ב״ה
La
Paroshoh avec le Ramba''m
Parashath
Ra`éh
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Parmi
les nombreux sujets traités dans la Parashath Ra`éh, nous trouvons
les lois relatives au faux prophète qui affirme avoir reçu une
vision d'une divinité païenne appelant à son adoration. La Tôroh
ordonne d'ignorer tout « signe » que produirait ce
prétendu prophète et nous exhorte à refuser d'obéir à ses
instructions.1
La
question qui se pose tout naturellement est celle-ci : Pourquoi
la nécessité d'une telle exhortation ? La Tôroh a déjà
strictement interdit la ´avôdhoh Zoroh dans de nombreuses
Parashiyôth antérieures. En fait, la majorité de la première
moitié du livre de Davorim est consacrée à des avertissements
contre le paganisme, l’idolâtrie, les pratique des non Israélites,
la superstition, etc.. Pourquoi la Tôroh estime-t-elle nécessaire
d'émettre un avertissement supplémentaire contre le fait d'écouter
ou d'obéir aux instructions données par un prophète autoproclamé
poussant les gens à l’idolâtrie ?
La
réponse ressort très clairement de la description que le Ramba''m
ז״ל
fait
de cette Miswoh dans son Séphar Hammiswôth2 :
C'est
l'interdiction qui nous a été faite d'écouter la prophétie
d'un prophète parlant au nom d'une idole, c'est-à-dire d'entamer
une controverse avec lui, de lui poser des questions et de lui
dire « Quel est le miracle que tu as réalisé et quelle
en est la preuve ? », ainsi que nous le ferions
avec un prophète parlant au nom d'HaShem. Au contraire, si nous
entendons une personne prophétiser au nom d'une idole, nous
devons la mettre en garde comme c'est notre devoir de le faire
pour tout pécheur ; si elle persiste dans ses déclarations,
nous devons lui faire subir le châtiment qu'elle mérite selon
les règles de la Tôroh sans prêter attention ni à ses miracles
ni à ses démonstrations. Cette interdiction est tirée du verset
suivant : « Tu n'écouteras pas les paroles de ce
prophète ». Les dispositions relatives à ce
commandement ont été expliquées dans le chapitre 11 du [traité]
Sanhédhrin. |
האזהרה
שהזהרנו מלשמוע נבואת מתנבא בשם עבודה
זרה,
לומר:
שלא
נתווכח עמו ולא נשאלהו ונאמר לו:
מה
המופת שלך ומה ראיתך על דבר זה,
כדרך
שנעשה עם המתנבא בשם ה'
- אלא
כשנשמעהו מתנבא בשמה נתרה בו על כך,
כמו
שאנו חייבים בכל חוטא;
ואם
יתמיד בטענתו -
נענישהו
כראוי לפי דיני התורה,
ולא
נחוש למופתיו ולא לראיותיו.
ועל
זה הזהירנו באמרו יתעלה:
"לא
תשמע אל דברי הנביא ההוא".
וכבר
נתבארו דיני מצווה זו בפרק י"א
מסנהדרין
|
En
d'autres mots, la Tôroh ne nous interdit pas ici de suivre les
instructions du faux prophète, puisque une telle interdiction va de
soi et fut déjà donnée. La Tôroh interdit plutôt ici d'accorder
la moindre considération au faux prophète. Ceux qui l'entendent (ou
entendent parler de lui) doivent catégoriquement ignorer ses
affirmations et rejeter même la moindre possibilité que ses paroles
puissent contenir la moindre once de vérité. Elles ne méritent pas
qu'on les prenne en considération ou qu'on se penche sur elles. Le
faux prophète qui fait la promotion de l’idolâtrie doit être
immédiatement rejeté et aucune plate-forme lui permettant de vendre
ses tromperies idéologiques ne doit lui être accordée.
Le
Séphar Hahinoukh3
cite la définition que le Ramba''m donne de cette Miswoh et
développe davantage l'importance de cet avertissement. Il explique
que les masses sont facilement impressionnables et se font rapidement
égarer par des orateurs persuasifs et charismatiques. Même la plus
ridicule des affirmations (comme par exemple que la Tôroh est
abolie, qu'il faut égorger un homme et le dieu des vaches fera que
votre vache sera guérie de sa maladie, etc.) peut atteindre une
oreille attentive au moyen d'un langage éloquent et d'une intonation
de voix simulée (parler avec douceur et d'une voix basse, comme si
on était un « saint » ; ou encore parler sous un
ton menaçant en simulant la colère, comme si ne pas croire en ses
paroles vous attirera les foudres du ciel, etc.), sans parler des
éventuels signes et prodiges que pourrait accomplir cet individu
(comme on le voit chez les « Évangélistes », qui
prétendent accomplir pleins de miracles et guérisons). C'est
pourquoi, la Tôroh estime nécessaire de lancer un avertissement
spécifique contre le fait de prêter une quelconque attention à
quiconque délivrerait un message « prophétique » qui
compromet ou contredit les fondements de base de la foi israélite,
parce que dès le moment où quelqu'un affiche un certain degré de
curiosité ou d'intérêt pour les paroles de ce faux prophète et/ou
idolâtre, il pourrait aisément se faire égarer à cause des
tactiques persuasives employées par ce dernier.
1Davorim
13:4
2Miswoh
Lô` Tha´asah n°28
3Miswoh
n°467