lundi 12 janvier 2015

Sodomie et Halokhoh

ב״ה

Sodomie et Halokhoh


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La question suivante m'a été posée :

Il y a quelque chose que je me demande. En espérant que vous ne serez pas choqué: la Halokhoh autorise-t-elle un homme a sodomiser sa femme si elle est consentante ? Parce que Sodome et Gomorrhe représentent le vice et l'impiété matérialisés.

Pourquoi est-ce que votre question me choquerait ?

Contrairement à ce que nous disent beaucoup de gens (sur la base de la prétendue « Qabboloh »), ni la Tôroh ni la Halokhoh n'interdisent les relations anales entre un homme et sa femme. Concernant la Tôroh, rien n'est dit sur le sujet, et nous avons un principe que ce qui n'est pas dit dans la Tôroh n'est pas interdit (cela ne veut pas dire que vous pouvez automatiquement faire ce qui n'est pas écrit, mais juste que ceux qui ne se l'interdisent pas ne transgressent pas un principe biblique). Par contre, il est écrit dans le Talmoudh1 :

Un homme peut faire ce qu'il veut avec sa femme [au moment des relations sexuelles]. Une parabole : de la viande qui vient de l'abattoir peut être consommée salée, rôtie, cuite ou bouillie. De même en est-il du poisson [qui vient] du poissonnier...Une femme se présenta une fois devant Ribbi et dit : « Ribbi ! J'ai dressé une table devant mon mari, mais il l'a retournée ! » Ribbi répondit : « Ma fille ! La Tôroh le lui a permis ! Que puis-je faire pour toi ? » Une femme se présenta une fois devant Rov et se plaignit : « Ribbi ! J'ai dressé une table devant mon mari, mais il l'a retournée ! » Rov répondit : « En quoi cela diffère-t-il d'un poisson ? »
כל מה שאדם רוצה לעשות באשתו עושה משל לבשר הבא מבית הטבח רצה לאכלו במלח אוכלו צלי אוכלו מבושל אוכלו שלוק אוכלו וכן דג הבא מבית הצייד...ההיא דאתאי לקמיה דרבי אמרה לו רבי ערכתי לו שלחן והפכו אמר לה בתי תורה התירתך ואני מה אעשה ליך ההיא דאתאי לקמיה דרב אמרה לו רבי ערכתי לו שלחן והפכו אמר מאי שנא מן ביניתא

« Dresser une table devant son mari » est une expression talmudique pour désigner une femme qui s'allonge sur son dos pour que son mari se mette sur elle et ait des rapport avec elle. « Retourner la table » est une expression talmudique qui désigne le fait de prendre sa femme par derrière plutôt que par devant. Ainsi, de ces deux exemples, nous voyons que cela a été permis dans un couple, car la règle est que tout comme on peut manger sa viande ou son poisson comme on le désire (rôti, bouilli, etc.), de même, on peut avoir des rapports avec sa femme par devant ou par derrière, comme on le désire.

De la page talmudique précédente, Nadhorim 20a, qui rapporte l'opinion de Ribbi Yôhonon ז״ל, selon qui on ne doit pas prendre sa femme par derrière, on aurait pu croire que cela était interdit. C'est pourquoi le Talmoudh rapporte ces deux anecdotes pour nous indiquer que la Halokhoh ne suit pas l'opinion de Ribbi Yôhonon, et l'une des raisons à cela est que Ribbi Yôhonon a déclaré avoir eu cette révélation par des anges. Or, il est écrit dans la Tôroh que la Tôroh n'est plus dans le ciel, ce qui signifie que l'on ne tranche pas la Halokhoh sur des révélations mais sur des choses terrestres concrètes, car qui nous dit réellement que la personne a réellement eu une révélation ? Et quand bien même elle en aurait eu une, qui nous dit que ce n'est pas le fruit de son imagination ou une tromperie du Soton ? Par conséquent, son opinion fut rejetée. Et les Juifs qui s'appuient dessus sont des égarés ! C'est ce que rappellent également les Tôsofôth ז״ל dans leur commentaire sur cette Gamoro` du Talmoudh.

Il va de soi que lorsque la Halokhoh permet de faire ce qu'on veut avec sa femme, c'est uniquement lorsque la femme est consentante et que cela est fait respectueusement, comme cela est clairement expliqué dans le Talmoudh, ailleurs.

Néanmoins, prendre sa femme par derrière ne doit pas être une pratique courante, mais seulement de temps en temps, comme le rappelle le R''i ז״ל, car la façon « normale » d'avoir des rapports sexuelles est lorsque la femme est couchée sur son dos et son mari au-dessus d'elle face à elle et qu'il la pénètre vaginalement, ce que les Gôyîm appellent « position du missionnaire. »

C'est pour cela que notre maître bien aimé, le Ramba''m ז״ל, a tranché ceci dans son Mishnéh Tôroh2 :

La femme d'un homme lui est permise. C'est pourquoi, un homme peut faire ce qu'il désire avec sa femme. Il peut avoir des relations comme il le désire, embrasser n'importe lequel des organes qu'il désire, avoir avec elle des relations naturelles ou contre-natures, ou avoir une intimité physique sans rapport sexuel. Néanmoins, il est un comportement pieux de ne pas agir avec frivolité dans ces domaines mais de se sanctifier au moment des relations, comme expliqué dans les Hilkôth Dé`ôth.3 Il ne doit pas dévier de la voie naturelle du monde. Car cet acte sert seulement à la procréation.
אִשְׁתּוֹ שֶׁלָּאָדָם, מֻתֶּרֶת הִיא לוֹ; לְפִיכָּךְ כָּל מַה שֶׁאָדָם רוֹצֶה לַעֲשׂוֹת בְּאִשְׁתּוֹ, עוֹשֶׂה--בּוֹעֵל בְּכָל עֵת שֶׁיִּרְצֶה, וּמְנַשֵּׁק בְּכָל אֵבֶר שֶׁיִּרְצֶה, וּבָא עָלֶיהָ בֵּין כְּדַרְכָּהּ, בֵּין שֶׁלֹּא כְּדַרְכָּהּ, בֵּין דֶּרֶךְ אֵבָרִים. וְאַף עַל פִּי כֵן, מִדַּת חֲסִידוּת שֶׁלֹּא יֵקַל אָדָם אֶת רֹאשׁוֹ לְכָּךְ, וְשֶׁיְּקַדַּשׁ עַצְמוֹ בְּשָׁעַת תַּשְׁמִישׁ, כְּמוֹ שֶׁבֵּאַרְנוּ בְּהִלְכּוֹת דֵּעוֹת; וְלֹא יָסוּר מִדֶּרֶךְ הָעוֹלָם וּמִנְהָגוֹ, שְׁאֵין דָּבָר זֶה אֵלָא כְּדֵי לִפְרוֹת וְלִרְבּוֹת

Avoir une relation vaginale est ce qu'on appelle une relation naturelle. Les relations « contre-natures » désignent les relations en-dehors du vagin, par exemple les rapports anaux. Les relations anales sont décrites ainsi, car ce n'est pas la voie naturelle d'avoir des rapports sexuels, puisque ce n'est pas ainsi que l'on pourrait tomber enceinte, alors que c'est le but premier des rapports sexuels. Néanmoins, les rapports anaux sont autant permis que les rapports vaginaux. En outre, un homme peut aussi avoir une intimité avec sa femme sans pénétrer son vagin ou son anus, par exemple en frottant sa femme.

Tout cela étant dit, les hommes qui aspirent à la piété, c'est-à-dire les savants (les Hakhomim) et leurs disciples (Talmidhé Hakhomim) ne doivent pas se permettre de faire ces choses, mais se contenteront uniquement des rapports naturels (souvenez-vous que la Halokhoh n'est pas toujours la même pour les savants et les érudits, à qui on demande un comportement d'une sainteté plus élevée que les autres Israélites), car au final, cet acte sert avant tout à la procréation. Le Ramba''m n'est pas en train de dire que l'on ne peut pas avoir des relations sexuelles pour le plaisir. En effet, dans son commentaire sur la Mishnoh4, il écrit ceci :

Le but des relations sexuelles est la préservation des espèces et pas uniquement le plaisir. L'aspect du plaisir ne fut introduit que pour motiver les créatures à accomplir le but ultime.

En d'autres mots, puisque le plaisir qui découle des rapports sexuels ne sert qu'à pousser les êtres humains à avoir des rapports sexuels afin de faire des enfants, car s'il n'y avait pas de plaisir les êtres humains ne se reproduiraient pas, on ne doit jamais considérer que le plaisir est la raison des relations sexuelles, mais seulement un outil. Et puisque ce n'est qu'un outil pour atteindre le but final, qui est de procréer, le mieux est de n'avoir que des rapports naturels, plutôt que de s'adonner à d'autres pratiques sexuelles par lesquelles il n'est pas possible de procréer, comme par exemple les relations anales.

En résumé : les rapports anaux sont permis par la Halokhoh, car un homme peut prendre sa femme comme il le désire, tout comme on peut manger sa viande ou son poisson de la façon qu'on le désire. Mais les érudits se limiteront uniquement aux rapports naturels. Pour ceux qui ne sont pas des savants/érudits, il n'y a pas de problème ! Néanmoins, il faudra que les rapports contre-natures ne soient pas la normes mais des pratiques exceptionnelles (de temps en temps), car la norme reste les rapports naturels.

Concernant Sodome, leur faute n'était pas la sodomie en elle-même... mais le fait que les hommes sodomisaient d'autres hommes et des animaux, d'où le fait que la Tôroh a interdit les relations homosexuelles et zoophiles. Mais la sodomie entre un homme et sa femme n'entre pas dans ce que la Tôroh a interdit. Par conséquent, le cas des habitants de Sodome n'a rien à voir là-dedans.

1Nadhorim 20b
2Hilkôth `issouré Bi`oh 21:10
3Chapitre 3

4Sanhédhrin 7:3
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