samedi 5 mars 2016

Le Grand Rabbinat israélien informera contre la pratique controversée de la Masisoh Bappéh

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Le Grand Rabbinat israélien informera contre la pratique controversée de la Masisoh Bappéh


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Le Ministère Israélien de la Santé, dirigé par le rabbin Harédhi Ya´aqôv Litzman, prévoit de publier un livret détaillé sur le rite de la circoncision, en expliquant toute la procédure du début jusqu'à la fin.

Après avoir refusé durant de longues années de se pencher sur le problème, le livret, qui sera distribué à tous les nouveaux parents, déconseillera la pratique très controversée de la Masisoh Bappéh (succion avec la bouche), qui consiste à extraire du sang du pénis du bébé avec sa bouche, après l'avoir circoncis. Les médecins déclarent que cette pratique augmente de 3 fois et demi la probabilité que le bébé circoncis contracte l'herpès.

Le document tentera également de répondre à d'autres questions, telles que qui est qualifié pour procéder à une circoncision et comment alléger les douleurs du bébé. Il sera distribué par les hôpitaux aux nouvelles mères et les maternités aux parents de nouveaux bébés.

D'après l'association des pédiatres, 8,4 nouveau-nés sur 100 000 contracteraient l'herpès, et dans 10% de ces cas c'est le résultat d'une infection orale. Mais les risques de la Masisoh Bappéh ne sont pas bien connus en dehors du monde médical et des communautés religieuses qui rejettent cette pratique.

En 2002, le Grand Rabbinat avait annoncé que s'il y avait un risque d'infection, il était religieusement permis d'utiliser un tube stérile pour extraire le sang plutôt que de procéder à une succion orale. Aux États-Unis, il existe de très nombreux cas d'infection des bébés à la suite de cette pratique, qui est principalement observée dans les milieux Harédhim (principalement hassidiques). Plusieurs tentatives ont été faites dans ce pays pour légiférer sur cette pratique, mais elles ont toutes été infructueuses, suite aux pressions exercées par ses communautés, qui ont un poids électoral non négligeable. En 2013, au vue de la multiplication des cas de contraction de l'herpès, l'association des pédiatres israéliens avait pressé les parents de choisir un Môhél qui n'utilise pas la succion orale, mais peu de parents ont entendu parler de cet appel.

Une étude menée sur les nouveau-nés du Centre Médical Wolfson, à Horon, qui n'incluait aucun bébé Harédhi, a révélé que 49% des circoncisions incluaient une succion orale, tandis que dans 13% des cas les parents n'avaient aucune idée de la manière dont la cérémonie se déroulait. Il ressort de cette étude que de nombreux parents ne sont tout simplement pas familiers avec les détails du rite de la circoncision (ce qui est réellement exigé et comment cela doit se faire) et ne prêtent, par conséquent, aucune attention quant au fait que le Môhél ait pratiqué ou pas une succion orale (beaucoup croyant à tort qu'il s'agit d'une obligation religieuse).

Bien que la succion orale soit fortement déconseillée, de très nombreuses études, dont la plupart ont même été menées par des Gôyim, démontrent que la circoncision en elle-même est médicalement bénéfique, notamment dans le fait qu'elle protège contre plusieurs maladies, et permet une meilleure hygiène des organes sexuels masculins. En 2012, par exemple, l'Académie des Pédiatres Américains a publié que les avantages médicaux de la circoncision dépassaient de très loin les risques, et a recommandé de rendre cette procédure plus facilement disponible pour tous les parents qui le souhaitaient pour leurs garçons. Il incombe donc de bien distinguer la circoncision elle-même et cette pratique de la Masisoh Bappéh.

Nous ne pouvons qu'encourager toute initiative qui ira dans le sens de l'abolition progressive, et définitive, de cette pratique dangereuse, peu importe le pays ou la communauté qui en sera à l'origine. Rappelons également que nos textes ne parlent jamais d'une succion avec la bouche, mais seulement d'une « Masisoh », c'est-à-dire, une extraction. Le mot « Bappéh » (avec la bouche) ne vient pas de nos textes. Cette extraction se faisait avec un tissu ou encore une éponge. Rappelons enfin que plusieurs éminents rabbins des générations précédentes se sont opposés à cette succion se faisant avec la bouche.


Pour de plus amples informations, voir l'article intitulé « La Masisoh d'après la Halokhoh ».