous. Mais en étudiant, nous venons justement d'apprendre l'inverse : le Nihoush, en tant que tentative de causer une guérison par la récitation de versets de la Tôroh et des Tahillim, est condamné et décrit en des termes très durs par le Ramba''m, Rébbi Yahôshoua´ ban Léwi, le Tour et le Shoulhon ´Oroukh.

Cela devrait vous servir d'alarme quant à de nombreuses autres superstitions « juives ». Il ne fait aucun doute que lorsque de tels actes vont à l'encontre de la raison et qu'il n'y a aucun lien entre des paroles de Tôroh et la guérison des malades, nous devons y mettre fin, cesser de les accomplir. Lorsque nous accomplissons ces choses, nous ne suivons pas la Tôroh et HaZa''l, mais des hommes égarés ivres de superstitions en tout genre. En suivant ces pratiques, nous devenons nous-mêmes des égarés et égarons d'autres personnes.

Veuillez relire cet article afin d'être certains de vous rappeler de toutes les sources, d'avoir bien saisi ce qui y a été dit, et que vous puissiez ainsi à votre tour savoir corriger d'autres personnes.

Suivons ce que la Tôroh a elle-même dit des paroles qu'elle contient, à savoir qu' « elles seront la vie pour ton âme » ; pour « ton âme » et non pour ton corps !

1Tôsafto`, Shabboth Chapitre 12
2Mishlé 2:4-5
3Mishnoh, Pé`oh 1:1 ; Gamoro`, Mô´édh Qoton 9b
42 Shamou`él 12:22
5Shavou´ôth 15b
6Shabboth 67a
7Hilkhôth ´Avôdhoh Zoroh Wahouqqôth Haggôyim 11:13
8Mishlé 3:22

9Talmoudh, Shabboth 67a