lundi 29 février 2016

Arguments Karaïtes

ב״ה

Arguments Karaïtes


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Kvod Harav,

Je me promenais sur internet quand je suis tombé sur plusieurs messages d'un certain Yoaqim sur un forum dédié au judaïsme.
Ce dernier est un karaïte qui avait quelques arguments contre le judaïsme rabbinique. Je vous les résume rapidement.
  1. Rosh Hashana serait une fête païenne babylonienne
  2. Souccot serait un rituel cananéen dédié à Baal
  3. l'alphabet hébreu "carré" que l'on connait aujourd'hui serait inspiré d'une nation étrangère dominante (je ne vois même pas où est le problème mais bon...)
  4. le Talmud autorise l'utilisation de sources de feu le Shabbat si on l'a allumé avant Shabbat alors que le Tanakh l'interdit expressément
  5. la Torah ne réclamerait pas de séparer lait et viande ni d'attendre entre la consommation de l'un et de l'autre, les premiers israélites n'auraient jamais pu se permettre d'utiliser deux services de couverts
  6. les rabbins auraient volé le pouvoir aux prêtres sadducéens à qui le pouvoir reviendrait de droit par la Torah, Moshe a institué une assemblée de Sages non-constituée de rabbins
  7. le judaïsme se transmettrait par le père selon la Torah puisque de très nombreux personnages du Tanakh avaient une mère non-juive
Que pensez-vous de ces arguments? J'imagine que Hazal ont répondu à la plupart...
J'avoue que le point qui me trouble le plus est l'avant-dernier. En effet, la Torah fait mention des prêtres mais non des rabbins. Quelle est la légitimité biblique du statut de rabbin et quelle est la légitimité halakhique (de législateur) des rabbins par rapport aux prêtres (qui possèdent eux ce droit en vertu de la Torah)?

Eliyahou

Concernant les points 1 et 2, il convient de comprendre le contexte historique de ces fêtes. Pour la plupart des Juifs, Rô`sh Hashonoh et Soukkôth sont respectivement le Nouvel An juif et la fête des cabanes. Mais il y a beaucoup plus que cela.

Pour les peuples antiques, les saisons des moissons étaient des moments de grandes activités, et la fin de la moisson était en-elle même un temps de célébration. Les fêtes d'automne que sont Rô`sh Hashonoh, Yôm Hakkippourim et Soukkôth, tirent leurs origines avant tout de la récolte d'automne. Le TaNa''Kh lui-même mentionne une fête célébrée par les Cananéens, qui respectaient une fête joyeuse en automne à la fin de la récolte des raisins :1

Et ils sortirent aux champs, firent les vendanges et le pressurage, et se livrèrent à des réjouissances ; puis ils vinrent à la maison de leur dieu, mangèrent et burent.
וַיֵּצְאוּ הַשָּׂדֶה וַיִּבְצְרוּ אֶת-כַּרְמֵיהֶם, וַיִּדְרְכוּ, וַיַּעֲשׂוּ, הִלּוּלִים; וַיָּבֹאוּ, בֵּית אֱלֹהֵיהֶם, וַיֹּאכְלוּ וַיִּשְׁתּוּ

Durant la récolte du raisin, les Cananéens restaient dans les champs jusqu'à ce que toutes les récoltes aient été placées dans des granges, et vivaient dans des abris temporaires très similaires aux Soukkôth que les Juifs construisent pour la fête de Soukkôth.

Que Soukkôth était à l'origine une fête de la moisson n'est en rien un « secret » qu'a tenté de cacher la Tôroh. En réalité, la Tôroh le révèle très clairement à travers l'un des noms par lesquels elle désigne cette fête, à savoir, חַג הָאָסִף « Hagh Ho`osif – La fête de la récolte ».2 Et cela est également clair de la description-même qu'en fait la Tôroh3 :

Et la fête de la récolte, à la fin de l'année, lorsque tu récolteras tes produits des champs
וְחַג הָאָסִף בְּצֵאת הַשָּׁנָה, בְּאָסְפְּךָ אֶת-מַעֲשֶׂיךָ מִן-הַשָּׂדֶה

Et4 :

Tu feras pour toi une fête des Soukkôth pendant sept jours, quand tu récolteras [les produits] de ton aire et de ton pressoir.
חַג הַסֻּכֹּת תַּעֲשֶׂה לְךָ, שִׁבְעַת יָמִים: בְּאָסְפְּךָ--מִגָּרְנְךָ, וּמִיִּקְבֶךָ

Le Prophète mentionne également que les Israélites qui récoltaient leurs produits (raisins, melons, etc.) vivaient dans des cabanes construites dans leurs vignes ou melonnières durant la récolte5 :

Et elle est restée, la fille de Sion, comme une Soukkoh dans un vignoble, comme une hutte dans une melonnière, pareille à une ville assiégée.
וְנוֹתְרָה בַת-צִיּוֹן, כְּסֻכָּה בְכָרֶם; כִּמְלוּנָה בְמִקְשָׁה, כְּעִיר נְצוּרָה

Les pèlerins qui montaient à Jérusalem durant les fêtes de la moisson vivaient également dans des cabanes tout le temps de leur séjour pour la fête, ce qui est l'ancienne version des parcs de maisons mobiles.

Les fêtes de la moisson avaient une place prépondérante dans les cultures antiques, plus encore dans les sociétés païennes, où ces fêtes servaient à célébrer la fertilité de leurs dieux. Il n'y a donc rien de surprenant à ce qu'il puisse y avoir des fêtes aux origines communes avec celles des païens antiques, puisqu'elles tombaient aux mêmes dates et et que la communauté israélite était autant agricole que les sociétés païennes. Ce n'est donc pas que Soukkôth tirent ses origines d'une fête cananéenne, mais tout simplement que les saisons des récoltes (et Soukkôth est liée, comme nous l'avons démontré, aux récoltes de nos produits, chose que la Tôroh n'a pas cherché à cacher) étaient des occasions de fête dans toutes les sociétés antiques. Mais la Tôroh prit soin, afin de nous éloigner des idolâtres, de ne pas faire de Soukkôth une fête exclusivement agricole, mais également une commémoration des quarante années d'errance que nous avons passées dans le désert, et les bontés Divines dont nous avons jouis durant cette période. C'est ainsi que la Tôroh nous donne l'instruction suivante6 :

Dans des Soukkôth vous résiderez durant sept jours ; tout indigène en Yisro`él résidera dans des Soukkôth, afin que vos générations sachent que J'ai fait résider les Enfants de Yisro`él dans des Soukkôth lorsque Je les ai fait sortir du pays d’Égypte, Moi, `adhônoy, votre Dieu.
בַּסֻּכֹּת תֵּשְׁבוּ, שִׁבְעַת יָמִים; כָּל-הָאֶזְרָח, בְּיִשְׂרָאֵל, יֵשְׁבוּ, בַּסֻּכֹּת. לְמַעַן, יֵדְעוּ דֹרֹתֵיכֶם, כִּי בַסֻּכּוֹת הוֹשַׁבְתִּי אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, בְּהוֹצִיאִי אוֹתָם מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם: אֲנִי, יְהוָה אֱלֹהֵיכֶם

Soukkôth est donc réellement deux fêtes en une seule, puisque d'un côté, comme pour les nations païennes, c'est une célébration pour la moisson, et de l'autre côté, c'est pour commémorer le fait que Dieu nous a protégés, abrités et a pourvu à tous nos besoins durant les quarante ans de notre séjour dans le désert, et nous a protégés, dans des tentes et par des nuées, des éléments extérieurs. Que cette fête fut placée en automne n'est donc pas un hasard, et il n'y a pas à être troublé par les parallèles avec la fête des cananéens d'antan ; toutes les sociétés antiques avaient des fêtes pour la saison des moissons. C'est pourquoi la Tôroh a ajouté une autre dimension à cette fête, en plus de son aspect agricole.

Concernant le point 3, les lettres carrées que nous utilisons aujourd'hui ne sont évidemment pas les lettres d'origine de la langue hébraïque, et cela ne constitue en rien un problème. Mais là encore, ce Karaïte croit rapporter un scoop, alors que nos Sages eux-mêmes n'ont pas eu honte de nous informer que les lettres carrées sont calquées sur l'écriture d'un autre peuple. En effet, tout au long du Talmoudh, les lettres carrées sont appelées « `ashourith », c'est-à-dire « l'Assyrien », car nous les avons reprises de la nation assyrienne.7 De la même manière, nous avons repris des mots de la langue grecque (comme Parnosoh, Sanhédhrin, `afiqômon, etc.), de la langue araméenne, de langues africaines (le Talmoudh8 déclare explicitement que le terme « Tôtofôth », employé dans la Tôroh pour désigner les Tafillin, dérive de « Tôt », un mot copte, et « Fôth », un mot en langue `afriqi), etc. Tout cela ne pose absolument aucun problème, tout comme le fait d'avoir repris les noms des mois du calendrier babylonien. Que cherche à prouver ce Karaïte par cet argument vide ?

Concernant le point 4, nos Sages ont déduit cette permission du verset suivant9 :

Vous n'allumerez point de feu dans toutes vos demeures au jour du Shabboth.
לֹא-תְבַעֲרוּ אֵשׁ, בְּכֹל מֹשְׁבֹתֵיכֶם, בְּיוֹם, הַשַּׁבָּת

L’explication de nos Sages est plus que simple à comprendre : la Tôroh n'a interdit que le fait d'allumer un feu « au jour du Shabboth ». La particule ב signifie « dans », « pendant ». C'est donc pendant le Shabboth que cette activité (comme les autres Malo`khôth) est interdite. Mais si le feu a été allumée avant Shabboth (ce qui n'est donc pas « pendant »), le fait qu'il continue à brûler de lui-même pendant Shabboth ne constitue en rien un problème. (Tout comme on peut laisser son Hamin continuer à cuire pendant Shabboth, dès lors qu'on l'avait laissé sur le feu avant l'entrée de Shabboth.)

À la conclusion du Chapitre 2 des Hilkôth Shabboth (téléchargeable sur le blog), le Ramba''m ז״ל applique d'ailleurs aux Karaïtes le verset suivant10 :

Et Je leur donnerai aussi des décrets qui ne sont pas bons et des jugements par lesquels ils ne vivront pas.
וְגַם-אֲנִי נָתַתִּי לָהֶם, חֻקִּים לֹא טוֹבִים; וּמִשְׁפָּטִים--לֹא יִחְיוּ, בָּהֶם
Le sens donné à ce verset par le Ramba''m est celui-ci : étant donné que ces gens ont fait le choix de mal interpréter la Tôroh, Dieu amène leurs interprétations à être cruelles et difficiles à supporter, au point que leurs vies et pratiques religieuses seront insupportables. Par exemple, les Karaïtes passent l'intégralité du Shabboth dans le noir, car pour eux il est interdit qu'un feu brûle pendant le Shabboth, même s'il a été allumé avant le Shabboth. C'est tellement difficile à respecter que certains Karaïtes font des entorses avec cette règle de leur religion hérétique, puisqu'il n'y a rien de commode à rester dans le noir. (Certaines communautés Karaïtes font un compromis en interdisant de s'éclairer avec du feu, mais permettent de le faire avec l'électricité.)

Concernant le point 5, le temps d'attente entre la consommation de la viande et du lait n'est rien d'autre qu'un Minhogh. La Halokhoh est simplement qu'il faut marquer une interruption entre les deux, mais l'étendue de cette interruption est une question de Minhogh, et c'est la raison pour laquelle il existe diverses pratiques. Même consommer du fromage directement après un repas carné est permis, sans attendre, dès lors que l'on aura récité la Barokhoh `aharônoh après le repas carné. Quant au fromage, il peut être consommé sans attendre après un repas carné. (Pour de plus amples détails, voir l'article intitulé « Temps d'attente entre la consommation de la viande et du lait ».) Concernant la deuxième partie du point 5, c'est exact ; les Israélites d'antan ne possédaient pas deux sets de couverts, et ne séparaient donc pas la vaisselle « viande » de la vaisselle « lait ». Cette pratique est né au Moyen-Âge. D'ailleurs, même cuire de la viande dans un four dans lequel on a cuit du lait est parfaitement autorisé. (Voir l'article intitulé « Lorsqu'on utilise le même four ».) Le seul problème qui existait se situait au niveau des ustensiles poreux, c'est-à-dire qui absorbent le goût des aliments dans lesquels on les cuit, ou avec lesquels on les consomme. Lorsque les ustensiles n'étaient pas poreux, on se contentait de simplement les laver soigneusement, et on pouvait ainsi les utiliser autant pour la viande que pour le lait. Or, de nos jours, la quasi totalité des ustensiles ne sont pas poreux et n’adsorbent pas le goût, ce qui est reconnu par certains rabbins (principalement en privé). De ce fait, même aujourd'hui, avoir de la double vaisselle ne sert à rien. Et de toute façon, ce n'était pas pratique pour les Israélites d'antan, dont la plupart n'avaient tout simplement pas les moyens de se permettre d'avoir autant de couverts que les Juifs d'aujourd'hui, deux fours, deux lave-vaisselles, etc.

Concernant le point 6, l'argument est totalement absurde et même contradictoire. Comment peut-on dire d'un côté que l'autorité fut donnée aux Kôhanim, et ensuite affirmer que Môshah Rabbénou ע״ה a institué une assemblée de Sages. L'autorité a-t-elle été donnée aux Kôhanim ou aux Sages ? La vérité est qu'elle a été octroyée aux deux ! Le Sanhédhrin était constitué à la fois de Sages et de Kôhanim. Quant à l'affirmation selon quoi ces Sages nommés par Môshah Rabbénou n'étaient pas des rabbins, c'est vrai et faux. C'est vrai, dans le sens où le titre de « rabbin » n'existait pas dans les temps bibliques. Mais c'est faux, dans le sens où ces 70 Sages nommés par le Prophète étaient les Anciens de leurs tribus, des hommes dotés donc d'une grande érudition, et qui possédaient d'ailleurs les qualités que la Halokhoh impose aux rabbins. Ils étaient donc les prototypes des futurs rabbins. En outre, comment devenait-on rabbin ? Une assemblée était réunie et le maître qui nous ordonnait rabbin et nous accordait ainsi l'autorité de trancher la Halokhoh, nous imposait les mains. D'ailleurs, c'est le sens même du terme « Samikhoh », qui est communément traduit par « ordination rabbinique », mais qui signifie en fait « imposition des mains ». Lorsque Môshah Rabbénou intronisa les 70 Anciens, il ne leur imposa pas les mains, car cette fois-là, ce fut Dieu Lui-même qui leur conféra l'autorité de Môshah Rabbénou en prenant une partie de son esprit et en le plaçant sur les Anciens (cela sous-entend qu'autrement, Môshah Rabbénou aurait dû leur imposer les mains pour indiquer le transfert d'autorité).11 Mais par la suite, quand il transmit son autorité à Yahôshoua´ bin Noun, Môshah Rabbénou pu cette fois-là lui imposer les mains.12 Et tous les rabbins des temps talmudiques se faisaient ordonner par cette même imposition des mains. Le fait que Môshah Rabbénou n'imposa pas ses mains sur les 70 Sages qui constituèrent le tout premier Sanhédhrin de l'histoire israélite, mais qu'HaShem Lui-même s'occupa d'accorder l'autorité « rabbinique » à ces Sages indique que leur autorité est purement Divine, et non humaine.

Et la dernière preuve démontrant que l'autorité de conduire le peuple et le guider dans les prescriptions de la Tôroh ne fut pas donnée qu'aux Kôhanim, mais également aux Sages ayant une Samikhoh, provient des versets suivants13 :

Si une affaire de droit te dépasse, entre le sang et le sang, entre un jugement et un jugement, entre une plaie et une plaie, et des affaires de disputes dans tes portes, tu te lèveras et monteras vers le lieu que `adhônoy, ton Dieu, aura élu. Et tu te rendras vers les Kôhanim, les Lawiyim, et vers le juge qui sera en place en ces jours-là. Tu les consulteras et ils t'exposeront la parole du droit. Tu agiras selon la chose qu'ils t'auront exposée de ce lieu-là qu'élira `adhônoy, et tu la garderas pour l'accomplir conformément à tout ce qu'ils t'auront instruit. Selon la Tôroh qu'ils t'auront instruite, et selon le droit qu'ils t'auront dit, tu feras. Ne t'écarte pas de la chose qu'ils t'auront exposée [ni à] droite, [ni à] gauche. Quant à l'homme qui agira par rébellion, refusant d'écouter le Kôhén établi pour y servir `adhônoy, ton Dieu, ou le juge, que cet homme meurt, et tu extirperas le mal de Yisro`él. Tout le peuple entendra et craindra, et ils ne se rebelleront plus.
כִּי יִפָּלֵא מִמְּךָ דָבָר לַמִּשְׁפָּט, בֵּין-דָּם לְדָם בֵּין-דִּין לְדִין וּבֵין נֶגַע לָנֶגַע--דִּבְרֵי רִיבֹת, בִּשְׁעָרֶיךָ: וְקַמְתָּ וְעָלִיתָ--אֶל-הַמָּקוֹם, אֲשֶׁר יִבְחַר יהוה אֱלֹהֶיךָ בּוֹ. וּבָאתָ, אֶל-הַכֹּהֲנִים הַלְוִיִּם, וְאֶל-הַשֹּׁפֵט, אֲשֶׁר יִהְיֶה בַּיָּמִים הָהֵם; וְדָרַשְׁתָּ וְהִגִּידוּ לְךָ, אֵת דְּבַר הַמִּשְׁפָּט. וְעָשִׂיתָ, עַל-פִּי הַדָּבָר אֲשֶׁר יַגִּידוּ לְךָ, מִן-הַמָּקוֹם הַהוּא, אֲשֶׁר יִבְחַר יהוה; וְשָׁמַרְתָּ לַעֲשׂוֹת, כְּכֹל אֲשֶׁר יוֹרוּךָ. עַל-פִּי הַתּוֹרָה אֲשֶׁר יוֹרוּךָ, וְעַל-הַמִּשְׁפָּט אֲשֶׁר-יֹאמְרוּ לְךָ--תַּעֲשֶׂה: לֹא תָסוּר, מִן-הַדָּבָר אֲשֶׁר-יַגִּידוּ לְךָ--יָמִין וּשְׂמֹאל. וְהָאִישׁ אֲשֶׁר-יַעֲשֶׂה בְזָדוֹן, לְבִלְתִּי שְׁמֹעַ אֶל-הַכֹּהֵן הָעֹמֵד לְשָׁרֶת שָׁם אֶת-יהוה אֱלֹהֶיךָ, אוֹ, אֶל-הַשֹּׁפֵט--וּמֵת הָאִישׁ הַהוּא, וּבִעַרְתָּ הָרָע מִיִּשְׂרָאֵל. וְכָל-הָעָם, יִשְׁמְעוּ וְיִרָאוּ; וְלֹא יְזִידוּן, עוֹד

Ces versets constituent l'obligation biblique de nous soumettre à toutes les décisions prises par le Sanhédhrin qui siégeait à Jérusalem, comme l'explique très bien le Ramba''m et d'autres. Or, vous voyez qu'il est question des Kôhanim, des Lawiyim et du juge qui sera en place à ces époques-là (c'est-à-dire, aux époques où le Béth Hammiqdosh et le Sanhédhrin existent). Le juge en chef est ce que l'on appelle le « Nosi` », qui était à la tête du Sanhédhrin. Et nous voyons que les Kôhanim faisaient également partie du Sanhédhrin.

La seule raison pour laquelle l'autorité halakhique fut totalement transférée aux rabbins est que, à l'époque du deuxième Béth Hammiqdosh, bon nombre des Kôhanim étaient corrompus, et certains même n'étaient pas légitimes, puisqu'ils achetaient leur fonction auprès des Romains, qui accordaient la position de Kôhén et Kôhén Godhôl au plus offrant et le plus soumis à Rome. C'est la raison pour laquelle de nombreux Kôhanim Gadhôlim se sont succédés à cette époque-là, car HaShem les faisait tous mourir un à un, parce qu'ils n'étaient pas légitimes. Nos Sages n'ont pas honte de l'écrire dans le Talmoudh ! Les Sadducéens étant corrompus et illégitimes, et parce qu'ils ne croyaient pas en la Tôroh Orale et l'autorité de nos Sages, le peuple s'en détourna tout logiquement pour se tourner plutôt vers nos Sages de mémoire bénie. (Il est à noter que même d'un point de vue halakhique, un Kôhén ignorant n'est pas digne d'honneur.) L'argument de cet hérétique Karaïte est sans fondement, puisque la Samikhoh de nos Sages remontait jusqu'à Môshah Rabbénou dans une ligne de transmission ininterrompue. (En outre, avant que le Sanhédhrin ne soit réinstitué au moment du retour d'exil de Babylone du temps des prophètes ´azro` ע״ה et Nahamyoh ע״ה, le rôle des rabbins et Sages fut rempli par les Juges, puis les Prophètes, démontrant là encore que la Tôroh n'a jamais dit que l'autorité halakhique ne revenait qu'aux Kôhanim. En outre, même le Roi d'Israël faisait partie du Sanhédhrin, comme nous le voyons de manière flagrante avec Dowidh Hammalakh ע״ה et son fils Shalômôh ע״ה, qui prenaient des décisions halakhiques en concertation avec le Béth Din de leurs époques respectives.) Les Karaïtes, sur ce point, partagent la même hérésie que les Sadducéens, qui rejetaient l'autorité de nos Sages sur bases d'arguments farfelues.

Et enfin, concernant le dernier point, il n'est pas totalement faux, mais n'est pas non plus exact. Cette question délicate a été longuement traitée dans l'article intitulé « Est-on vraiment Juif par la mère ? ». Il n'y a jamais eu de règle
absolue sur la question, et le principe selon lequel on serait Juif par la mère ne constitue en réalité pas de manière sûre la Halokhoh, comme cela a été développé dans l'article susmentionné.

1Shôftim 9:27
2Shamôth 23:16
3Ibid.
4Davorim 16:13
5Yasha´yohou 1:8
6Wayyiqro` 23:42-43
7Voir Talmoudh Bavli, Sanhédhrin 21b-22a ; Talmoudh Yarousholmi, Maghilloh 2:1 (10a) ; Mishnoh, Maghilloh 1:8
8Sanhédhrin 4b
9Shamôth 35:3
10Yahazqé`l 20:25
11Bamidhbor 11:16-29
12Ibid., 27:18-23

13Davorim 17:8-13

dimanche 28 février 2016

Le sens du terme « Madhinoh »

ב״ה

Étymologie des mots dans la Langue Sainte

Le sens du terme « Madhinoh »


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Le terme מְדִינָה « Madhinoh » est employé à d'innombrables reprises à travers la Maghillath `astér. On le retrouve d'ailleurs dès le tout premier verset du livre1 :

Et ce fut durant les jours de `ahashwérôsh, de ce même `ahashwérôsh qui régnait de Hôdhou2 jusqu'à Koush3, sur cent vingt-sept provinces.
וַיְהִי, בִּימֵי אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ: הוּא אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ, הַמֹּלֵךְ מֵהֹדּוּ וְעַד-כּוּשׁ--שֶׁבַע וְעֶשְׂרִים וּמֵאָה, מְדִינָה

Tout au long du TaNa''Kh4, « Madhinoh » signifie quasiment toujours « province » ou « district », aussi bien en Hébreu qu'en Araméen. C'est son sens en Hébreu biblique (alors que dans l'Hébreu moderne il signifie « état » ou « pays »). Par contre, en Hébreu rabbinique (qui fut utilisé pour la rédaction de la Mishnoh et d'autres œuvres, comme par exemple le Mishnéh Tôroh), le mot « Madhinoh » signifie généralement « ville ». Comment s'est produit ce changement ? Comment sommes-nous passés de « province » ou « district » à « ville » ? En fait, il ne s'agit pas réellement d'un changement.

Nous avons diverses preuves attestant qu'aussi loin que le 5ème siècle avant l’Ère Courante, « Madhinoh » pouvait également désigner une ville. En effet, le mot araméen pour dire « ville », aussi bien dans le dialecte Occidental qu'Oriental, était « Madhinoh ». L'emprunt de ce terme par les Hébreux s'est produit exactement de la même manière que pour n'importe quel autre cas d'emprunt dans l'histoire d'une langue, à savoir, qu'un mot emprunté se voit attribuer un sens différent par les emprunteurs. Étant donné que les Hébreux possédaient déjà leur propre mot pour dire « ville », à savoir, עִיר « ´ir », ainsi que le plus rare קִריָה « Qiryoh », ils adoptèrent l'Araméen מְדִינָה « Madhinoh » (qui signifie littéralement « [lieu du] gouvernement » ou « [siège de la] juridiction ») et lui donnèrent le sens de « province » (qui signifie « sphères de juridiction »), pour lequel ils n'avaient pas d'autres mots.

Ainsi, à l'origine, le mot « Madhinoh » signifiait en Araméen « juridiction » (du mot דִּין « Din », qui signifie « loi »), mais dans le sens de « ville ». Il fut emprunté par les Hébreux des temps bibliques pour désigner une « province », et puis, plus tard, dans les temps talmudiques, en raison de la forte domination de l'Araméen sur l'Hébreu, on rendit au mot « Madhinoh » son sens de « ville » même en Hébreu.

Tout cela nous permet de comprendre un Midhrosh assez étrange. Il est écrit5 :

Chaque fois qu'il est dit [dans le TaNa''Kh] « Sodhah » (champ), cela sous-entend une « ´ir » (ville) ; [chaque fois qu'il est dit] « ´ir » (ville), [cela sous-entend] une « Madhinoh » (métropole) ; [chaque fois qu'il est dit] « Madhinoh », [cela sous-entend] une « `apparakhiyoh » (province).
כל מקום שנאמר שדה - הוא עיר. עיר - מדינה. מדינה - אפרכיה

Il était nécessaire d'expliquer, pour ceux qui lisaient ce Midhrosh à l'époque où il fut rédigé, la raison pour laquelle le terme « Madhinoh » dans la Maghillath `astér ne voulait pas dire « ville », mais plutôt « province ». Ainsi, le Midhrosh explique que bien qu'à l'origine ce mot araméen signifie bien ville, les Hébreux, en l'adoptant, lui donnèrent le sens de « province ». Par conséquent, chaque fois que ce terme est employé dans le TaNa''Kh, il ne doit pas se comprendre suivant son sens originel de ville.

Les Arabes empruntèrent aux aussi aux Araméens le terme « Médina » pour désigner une ville. C'est de là que provient le nom de la ville arabe de « Médine ». Et historiquement parlant, ce furent les Juifs de cette ville-là qui lui donnèrent ce nom de « Médine » (qui s'appelait à l'origine « Yathrib »).

Le sens de « état » que possède désormais le terme « Madhinoh » est de la pure innovation, et ne reflète pas du tout l'étymologie du terme, puisque, aussi bien dans le TaNa''Kh que le Talmoudh, il se réfère à une juridiction politiquement autonome (un peu comme les länder allemands, ou les cinquante états qui forment les États-Unis d'Amérique), c'est-à-dire, un territoire soumis à une loi (Din) commune, dont l'identité est caractérisée par le fait qu'il possède ses propres institutions politiques, mais qui n'est politiquement pas souverain dans le sens moderne. Il n'existe pas, en tant que, de terme dans l'Hébreu biblique ou rabbinique, pour désigner un « état ». Le mot le plus proche du sens d' « état » est sans aucun doute אֶרֶץ « `aras » (qui signifie littéralement « terre » ou « pays »).

1`astér 1:1
2Traditionnellement identifié à l'Inde
3Traditionnellement identifié à l’Éthiopie
4Dans `astér, Malokhim, Yahazqé`l, Doniyé`l, ´azro`, Nahamyoh, Qôhalath et `ékhoh

5Midhrosh `astér Rabboh 1:1

Le prénom « `astér »

ב״ה

Étymologie des mots dans la Langue Sainte

Le prénom « `astér »


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Avec Pourim qui approche, an plus de passer en revue les Halokhôth relatives à la fête, nous consacrons également du temps à passer en revue la Maghilloh, non seulement pour pouvoir la lire correctement à Pourim, mais aussi pour avoir le temps de l'étudier et comprendre son contenu (il est clair et évident qu'à Pourim, les gens se contentent de lire ou écouter la lecture de la Maghilloh, mais n'ont pas le temps de l'étudier par eux-mêmes chapitre par chapitre. Par conséquent, nous le faisons déjà plusieurs semaines avant Pourim). Pour celui qui s'intéresse à la Langue Sainte, et à l'étymologie des mots (peu importe la langue), la Maghilloh est le meilleur livre de tout le TaNa''Kh sur ce point, car il contient des mots qui n'apparaissent que dans ce livre-là, d'autres qui sont employés pour la première fois dans ce livre-là, ainsi que des mots qui ont changé de signification au fur et à mesure du temps (ce qui permet de revenir aux origines et sens réels de ces mots), et enfin des mots de langues étrangères qui furent adoptés en Hébreu de par l'exil des Israélites disséminés à Babylone et dans tout l'empire perse. Nous publierons certains articles sur quelques-uns des mots les plus intéressants que l'on retrouve dans la Maghilloh, et quoi de plus normal que de commencer par le prénom de l'héroïne de l'histoire qu'elle raconte, à savoir, `astér (Esther, en Français).

Dans la Maghillath `astér, de nombreux mots apparaissent une première fois en Akkadien, puis par la suite en Hébreu, comme par exemple le mot akkadien פּוּר « Pour » (qui a donné à la fête son nom de « Pourim »), qui est par la suite remplacé par son équivalent hébreu גּוֹרַל « Gôral ». Les deux signifient « sort ». De même, les noms des mois sont d'abord donnés en Akkadien, puis en Hébreu. Le prénom de l'héroïne de l'histoire est également donné deux fois, d'abord en tant que הֲדַסָּה « Hadhassoh », puis en tant que אֶסְתֵּר « `astér ». Mais évidemment, ici, « `astér » n'est pas une traduction de « Hadhassoh », mais plutôt le prénom perse qu'elle portait.

Ce prénom de אֶסְתֵּר « `astér » provient de la divinité Ishtar (ou Esthar)1, qui était adorée par les Akkadiens, les Babyloniens et les Assyriens en tant que déesse de l'amour et de la guerre. Le TaNa''Kh parle de cette déesse à de nombreuses reprises, et la surnomme « la reine des cieux » (c'est ainsi que ses adorateurs l'appelaient).2 C'est en fait le nom de cette déesse qui est à l'origine de mots tels que « astral », « stellaire », ou encore « désastre » (bien qu'à notre époque un « désastre » signifie « catastrophe », étymologiquement le mot « désastre » signifie « mauvaise étoile » ou « ce qui n'est pas dans les étoiles »), ainsi que du mot anglais « star » (qui signifie « étoile »).

Nos Sages de mémoire bénie sont parvenus à connecter ce prénom perse à un mot d'origine hébraïque. Au moyen d'un Midhrosh, HaZa''l ont dit3 qu'il y avait une allusion au prénom de `astér dans la Tôroh elle-même, dans le verset suivant4 : וְאָנֹכִי, הַסְתֵּר אַסְתִּיר פָּנַי « Wa`onôkhi Hastér `astir Ponay – et cacher Je cacherai Ma face ». Évidemment, c'est un Midhrosh, et ce n'est pas à prendre dans le sens où le prénom de `astér est d'origine hébraïque, puisqu'il est en fait d'origine perse. Ce que nos Sages veulent nous dire, c'est que les événements de Pourim étaient déjà sous-entendus dans la Tôroh elle-même. L'enseignement selon lequel Dieu est caché dans l'histoire de Pourim est bien connu (puisque la Maghillath `astér est le seul livre de tout le TaNa''Kh où le Nom de Dieu n'est mentionné nulle part). Ils ont donc connectés, par un jeu de mots, le prénom perse אֶסְתֵּר « `astér », qui signifie « étoile », à la racine hébraïque סתר, qui signifie « cacher/dissimuler ».

Ce jeu de mots de nos Sages nous permet de comprendre la raison pour laquelle Mordokhay ע״ה changea le prénom de Hadhassoh en `astér. Nous lisons dans la Maghilloh5 :

`astér n'avait pas fait connaître son peuple, ni son origine, car Mordokhay lui avait ordonné de ne pas le révéler.
לֹא-הִגִּידָה אֶסְתֵּר, אֶת-עַמָּהּ וְאֶת-מוֹלַדְתָּהּ: כִּי מָרְדֳּכַי צִוָּה עָלֶיהָ, אֲשֶׁר לֹא-תַגִּיד

Un prénom aussi hébraïque que Hadhassoh aurait permis à n'importe qui de savoir qu'elle était Juive. Par conséquent, Mordokhay lui donna sciemment un nouveau prénom qui pouvait à la fois être considéré comme étant d'origine perse (avec le sens de « étoile ») et d'origine hébraïque (avec le sens de « celle qui est cachée » ou « dissimulée »). Il est évident que lorsque Mordokhay lui donna ce prénom perse, il avait principalement à l'esprit le sens hébraïque de la racine סתר. Grâce à ce prénom perse ambigu, Hadhassoh pourrait ainsi facilement cacher son identité, et ne pas se mettre en danger, puisqu'on penserait automatiquement à l'origine perse, et non hébraïque, de son prénom. « `astér » était donc le prénom approprié pour l'héroïne de la Maghilloh !

1En Hébreu אִשְׂתָּר «  istor »
2Voir, par exemple, Yirmayohou 7:18 ; 44:17, 25
3Houllin 139b
4Davorim 31:18

5`astér 2:10

L'Orthodoxie est une parodie du Judaïsme !

ב״ה

L'Orthodoxie est une parodie du Judaïsme !


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Il suffit de faire un tour sur les sites Internet « Orthodoxes », où les gens soumettent leurs questions aux rabbins, pour se rendre compte à quel point l'Orthodoxie s'est dévoyée et est devenue une parodie du Judaïsme. Aujourd'hui, les rabbins ne s'occupent plus d'être des guides moraux et d'instruire les gens sur la bonne observation des Miswôth de la Tôroh et de la Halokhoh de nos Sages, mais plutôt de questions secondaires qui sont plus que risibles : doit-on prier avec un chapeau et une veste ? Quels types de chaussures peut-on porter ? De quel côté doivent-être les boutons de la chemise ? Peut-on boire directement d'une canette ? (Voir ici.), etc. Les rabbins sont consultés pour n'importe quoi, sauf les questions essentielles. Et même lorsque les questions posées traitent de sujets de première importance liées à la Tôroh et aux Miswôth, les rabbins ne répondent souvent pas suivant ce qu'est la Halokhoh, mais par rapport aux pratiques répandues de nos jours. Si nos ancêtres avaient vécu aujourd'hui, ils auraient sans aucun doute été déclarés hérétiques par l'establishment religieux de notre époque, qui jour après jour ne cesse d'ajouter de nouvelles règles et restrictions inconnues.

En outre, les rabbins ont remplacé le cerveau dont chaque être humain a été doté. Au lieu de réfléchir, étudier, et ne soumettre une question qu'en cas de doute, pour être certain ou parce qu'on n'a tout simplement pas trouvé de réponses à ses interrogations, interroger les rabbins est devenu le premier réflexe de bon nombre de personnes. S'ils réfléchissaient, ils se rendraient compte que leurs questions sont inutiles, ou n'entrent pas dans le domaine de compétence des rabbins, ou sont plus faciles à résoudre qu'il n'y paraît.

Et enfin, les rabbins sont désormais passés maîtres dans l'art de développer de nombreuses « Halokhôth » pour chaque petit Minhogh existant, ce qui multiplie les règles de la pratique et fait du Judaïsme une religion purement dogmatique, sans cœur, mais uniquement basée sur des détails chaque fois plus nombreux. Cela devient une religion impossible à respecter, puisque les règles à connaître sont sans cesse plus nombreuses, et chaque fois plus strictes que les précédentes.

Tout cela dénature le Judaïsme et amène à des dérives honteuses. L'Orthodoxie devient alors une parodie de notre foi que l'on peut résumer par des questions (fictives) de cette nature :

  • Question : Cher Rov, dîtes-moi, s'il vous plaît, lorsque je prends mon repas de Shabboth, dois-je commencer par manger ce qui se trouve du côté gauche de l'assiette, ou par ce qui se trouve du côté droit ? Dois-je presser sur la bouteille de ketchup avec mes cinq doigts, ou est-ce qu'utiliser trois doigts seulement suffit ?
  • Réponse : Il y a une divergence entre les Pôsqim, qui ont passé beaucoup de temps sur ces questions, et il n'y a pas de réponse définitive. Mais HoRov Houmroh ז״ל a dit qu'il était toujours préférable de commencer par la nourriture située du côté droit de l'assiette, parce que dans la Halokhoh nous commençons toujours par la droite. Quant au ketchup, il est préférable d'utiliser quatre doigts, parce que si le pouce est également utilisé pour cette activité, c'est un mauvais signe. Il y a de nombreuses raisons kabbalistiques de ne pas utiliser le pouce pour de telles choses !

  • Question : Cher Rov, lorsque je me rends aux toilettes et fait de petits besoins, m'est-il permis d'être debout du côté gauche de l'urinoir, même si, en principe, nous devrions nous trouver du côté droit ? Ou est-il préférable de commencer debout et terminer assis afin de respecter tous les avis ?
  • Réponse : C'est une question très importante. Je pense que HoRov Houmroh ז״ל a une Tashouvoh complète sur le sujet...

  • Question : Cher Rov, à l'approche de Pourim, j'ai une question très importante. Quelle est la Halokhoh concernant la façon de placer les Mishlôah Monôth dans un sac ? Est-il vrai que les aliments cuits doivent être placés au-dessus des aliments crus ?
  • Réponse : Merci mon fils pour m'avoir accordé l'opportunité de traiter d'une question aussi vitale, et en faire connaître la réponse au plus grand nombre. Mais j'aurais besoin de plus amples informations. Les aliments cuits l'ont-ils été dans un four ou sur une cuisinière ? D'après HoRov Houmroh ז״ל, s'ils ont été cuits dans une casserole sur une cuisinière, nous devons d'abord déterminer le temps qu'ils ont pris pour cuire, et s'ils sont vraiment cuits ou encore considérés crus. S'ils avaient cuit moins de sept minutes, nous les considérons comme étant crus, et ils ne doivent pas être placés au-dessus des autres aliments dans le sac.

HaShem ית׳ a déclaré, concernant les Miswôth de la Tôroh1 :

Vous les garderez et les mettrez en pratique, car ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples qui, lorsqu'ils entendront [parler] de tous ces décrets, diront : « Il ne peut être que sage ce peuple ; elle ne peut qu'être intelligente cette grande nation ! »
וּשְׁמַרְתֶּם, וַעֲשִׂיתֶם--כִּי הִוא חָכְמַתְכֶם וּבִינַתְכֶם, לְעֵינֵי הָעַמִּים: אֲשֶׁר יִשְׁמְעוּן, אֵת כָּל-הַחֻקִּים הָאֵלֶּה, וְאָמְרוּ רַק עַם-חָכָם וְנָבוֹן, הַגּוֹי הַגָּדוֹל הַזֶּה

Loin de marquer notre sagesse et intelligence aux yeux des peuples du monde, ce genre de questions comme celles susmentionnées font notre honte, et mettent plutôt à jour toute la stupidité qui s'est emparée de l’orthodoxie. Comment peut-on nous prendre au sérieux avec de telles questions et pratiques ? Comment peut-on amener des Juifs non pratiquants à se rapprocher du Judaïsme avec de telles règles et sottises ? Comment peut-on amener les non Juifs à respecter notre foi lorsqu'ils voient que les questions qui nous intéressent sont d'un si bas niveau et totalement secondaires par rapport à l'essentiel ? (Voir à cet égard l'article intitulé « Ce qui empêche les Gôyim d'admirer notre foi ».)

Ne participez pas à ce travestissement du Judaïsme ! Ce qui fait notre sagesse et intelligence, c'est la Tôroh d'HaShem et la Halokhoh de HaZa''l, pas les préceptes des hommes et leurs règles insensées ! C'est concernant l’orthodoxie actuelle que le Prophète a déclaré, à juste titre2 :

Le Seigneur a dit: Puisque ce peuple ne Me rend hommage que de bouche et ne M'honore que des lèvres, et qu'il tient son cœur éloigné de Moi, et que Sa crainte à Mon égard se borne à des commandements d'hommes, à une leçon apprise, Je vais continuer à faire avec ce peuple des choses surprenantes, inouïes, où la sagesse de ses sages restera courte, où l'intelligence de ses gens d'esprit se voilera.
וַיֹּאמֶר אֲדֹנָי, יַעַן כִּי נִגַּשׁ הָעָם הַזֶּה, בְּפִיו וּבִשְׂפָתָיו כִּבְּדוּנִי, וְלִבּוֹ רִחַק מִמֶּנִּי--וַתְּהִי יִרְאָתָם אֹתִי, מִצְוַת אֲנָשִׁים מְלֻמָּדָה. לָכֵן, הִנְנִי יוֹסִף לְהַפְלִיא אֶת-הָעָם-הַזֶּה--הַפְלֵא וָפֶלֶא; וְאָבְדָה חָכְמַת חֲכָמָיו, וּבִינַת נְבֹנָיו תִּסְתַּתָּר

Ils ont créé un Judaïsme à leur image, pas à celle d'HaShem !

1Davorim 4:6

2Yasha´yohou 29:13-14