ב״ה
Le
jeûne de Gadhalyoh
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Le
jeûne de Gadhalyoh est un jour mis à part dans notre calendrier
pour commémorer l'assassinat de Gadhalyoh ban `ahiqom ע״ה,
le fonctionnaire Israélite désigné par Babylone et chargé
d'administrer la population israélite restée en Judée après la
destruction du Béth Hammiqdhosh et l'exil en l'an 586 avant l’Ère
Courante. Il est observé le 3 Tishri par un jeûne du lever au
coucher du soleil, et, comme pour tous les autres jeûnes, par une
prière particulière (le עננו
« ´anénou »)
et la lecture de passages bibliques spécifiques (Shamôth 32:14,
34:1-10). Les années où Rô`sh Hashonoh (qui dure deux jours)
tombe un Mercredi soir, le jeûne est reporté au Dimanche, étant
donné qu'à l'exception de Yôm Hakkippourim il nous est interdit de
jeûner à Shabboth.
Ce
jour de jeûne est mentionné à deux reprises dans le livre du
Prophète Zakharyoh ע״ה :
Zakharyoh
7:4-5
|
La
parole de `adhônoy Savo`ôth me parvint en dosant :
« Dis à tout le peuple du pays et aux Kôhanim, savoir :
Quand vous avez jeûné et pleuré le cinquième et le septième
mois, et cela depuis 70 ans, est-ce pour Moi que vous avez
jeûné ? »
|
ויהי
דבר-יהוה
צבאות,
אלי
לאמר.
אמר
אל-כל-עם
הארץ,
ואל-הכהנים
לאמר:
כי-צמתם
וספוד בחמישי ובשביעי,
וזה
שבעים שנה--הצום
צמתני,
אני
|
Ibid.,
8:18-19
|
La
parole de `adhônoy Savo`ôth me parvint en disant :
« Ainsi dit `adhônoy Savo`ôth :
Le jeûne du quatrième mois, le jeûne du cinquième, le jeûne
du septième et le jeûne du dixième, seront pour la maison de
Yahoudhoh une réjouissance et une allégresse et des solennités
joyeuses ; mais chérissez la vérité et la paix ».
|
Dans
ces deux passages, le jeûne de Gadhalyoh est appelé צום
השביעי « le
jeûne du septième [mois] », tout simplement parce que
Tishri est le septième mois de notre calendrier.
Les
événements ayant amené à l'institution de ce jeûne sont
rapportés en détails dans la Bible, une première fois dans 2
Malokhim Chapitre 25 et une seconde fois dans Yirmayohou
Chapitres 40 et 41.
Gadhalyoh
ban `ahiqom faisait partie des chefs de sa génération. Mais
ce que peu savent, c'est qu'il était également reconnu et compté
parmi les Prophètes. Quant au symbolisme de cet assassinat, il
marquait la fin de la monarchie judéenne, et mena à la destruction
de ce qu'il restait de peuplement israélite en Terre Sainte. Tout
cela se produisit peu après que le Béth Hammiqdhosh ne soit
détruit. Cela renforça le sentiment de désespoir, et c'est
pourquoi, le jour de son assassinat fut élevé au rang de jour de
deuil national.
Les
Sages et les Prophètes décrétèrent un jour de jeûne pour
commémorer l'assassinat de Gadhalyoh. Et pourtant, ce jeûne a
toujours semblé quelque peu déroutant par rapport aux autres jeûnes
dits « rabbiniques ». Les autres jeûnes rabbiniques sont
tous liés à des catastrophes nationales (réelles ou potentielles)
profondes : les jeûnes du 10 Tévéth, du 17 Tammouz et du 9
`ov sont tous connectés à la destruction du centre spirituel
national, le Béth Hammiqdhosh. Quant au jeûne d'Esther, il se
rapporte au « miracle caché » de la survie du peuple
juif face à une extermination de masse programmée de longue date. À
l'inverse, le jeûne de Gadhalyoh semble relativement petit,
puisqu'il ne se rapporte qu'au minuscule reste du peuple israélite
qui avait pu rester en Terre Sainte après la destruction du Béth
Hammiqdhosh et de la Ville Sainte, ce qui, à première vue, n'a pas
d'impact historique comparable.
Dans
son Mishnéh Tôroh, aux Hilkhôth
Ta´aniyôth 5:1,
le Ramba''m זצ״ל
discute
du concept général de jeûner lors des jours de tragédie nationale
afin d'éveiller nos cœurs à la repentance. Puis, dans Ta´aniyôth
5:2,
il commence la liste de ces jours de jeûne par une référence au
jeûne de Gadhalyoh : ואלו
הן:
יום
שלושה בתשרי--שבו
נהרג גדליה בן אחיקם
« Et
les voici : le troisième jour dans [le mois de] Tishri, où
Gadhalyoh ban `ahiqom
fut tué ».
Et voici ce que nous disent les Sages dans le Talmoudh Bavli1
et Yarousholmi2 :
צום
השביעי זה ג'
בתשרי
שבו נהרג גדליה בן אחיקם ומי הרגו ישמעאל
בן נתניה הרגו ללמדך ששקולה מיתתן של
צדיקים כשריפת בית אלהינו
« Le
jeûne du septième [mois] est le troisième [jour] dans [le mois de]
Tishri, où Gadhalyoh ban `ahiqom
fut tué. Et qui l'a tué ? Yishmo´`él ban Nathanyoh l'a tué.
[Et un jeûne fut décrété ce jour-là] afin que tu apprennes que
la mort des justes est comparable à la destruction par le feu de la
maison de notre Dieu ».
Le
Ramba''m poursuit et introduit alors une idée nouvelle qui n'est pas
mentionnée ici dans le Talmoudh, mais qui magnifie l'impact
historique de cet événement. Il écrit : יום
שלושה בתשרי--שבו
נהרג גדליה בן אחיקם,
ונכבת
גחלת ישראל הנשארה,
וסיבב
להתם גלותן
« le
troisième jour dans [le mois de] Tishri, où Gadhalyoh ban `ahiqom
fut tué ; et la braise de ce qui restait d'Israël s'est
éteinte, ce qui scella leur exil ».
Sur
la base de cette déclaration du Ramba''m, le Maharsha''` זצ״ל
(Rabbi
Shamou`él `ali´azar `édels, 1555-1631) explique que nous ne
jeûnons pas en ce jour seulement parce que Gadhalyoh a été tué.
Il est vrai que l'assassinat de Gadhalyoh en lui-même fut une
tragédie, car c'était un Saddiq.
Mais c'est à cause de l'effet qu'a eu sa mort (tous les Juifs
quittèrent la Terre Sainte et allèrent en exil) que nous jeûnons.
Nous voyons à quel point la mort d'un Saddiq
est une tragédie par le fait que le Prophète Zakharyoh cita le
jeûne de Gadhalyoh aux côtés des autres jeûnes institués pour
commémorer la destruction du Béth Hammiqdhosh. Le dénominateur
commun entre ces quatre jeûnes cités dans le verset est le fait que
l'étendu de la tragédie de chacun d'eux est équivalent, parce que
la mort d'!un Saddiq
est au même niveau que la destruction du Béth Hammiqdhosh. Mais
bien que ce soit le cas, nous ne jeûnons pas, et ne pourrions de
toute façon pas le faire, chaque jour qu'un Saddiq meurt. Nous
sommes donc contraint d'admettre que les conséquences de la mort de
Gadhalyoh sont sans pareilles par rapport au décès d'autres
Saddiqim, car la mort de Gadhalyoh a mis fin à la présence
israélite en Terre Sainte et scellé complètement l'exil.
Mais
il y a un autre aspect de ce jeûne que nous nous devons de
considérer. La Bible nous explique que Gadhalyoh fut averti du fait
que Yishmo´`él ban Nathanyoh complotait pour le tuer, mais
Gadhalyoh ne fit rien. Bien au contraire, plutôt que de prendre en
compte cette information et prendre les mesures appropriées, il la
considéra comme du Loshôn Horo´ (médisance). Et il fut tué en
raison de son inaction. Les effets de cette inaction se répandirent
et touchèrent des milliers d'autres Israélites. Peut-être que
Gadhalyoh refusa de croire ce rapport qui lui avait été fait parce
qu'il pensait inimaginable que se réalisent complètement les
prophéties qui annonçaient que les Israélites iraient en exil.
Cela eut pour conséquence de se croire invulnérable. Les effets de
son inaction furent si graves que le Talmoudh considère Gadhalyoh
comme étant celui qui a tué tous les autres Israélites :
Talmoudh,
Niddoh 61a
|
Il a été
enseigné : `abbo` Sho`oul a dit : Il est une fois
arrivé qu'une gaine à Béth Hôrôn fut laissée dans un
état d'impureté présomptif, et les Sages ne parvenaient pas à
correctement l'examiner, parce que sa zone était large. Mais il y
avait là un homme âgé qui s’appelait Rébbi Yahôshoua´ ban
Hananyoh qui leur dit : « Apportez-moi quelques
feuilles ! ». Ils lui apportèrent des feuilles et il
les trempa dans l'eau et les étendit sur la gaine. La zone pure
resta sèche, tandis que la zone impure devint humide. Et l'ayant
examinée, ils trouvèrent une grande fosse remplie d'ossements.
Quelqu'un a enseigné qu'il s'agit de la fosse que Yishmo´`él a
remplie des cadavres de ceux qui ont été abattus, car il est
écrit3 :
« La fosse dans laquelle Yishmo´`él jeta tous les
cadavres des gens qu'il avait abattus par la main de Gadhalyoh ».
Mais est-ce Gadhalyoh qui les a tués ? N'était-ce pas
Yishmo´`él qui les a tués ? Plutôt, étant donné qu'il
aurait dû prendre en considération le conseil de Yôhonon
ban Qoréah, mais qu'il ne l'a pas pris en considération,
l’Écriture le considère comme s'il les avait tués.
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תניא
אבא שאול אומר מעשה בסלע בית חורון שהיו
מחזיקין בה טומאה ולא יכלו חכמים לבדוק
מפני שהיתה מרובה והיה שם זקן אחד ורבי
יהושע בן חנניא שמו אמר להן הביאו לי
סדינים הביאו לו סדינים ושראן במים
ופרסן עליהם מקום טהרה יבש מקום טומאה
לח ובדקו ומצאו בור גדול מלא עצמות תנא
הוא הבור שמילא ישמעאל בן נתניה חללים
דכתיב והבור אשר השליך שם ישמעאל את כל
פגרי אנשים אשר הכה ביד גדליה וכי גדליה
הרגן והלא ישמעאל הרגן אלא מתוך שהיה
לו לחוש לעצת יוחנן בן קרח ולא חש מעלה
עליו הכתוב כאילו הרגן
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C'est
aussi ce que nous dit le Yarousholmi ! Gadhalyoh a causé sa
propre mort. Il était le seul à blâmer, non seulement pour sa
propre mort, mais également pour celle de milliers d'autres.
Le
futur du peuple d'Israël était entre les mains de ce grand Saddiq.
Les décisions qu'il prenait était d'une énorme importance. En
dépit de sa grandeur et piété, et malgré qu'il était un prophète
d'HaShem, nos Sages nous disent clairement qu'il a commis une erreur
cruciale. Il a refusé de faire ce qu'il fallait lorsqu'il fut averti
par Yôhonon ban Qoréah
du complot fomenté contre lui. Les conséquences furent dramatiques.
Lui et tous ses hommes furent brutalement massacrés.
Nos
Sages placent toute la faute de cette tragédie sur Gadhalyoh.
L'avertissement qu'il avait reçu aurait dû être écouté. S'il
l'avait fait, des milliers de vie aurait été épargnées et les
Israélites auraient pu continuer à vivre en Terre Sainte
pacifiquement sous les Babyloniens.
Tous
ces événements se reproduisent à notre époque, quoique
différemment, avec la grande hérésie de notre génération, le
sionisme ! Nos Sages, par l'inspiration Divine qui les animait,
nous ont averti que depuis que l'exil a été divinement décrété,
les Juifs ne doivent plus tenter de rétablir la moindre souveraineté
en Terre Sainte, ni même d'y monter en masse. La conséquence du non
respect du décret de l'exil sera que les Juifs deviendront des
proies pour les nations du monde, qui nous traiteront comme du
gibier. Si les sionistes et les rabbins qui les soutiennent avaient
écouté cet avertissement et respecté le décret de l'exil, nous
n'aurions pas connu la majorité des drames actuels, la haine du Juif
n'aurait pas atteint le niveau dramatique que l'on connaît
aujourd'hui, et des milliers de vies auraient été épargnées. Ils
pleurent et mettent tout sur le dos des non Juifs, les accusant de
tous les maux, d' « antisémitisme », d'assassins, etc.,
mais ils sont ceux qui ont provoqué tous ces événements et ce
déferlement de haine et de violence. Ce sont eux, et les rabbins qui
les soutiennent, qui sont à blâmer pour la mort de milliers de gens
depuis que les sionistes ont désiré un État. Ce sont eux qu'il
faut premièrement blâmer pour les attaques contre les Juifs en
Terre Sainte ou ailleurs. Ce sont eux qui ont creusé les tombes de
tous ceux qui sont tombés depuis qu'ils ont entrepris de se rebeller
contre Dieu et Ses décrets !
Par
notre repentance véritable, puissions-nous prochainement connaître
la réalisation de la prophétie annonçant que ces jours de jeûne
se transformeront en occasion de joie et d’allégresse, en fêtes
solennelles, avec la venue de notre juste Messie. Mais comme le dit
le Prophète, en attendant que cela se produise, chérissons
la vérité et la paix !
1Rô`sh
Hashonoh 18b
2Ta´anith
4:5
3Yirmayohou
41:9