ב״ה
Les
rapports oraux sont-ils permis ou pas ?
Illustration :
Un couple nouvellement marié, l'épouse tenant en main une grenade
d'or, symbole d'un souhait de fécondité
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article peut être téléchargé ici.
À
la lecture des articles intitulés « Sodomie
et Halokhoh » et « Le
péché de ´ér et `ônon », différentes personnes
m'ont demandé si les rapports oraux (entre personnes mariées,
évidemment) étaient autorisés dans le Judaïsme. D'autres m'ont
demandé si la Halokhoh avait tranché la question, pourquoi y a-t-i
divergence. Plutôt que de répondre chaque fois individuellement et
me répéter, je vais donc rapporter ici des réponses qui se
voudront les plus claires possibles.
Le
point de départ pour répondre à ces questions est le passage
suivant du Talmoudh1 :
Rébbi
Yôhonon ban Dahabba`y a dit : « Les
anges du ministère m'ont rapporté quatre choses : les gens
naissent boiteux parce qu'ils (leurs parents) retournent leur
table ; muets parce qu'ils embrassent cet endroit ;
sourds parce qu'ils conversent durant les rapports sexuels ;
aveugles parce qu'ils regardent cet endroit »... Rabbi
Yôhonon
a dit : « Ce
sont là les paroles de Yôhonon
ban Dahabba`y !
Mais les Sages ont dit : ''La Halokhoh n'est pas comme [le
dit] Yôhonon
ban Dahabba`y.
Plutôt, tout ce qu'un homme désire faire avec sa femme, qu'il le
fasse !'' ».
Une parabole : de la viande qui vient de l'abattoir peut être
consommée salée, rôtie, cuite [sur le feu] ou bouillie. De même
en est-il du poisson [qui vient] du poissonnier. `amémor a dit :
« Qui sont les anges du ministère ? Nos
Rabbins !2 »...
Une femme se présenta une fois devant Rébbi3
et dit : « Rébbi !
J'ai dressé une table devant mon mari, mais il l'a retournée ! »
Rébbi répondit : « Ma
fille ! La Tôroh le lui a permis ! Que puis-je faire
pour toi ? ».
Une femme se présenta une fois devant Rov et lui dit :
« Rébbi !
J'ai dressé une table devant mon mari, mais il l'a retournée ! ».
Rov répondit : « En
quoi cela diffère-t-il d'un poisson ? ».
|
אמר
רבי יוחנן בן דהבאי,
ארבעה
דברים סחו לי מלאכי השרת:
חיגרין
מפני מה הויין?
מפני
שהופכים את שולחנם.
אילמים
מפני מה הויין?
מפני
שמנשקים על אותו מקום.
חרשים
מפני מה הויין?
מפני
שמספרים בשעת תשמיש.
סומין
מפני מה הויין?
מפני
שמסתכלים באותו מקום...אמר
רבי יוחנן:
זו
דברי יוחנן בן דהבאי.
אבל
אמרו חכמים:
אין
הלכה כיוחנן בן דהבאי,
אלא
כל מה שאדם רוצה לעשות באשתו – עושה.
משל
לבשר הבא מבית הטבח,
רצה
לאוכלו במלח – אוכלו,
צלי
– אוכלו,
מבושל
– אוכלו,
שלוק
– אוכלו;
וכן
דג הבא מבית הצייד.
אמר
אמימר:
מאן
מלאכי השרת?
רבנן....
ההיא
דאתאי לקמיה דרבי,
אמרה
לו:
רבי,
ערכתי
לו שולחן והפכו!
אמר
לה:
בתי,
תורה
התירתך,
ואני
מה אעשה ליך?
ההיא
דאתאי לקמיה דרב,
אמרה
לו:
רבי,
ערכתי
לו שולחן והפכו!
אמר:
מאי
שנא מן ביניתא
|
Rébbi
Yôhonon ban Dahabba`y ז״ל
était
un illuminé friand de mysticisme, et sur base d'une prétendue
révélation, il a interdit quatre choses :
- retourner la table (c'est-à-dire, avoir des rapports anaux),
- embrasser le vagin de son épouse,
- parler durant les rapports intimes, et
- regarder le vagin de son épouse.
Mais
la Gamoro` stipule qu'il ne s'agissait là que de son opinion, qui
est totalement rejetée par la Halokhoh qui fut énoncée sans
ambiguïté et unanimement par nos Sages de mémoire bénie, à
savoir, qu'un homme fait ce qu'il veut avec son épouse en matière
de rapports sexuels. Il n'y aucune loi dans la Tôroh interdisant
certaines pratiques au niveau de l'intimité conjugale. Ainsi, les
quatre choses interdites par Rébbi Yôhonon ban Dahabba`y
sont en réalité permise, ce qui inclut la permission pour un homme
d'embrasser le vagin de son épouse (ce qu'on appelle communément
« cunnilingus »). La Tôroh et le Talmoudh abordent
librement ces sujets. Si cela fait partie de la Tôroh, et que la
Tôroh est parfaite, pourquoi devrions-nous avoir honte d'en
discuter ?
Fidèle
à la Halokhoh telle qu'elle fut énoncée par nos Sages, le Ramba''m
ז״ל
écrit :
La femme d'un homme lui est permise. C'est pourquoi, un homme peut faire ce qu'il désire avec sa femme. Il peut avoir des relations comme il le désire, embrasser n'importe lequel des organes qu'il désire, avoir avec elle des relations de la façon ordinaire ou de la façon non ordinaire, ou avoir une intimité physique sans rapport sexuel. |
אִשְׁתּוֹ
שֶׁלָּאָדָם,
מֻתֶּרֶת
הִיא לוֹ;
לְפִיכָּךְ
כָּל מַה שֶׁאָדָם רוֹצֶה לַעֲשׂוֹת
בְּאִשְׁתּוֹ,
עוֹשֶׂה--בּוֹעֵל
בְּכָל עֵת שֶׁיִּרְצֶה,
וּמְנַשֵּׁק
בְּכָל אֵבֶר שֶׁיִּרְצֶה,
וּבָא
עָלֶיהָ בֵּין כְּדַרְכָּהּ,
בֵּין
שֶׁלֹּא כְּדַרְכָּהּ,
בֵּין
דֶּרֶךְ אֵבָרִים
|
(Pour
rappel, les rapports « de la façon ordinaire »
désignent, dans le langage halakhique, les rapports vaginaux, tandis
que les rapports « de la façon non ordinaire » désignent
les rapports anaux ». Et lorsqu'il est dit « intimité
physique sans rapport sexuel », on parle de caresses à des
parties intimes et tout acte pouvant être désigné comme des
« préliminaires ». Précisons que le Ramba''m ajoute que
ceux qui veulent s'appliquer la rigueur et ne pas faire ces choses en
ont le droit. Mais dans le même temps, les gens doivent savoir
qu'elles sont permises.)
Nous
voyons donc clairement la confirmation de la permissivité des
rapports oraux d'un homme sur sa femme. S'il en est ainsi, pourquoi
une grande partie des Juifs religieux l'interdisent-ils, alors que la
Halokhoh ne laisse place à aucun doute ? Pour la simple raison
qu'ils ne suivent pas HaZa''l mais plutôt le Shoulhon
´oroukh et la prétendue Qabboloh sur laquelle il s'appuie. En
effet, voici ce qu'écrit Rabbi Yôséf Qa`rô dans son Shoulhon
´oroukh :
Il
est interdit de regarder cet endroit, car quiconque regarde là
est quelqu'un d'éhonté et transgresse [l'obligation de]
« marcher pudiquement [avec Dieu »]4...
Et évidemment, quiconque embrasse cet [endroit] transgresse tout
cela, et plus encore, il transgresse l'interdiction de « vous
ne rendrez pas abominables vos personnes ».
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אסור
להסתכל באותו מקום שכל המסתכל שם אין
לו בושת פנים ועובר על "והצנע
לכת"...וכל
שכן הנושק שם שעובר על כל אלה ועוד שעובר
על בל תשקצו את נפשותיכם
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C'est
l'une des plus grandes manipulations du Shoulhon ´oroukh, qui
non seulement nous fait croire que l'opinion de Rébbi Yôhonon
ban Dahabba`y est la Halokhoh, mais pire encore, il cite des
versets bibliques manipulés pour soutenir de la véracité de ses
propos. Or, comme nous l'avons démontré plus haut, non seulement la
Halokhoh permet au mari de regarder et embrasser le vagin de son
épouse, mais en plus cela n'est pas considéré « honteux »
ou « dégoûtant » par la Tôroh, et donc, par HaShem
Lui-même. Comment peut-il donc se permettre de manipuler ainsi la
Halokhoh et des versets bibliques ? Et puisque la majorité des
Juifs religieux prétendent qu'il y aurait une obligation de suivre
le Shoulhon ´oroukh, et que les mouvements piétistes comme
la Hasidhouth prétendent aspirer à la « sainteté »
et « pureté » en s'imposant et en imposant aux autres
des Houmrôth qu'ils font passer pour de la Halokhoh, la
majorité des rabbins vous diront donc que les cunnilingus sont
interdits par la Halokhoh, ce qui n'est pas le cas ! N'oubliez
pas qu'il y a une interdiction biblique d'ajouter ou retrancher quoi
que ce soit à la Tôroh. Or, interdire ce que la Tôroh a permis
sans ambiguïté est clairement de la falsification de la Parole
d'HaShem, ce qui est une faute très grave qui fait tomber dans la
mécréance ! Tout cela nous montre l'importance d'analyser
toute question à partir de sa source originelle (Tôroh et
Talmoudh), et non pas à partir du Shoulhon ´oroukh ou autre
livre de Rébbé que ce soit.
Notons
que de nombreux rabbins passés ont contesté le Pasaq de Rabbi Yôséf
Qa`rô, parmi lesquels le Ramo''` (Rabbi Môshah ´issarlès,
1520-1572, dont les gloses sont imprimées dans toutes les éditions
du Shoulhon ´oroukh), le Halqath Mahôqqéq
(Rabbi Môshah ban Yishoq Yahoudhoh Limo`, 1615-1670), ou
encore le ´oroukh Hashoulhon (Rabbi Yahi`él Mikhél
Halléwi Epstein, 1829-1908), qui permettent tous sans ambiguïté
les cunnilingus, ainsi que le Ba''h (bien que ce dernier en
décourage néanmoins la pratique). Plus récemment, citons aussi le
Rov `avrohom Blumenkrantz (1944-2007), qui fut l'un des plus éminents
rabbins Litvaqim américains du 20ème siècle, qui trancha que cette
pratique ne causait aucune problème d'un point de vue de la
Halokhoh. Il a ajouté qu'étant donné que cela a été permis et
qu'un homme fait ce qu'il veut avec sa femme, l'argument qui voudrait
que ce serait dégoûtant est irrecevable, et que les hommes ne sont
généralement pas dégoûtés eux-mêmes par l'idée de stimuler
oralement la vulve de leurs épouses.
Tout
ce que nous avons dit était pertinent pour les rapports oraux d'un
homme sur sa femme. Mais qu'en est-il dans le sens inverse ? En
d'autres mots, une femme pourrait-elle faire une fellation à son
mari ? Certains l'interdisent en disant que puisque répandre sa
semence en vain est interdit, et qu'il y a de grandes chances que
cela se produise avec ce genre de pratique, c'est par conséquent un
acte interdit. Mais la réponse a été apportée dans l'article
intitulé « Le
péché de ´ér et `ônon », où nous avions expliqué
que contrairement à la fausse idée répandue, lorsque la Halokhoh
parle de מוֹצִיא
זֶרַע לְבַטָלָה « répandre
la semence en vain », cela fait référence
à un vrai gaspillage de la semence, lorsqu'il n'y a absolument
aucune nécessité de l'avoir déversée. Par contre, il est permis
pour un homme d'éjaculer en-dehors du vagin ou de l'anus de sa femme
si cela sert à l'accomplissement de la Miswoh
de ´´ônoh (satisfaire sexuellement son épouse) et si cela fait
plaisir à sa femme, car dans ces cas-là la semence n'est pas
déversée en vain, mais pour une raison « constructive ».
De ce fait, si les deux partenaires sont consentants, une femme peut
stimuler oralement le pénis de son mari. Néanmoins,
l'homme ne doit pas volontairement éjaculer dans sa bouche, comme le
précise le Ramba''m dans ses responsas. (Cependant, si cela se
produit par « accident », ce n'est pas considéré comme
une faute.) D'après d'autres, ce n'est une faute que lorsque le mari
éjacule généralement en-dehors des voies naturelles de sa femme.
1Nadhorim
20a-b
2La
raison pour laquelle cette question est posée est que Yôhonon
ban Dahabba`y a interdit ces quatre choses en prétextant que
cela lui avait été révélé par des anges du ministère céleste.
La Gamoro` réplique donc en faisant comprendre que la Halokhoh
n'est pas tranchée suivant des prétendues révélations
personnelles, mais suivant ce que les Sages ont dit, car depuis que
la Tôroh a été donnée elle n'est plus dans le ciel
3Rébbi
Yahoudhoh Hannosi`, le compilateur de la Mishnoh
4Mikhoh
6:8