ב״ה
Les
paramètres de l'obligation du Qiddoush
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article peut être téléchargé ici.
- Origine de la Miswoh
Il
y a une Miswoh
biblique de sanctifier le Shabboth. La Gamoro`1
explique que cette obligation biblique est déduite du verset2 :
זָכוֹר
אֶת-יוֹם
הַשַּׁבָּת,
לְקַדְּשׁוֹ
« Souviens-toi
du jour du Shabboth pour le sanctifier ».
La majorité des Ri`shônim comprennent que cela signifie que l'on
doit élever et distinguer le Shabboth des autres jours de la semaine
par des paroles de louange et de sanctification. C'est ce que nous
appelons concrètement la Miswoh
de קידוש
« Qiddoush »,
et au niveau biblique elle nécessite simplement que l'on prononce
quelques paroles de louange et sanctification du Shabboth. Néanmoins,
HaZa''l
ont institué que ces paroles de louange et sanctification du
Shabboth se fassent sur une coupe de vin, afin d'embellir la Miswoh
biblique du Qiddoush.3
Nous avons donc une Miswoh
ayant à la fois un aspect biblique et un aspect rabbinique :
l'aspect biblique consiste simplement à réciter des paroles de
louange et de sanctification du Shabboth, tandis que l'aspect
rabbinique consiste à le faire sur une coupe de vin juste avant le
repas du soir de Shabboth.
- Les femmes sont-elles astreintes à la Miswoh du Qiddoush ?
La
Gamoro`4
déduit de l'interchangeabilité des mots זָכוֹר
« Zokhôr
– Souviens-toi » et שָׁמוֹר
« Shomôr
– Garde » dans les deux énonciations des Dix Commandements5
que « Quiconque
a l'obligation de ''garder'' le Shabboth6
a également l'obligation de ''se souvenir'' du Shabboth7 ».
Bien que les femmes soient généralement exemptes de toutes les
Miswôth
positives liées à un temps d'accomplissement spécifique8,
malgré cela, étant donné qu'elles ont l'obligation de « garder »
le Shabboth, elles doivent également « se souvenir » du
Shabboth, et sont, par conséquent, astreintes elles aussi à la
Miswoh
du Qiddoush.9
Il
y a un principe général selon lequel on peut acquitter d'une Miswoh
quelqu'un d'autre avec lequel on partage exactement le même degré
d'obligation dans cette Miswoh.
De ce fait, puisque les femmes ont un degré d'obligation égal à
celui des hommes au niveau de la Miswoh
du Qiddoush, les femmes peuvent faire le Qiddoush et acquitter des
hommes par leur récitation.10
Néanmoins, en pratique, il est généralement considéré comme
étant « indécent » pour une femme de faire le Qiddoush
pour des hommes non membres de sa famille. Ainsi, elle ne pourrait le
faire, par exemple, que pour son mari ou encore son fils.
- À quel moment faire le Qiddoush ?
L'essence
du Qiddoush [consiste à le faire] durant la nuit. Si on n'a pas
sanctifié [le Shabboth] durant la nuit, que ce soit
involontairement ou volontairement, on peut le sanctifier par la
suite l'entièreté du jour [du Shabboth].
|
עִיקַר
הַקִּדּוּשׁ,
בַּלַּיְלָה;
אִם
לֹא קִדַּשׁ בַּלַּיְלָה,
בֵּין
בְּשׁוֹגֵג בֵּין בְּמֵזִיד--מְקַדֵּשׁ
וְהוֹלֵךְ,
כָּל
הַיּוֹם כֻּלּוֹ
|
En
d'autres mots, la meilleure façon d'accomplir la Miswoh
du Qiddoush consiste à le faire n'importe quand durant la nuit du
Vendredi, après la sortie des étoiles. Néanmoins, si quelqu'un a
oublié de faire le Qiddoush la nuit du Vendredi, ou n'avait tout
simplement pas envie de le faire la nuit du Vendredi, il a toute la
journée du Samedi pour faire le Qiddoush. Quand le Ramba''m dit
« l'entièreté du jour [du Shabboth] », c'est-à-dire
jusqu'au coucher du soleil du Samedi, puisque dès que l'on entre
dans la période de Bén Hashamoshôth du Samedi il ne sera plus
possible de réciter le Qiddoush.
Ce
qu'écrit ici le Ramba''m pourrait en choquer certains. En effet,
comment peut-on dire qu'il soit même possible de volontairement ne
pas faire le Qiddoush la nuit de Vendredi et que le Qiddoush pourrait
même être fait n'importe quand durant la journée du Shabboth, tant
qu'on l'aura fait avant le coucher du soleil du Shabboth ? En
réalité cela a du sens. Effectivement, nous avions expliqué ici
et ici
que ce n'était pas l'allumage des bougies du Shabboth ou tout autre
acte qui faisait commencer le Shabboth, mais le fait que le soleil
ait commencé à se coucher. Par conséquent, même la récitation du
Qiddoush n'a pas pour but d'accepter sur nous le Shabboth, mais
simplement accomplir la Miswoh
de prononcer des paroles de louange et de sanctification du Shabboth.
Et la Tôroh n'a pas dit que le Shabboth devait être sanctifié le
Vendredi soir. Elle dit simplement « Souviens-toi
du jour du Shabboth pour le sanctifier »,
impliquant par-là que cette sanctification peut être faite
n'importe quand durant le Shabboth, tant qu'on l'aura faite une fois.
Or, le Shabboth va du coucher du soleil du Vendredi à la sortie des
étoiles du Samedi. Par conséquent, les paroles de sanctification et
de louange envers le Shabboth peuvent se prononcer n'importe quand
entre ces deux moments (mais après le coucher du soleil du Samedi).
En outre, cette décision du Ramba''m n'est contestée par personne,
et est même reprise dans le Shoulhon
´oroukh12,
où nous lisons : אם
לא קידש בלילה בין בשוגג בין במזיד יש לו
תשלומין למחר כל היום
« Si
on n'a pas sanctifié durant la nuit, que ce soit involontairement ou
volontairement, on a une compensation le lendemain toute la
journée ».
Il est donc clair que le Qiddoush peut être fait n'importe quand
durant le Shabboth, que ce soit durant la nuit du Vendredi ou durant
la journée du Samedi si on ne l'avait pas fait le Vendredi. La seule
chose qui est exigée est de faire le Qiddoush une fois durant le
Shabboth, de préférence, mais pas obligatoirement, durant la nuit
du Vendredi. De ce fait, certaines personnes, par habitude ou
ignorance, pourraient estimer qu'il est « mal » de ne pas
faire le Qiddoush le Vendredi soir, mais ce n'est pas l'approche de
la Halokhoh, qui n'y voit rien de mal, dès lors que le Qiddoush aura
été fait une fois au moins pendant toute la durée du Shabboth.
Précisons
néanmoins qu'attendre la tombée de la nuit pour faire le Qiddoush
n'est que le moment idéal. Or, étant donné que les Miswôth
de la nuit peuvent déjà être accomplies au minimum après Palagh
Hamminhoh
(excepté la récitation du Shama´ du soir, qui ne peut être
accomplie qu'après la tombée de la nuit, c'est-à-dire l'apparition
de trois étoiles), il est également permis de faire le Qiddoush au
minimum après Palagh Hamminhoh. C'est pourquoi, le Ramba''m rapporte
ceci dans son Mishnéh Tôroh13 :
L'homme a la
possibilité de sanctifier sur une coupe [de vin] à ´arav
Shabboth tandis qu'il fait encore jour, bien que le Shabboth ne
soit pas [encore] entré.
|
יֵשׁ
לוֹ לָאָדָם לְקַדַּשׁ עַל הַכּוֹס
עֶרֶב שַׁבָּת מִבְּעוֹד יוֹם,
אַף
עַל פִּי שֶׁלֹּא נִכְנְסָה הַשַּׁבָּת
|
En
d'autres mots, on peut déjà prononcer les paroles de louange et de
sanctification du Shabboth (Qiddoush) après Palagh Hamminhoh,
bien que Shabboth n'entre qu'une fois que le soleil commence à se
coucher, et pas avant. C'est là encore une Miswoh
indépendante de l'entrée du Shabboth, tout comme l'allumage des
bougies n'est pas un acte servant à accepter sur soi le Shabboth.
Ces Halokhôth peuvent être « choquantes » pour
beaucoup, simplement parce qu'ils ont l'habitude de croire et faire
certaines choses.
- Où faire le Qiddoush ?
Bien
que le Qiddoush peut être récité n'importe quand durant
l'intégralité du Shabboth, on ne peut le faire que là où sera
pris le repas. C'est ce qui est répété à trois reprises dans la
Gamoro`14,
et c'est pourquoi le Ramba''m, reprenant même l'exemple que l'on
retrouve dans cette Gamoro`, écrit ceci dans son Mishnéh Tôroh15 :
Il n'y a de
Qiddoush qu'à l'endroit d'un repas. Comment cela
[s'applique-t-il] ? On ne doit pas sanctifier [le Shabboth]
dans une maison et manger dans une autre maison. Par contre, si on
a sanctifié dans un coin [de la maison], on peut manger dans un
autre coin [de la même maison].
|
אֵין
קִדּוּשׁ,
אֵלָא
בִּמְקוֹם סְעוֹדָה.
כֵּיצַד:
לֹא
יְקַדַּשׁ בְּבַיִת זֶה,
וְיֹאכַל
בְּבַיִת אַחֵר;
אֲבָל
אִם קִדַּשׁ בְּזָוִית זוֹ,
אוֹכֵל
בְּזָוִית שְׁנִיָּה
|
Ainsi,
le Qiddoush doit vraiment être fait dans la maison où on compte
prendre son repas. Si quelqu'un est invité quelque part le Vendredi
soir et que c'est donc chez ses hôtes qu'il prendra le repas de
Shabboth, il ne peut pas faire le Qiddoush chez lui, mais devra
attendre d'être chez ses hôtes pour le faire. Par contre, si deux
pièces sont dans la même maison, on peut faire le Qiddoush dans une
pièce et prendre son repas de Shabboth dans l'autre, dès lors qu'au
moment où on avait fait le Qiddoush on avait cette intention-là de
manger dans une autre pièce de la maison. C'est également ce qui
est rapporté par Rabbi Môshah `issarlès ז״ל,
dans ses gloses sur le Shoulhon
´oroukh16.
(Il convient de signaler que d'autres suivent plutôt l'opinion de
Shamou`él ז״ל
rapportée
dans la Gamoro`, selon qui on ne doit pas faire le Qiddoush dans une
pièce et prendre son repas dans une autre pièce de la même maison.
Mais la Gamoro` insinue fortement que la Halokhoh normative ne suit
pas Shamou`él. C'est la raison pour laquelle le Ramba''m tranche
conformément à l'opinion des Talmidhé Hakhomim.)
- Le Qiddoush est-il lié au repas ?
Voici
ce qu'écrit le Ramba''m dans son Mishnéh Tôroh17,
en citant HaZa''l :
L'homme a
l'interdiction de manger ou boire du vin depuis que le jour est
devenu saint jusqu'à ce qu'il l'ait sanctifié.
|
אָסוּר
לָאָדָם לֶאֱכֹל אוֹ לִשְׁתּוֹת יַיִן,
מִשֶּׁיִּקְדַּשׁ
הַיּוֹם--עַד
שֶׁיְּקַדַּשׁ
|
« Depuis
que le jour est devenu saint »
est une pression employée dans le Talmoudh pour signifier le coucher
du soleil, car c'est vraiment à ce moment-là que le Shabboth
devient saint pour tout le monde. Ainsi, cette Halokhoh vient nous
interdire de manger ou boire du vin depuis le coucher du soleil du
Vendredi, aussi longtemps que l'on n'aura pas récité le Qiddoush.
Se basant sur cette Halokhoh et celle que nous avons précédemment
vue (l'obligation de faire le Qiddoush à l'endroit où l'on compte
prendre son repas), beaucoup concluent de façon erronée que le
Qiddoush est donc lié au repas. En d'autres mots, ce n'est que si
l'on prend un repas que le Qiddoush devra être fait. Mais il n'en
est pas ainsi.
En
effet, chaque fois que l'accomplissement d'une Miswoh
est associée à un temps d'accomplissement spécifique, nos Sages
ont interdit de prendre un repas dès le moment où l'accomplissement
de cette Miswoh
commence jusqu'à ce qu'on l'ait accomplie. C'est ainsi que nos Sages
interdisent de prendre un repas tant que l'on n'aura pas fait la
prière de Minhoh
en fin d'après-midi, non pas parce que la prière de Minhoh
est liée au repas, mais simplement par crainte qu'on laisse passer
l'heure de la prière à cause du repas. Il en est de même ici avec
le Qiddoush, qui est une Miswoh
qu'il est préférable d'accomplir dès le début de la soirée,
puisque c'est à ce moment-là que commence officiellement le
Shabboth. Par conséquent, de façon à ne pas faire retarder
excessivement la récitation du Qiddoush, nos Sages ont interdit de
prendre un repas ou boire du vin à partir du coucher du soleil, de
façon à ne pas oublier d'accomplir la Miswoh à cause du fait que
le repas que l'on a commencé pourrait se prolonger et nous faire
oublier de réciter le Qiddoush, ou que le vin que l'on a bu nous
fasse dormir ou tourner la tête et nous empêche ainsi de réciter
le Qiddoush. Ce n'est donc pas que le Qiddoush est lié au repas
(même s'il doit se faire à l'endroit où on compte prendre son
repas), mais que le repas ou le vin pourrait nous amener à oublier
de faire le Qiddoush (ou nous rendre incapable de le faire
convenablement). De ce fait, on ne doit pas prendre de repas ou boire
du vin avant d'avoir fait Qiddoush une fois que le soleil se couche.
Une
autre preuve que le Qiddoush n'est pas lié au repas est que nous
avons dit plus haut que celui qui n'avait pas fait Qiddoush le
Vendredi soir pouvait le faire à n'importe quel autre moment durant
la journée du Shabboth, avant le coucher du soleil du Samedi. Est-ce
que cela signifie que celui qui ne fait pas le Qiddoush le Vendredi
soir n'a pas le droit de prendre le repas de Shabboth ? Bien sûr
que non, puisque l'obligation des trois repas de Shabboth est
indépendante de celle du Qiddoush. De ce fait, ce n'est pas parce
que quelqu'un n'a pas fait le Qiddoush le Vendredi soir que cela
signifie qu'il ne doit pas prendre de repas le Vendredi soir. De
même, nous ne faisons jamais de Qiddoush lors du troisième repas de
Shabboth. Si le Qiddoush était lié au repas, nous aurions alors dû
également en faire un lors du troisième repas, ce qui n'est pas le
cas. C'est pourquoi le Ramba''m poursuit et rapporte la Halokhoh
suivante :
Si on a oublié
ou que l'on a transgressé, et que l'on a mangé ou bu avant
d'avoir sanctifié [le Shabboth]..., on peut [néanmoins]
sanctifier [le Shabboth] après avoir mangé.
|
שָׁכַח
אוֹ עָבַר,
וְאָכַל
וְשָׁתָה קֹדֶם שֶׁיְּקַדַּשׁ...
הֲרֵי
זֶה מְקַדֵּשׁ...
אַחַר
שֶׁאָכַל
|
Le
Qiddoush n'est de ce fait pas lié au repas en lui-même, de sorte
que si quelqu'un a volontairement ou par oubli commencé à manger
après le coucher du soleil, moment où le Shabboth entre
officiellement, il pourra néanmoins faire le Qiddoush (dans cette
même maison) après avoir terminé son repas, et ce jusqu'au coucher
du soleil du Samedi (comme nous l'avons vu plus haut). De la même
manière, bien qu'il soit interdit de manger à partir de la neuvième
heure halakhique avant d'avoir prié Minhoh,
celui qui prend quand même un repas avant d'avoir prié Minhoh
pourra encore prier Minhoh
après avoir mangé, tant que l'heure de Palagh Hamminhoh
n'est pas passée. Il ne s'agit là que d'une interdiction par
précaution, et non d'une interdiction absolue. De ce fait, la
transgression de cette interdiction n'annule pas l'obligation de
devoir faire le Qiddoush ou de prier Minhoh !
Ce sont donc deux choses différentes non liées entre elles !
Voilà pourquoi, un peu plus loin, le Ramba''m, traitant du cas de
quelqu'un qui a terminé son repas du Vendredi pile poil au coucher
du soleil (moment où commence le Shabboth), écrit ceci18 :
Si quelqu'un
mangeait et a terminé son repas avec l'entrée du Shabboth19,
il doit réciter la Birkath Hammozôn20
au préalable, et ensuite sanctifier [le Shabboth] sur une
deuxième coupe. Mais il ne doit pas réciter [la Birkath
Hammozôn] et sanctifier [le Shabboth] sur la même coupe, car la
Miswoh de la sanctification du jour [du Shabboth] et la
Miswoh de la Birkath Hammozôn sont deux Miswôth de
la Tôroh.
|
הָיָה
אוֹכֵל וְגָמַר אֲכִילָתוֹ עִם הַכְנָסַת
שַׁבָּת,
מְבָרֵךְ
בִּרְכַת הַמָּזוֹן תְּחִלָּה;
וְאַחַר
כָּךְ מְקַדֵּשׁ עַל כּוֹס שֵׁנִי,
וְלֹא
יְבָרַךְ וִיקַדַּשׁ עַל כּוֹס
אֶחָד--שְׁאֵין
עוֹשִׂין שְׁתֵּי מִצְווֹת בְּכוֹס
אֶחָד:
שֶׁמִּצְוַת
קִדּוּשׁ הַיּוֹם וּמִצְוַת בִּרְכַת
הַמָּזוֹן,
שְׁתֵּי
מִצְווֹת שֶׁלַּתּוֹרָה הֶן
|
Les
deux Miswôth
ne sont donc pas du tout les mêmes, mais sont indépendantes l'une
de l'autre. C'est la raison pour laquelle la coupe utilisée pour la
Birkath Hammozôn ne doit pas être la même que celle utilisée pour
le Qiddoush. Et nous voyons clairement que ce n'est pas parce qu'on a
commencé son repas avant le Qiddoush que cela annule la Miswoh
du Qiddoush, puisque l'une n'a rien à voir avec l'autre ! Le
seul lien entre le Qiddoush et un repas est le fait que le Qiddoush
doit se faire dans la maison où on compte prendre (ou que l'on a
pris) son repas.
Signalons
que le cas susmentionné ne s'applique que lorsqu'on avait commencé
son repas avant le coucher du soleil et qu'on l'a terminé au coucher
du soleil. Mais si on a commencé avant le coucher du soleil et
lorsque le soleil se couche on n'a pas encore terminé son repas, une
autre Halokhoh s'applique. Voilà pourquoi le Ramba''m rapporte
ceci :
Celui qui
mangeait à ´arav Shabboth, et lorsque le jour a été sanctifié
sur lui21
il est [encore] en plein milieu du repas, doit étendre une nappe
sur la table, sanctifier [le Shabboth], terminer son repas, et
ensuite réciter la Birkath Hammozôn.
|
מִי
שֶׁהָיָה אוֹכֵל בְּעֶרֶב שַׁבָּת,
וְקָדַשׁ
עָלָיו הַיּוֹם וְהוּא בְּתוֹךְ
הַסְּעוֹדָה--פּוֹרֵס
מַפָּה עַל הַשֻּׁלְחָן,
וּמְקַדֵּשׁ;
וְגוֹמֵר
סְעוֹדָתוֹ,
וְאַחַר
כָּךְ מְבָרֵךְ בִּרְכַת הַמָּזוֹן
|
On
ne peut être plus clair que cela ! Si quelqu'un prenait son
repas de Shabboth le Vendredi en fin d'après-midi avant le coucher
du soleil, mais qu'il n'avait pas terminé son repas lorsque le
soleil a commencé à se coucher, il doit arrêter tout ce qu'il
faisait, car étant donné que le coucher du soleil marque le début
du Shabboth, il devient dès cet instant astreint à toutes les
obligations et interdictions du Shabboth. Il doit alors recouvrir la
table d'une nappe en l'honneur du Shabboth (si cela n'avait pas déjà
été fait), faire le Qiddoush, puis terminer son repas (il y a une
divergence dans la façon d'interpréter les propos du Ramba''m :
la lecture simple semble indiquer qu'il est d'avis qu'il n'est pas
nécessaire de réciter à nouveau « Hammôsi` »
avant de reprendre son repas. Par contre, le Ri''f ז״ל
et
le Rô''sh ז״ל
soutiennent
qu'il faudra réciter à nouveau « Hammôsi` »
avant de reprendre son repas. Le Shoulhon
´oroukh22
cite les deux opinions sans indiquer sa préférence, tandis que le
Shoulhon
´oroukh Horov23
et le Mishnoh Barouroh24
disent qu'il faut suivre la lecture simple du Ramba''m et ne pas
répéter la bénédiction de « Hammôsi` » avant de
reprendre son repas. Ils se basent sur le principe qui veut que
lorsqu'il y a un doute quant à un précepte rabbinique, on doit
aller vers l'indulgence et ne pas le répéter. Or, les bénédictions
récitées avant un repas sont d'origine rabbinique. De ce fait,
puisqu'il y a un doute quant à savoir s'il faudrait ou pas réciter
à nouveau une bénédiction avant de reprendre son repas, on peut se
permettre de ne pas la refaire. Et c'est là la règle à suivre dans
ce cas-ci) et faire la Birkath Hammozôn après avoir achevé son
repas. Cette Halokhoh permet à nouveau de bien comprendre que les
deux Miswôth
(le repas de Shabboth et le Qiddoush) ne sont pas liées, et que le
Shabboth entre effectivement automatiquement dès le coucher du
soleil, et non pas par l'allumage des bougies ou la récitation d'une
quelconque prière. Il est évident dans le contexte-ci que les
bougies avaient déjà été allumées, et pourtant le Shabboth
n'était toujours pas considéré comme étant entrée avant le
coucher du soleil !
- Quelle est la formulation du Qiddoush ?
Voici
ce que rapporte le Ramba''m dans son Mishnéh Tôroh25 :
Et
voici la formulation de la sanctification du jour [de Shabboth] :
« Béni Tu es HaShem, notre Dieu, Roi de l'Univers, Qui
nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a désirés. Il
nous a accorder en héritage, avec amour et désir, Son saint
Shabboth, un souvenir de l’œuvre de la création. C'est la
première des saintes convocations, un souvenir de la sortie
d’Égypte, car Tu nous as choisis et nous as sanctifiés de tous
les peuples, et nous as accordé en héritage, avec amour et
désir, Ton saint Shabboth. Béni Tu es HaShem, Qui sanctifie le
Shabboth ».
|
וְזֶה
הוּא נֹסַח קִדּוּשׁ הַיּוֹם:
בָּרוּךְ
אַתָּה ה'
אֱלֹהֵינוּ
מֶלֶךְ הָעוֹלָם,
אֲשֶׁר
קִדְּשָׁנוּ בְּמִצְווֹתָיו וְרָצָה
בָנוּ;
וְשַׁבַּת
קָדְשׁוֹ בְּאַהֲבָה וּבְרָצוֹן
הִנְחִילָנוּ--זִכָּרוֹן
לְמַעֲשֵׂה בְרֵאשִׁית,
תְּחִלָּה
לְמִקְרָאֵי קֹדֶשׁ,
זֵכֶר
לִיצִיאַת מִצְרָיִם:
כִּי
בָנוּ בָחַרְתָּ וְאוֹתָנוּ קִדַּשְׁתָּ
מִכָּל הָעַמִּים,
וְשַׁבַּת
קָדְשְׁךָ בְּאַהֲבָה וּבְרָצוֹן
הִנְחַלְתָּנוּ.
בָּרוּךְ
אַתָּה ה',
מְקַדֵּשׁ
הַשַּׁבָּת
|
C'est
cela le Qiddoush qui est exigé par la Tôroh ! Mais un peu plus
loin, le Ramba''m rapporte ceci26 :
On
doit réciter [la bénédiction] de « Haggafan »,
ensuite sanctifier [le Shabboth]. La coutume universelle de tous
les Israélites consiste à réciter au préalable la section de
« Waykhoullou »27,
ensuite de réciter [la bénédiction] sur le vin, puis de
sanctifier [le Shabboth].
|
וּמְבָרֵךְ
עַל הַגֶּפֶן,
וְאַחַר
כָּךְ מְקַדֵּשׁ;
וּמִנְהָג
פָּשׁוּט בְּכָל יִשְׂרָאֵל,
לִקְרוֹת
בַּתְּחִלָּה פָּרָשַׁת "וַיְכֻלּוּ",
וְאַחַר
כָּךְ מְבָרֵךְ עַל הַיַּיִן,
וְאַחַר
כָּךְ מְקַדֵּשׁ
|
Nous
avions vu au début de notre article que nos Sages ont ordonné que
le Qiddoush soit récité sur une coupe de vin. C'est pourquoi, avant
de réciter le Qiddoush (dont nous avons rapporté la formulation),
on devra faire la bénédiction de « Haggafan » (mais
c'est seulement après la formule du Qiddoush que l'on boira le vin),
puisqu'une bénédiction qui est faite plus couramment a la préséance
sur celle qui est faite moins couramment (le Qiddoush n'est fait
qu'une fois par semaine, alors que du vin peut être bu tout au long
de la semaine).
Quant
au passage de « Waykhoullou », la coutume s'est
développée de le réciter avant la bénédiction du vin, tout
simplement parce que c'est un passage biblique par lequel on
reconnaît que c'est Dieu qui a créé le monde, qu'il a cessé Son
œuvre de création à Shabboth et a Lui-même sanctifié ce jour. Ce
passage est donc plus qu'approprié à réciter lorsque commence le
Shabboth. C'est pourquoi il est dit dans la Gamoro`28 :
« Quiconque
récite la section de ''Waykhoullou'' la nuit de Vendredi est
considéré comme étant le partenaire de Dieu dans la création »
(c'est-à-dire que par cette récitation, il aide à répandre le
fait que ce soit bien Dieu qui a créé le monde). Mais il convient
de signaler que ce n'est pas halakhique, juste une recommandation, et
c'est d'ailleurs pour cela que le Ramba''m le mentionne en tant que
Minhogh (coutume). Le fait de ne pas le réciter n'invalide en rien
le Qiddoush d'après tous les Pôsqim, puisque ce passage n'en fait
pas partie, mais est juste un rappel de notre croyance dans le fait
qu'Il est l'auteur du monde et Celui qui a sanctifié le Shabboth.
Ainsi, le Qiddoush est constitué de :
- le passage de « Waykhoullou » (optionnel),
- la bénédiction du vin (« Haggafan »), et
- le Qiddoush en lui-même.
- Quelle est la procédure à suivre ?
Comment
fait-on le Qiddoush ? Le Ramba''m écrit dans son Mishnéh
Tôroh :
Comment
fait-on ? On doit prendre une coupe qui peut contenir un
Ravi´ith ou plus, la laver à l'intérieur et la rincer à
l'extérieur. On la remplit de vin, on la tient dans sa main
droite, on la soulève du sol d'un Tafah ou plus, mais sans
la soutenir de la main gauche. On doit réciter [la bénédiction]
de « Haggafan », ensuite sanctifier [le
Shabboth]. La coutume universelle de tous les Israélites consiste
à réciter au préalable la section de « Waykhoullou »,
ensuite de réciter [la bénédiction] sur le vin, puis de
sanctifier [le Shabboth]. Et on boit [ce qu'il faut pour] remplir
une joue et on en donne à tous ses convives. Puis, on lave ses
mains, on récite « Hammôsi` »
et on mange.
|
כֵּיצַד
הוּא עוֹשֶׂה:
לוֹקֵחַ
כּוֹס שְׁהוּא מַחְזִיק רְבִיעִית אוֹ
יָתֵר,
וּמְדִיחוֹ
מִבִּפְנִים וְשׁוֹטְפוֹ מִבַּחוּץ,
וּמְמַלְּאֵהוּ
יַיִן,
וְאוֹחֲזוֹ
בִּימִינוֹ,
וּמַגְבִּיהוֹ
מִן הַקַּרְקָע טֶפַח אוֹ יָתֵר,
וְלֹא
יְסַיַּע בִּשְׂמֹאל.
וּמְבָרֵךְ
עַל הַגֶּפֶן,
וְאַחַר
כָּךְ מְקַדֵּשׁ;
וּמִנְהָג
פָּשׁוּט בְּכָל יִשְׂרָאֵל,
לִקְרוֹת
בַּתְּחִלָּה פָּרָשַׁת "וַיְכֻלּוּ",
וְאַחַר
כָּךְ מְבָרֵךְ עַל הַיַּיִן,
וְאַחַר
כָּךְ מְקַדֵּשׁ.
וְשׁוֹתֶה
מְלוֹא לֻגְמָיו,
וּמַשְׁקֶה
כָּל בְּנֵי חֲבוּרָה;
וְאַחַר
כָּךְ נוֹטֵל יָדָיו,
וּמְבָרֵךְ
הַמּוֹצִיא וְאוֹכֵל
|
L'unité
de mesure pour les liquides est un Lôgh, qui équivaut au volume de
six œufs. Le terme Ravi´îth signifie « un quart », et
désigne donc un quart d'un Lôgh. Un Ravi ith vaut donc le quart du
volume de six œufs. Pour qu'une coupe puisse être utilisée pour la
Miswoh
du Qiddoush, il faudra en utiliser une capable de contenir le volume
du quart de six œufs. En millilitres, d'après le Shi´ouré Tôroh,
un Ravi´ith vaut 86,6 millilitres, alors que d'après le Hozôn
´ish, cela équivaut à 150 millilitres. Qui dit vrai ?
Un
œuf vaut en moyenne 55 grammes. Multiplié par six, cela nous fait
330 grammes. Divisé par quatre, cela nous donne 82,5 grammes. 82,5
grammes d’œufs entiers occupent 143,5 millilitres. C'est donc la
mesure du Hozôn
´ish qui semble la plus proche. Et il se peut qu'il ait raison, car
bien qu'un œuf vaut en moyenne 55 grammes, on peut retrouver
certains œufs plus gros que la moyenne. Il est donc possible qu'il
ait utilisé des œufs plus gros que la moyenne. Mais le Shi´ouré
Tôroh peut lui aussi avoir raison car il pourrait très bien avoir
utilisé des œufs plus petits que la moyenne (ou sur la base du fait
démontrable que les œufs des temps talmudiques étaient plus petits
que ceux d'aujourd'hui). Donc, en réalité, que cela l'un ou
l'autre, on doit se baser sur la moyenne du volume des œufs du pays
dans lequel on se trouve. Et en Europe, à l'heure actuelle, un œuf
équivaut à 55 grammes en moyenne. La coupe du Qiddoush devra être
capable de contenir au moins 143,5 millilitres de vin.
Concernant
le fait de laver la coupe à l'intérieur et la rincer à
l'extérieur, c'est ce qu'exige la Gamoro`29
pour toute « coupe de bénédiction », expression que le
Ramba''m comprend comme désignant uniquement la coupe devant servir
à la récitation du Qiddoush et celle devant servir de la Havdoloh.
Quant
au fait que la coupe doive être soulevée à un moins un Tafah
(entre 8 et 9,6 centimètres) du sol, le Ramba''m se réfère à
l'ancienne pratique talmudique (suivie encore aujourd'hui par les
Témonim) consistant à manger sur des tapis déposés au sol.
Lorsqu'on ne mange pas par terre mais sur une table, on doit alors
soulever la coupe à au moins un Tafah
au-dessus de la table.
Le
minimum à boire est la quantité de vin suffisante pour remplir une
joue, et cela dépendra de la taille de la bouche de la personne qui
fait le Qiddoush, car tout le monde n'a pas la même taille de
bouche.30
Puis, elle en fait boire aux autres convives. Les convives n'ont pas
l'obligation de remplir leurs joues ; rien qu'une toute petite
quantité du vin de la coupe du Qiddoush suffira.
- Et si on n'utilise pas de vin ?
Le
Ramba''m rapporte ceci31 :
Quelqu'un
qui désire le pain plus que le vin, ou qui n'a pas de vin, doit
laver ses mains au préalable, puis réciter « Hammôsi` »
et sanctifier [le Shabboth]. Après cela, il rompt le pain[ et
mange.
|
הָיָה
מִתְאַוֶּה לַפַּת יוֹתֵר מִן הַיַּיִן,
אוֹ
שֶׁלֹּא הָיָה לוֹ יַיִן--הֲרֵי
זֶה נוֹטֵל יָדָיו תְּחִלָּה,
וּמְבָרֵךְ
הַמּוֹצִיא,
וּמְקַדֵּשׁ,
וְאַחַר
כָּךְ בּוֹצֵעַ וְאוֹכֵל
|
Il
peut arriver que pour diverses raisons quelqu'un ne désire pas boire
de vin. Ça peut être le cas pour ceux qui ne supportent pas bien le
vin, ou encore pour ceux qui préfèrent ne pas du tout boire de
boissons alcoolisées. Il peut aussi arriver que quelqu'un sait qu'à
part la gorgée de vin qu'il boira pour le Qiddoush, il n'en boira
pas du tout pendant son repas. Il peut aussi arriver que l'on n'ait
tout simplement plus de vin. Dans tous ces cas, il est permis de ne
pas du tout utiliser de vin pour le Qiddoush, et on peut se contenter
de réciter le Qiddoush sur du pain.
- Le Qiddoush de la journée de Shabboth
Voici
ce que rapporte le Ramba''m concernant le « deuxième »
Qiddoush de Shabboth, celui que l'on fait le Samedi :
Il
est une Miswoh de bénir sur du vin durant la journée de
Shabboth32
avant de prendre le deuxième repas. C'est ce qu'on appelle « le
Grand Qiddoush ». On doit seulement réciter « Bôré`
Pari Haggafan » et boire, ensuite on lave ses mains et
on prend son repas. Il est interdit à l'homme de goûter quoi que
ce soit avant d'avoir sanctifié. Ce Qiddoush aussi ne doit se
faire qu'à l'endroit d'un repas.
|
וּמִצְוָה
לְבָרַךְ עַל הַיַּיִן בְּיוֹם
הַשַּׁבָּת,
קֹדֶם
שֶׁיִּסְעֹד סְעוֹדָה שְׁנִיָּה;
וְזֶה
הוּא הַנִּקְרָא קִדּוּשָׁא רַבָּא.
מְבָרֵךְ
בּוֹרֵא פְּרִי הַגֶּפֶן בִּלְבָד,
וְשׁוֹתֶה,
וְאַחַר
כָּךְ יִטֹּל יָדָיו,
וְיִסְעֹד;
וְאָסוּר
לוֹ לָאָדָם שֶׁיִּטְעֹם כְּלוּם,
קֹדֶם
שֶׁיְּקַדַּשׁ.
וְגַם
קִדּוּשׁ זֶה,
לֹא
יִהְיֶה אֵלָא בִּמְקוֹם סְעוֹדָה
|
Si
vous regardez la plupart des Siddourim, vous remarquerez que le
Qiddoush du Shabboth matin est relativement long. Il est composé de
plusieurs versets bibliques, de phrases indiquant que le Shabboth a
été béni par HaShem, et seulement après de la bénédiction sur
le vin. Tout cela est inutile. En effet, le Shabboth ayant déjà été
sanctifié la veille par la récitation de la formule du Qiddoush, le
Shabboth matin il suffira seulement de réciter la bénédiction du
vin pour être quitte. Tout le reste des phrases imprimées dans les
Siddourim ne sert à rien. Par contre, si on n'avait pas récité la
formule du Qiddoush la veille, on pourra la faire le Shabboth matin
avec la bénédiction du vin au préalable, comme cela a été
expliqué plus haut.
Ainsi,
il n'y a réellement qu'un seul Qiddoush et pas deux :
c'est-à-dire celui qui est fait le Vendredi soir (ou, si on ne l'a
pas fait le Vendredi soir, le Samedi mais avant le coucher du
soleil). Quant au « Qiddoush » qui est fait durant la
journée du Samedi, il ne sert pas à sanctifier le Shabboth en tant
que tel, puisque le Shabboth aura déjà été sanctifié la veille
par le premier Qiddoush. Pourquoi nos Sages l'ont-ils alors appelé
« le Grand Qiddoush » ? Étant donné que le
Qiddoush de la journée du Samedi est d'origine rabbinique, et non
biblique contrairement au Qiddoush du Vendredi soir, il possède un
statut inférieur au Qiddoush du Vendredi soir. Mais afin qu'on n'en
arrive pas à le négliger à cause de son statut rabbinique par
rapport au Qiddoush du Vendredi soir, nos Sages l'ont, avec
euphémisme, surnommé « le Grand Qiddoush », pour
indiquer qu'il est néanmoins important. Et afin de renforcer son
importance, ils ont interdit de goûter quoi que ce soit avant qu'on
ait fait ce « Grand Qiddoush ». Pour le Qiddoush du
Vendredi soir il est seulement interdit de prendre un repas tant
qu'on ne l'aura pas fait, mais on pourra tout à fait manger une
collation, goûter ses plats de Shabboth pour voir s'il manque du sel
ou des épices, etc. Mais pour le « Grand Qiddoush »,
même goûter quelque chose sera interdit tant qu'on ne l'aura pas
récité. C'était afin qu'on ne le néglige pas sur base de son
statut rabbinique et non biblique qu'ils ont été plus stricts pour
le « Grand Qiddoush ».
Il
va de soi qu'étant donné que le deuxième repas de Shabboth a lieu
après la prière du matin, quand il est dit qu'il est interdit de
goûter quoi que ce soit avant d'avoir fait le « Grand
Qiddoush », cela signifie juste qu'après la prière du matin,
on ne devra rien manger ou goûter avant d'avoir le « Grand
Qiddoush ». Cela ne veut donc pas dire que goûter quelque
chose est interdit depuis le début de la journée du Samedi !
Ainsi, on peut tout à fait boire de l'eau le matin, ou encore du
café si on a besoin d'énergie. L'interdiction de goûter quoi que
ce soit n'entre en vigueur qu'après la prière du matin. Et ce
« Grand Qiddoush » n'est composée que de la bénédiction
« Haggafan ».
- Quel type de vin utiliser ?
Cela
n'a aucune importance. Les seules conditions à respecter sont33 :
- que le vin ne soit pas un vin qui fut offert en libation par des idolâtres à leurs divinités, c'est-à-dire un vin utilisé dans le cadre d'un rituel païen et idolâtre ;
- que le vin n'ait pas le goût de vinaigre ;
- que la boisson utilisée pour faire le Qiddoush ne soit pas à base de lie sur laquelle on a versé de l'eau (même si cela a le goût du vin).
Que
le vin soit rouge ou blanc n'a aucune importance !
1Pésahim
106a
2Shamôth
20:7
3Voir
les Tôsofôth, Soukkoh 38a et
Nozir 4a ; le Mishnéh Tôroh, Hilkôth Shabboth 29:1,
6 ; le Mishnoh Barouroh 271:2 ; le Séfar
Hahinoukh, Miswoh n°31
4Barokhôth
20b et Shavou´ôth
20b
5Shamôth
20:1-14 et Davorim
5:5-18
6C'est-à-dire
de s'abstenir d'accomplir des Malo`khôth
7C'est-à-dire
d'accomplir les Miswôth positives associées au Shabboth,
dont le Qiddoush fait partie
8Mishnoh,
Qiddoushin 29a
9Voir
également le Mishnéh Tôroh, Hilkôth ´avôdhoh Zoroh
Wahouqqôth Haggôyim 12:3 ; le
Mishnoh Barouroh 271:3 et
289:6
10Voir
le Shoulhon ´oroukh, `ôrah
Hayim 271:2 ; le Mishnoh Barouroh
271:4
11Hilkôth
Shabboth 29:4
12`ôrah
Hayim 271:8
13Hilkôth
Shabboth 29:11
14Pésahim
101a
15Hilkôth
Shabboth 29:8
16`ôrah
Hayim 273:1
17Hilkôth
Shabboth 29:5
18Ibid.,
29:13
19C'est-à-dire
au moment où le soleil se couche
20Sur
une coupe de vin, comme le demande la Halokhoh
21C'est-à-dire
que le soleil est en train de se coucher, marquant le début du
Shabboth
22`ôrah
Hayim 271:4
23271:11
24271:18
25Hilkôth
Shabboth 29:2
26Ibid.,
29:7
27Baré`shith
2:1-3
28Shabboth
119b
29Barokhôth
51a
30Shoulhon
´oroukh Horov 271:24 ; Mishnoh Barouroh 271:68
31Hilkôth
Shabboth 29:9
32La
journée du Samedi
33Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Shabboth 29:15