ב״ה
Sodomie
et Halokhoh
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La
question suivante m'a été posée :
Il y a quelque chose que je
me demande. En espérant que vous ne serez pas choqué: la Halokhoh
autorise-t-elle un homme a sodomiser sa femme si elle est consentante
? Parce que Sodome et Gomorrhe représentent le vice et l'impiété
matérialisés.
Pourquoi
est-ce que votre question me choquerait ?
Contrairement
à ce que nous disent beaucoup de gens (sur la base de la prétendue
« Qabboloh »), ni la Tôroh ni la Halokhoh n'interdisent
les relations anales entre un homme et sa femme. Concernant la Tôroh,
rien n'est dit sur le sujet, et nous avons un principe que ce qui
n'est pas dit dans la Tôroh n'est pas interdit (cela ne veut pas
dire que vous pouvez automatiquement faire ce qui n'est pas écrit,
mais juste que ceux qui ne se l'interdisent pas ne transgressent pas
un principe biblique). Par contre, il est écrit dans le Talmoudh1 :
Un homme peut faire ce
qu'il veut avec sa femme [au moment des relations sexuelles]. Une
parabole : de la viande qui vient de l'abattoir peut être
consommée salée, rôtie, cuite ou bouillie. De même en est-il
du poisson [qui vient] du poissonnier...Une femme se présenta une
fois devant Ribbi et dit : « Ribbi !
J'ai dressé une table devant mon mari, mais il l'a retournée ! »
Ribbi répondit : « Ma
fille ! La Tôroh le lui a permis ! Que puis-je faire
pour toi ? » Une femme se présenta
une fois devant Rov et se plaignit : « Ribbi !
J'ai dressé une table devant mon mari, mais il l'a retournée ! »
Rov répondit : « En
quoi cela diffère-t-il d'un poisson ? » |
כל
מה שאדם רוצה לעשות באשתו עושה משל לבשר
הבא מבית הטבח רצה לאכלו במלח אוכלו צלי
אוכלו מבושל אוכלו שלוק אוכלו וכן דג
הבא מבית הצייד...ההיא
דאתאי לקמיה דרבי אמרה לו רבי ערכתי לו
שלחן והפכו אמר לה בתי תורה התירתך ואני
מה אעשה ליך ההיא דאתאי לקמיה דרב אמרה
לו רבי ערכתי לו שלחן והפכו אמר מאי שנא
מן ביניתא
|
« Dresser
une table devant son mari » est une expression talmudique
pour désigner une femme qui s'allonge sur son dos pour que son mari
se mette sur elle et ait des rapport avec elle. « Retourner
la table » est une expression talmudique qui désigne le
fait de prendre sa femme par derrière plutôt que par devant. Ainsi,
de ces deux exemples, nous voyons que cela a été permis dans un
couple, car la règle est que tout comme on peut manger sa viande ou
son poisson comme on le désire (rôti, bouilli, etc.), de même, on
peut avoir des rapports avec sa femme par devant ou par derrière,
comme on le désire.
De
la page talmudique précédente, Nadhorim 20a, qui
rapporte l'opinion de Ribbi Yôhonon ז״ל,
selon qui on ne doit pas prendre sa femme par derrière, on aurait pu
croire que cela était interdit. C'est pourquoi le Talmoudh rapporte
ces deux anecdotes pour nous indiquer que la Halokhoh ne suit pas
l'opinion de Ribbi Yôhonon, et l'une des raisons à cela est
que Ribbi Yôhonon a déclaré avoir eu cette révélation par
des anges. Or, il est écrit dans la Tôroh que la Tôroh n'est plus
dans le ciel, ce qui signifie que l'on ne tranche pas la Halokhoh sur
des révélations mais sur des choses terrestres concrètes, car qui
nous dit réellement que la personne a réellement eu une
révélation ? Et quand bien même elle en aurait eu une, qui
nous dit que ce n'est pas le fruit de son imagination ou une
tromperie du Soton ? Par conséquent, son opinion fut rejetée.
Et les Juifs qui s'appuient dessus sont des égarés ! C'est ce
que rappellent également les Tôsofôth ז״ל
dans
leur commentaire sur cette Gamoro` du Talmoudh.
Il
va de soi que lorsque la Halokhoh permet de faire ce qu'on veut avec
sa femme, c'est uniquement lorsque la femme est consentante et que
cela est fait respectueusement, comme cela est clairement expliqué
dans le Talmoudh, ailleurs.
Néanmoins,
prendre sa femme par derrière ne doit pas être une pratique
courante, mais seulement de temps en temps, comme le rappelle le R''i
ז״ל,
car la façon « normale » d'avoir des rapports sexuelles
est lorsque la femme est couchée sur son dos et son mari au-dessus
d'elle face à elle et qu'il la pénètre vaginalement, ce que les
Gôyîm appellent « position du missionnaire. »
C'est
pour cela que notre maître bien aimé, le Ramba''m ז״ל,
a tranché ceci dans son Mishnéh Tôroh2 :
La femme d'un homme lui
est permise. C'est pourquoi, un homme peut faire ce qu'il désire
avec sa femme. Il peut avoir des relations comme il le désire,
embrasser n'importe lequel des organes qu'il désire, avoir avec
elle des relations naturelles ou contre-natures, ou avoir une
intimité physique sans rapport sexuel. Néanmoins, il est un
comportement pieux de ne pas agir avec frivolité dans ces
domaines mais de se sanctifier au moment des relations, comme
expliqué dans les Hilkôth Dé`ôth.3
Il ne doit pas dévier de la voie naturelle du monde. Car cet acte
sert seulement à la procréation. |
אִשְׁתּוֹ
שֶׁלָּאָדָם,
מֻתֶּרֶת
הִיא לוֹ;
לְפִיכָּךְ
כָּל מַה שֶׁאָדָם רוֹצֶה לַעֲשׂוֹת
בְּאִשְׁתּוֹ,
עוֹשֶׂה--בּוֹעֵל
בְּכָל עֵת שֶׁיִּרְצֶה,
וּמְנַשֵּׁק
בְּכָל אֵבֶר שֶׁיִּרְצֶה,
וּבָא
עָלֶיהָ בֵּין כְּדַרְכָּהּ,
בֵּין
שֶׁלֹּא כְּדַרְכָּהּ,
בֵּין
דֶּרֶךְ אֵבָרִים.
וְאַף
עַל פִּי כֵן,
מִדַּת
חֲסִידוּת שֶׁלֹּא יֵקַל אָדָם אֶת
רֹאשׁוֹ לְכָּךְ,
וְשֶׁיְּקַדַּשׁ
עַצְמוֹ בְּשָׁעַת תַּשְׁמִישׁ,
כְּמוֹ
שֶׁבֵּאַרְנוּ בְּהִלְכּוֹת דֵּעוֹת;
וְלֹא
יָסוּר מִדֶּרֶךְ הָעוֹלָם וּמִנְהָגוֹ,
שְׁאֵין
דָּבָר זֶה אֵלָא כְּדֵי לִפְרוֹת
וְלִרְבּוֹת
|
Avoir
une relation vaginale est ce qu'on appelle une relation naturelle.
Les relations « contre-natures » désignent les relations
en-dehors du vagin, par exemple les rapports anaux. Les relations
anales sont décrites ainsi, car ce n'est pas la voie naturelle
d'avoir des rapports sexuels, puisque ce n'est pas ainsi que l'on
pourrait tomber enceinte, alors que c'est le but premier des rapports
sexuels. Néanmoins, les rapports anaux sont autant permis que les
rapports vaginaux. En outre, un homme peut aussi avoir une intimité
avec sa femme sans pénétrer son vagin ou son anus, par exemple en
frottant sa femme.
Tout
cela étant dit, les hommes qui aspirent à la piété, c'est-à-dire
les savants (les Hakhomim) et leurs disciples (Talmidhé
Hakhomim) ne doivent pas se permettre de faire ces choses,
mais se contenteront uniquement des rapports naturels (souvenez-vous
que la Halokhoh n'est pas toujours la même pour les savants et les
érudits, à qui on demande un comportement d'une sainteté plus
élevée que les autres Israélites), car au final, cet acte sert
avant tout à la procréation. Le Ramba''m n'est pas en train de dire
que l'on ne peut pas avoir des relations sexuelles pour le plaisir.
En effet, dans son commentaire sur la Mishnoh4,
il écrit ceci :
Le
but des relations sexuelles est la préservation des espèces et
pas uniquement le plaisir. L'aspect du plaisir ne fut
introduit que pour motiver les créatures à accomplir le but ultime.
En
d'autres mots, puisque le plaisir qui découle des rapports sexuels
ne sert qu'à pousser les êtres humains à avoir des rapports
sexuels afin de faire des enfants, car s'il n'y avait pas de plaisir
les êtres humains ne se reproduiraient pas, on ne doit jamais
considérer que le plaisir est la raison des relations sexuelles,
mais seulement un outil. Et puisque ce n'est qu'un outil pour
atteindre le but final, qui est de procréer, le mieux est de n'avoir
que des rapports naturels, plutôt que de s'adonner à d'autres
pratiques sexuelles par lesquelles il n'est pas possible de procréer,
comme par exemple les relations anales.
En
résumé : les rapports anaux sont permis par la
Halokhoh, car un homme peut prendre sa femme comme il le désire,
tout comme on peut manger sa viande ou son poisson de la façon qu'on
le désire. Mais les érudits se limiteront uniquement aux rapports
naturels. Pour ceux qui ne sont pas des savants/érudits, il n'y a
pas de problème ! Néanmoins, il faudra que les rapports
contre-natures ne soient pas la normes mais des pratiques
exceptionnelles (de temps en temps), car la norme reste les rapports
naturels.
Concernant
Sodome, leur faute n'était pas la sodomie en elle-même... mais le
fait que les hommes sodomisaient d'autres hommes et des animaux, d'où
le fait que la Tôroh a interdit les relations homosexuelles et
zoophiles. Mais la sodomie entre un homme et sa femme n'entre pas
dans ce que la Tôroh a interdit. Par conséquent, le cas des
habitants de Sodome n'a rien à voir là-dedans.
1Nadhorim
20b
2Hilkôth
`issouré Bi`oh 21:10
3Chapitre
3
4Sanhédhrin
7:3